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UNIVERSELLE.

G

GÉANGIR. V.DJIHAN-GUYR. ne se soit exercé : le droit romain et le GÉBAUER (George CHRISTIAN), jurisconsulte et philologue alIemand, naquit à Breslau en 1690. En 1714, il fut reçu docteur en droit à Altdorf: il y publia, à cette occasion, une Dissertation De aqua calda, occasione legis et gemmæ, in-4°., qui lui fit le plus grand honneur. En 1717, il vint se fixer à Leipzig, où il fut successivement nommé, en 1723, agrégé de la faculté de philosophie; en 1727, professeur de droit féodal saxon, et enfin, en 1730, agrégé à la cour suprême de justice. Les écrits qu'il publia pendant cet intervalle, et le succès avec lequel il exerçait les importantes fonctions du professorat, lui avaient acquis une réputation telle, que la cour d'Angleterre ne négligea rien pour l'attirer à l'université de Göttingue : elle lui fit proposer, en 1734, la place de premier professeur ou doyen de l'université de droit, et celle de conseiller de cour; Gébauer accepta, et vint habiter Göttingue, où, pendant près de quarante années, il remplit avec exactitude les devoirs de sa charge, aux applaudissements unanimes des nombreux élèves qui accouraient de toutes parts pour profiter de ses leçons. Ce fut aussi à Göttingue qu'il entreprit ou publia les ouvrages qui lui assurent à la fois le rang le plus honorable parmi les critiques, les historiens et les jurisconsultes les plus distingués. Il est peu de matières sur lesquelles il

XVII.

droit commun lui étaient également
familiers; on a de lui plusieurs dis-
cours académiques,
cours académiques, et divers mor-
ceaux de poésie en vers latins, qui
ne sont point sans mérite: la politi-
que ne lui était pas non plus étran-
gère. Néanmoins le plus important de
ses ouvrages, et celui qui lui mérite
l'attention et la reconnaissance des ju-
risconsultes de toutes les nations, fut
le célèbre Corps de droit auquel il
employa trente anuées de travaux,
mais qu'il n'eut pas la satisfaction
de voir publier de son vivant. On
sait que les bases de cette édition
furent les manuscrits du savant Bren-
kmann, qui avait consacré son exis-
tence à réunir et à comparer ensem-
ble tous les manuscrits et toutes les
éditions qu'il avait pu recueillir des
Pandectes de Justinien, et à noter
avec soin toutes les variantes. (Voy.
BRENKMANN.) La mort le surprit
avant qu'il eût pu terminer ce bel
ouvrage. Bynkershoeck, auquel il
avait légué ses manuscrits, lui sur-
vécut trop peu pour pouvoir y mettre
la dernière main; et ce fut à la vente
de celui-ci que Gébauer, en 1743,
se rendit acquéreur de ces précieux
matériaux. Il s'occupa le reste de sa
vie à les continuer; mais il se pro-
posa, au lieu d'une édition criti-
que des Pandectes seulement, d'éten-
dre son travail à la totalité du Corps de
droit. Il est à regretter que ce projet

I

Acta eruditorum de 1720 ); De Romulo observationibus varii generis illustrato, Leipzig, 1719, in4°.; De Numa Pompilio, ib., 1719, in-4°.; De Tullo Hostilio, ib., 1720. 11. Decalde et caldi apud veteres potu, liber singularis, Leipzig, 1721, in8°., fig. C'est la thèse que soutint Gébauer en 1714, revue et augmentée. III. De jurisdictione, ibid., 1729,

n'ait pas reçu son entière exécution par les soins de Gébauer seul. Après sa mort, arrivée à Göttingue le 27 janvier 1773, ses manuscrits tomberent entre les mains de George - Auguste Spangenberg, qui se chargea de publier et de continuer l'édition préparée par Gébauer. Le premier volume parut en effet sous ce titre: Corpus juris civilis codicibus veteribus manuscriptis et optimis quibus-in-4°.; ouvrage précieux, reproduit que editionibus collatis recensuit G.-C. Gebauer, et post ejus obitum, curavit G.-Aug. Spangenberg, Göttingue, 1776, gr. in-4°. Il ne renferme que les Institutes et les Pandectes les premières sont la reproduction de l'édition donnée par Cujas, avec un très petit nombre de variantes nouvelles; mais les Pandectes sont traitées d'une manière supérieute: les notes qui accompagnent ce volume ne sont que critiques, et point dans le genre de celles que Godefroy a mises au bas de son édition (Voy. Denis GODEFROY). Le second volume ne fut publié par Spangenberg qu'en 1797 il renferme le surplus du Corps de droit; mais il est fort inférieur au premier, et il attira sur son éditeur quelques critiques méritées. Quoi qu'il en soit, cette édition dont Gébauer peut être regardé comme le principal auteur, l'emporte, pour la pureté du texte, sur toutes celles qui ont été publiées depuis la renaissance du droit romain; et, à ce titre, eile mérite d'occuper une place distinguée dans la bibliothèque de tous les savants. Gébauer a laissé de nombreux ouvrages, dont aucun cependant n'est très volumineux, mais dont la liste, donnée par Meusel, est trop longue pour l'insérer ici dans son entier; on y distingue I. Cinq dissertations, De M. Agrippa, Leipzig, 1717, in4.;. De marmore Isiaco (dans les

:

sous ce titre Commentatio academica de jurisdictione secundùm doctrinam Romanorum,ejusdemque doctrinæ in Germania usu, ib., 1733, in-4°. IV. Anthologicarum dissertationum liber, cum nonnullis adoptivis et brevi Gelliani et Anthologici collegiorum Lipsiensium (1) historia, ibid., 1733, in-8°. V. De justitia et jure, Göttingue, 1738, in-4°. Cette dissertation, fort supérieure au Traité énorme que Vandermuelen publia sur la même matière, Utrecht, 1723, in-4°., a cependaut été surpassée par les ouvrages de Kant et de Filangieri. VI. Plan d'une histoire detaillée des principaux empires et états de l'Europe, avec une préface sur les avantages qu'offre l'etude de l'histoire, et suivi de notes et d'éclaircissements, Leipzig, 1733, iu-8°. (en allemand.) La troisième édition de cet utile abrégé, continué jusqu'à la paix de Westphalie, parut en 1779. La méthode employée par Gebauer pour l'étude de l'histoire, a été imitée avec succès par Meusel, dans son Introduction à la connaissance de l'histoire des états de l'Europe, dont la quatrième édition a paru à Leipzig en 1800. VII. Vieˇet faits remarquables de Richard, elu empereur des Romains ( en 1257),

(1) C'étaient deux sociétés littéraires fondées l'une en 1641, et l'autre vers 1655, éteintes en 1673 (V. Omais)..

:

Leipzig, 1744, (en allemand) 3 vol. in-8°., fig. VIII. De patria potesta te. Cette importante matière du droit romain est traitée dans deux dissertations assez étendues, dont la première parut en 1752, et la deuxième en 1751, à Leipzig. Gebauer y prouve, contre l'opinion de Bynkershoeck, adoptée par Heineccius, que la puissance paternelle n'était pas aussi étendue à Rome, quant au droit de vie et de mort, que ces jurisconsultes le prétendent: il discute et démontre que c'est également à tort qu'ils ont cru voir l'origine de cette puissance dans le droit de propriété; que c'est plutôt dans le pouvoir domestique du père de famille qu'il faut la chercher. Cette controverse fut ranimée parmi les jurisconsultes allemands en 1784 les uns prirent parti pour Bynkershoeck, les autres défendirent Gebauer; et l'on doit à cette dispute la publication de trois dissertations excellentes de MM. Jensen, Robert et Gunther. IX. Ordo Institutionum Justinianearum brevibus positionibus comprehensus; accedunt Prolegomena historiam Institutionum adumbrantia et in earumdem librum primum excursus sex, Göttingue, 1752, in-8°. Il existe peu d'abrégés plus succincts et à la fois plus substantiels des Institutes: Gebauer le composa pour l'usage de ses élèves; il est précédé d'une préface où l'auteur se livre à des recherches historiques sur les princes qui ont étudié le droit et obtenu le titre de docteur. Les Prolégomènes peuvent être considérés comme un des morceaux les plus curieux qui existent sur l'histoire des Institutes, les diverses éditions qui en ont été données, et les principaux jurisconsultes qui ont consacré des commentaires à leur explication. Les six excursus qui terminent le volume,

sont des dissertations qui, pour la plupart, avaient été publiées séparément. Il est fâcheux que Gébauer n'en ait point composé de semblables sur les trois autres livres des Institutes. X. Histoire de Portugal, ou Déve loppements du premier chapitre du Plan de l'histoire des états de l'Europe, Leipzig, 1759, in-8°. (en allemand.) Cette espèce de commentaire n'était que le prélude d'une plus grande entreprise. Gébauer se proposait de traiter dans le même goût l'histoire de tous les états sur lesquels il n'avait pu donner que des notions abrégées dans son premier ouvrage. Un semblable travail était prêt sur l'histoire d'Espagne; mais il ne put être publié ni par Gébauer ni par ses héritiers. XI. Narratio de Henrico Brenkmanno, de manusc. Brenkmannianis, de suis in corp. jur. civ. conatibus et lab., Leipzig, 1764, in-4°.; auquel il faut joindre Manuscripti cujusdam Brenkmanniani specimen, ibid., 1767, in-4°. Cette Biographie, dans laquelle Gebauer rend compte des travaux de Brenkmann et de ses projets sur leur continuation, est teriminée par une notice sur Henri Newton, chargé d'affaires d'Angleterre à la cour du grand-duc de Toscane, homme instruit, ami des lettres, et à la protection duquel Brenkmann dut l'entrée de la bibliothèque des Médicis à Florence, et la communication du célèbre manuscrit des Pandectes florentines, qu'on montrait si difficilement aux étrangers. XII. Vestigia juris Germanici antiquissima in C. C. Taçiti Germania obvia, sive dissertationes XXII in varia aurei illius libelli loca, cum nonnullis similis argumenti, Göttingue, 1766, in-8°. Cet ouvrage seul suffirait pour assurer à Gébauer la réputation la plus éclatante comme jurisconsulte et comme

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historien: il se compose de vingtdeux dissertations, publiées séparément pour la plupart, à Göttingue, depuis 1741 jusqu'en 1765. L'auteur nous con fuit au mi'ieu des forêts de l'antique Germanie; il nous raconte les fêtes, les jeux, les mariages des Germains, nous trace les formes de leurs gouvernements, leurs institutions civiles et guerrières, leur discipline militaire; il parle de la manière dont la justice était administrée parmi eux, de leurs lois civiles et criminelles : il entre dans le détail des supplices, etc.; en un mot, rien de tout ce qui les concerne ne nous de vient étranger. Ce recueil, trop peu connu en France, peut être considéré comme le plus précieux commentaire de l'immortel ouvrage de Tacite sur les Germains. XIII. Exercitationes academicæ varii argumenti. C'est la collection des principales dissertations que Gébauer avait publiées sur le droit civil. Outre toutes celles que nous avons citées dans les nos. I, V, VIII de cet article, on y remarque encore les dissertations, De actione tutelæ adversùs magistratus; De successione inter ingenuos jure sanguinis ab intestato civili; De imputatione facti alieni circa delicta; De origine testamentorum; De matrimonio cum avunculi viduá; De differentiainter proconsules et legatos Cæsaris; De hercto cito ob iniquitatem in melius reformando, etc. L'éditeur de ce recueil est Weissmantel, qui fit paraître le premier volume à Erfurt, en 1776, in-4°., et le deuxième, au même endroit, en 1777: ce dernier est précédé d'un éloge de Gébauer par l'illustre Heyne, qui avait paru à Gottingue en 1773, in-fol. Indépendamment des ouvrages que l'on vient de citer, on doit encore à Gébauer une foule de dissertations sur des matières féoda

les, insérées dans le Thesaurus juris feudalis de Jenichen ; des notes sur l'édition des Prælectiones d'Hubert (Ulric), donnée à Leipzig en 1725, 3 vol. in-4°., avec celles de Thomasius et de Mencken, et sur l'édition des Institutiones juris feudalis de Schilter, Leipzig, 1728, in-8°., 3o. édition, 1751. On lui doit la collection des Dissertations juridiques de Barth, Leipzig, 1733, in-4°. Il est l'éditeur de Grotii florum sparsio, Halle, 1730, in-8°.; de l'Histoire d'Hermann (Arminius) et Thusnelda, par Lohenstein, Leipzig, 1731, 4 vol. in-4°., et de plusieurs antres ouvrages. P-N-T.

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GEBELIN. Voy. COURT.

GEBER ou GIABER, fameux alchimiste arabe, dont le véritable nom est Abou Moussah Djafar al Sofi, était de Hanrau, en Mésopotamie, ct vivait dans le vir. siècle, suivant Aboulfeda. C'est à tort que certains auteurs le font Grec, d'autres Espagnol, d'autres enfin un roi des Indes. Un ignorant traducteur des deux premiers volumes de l'Histoire de la médecine de Sprengel, croyant sans doute Geber d'origine allemande, travestit stupidement ce nom propre en celui de Donateur. On n'a aucun détail sur la vie de ce chef des adeptes : mais on voit, par ses ouvrages, que les recherches qu'il entreprit sur les métaux pour en reconnaître la nature et le degré de fusibilité, dans la vue d'opérer leur transmutation en or, le conduisirent à plusieurs découvertes importantes pour la chimie et la médecine, telles que le sublimé corrosif (muriate suroxyde de mercure ), le précipité rouge (oxyde rouge de mercure), l'eau-forte (acide nitrique), le nitrate d'argent, etc. C'est ainsi que la philosophie hermétique donna naissance à la chimie, et que Geber

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