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plus de 1500 espèces. C'est l'ouvrage de Réaumur qui avait inspiré à De Geer un goût particulier pour l'entomologie. Les Mémoires qu'il publia sur cette branche de l'histoire naturelle, lui ont valu à juste titre le surnom de Réaumur suédois. Si De Geer a moins de charme dans la narration et dans l'exposition des faits que le naturaliste français, il est moins prolixe, il a plus de méthode, parce que Linné qu'il imitait aussi, venait de créer un art tout particulier de classer et de décrire les objets de la nature; et De Geer en a fait son profit. Les Mémoires de Geer et ceux de Réaumur sont les deux ouvrages les plus importants, les plus clairs, les plus profonds, les plus riches en faits et en observations qu'on ait encore publiés sur les insectes. Il y a peu d'espoir de les voir surpassés et même égalés, parce qu'il faut pour cela un concours de circonstances difficiles à rassembler; il est même étonnant que • les richesses, le génie et la persévérance se soient trouvés réunis également dans deux hommes différents, pour pousser à ce point de perfection une des branches les plus difficiles de l'histoire naturelle, et qui n'a que très peu de proselytes. Le premier volume du bel ouvrage de Geer parut en 1752, et est plus rare que les autres. M. Paykull, membre de l'académie des sciences de Stockholm, et savant entomologiste, nous a assuré que la raison de cette rareté provenait de ce que De Geer lui-mêine avait jeté au feu toute l'édition de ce premier volume, par dépit du peu de succès qu'il avait eu : depuis il reprit courage, et il envoya en présent chacun des volumes suivants à tous, ceux qui avaient fait l'acquisition du premier. Le septième et dernier n'a paru qu'en 1778, après la mort de

l'auteur; il renferme une méthode générale, fondée sur la nature des ailes pour les insectes ailés, et pour les aptères sur la nature des métamorphoses. On a publié un volume qui contient tous les insectes décrits par De Geer, classés selon sa méthode. Attaqué depuis plusieurs années de la goutte, le baron de Geer mourut de cette maladie le 8 mars 1778. Sa veuve fit présent à l'académie des sciences de Stockholm des nombreux objets d'histoire naturelle qu'il avait rassemblés. Le buste du baron, en marbre blanc, a été placé dans la salle où ces objets sont réunis.

C-AU et W-R. GEFFRIS. Voy. JEFFERYS. GEHAN-GUIR. Voy. DJIHAN

GUYR.

son

GEHEMA (JEAN-ABRAHAM), médeciu polonais du 17. siècle. Ayant perdu, à l'âge de quatorze ans père, qui était staroste et chambellan du roi, il ne reçut point de ses tuteurs l'éducation littéraire qui lui avait été destinée; mais son esprit, avide de connaissances, se développa, pour ainsi dire, sans culture. Gehema suivit d'abord la carrière des armes, et partit avec son régiment pour la Hollande. Dans ce pays, où les sciences ont presque toujours brillé d'un vif éclat, le jeune officier consacrait à l'étude tous les moments dont le service militaire lui permettait de disposer. Il fit plus pour se livrer sans réserve à ses occupations chéries, i abandonna son emploi de capitaine de cavalerie, et devint candidat de l'université de Leyde. La philosophie cartésienne, professée par Henri Duroy, lui inspira un vif intérêt; et constamment il en fut le zélé défenseur. Après en avoir terminé le cours, il fixa irrévocablement son choix sur l'art de guérir, et choisit Bontekoe pour guider ses

:

pas dans cette carrière. Ses progrès furent rapides, et lui méritèrent promptement le doctorat. Revêtu de ce titre, il servit dans le Holstein, en qualité de médecin des troupes danoises. Le duc de Mecklenbourg et l'électeur de Brandebourg le choisi rent successivement pour leur archiâtre; il fut aussi médecin et conseiller du roi de Pologne. Ces fonctions brillantes, jointes à l'exercice public de sa profession, ne diminuèrent point son ardeur pour le travail du cabinet, comme le prouvent les nombreux ouvrages qu'il a composés. Quelques-uns sont écrits en latin, la plupart en allemand; ceux-ci seront désignés en français: I. Observationum chirurgicarum decas I et II, Hambourg, 1682, in-12; ibid., 1686; traduites en allemand, Francfort, 1698, in-12. II. Observationum medicarum de

cas,

Brème, 1686, in-12. Plusieurs de ces observations ne manquent pas d'intérêt; mais elles portent rarement le cachet irrefragable de l'authenticité. Faut-il croire que des ulcérations de l'estomac ont été guéries par l'usage des concombres? Est-il bien vrai que Bontekoe dissipait le hoquet en faisant faire une inspiration profonde, et calmait les éternuements opiniâtres en frottant les gencives avec le doigt? III. De morbo vulgò dicto plica polonica literule, Hamb., 1685, in-12; la Haye, 1685, in-8°.; traduit en hollandais par Hoogstraaten, Dordrecht, 1683, in-8°. On sait que la plique polonaise, endémique sur les bords de la Vistule, est une maladie singulière, dans laquelle les cheveux sont mêlés, ou plutôt feutrés d'une manière inextricable. Rien n'est plus disparate, plus contradictoire, que les opinions des écrivains sur cette affection étrange: ceux-ci nous représentent les cheveux prodigieusement grossis et injectes,

distillant du sang, causant des douleurs intolérables et même la mort, à la plus légère incision; ceux-là ne voient qu'un simple mélange des cheveux, produit par la négligence et la malpropreté. Ce n'est point ici le lieu de discuter ces deux sentiments erronés, au milieu desquels se trouve la vérité. IV. Homicides médicinaux commis par la saignée, les purgatifs, les ventouses, les clystères, les juleps et les cordiaux, Brème, 1688, in-8°.; Leipzig, 1.714, in-12; traduit en hollandais, la Haye, 1690, in-8°. Cette doctrine est mauvaise, puisqu'elle est exclusive. L'auteur cite à l'appui vingt-deux années d'expériences (Berlin, 1712), pendant lesquelles il dit avoir guéri toutes sortes de fièvres, sans saigner ni purger les malades. V. Le Médecin militaire instruit, dévoilant les abus qui se commettent dans la médecine et la chirurgie des armées, et enseignant les moyens d'y remédier, Hambourg 1684, in-12; Bâle, 1691, in-8°. Gehema ne s'est point borné à ce livre sur la médecine d'armée; il en a composé deux sur la chirurgie en particulier, et six ou sept sur les pharmacies civile et militaire. VI. La goutte sûrement guérie par le moxa des Chinois, Hambourg, 1682, in-12. VII. Combat du thé de la Chine avec l'eau chaude, Berlin, 1686, in-8°. Ce premier mémoire fut suivi de trois ou quatre autres, dans lesquels le disciple de Bontekoe fait, à l'exemple de son maître, un éloge fastueux et ridicule du thé, qui serait, à les en croire, une véritable panacée. VIII. Hygiène rationelle, Brème, 1688, in-12; Leipzig, 1696, in-8°. Cette édition est, ainsi que celle de 1712, enrichie de notes, d'observations et d'une préface de J. A. Schlegel. Les traductions hollandaise ct la

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tine ont été faites sur la première édition de Brème. L'auteur a reproduit cette bygiène, tantôt modifiée et abré gée, tantôt disposée en aphorismes; ily soutient, comme dans ses autres écrits, des hypothèses, des paradoxes, des erreurs : il blâme l'usage des fruits, donne la préférence au pain de seigle sur celui de froment, et ne laisse échapper aucune occasion de célébrer de nouveau les vertus merveilleuses du thé pour conserver et prolonger la vie. Gehema eut de nombreux adversaires, contre lesquels il Jança des diatribes, qui ne restèrent pas sans réponse. Écrivain intarissable, il a mis en latin le Traité hollandais de Bontekoe sur les fièvres, la Haye, 1683, in-8°.; il a publié sur les devoirs des nourrices, sur ceux des archiâtres et sur quelques autres matières, des opuscules qui ne méritent pas d'être tirés de l'oubli.

C.

GEHLEN (ADOLPHE-FERDINAND), savant chimiste, membre de l'academie royale de Munich, y est mort le 15 juillet 1815, des suites d'un empoisonnement produit par le développement du gaz hydrogène arseniqué, en faisant des expériences sur des métaux mixtes. On ignore le lieu et l'année de sa naissance. Ce laborieux chimiste a été l'un des collaborateurs du Journal général de chimie, Berlin, 1803, 1805, cinq vol. in-8°., et ensuite du Journal pour la chimie et la physique, ibid., 1806, 1807, in-8°. Il a publié aussi : I. Une traduction allemande, enrichie de notes par le docteur S. F. Hermbstaedt, sur la seconde, édition des Principes élémentaires de l'art de la teinture, suivis d'une description du blanchissage par le moyen de l'acide muriatique, par Berthollet, avec gravures, deux vol. in-8°., Berlin 1806.

II. Dans les Annales berlinoises pour la pharmacie, de l'année 1805, quelques Observations sur des projets ayant pour but l'amélioration de l'état de la pharmacie. В-H D.

GEHLER (JEAN-CHARLES ), médecin - accoucheur et professeur à l'université de Leipzig, né à Görlitz le 17 mai 1732, se distingua non seulement par ses talents comme médecin, mais aussi par des connaissances étendues dans les différentes branches de l'histoire naturelle. Promu en 1758 au degré de docteur en médecine à l'université de Leipzig, il entreprit, peu de temps après, un voyage scientifique à Freiberg, en Allemagne et en Suisse. A son retour il fut le premier qui donna, dans cette université, des leçons particulières sur la minéralogie. Nommé ensuite, en 1762, professeur extraordinaire de botanique, et, en 1773, professeur de physiologie, il mourut le 6 mai 1796, après avoir publié une cinquantaine de dissertations et mémoires sur différents objets relatifs aux sciences naturelles, la plupart écrits en latin, et dont on trouve l'énumération dans Meusel. Nous nous bornons à citer sa première dissertation, De characteribus fossilium externis, Leipzig, 1757, in-4°.;un Recueil de plusieurs mémoires concernant l'art de l'accouchement (en allemand), publié par C. G. Kühn, Leipzig, 1798, 2 volumes in-8°.; et sa traduction allemande de la Chimie expérimentale et raisonnée de A. Baumé, 3 vol. in8., Leipzig, 1775, 1776, avec gravures. Ses différentes dissertations séparées mériteraient d'être recueilJeanlies et publiées ensemble. Guillaume GEHLER, jurisconsulte, mais surtout laborieux numismate et astronome, naquit à Sobrneundorf

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près de Görlitz, en avril 1696. Après avoir été reçu, en 1719, docteur en droit à l'université de Helmstadt, il revint à Görlitz, et y fut successivement sénateur, inspecteur des bâtinents et bourgmestre. Il mourut le 29 avril 1765. Il a publié : 1. Diss. inaug. de æquitate successionis conjugum, præprimis juxtà statuta Gorlicensia, Helmst., 1719, in-4°. II. Un Mémoire sur les monnaies bracteates, inséré dans les Annonces litter. publiées à Halle. III. Différents mémoires anonymes, insérés dans la Bibliothèque des comètes, publiée par G. Roth en 1746. IV. Plu sieurs observations astronomiques insérées sans nom d'auteur dans différents journaux, entre autres, dans les Acta eruditorum. BHD.

GEHLER (JEAN SAMUEL-TRAUGOTT) naquit à Görlitz, dans la Lusace, le 1. novembre 1751. Plusieurs de ses ancêtres, ainsi que son père, Jean-Guillaume Gehler, avaient occupé la place de bourgmestre dans cette ville, où sa famille était très considérée depuis plus de trois siècles. J.-G. Gehler, le bourguemestre, avait des connaissances très solides en philosophie et en mathémathiques: il entretenait une correspondance suivie avec le célèbre Wolff à Halle. Une particularité de sa vie nous semble digne d'être citée : J.-G. Gehler épousa, en secondes noces, en 1727, la sœur cadette de sa première femme: c'est le premier cas de cette nature pour lequel on ait obtenu des dispenses dans la Saxe électorale, et non saus de grandes difficultés; car on avait consulté à ce sujet neuf universités. Jean-Samuel Traugott était le sixième et dernier enfant de ce mariage sa constitution faible, qui recélait dès sa naissance le germe de sa destruction, rendait son esprit

contemplatif; et, en exploitant dans la suite le champ des sciences, où son père avait guidé ses premiers pas, il s'attachait de préférence à la partie abstraite et spéculative. Après avoir achevé, à Görlitz, ses études élémentaires, il fut, à l'âge de quinze ans, envoyé à l'université de Leipzig, où son frère aîné, alors médecin, dirigea ses études. J. A. Ernesti, et Morus, dont il suivait les cours avec assiduité, sont les professeurs auxquels il doit l'élégance de son style latin: mais les sciences mathématiques et physiques, et la chimie, ne furent pas négligées; et il en fit tellement son occupation favorite, que son esprit méditatif, et ennemi de toutes les idées vagues, eut beaucoup de peine à quitter la ligne droite des sciences exactes pour se jeter dans le labyrinthe de la jurisprudence. Cependant, par une application assidue, il acquit bientôt des connaissances profondes dans cette partie. En 1773, il devint le fondateur d'une société de jeunes poètes à Leipzig, connue sous le nom de l'Alliance des tendres amis; et, par ce moyen, il exerça une heureuse influence sur l'éducation littéraire et savante de ses jeunes amis, entre lesquels on distingue Gallisch et Jünger. Après avoir fini ses études académiques, Gehler fut, depuis 1773 jusqu'en 1774, gouverneur de trois jeunes seigneurs russes, pour le temps que ces jeunes gens suivaient les cours de l'université de Leipzig. En 1774, ayant été reçu maître ès-arts, il donna des leçons de mathématiques. Les progrès de ses élèves, et surtout le succès de sa traduction des Recherches sur les modifications de l'atmosphère par De Luc, qu'il publia en 1776, l'engagèrent à écrire une dissertation connue sous le titre d'Historie logarithmorum naturalium primordia,

d'obtenir le droit de faire des leçons publiques sur toutes les parties des sciences mathématiques. Gehler, n'ayant hérité de son père qu'une bibliothèque considérable, mais peu de fortune, avait formé le plan de consacrer sa vie à l'instruction: un riche mariage changea entièrement cette disposition, et le fit entrer dans la carrière de la magistrature. Reçu docteur en droit en 1777, il fut, six ans après, nommé sénateur de la ville de Leipzig, et, en 1786, assesseur de la haute-cour de justice. La multitude et l'importance des fonctions qui lui furent confiées, entre autres l'inspection très pénible sur les maîtrises, la diréction de la maison de prêt, etc., ne le détournaient point de ses travaux littéraires; mais il refusa constamment toutes les places académiques: il occupa seulement, pendant six mois, celle d'assesseur du sénat académique. Le zèle infatigable avec lequel, malgré les instauces de ses amis, il se livrait sans relâche à ses travaux, avançait rapidement la fin de sa carrière laborieuse. Le desir de faire paraître le dernier volume de son Dictionnaire des sciences physiques, à un terme qu'il avait fixé pour ce travail, l'avait forcé de négliger l'usage des eaux de Carlsbad, qui soulageait ses souffrances. Il termina sa carrière en octobre 1795: en disséquant son cadavre, on trouva, du côté droit de la poitrine, un grand sac d'une peau très forte, et rempli d'une énorme quantité d'eau brunâtre; tout le côté droit des poumons était consommé, et le poids de ce sac d'eau avait totalement gêné les fonctions de toutes les parties nobles : il était affligé de cette infirmité dès sa naissance. En ouvrant son corps, les médecins apprirent bien la cause de sa maladie; mais ils ne purent jamais

concevoir comment il lui avait été possible d'exister, et surtout de se livrer à une vie aussi active. Gehler est l'anteur des ouvrages suivants : 1. Diss. historia logarithmorum naturalium primordia, Leipzig, 1776, in-4°. II. Diss. inaug. de læsione emtoris ultra dimidium rectè computanda, ibid., 1777, in-4°. Ges deux dissertations se distinguent non seulement par le fonds de science, mais surtout par la pureté du style. III. Dans le Recueil pour la physique et l'histoire naturelle, publié en allemand, à Leipzig, depuis 1778, et rédigé par lui et son frère aîné (J. C. Gehler, médecin et professeur de botanique), on trouve également un grand nombre de mémoires et de morceaux traduits dont il est l'auteur. IV. Dictionnaire de physique, etc. (en allem.), 4 v. in-8°., avec gravures, publiés à Leipzig, de 1787 à 1791. C'est le plus important de ses ouvrages. Il y ajouta, en 1795, un volume de Supplément, qui renferme les Découvertes et les opinions les plus modernes connues à la fin de l'année 1794. A. M. Birkholz a ajouté à ce dictionnaire un volume contenant quatre Tables des matières, in-8°., Leipzig, 1796. Gehler a de plus traduit en allemand les Recherches sur les modifications de l'atmosphère, par A. De Luc, 2 vol. in-8°., Leipzig, 1776; la Dissertation complète sur la doctrine de l'électricité, par Cavallo, Leipzig, in8., 1778, et celle sur la Doctrine magnétique, par le même, ibid., 1788, in-8°.; les Lettres physiques et morales sur l'histoire de la terre et de l'homme, par De Luc, 2 vol. in-8°., Leipzig, 1781-82.; la Description des expériences faites avec les machines aérostatiques, par Faujas de St.-Fond, 2 vol. in-8°., Leipzig,

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