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Chose singulière ! M. Landau reconnaît une partie de ces vérités; il parle « du culte des eaux qui était d'origine celtique, de la conduite prudente des premiers missionnaires évangéliques, qui trouvèrent le moyen, par une sage conciliation, de conserver aux eaux vives des fontaines leur caractère sacré en les plaçant sous la protection de la Vierge ou de quelque saint, de ces pieux oratoires qu'on éleva sur le bord de certaines eaux célèbres pour les sanctifier.» (P. 50.) Mais l'auteur s'exprime d'une façon générale et sans application particulière à Villethiou. On croit d'abord qu'il laisse au lecteur le soin de tirer cette conclusion; mais on est détrompé quelques pages plus loin lorsqu'il accepte, comme nous l'avons dit, la légende au sens littéral et qu'il s'écrie:

« Ce n'est pas au milieu des religieuses campagnes << dont Notre-Dame de Villethiou est le centre, la plus « belle fleur et le plus légitime orgueil, non certes, ce « n'est pas au sein de cette population, dont la dévotion «<et la piété séculaires l'entourent comme d'un dia<< dême et d'une garde d'honneur, qu'il sera nécessaire << de justifier la merveilleuse légende... » Et plus loin: <«< Que la version populaire se soit plu à retoucher ou à << enluminer le fond réel, quel grand malheur après « tout ?... » (P. 60 & 62.) Quel est pour M. Landau le fond réel? Quel est l'élément apporté par l'imagination populaire? Il ne le dit pas; on voit seulement, par tout l'ensemble du passage1, que pour l'essentiel il admet la littéralité. Il nous pardonnera donc d'avoir, à notre tour, émis notre interprétation. Nous tenons beaucoup à cette légende, non-seulement parce qu'elle est la plus gracieuse qui se raconte dans le Vendômois; mais encore parce qu'elle est la seule, à notre connaissance, qui se rattache au culte druidique dans nos contrées. Ce n'est pas qu'elle soit le seul vestige de ce culte. La fontaine de Saint-Vrain, située, elle aussi, près d'une chapelle, au fond d'un vallon solitaire et pittoresque, objet, comme celle de Villethiou, d'un pieux pèlerinage,

Il est trop long pour être cité ici en entier.

mais beaucoup moins célèbre, cette fontaine, disonsnous, est aussi un monument de la religion gauloise; mais elle est dépourvue de légende. La seule qu'on puisse rapprocher de celle de Villethiou est la Vie de saint. Bienheuré; mais celle-ci témoigne plutôt de la ruine du paganisme romain dans notre pays. C'est ce que figure ce serpent ou dragon monstrueux immolé par le saint. Cette dernière légende a sans doute plus d'importance comme poëme que celle de Villethiou; mais il nous semble qu'elle n'a pas au même degré cette fleur de poésie que respire la première.

Nous ne pousserons pas plus loin cette analyse, l'espace qui nous est accordé dans ce Bulletin ne nous le permet pas. Nous ne voulions, à vrai dire, qu'examiner ici la question légendaire, qui est le point capital dans l'histoire de Villethiou. Nous nous bornerons donc à signaler en passant l'excellente étymologie que l'auteur donne de ce nom ( Villa Theodulfi), la hiérarchie féodale qu'il établit entre cette localité, Le Plessis-SaintAmand et Le Bouchet-Touteville; c'est l'un de ses meilleurs chapitres; enfin ce qu'il dit de la cloche ne doit pas être dédaigné. Cette pauvre clochette pourrait bien être la plus ancienne de toutes ces voix de métal qui se font entendre dans notre arrondissement. En un mot, l'on peut dire qu'avant M. Landau on ne savait rien ou presque rien de Villethiou, et qu'aujourd'hui on en sait à peu près tout ce qu'il est possible d'en savoir.

Ce livre aura, nous n'en doutons pas, plus d'une édition: espérons que dans la prochaine l'auteur fera disparaître quelques légères imperfections qu'il connaît mieux que nous. Il a d'ailleurs donné un louable exemple, qui devrait être partout suivi. Il serait à désirer que chaque commune, chaque église eût ainsi sa monographie particulière, humble feuillet de l'histoire générale, comme la commune est un élément de la France.

Pour nous, nous avons éprouvé peut-être quelque embarras à rendre compte de l'ouvrage de notre collègue. L'affection a sa pudeur; et quand c'est elle qui

parle, les éloges paraissent suspects et les restrictions singulières. Nous avons tâché de concilier ce que nous devions à nos sympathies et à la vérité.

ERRATA.

Page 5, ligne 6, au lieu de Colas-Roche, lisez: Colas-Revelle.

Page 60, ligne 29, au lieu de; encore des ellipses, lisez: encore des ellipses égales.

Vendôme. Typ. et Lith. Lemercier.

SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

DU VENDO MOIS

3e Année. 2e Trimestre.

AVRIL 1864.

La Société Archéologique s'est réunie en assemblée générale le 14 avril 1864, à 1 heure, au lieu ordinaire de ses séances.

M. Launay, doyen d'âge des membres du bureau, remplace M. le Président de Saint-Venant, absent.

Etaient présents au bureau:

MM. Launay, secrétaire; G. Boutrais, trésorier Nouel, conservateur; de La Hautière; Neilz; l'abbé Tremblay ;

Et MM. Bellanger, Bellenoue, Ch. Bouchet, l'abbé L. Bourgogne, l'abbé Bourgogne, curé de Villavard; Bruland, de Brunier Abel, de Brunier Hippolyte, Charles Chautard, Chautard Emile, Chautard Marcel, Deshayes, Devaux, de Déservillers, Filly, Fonteneau, Fortier, Hème, Jourdain aîné, Lacordaire, de Lavau père, de Lavau Charles, de Lavau Adrien, Lemercier Paul, Mac-Leod, Mareschal - Duplessis, Martellière - Bourgogne, Maugas, Ménard, de Pétigny, Renault Georges, l'abbé Renou, Rolland, de Trémault Gédéon.

M. le seérétaire fait connaître les noms des membres reçus par le bureau depuis la séance générale du 14 janvier dernier; ce sont:

MM.

De Maude, directeur de l'Assurance agricole, à Chartres; Laillaut de Wacquant, colonel en retraite ; Renault Georges, à Vendôme; le marquis de Vibraye; Tonnot, professeur au Lycée; - Coëffeteau Antoine, à Vendôme; Vignat Gaston, à Orléans.

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M. le Président donne ensuite la parole à M. le Conservateur.

DESCRIPTION SOMMAIRE

DES OBJETS

offerts à la Société ou acquis par elle depuis la séance du 14 janvier 1864.

I. ARCHIVES.

M. l'abbé Boudevillain, curé de Ruan, répondant un des premiers à l'appel fait par notre président, M. de Saint-Venant, relativement aux documents à réunir pour la rédaction du Dictionnaire géographique de l'arrondissement de Vendôme', nous a remis un exemplaire d'un travail sur sa commune, qu'il a fait imprimer et dont voici le titre Notice topographique, historique, archéologique, administrative et statistique sur Ruan, par l'abbé Boudevillain, membre de la Société Archéologique du Vendômois. - Châteaudun, 1864.

Ce travail intéressant pourra, s'il y a lieu, être l'objet d'un rapport, dans une de nos prochaines séances; dans tous les cas, il formera une pierre d'attente importante du Dictionnaire projeté.

1 Voir le Bulletin de la Société, numéro de janvier 1863.

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