Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

trace de ce vernis verdâtre et plombifère qui dut apparaitre vers cet époque, d'après l'opinion des céramistes, à la tête desquels il faut compter M. Brongniart. () Je donne ici le dessin d'un des vases de Leure restitué d'après le fond et

l'ouverture. J'ai été surtout frappé de la ressemblance qui s'observe entre les trois vases de Leure et un vase chrétien, découvert en 1854 dans l'ancien cimetière de l'église démolie de Saint-Denis, de Lillebonne. Le lecteur pourra comparer lui-même, en se reportant à la description et au dessin que j'ai donnés de ce dernier vase dans mes «Sépultures Gauloises, Romaines, Franques et Normandes. » (2) Du reste, je me fais un plaisir de reproduire ici ce vase au cinquième de sa grandeur.

[graphic][subsumed][merged small]

(1) Description méthodique du musée céramique de la manufacture royale de porcelaine de Sèvres, par MM. Brongniart et Riocreux p. 138-39.

(2) Le le vase de la page 330 réduit au 8e de sa grandeur. Par une circonstance fort heureuse nous avions attribué ce vase au XIII ou au XIVe siècle.

terre et la forme sont les mêmes, mais encore que la capacité paraît en être identique. Aucun de ces vases n'a possédé ni anse ni bec. Le fond de tous, plus bombé qu'aplati, fait qu'ils se tiennent mal sur une surface plane. Leurs flancs arrondis sont recouverts de raies ou cannelures creuses et horizontales obtenues au moyen du tour. Enfin il n'est pas jusqu'à la teinte qui ne les rapproche, seulement le vase de Lillebonne est un peu plus rouge que ceux de Leure, ce qui ne prouve qu'une plus forte cuisson.

Pour la terre et la forme je dirai à peu près la même chose d'un vase trouvé en 1855, à Sigy, (arrondissement de Neufchâtel) dans un cercueil de pierre qui doit remonter aussi au temps de saint Louis. Nous donnons ici au quart de sa grandeur naturelle le dessin de ce vase.

[graphic][subsumed]

La seule différence caractéristiqne que nous ayons observée entre le vase de Lillebonne et ceux de Sigy et de Leure, vient de ce que ces derniers qui, comme le premier, contenaient des charbons de bois, ont été percés d'un ou de plusieurs rangs de trous pour l'évaporation de la flamme et de la fumée, tandis que le vase de Lillebonne ne présente qu'un seul trou produit par l'intensité de la chaleur. Mais ces derniers détails sont le fait de la liturgie et non de la céramique qui est la même.

Les trous pratiqués sur les vases de Leure le furent après coup, au moyen d'un instrument pointu, et le premier rang fut percé très bas, bien au-dessous de la panse: il est probable

qu'il y en avait trois, comme cela. se parois intérieures sont encore noi ci flammes.

voit quelquefois. Les es par la fumée et les

vases pendant les future existant dans un

Nos conjectures sur l'usage de ce's nérailles sont motivées sur une mini manuscrit du xivme siècle. Sur cette peinture, que nous reproduisons ici et qui représente l'Office des morts ou la dépo

[graphic][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed]

sition d'un défunt, on voit figurer un cercu eil dont un côté seul est visible. Sur ce côté apparent sont deux eierges allumés dans des candélabres, et trois vases fumant et flambant autour du corps. Evidemment l'artiste a voulu nous dire qu'il y en avait six. Est-ce par hasard que la chose est arrivée ainsi sur le dessin, ou ce nombre était-il ordinaire? Il est très-vraisemblable que le nombre six était le chiffre consacré.

C'est toutefois chose curieuse que nous trouvions ce nombre dans la sépulture de Leure. On doit en conclure avec certitude que ces six vases, après avoir servi à la cérémonie des funérailles de Pierre Bérenguier, ont été déposés autour de sa tête au moment même de son inhumation, et encore pleins du charbon qui y avait été allumé. C'est ainsi qu'on les a retrouvés et qu'ils ont apparu à nos yeux surpris, après six

siècles d'enfouissement. Terminons en disant que si ces fragiles monuments sont des témoins qui confirment les dires des liturgistes du XIIIe siècle, ce sont aussi des documents qui corroborent nos modestes observations archéologiques.

Dieppe, le 31 mars 1857.

ETUDE

SUR LA

NORMANDIE SOUTERRAINE

De M. l'Abbé COCHET,

Par M. l'Abbé HERVAL,

Membre Résidant.

Depuis près d'un siècle, la science archéologique a fait en Angleterre et surtout en Allemagne des progrès sensibles; chez les premiers, l'esprit de synthèse, cette admirable et puissante méthode de composition, parce quelle se sert de la connaissance des éléments d'une science, pour former le tout; et chez les seconds l'esthétique, cette science du beau et du vrai, les ont porté, chacun selon la tendance de leur génie, à des recherches et à des fouilles, sur toutes les parties du globe habité par les peuples primitifs, et surtout par le monde Romain. De telles collections enrichissent un pays, sont précieuses pour l'Histoire, et surtout pour l'étude des Sciences et des Arts dans l'antiquité.

Riche en monuments antiques, la France s'est mise à l'œuvre à son tour, elle n'a eu qu'à effleurer la superficie de son sol, et en quelques années ses riches collections ont éga

« ZurückWeiter »