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ANCIENS POSSESSEURS

DU

FIEF DE VILLEPROUVAIRE

Annexe au travail publié par M. A. DE TRÉMAULT,
dans le Bulletin d'octobre 1863,

relatif à un aveu du fief de Villeprouvaire.

Il est possible, grâce à d'anciens titres, aveux et pièces diverses, relatifs au fief de Villeprouvaire, de reconstituer la série des personnes qui l'ont successivement possédé de la fin du XIVe siècle à la fin du XVIIIe.

A la première de ces deux époques, il appartenait à noble homme Jehan de Villeprouvaire, chevalier, seigneur de Villeprouvaire, qui donna à sa fille bâtarde Michelette, en faveur de son mariage avec Jehan Guillot, un ESTRE seigneurie, lieu et appartenances, appelé le fief de Trousserie, paroisse de Lunay, tenue du fief de Villeprouvaire à foy et hommage simple et demi-cheval de service. La charte de donation, sur parchemin, est datée du 24e jour de juin 1402. C'est la plus ancienne pièce que nous connaissions sur Villeprouvaire, et la seule relative à Jehan de Villeprouvaire.

On ignore si celui-ci se maria et s'il laissa des enfants légitimes. Quoique l'on n'en ait pas la preuve, il est probable qu'il fut père d'Etienne de Villeprouvaire, qui paraît être décédé vers l'année 1444. Si Etienne ne fut pas fils de Jehan, il fut certainement l'un de ses successeurs.

Etienne ne laissa pas d'héritiers de son nom, et sa succession, composée pour la majeure partie du fief de Villeprouvaire, fut partagée entre Pierre Juston et Jehanne Bidonne, sa cousine germaine et sa cohéritière, femme de Gervaise Comes, demeurant à Vendôme. Ce premier démembrement du fief de Villeprouvaire, qui dut en réduire beaucoup l'importance, eut lieu vers l'année 1444, suivant un aveu rendu le 14 octobre de la même année par Pierre Juston, dans lequel il déclare que Jehanne Bidonne lui doit cinq deniers tournois de

cens par chacun an, au jour de Saint-Jacques, pour le moulin de Villeprouvaire. Le 7 avril 1461, Jehanne Bidonne, qui était veuve à cette date, vendit les biens qu'elle possédait dans la paroisse de Lunay, et en particulier le moulin de Villeprouvaire, à Guillaume Hélye et à Jehanne Juston, sa femme.

Pierre Juston', soit à cause de son grand âge, soit pour tout autre motif ignoré aujourd'hui, fut pourvu d'un curateur, qui fut son gendre, Jehan de Dampmartin, et c'est en cette qualité que celui-ci rendit aveu pour son beau-père, le pénultième jour de juin 1463.

Pierre Juston laissa deux filles: l'aînée, Marguerite, porta par mariage le fief de Villeprouvaire, à Jehan de Dampmartin; la seconde fut mariée à Guillaume Hélye (ou Hélion). Ils eurent une fille nommée Anne, qui fut la femme de Pierre Bastard de La Chastaigneraye, d'une famille ancienne et considérable, alliée à celle de Vendôme.

Du mariage de Marguerite Juston et de Jehan de Dampmartin est né Valentin de Dampmartin, écuyer, seigneur de Villeprouvaire, qui, le dernier jour de décembre 1481, partagea, par-devant les notaires Boré et Fesnières, la succession de son aïeul maternel, Pierre Juston, avec Pierre de La Chastaigneraye, mari de sa cousine germaine, Anne Hélye, à qui il abandonna, pour le tiers qui lui revenait dans cette succession, la maison avec la métairie de la Perrigne (deuxième partage du fief de Villeprouvaire).

Valentin de Dampmartin avait des frères et sœurs; il se remaria, quoique le nom de sa femme ne se retrouve nulle part, et fut père de Jehan de Dampmartin

La famille Juston était ancienne dans le pays, où elle possédait déjà les fiefs d'Asnières et des Tourelles, paroisse de Lunay. Son nom se retrouve dans des actes anciens, et un Jamet Juston est nommé comme l'un des exécuteurs testamentaires de Macé Duplessis, seigneur de Perrigny et de la Chaise en la Beauce Vendômoise (paroisse d'Authon), qui testa le 14 mars 1392. (Père Anselme). D'après une pierre tombale de l'église de Nourray, elle portait pour armoiries: de.... (?) à la bande de.....(?) accompagnée de 3 étoiles de.....(?), 2 en chef et 1 en pointe.

qui suit. Le 7 mai 1500 il rendit aveu comme homme du comte de Vendôme (Charles de Bourbon).

Jehan de Dampmartin, écuyer, seigneur de Villeprouvaire, rendit, le 5 septembre 1521, un aveu d'après lequel le fief de la Perrigne était abonné à 10 sous de rachapt. (Cet aveu n'existe plus, mais il est cité plusieurs fois.) Il épousa Ambroise de la Barre', dont il eut Nicolas de Dampmartin qui suit :

Marguerite de Dampmartin, mariée à Adam Duchaillou, écuyer, seigneur de Lormeau, et

Marie de Dampmartin, mariée à maître Jehan Soulas, seigneur de la Grange.

Nicolas de Dampmartin, écuyer, seigneur de Villeprouvaire, qui rendit l'aveu ci-dessus analysé, épousa Christine de la Goupillière, qui devait être alliée à la famille de La Chastaigneraye; car celle-ci, du consentement de son mari, et de concert avec Mathurin Le Bariller, seigneur de Boiscertain (ou Serpin), et arrièrepetit-fils de Pierre Bastard de La Chastaigneraye, et de Marguerite Hélye, vendit, le 28 juin 1553, pour la somme de six mille livres tournois, la terre de la Perrigne avec les fiefs de Quinquanpois et de la Marpandière, à Jehan Rouer, marchand, demeurant à Lavardin, seigneur d'Authon, et à Marguerite de Genes, sa femme.

Les deux sœurs de Nicolas, Marguerite et Marie de Dampmartin, se partagèrent, suivant une charte payée en la cour de Mazangé le 26 mars 1571, les biens que leur avait délaissés leur frère aîné. Toutes deux étaient veuves à cette date, et Marguerite eut pour sa part une maison manable avec dépendances, le tout enclos de murailles, nommée la Turquerie, sise au lieu de La Raguelinière, complétement inhabité aujourd'hui. Le lot de Marie fut composé d'une habitation appelée la Grange, contiguë au fief de Villeprouvaire.

Hugues de Dampmartin, écuyer, seigneur de Villeprouvaire, qui le 15 juin 1578, reçut la foy et hommage

1 La famille de la Barre en Vendòmois portait d'or, à la bande de geules accostée de deux croissants de même.

de François de Taillevis', écuyer, seigneur de la Mézières et gendre de Jehan Rouer, pour le fief de la Perrigne, était vraisemblablement fils de Nicolas de Dampmartin et de Christine de la Goupillière, quoique cela ne soit pas établi d'une manière précise. Il épousa Françoise de Locques, dont la famille était nombreuse et riche, quoique roturière, et il en eut quatre enfants, dont l'aîné fut une fille nommée Marie. Vinrent ensuite deux garçons, Hugues et Nicolas, et une deuxième fille, Françoise. Hugues de Dampmartin mourut vers l'année 1603, et sa veuve Françoise de Locques se remaria en deuxièmes noces à Raoul ou Paul de Geuffron, écuyer, seigneur de Brezay, dont elle eut plusieurs enfants.

Marie de Dampmartin, fille aînée de Hugues de Dampmartin et de Françoise de Locques, porta par mariage sa terre de Villeprouvaire à Claude de Constances, écuyer, seigneur de la Varanne, et c'est comme seigneur de Villeprouvaire qu'il reçut, pour la terre de la Perrigne, l'offre de foy et hommage que Valentin de Demare, écuyer, seigneur de la Louppe, mari de Marie de Taillevis, fille et principale héritière de René de Taillevis, seigneur de la Mézière, lui fit le 6 novembre 1608, tant pour lui que pour les cohéritiers.

2

Du mariage de Claude de Constance et de Marie de Dampmartin naquit un fils, François de Constances, écuyer, seigneur de Villeprouvaire. Il épousa Marie Laigneau, roturière, qui possédait des biens au pays du Maine, et il en eut deux fils :

René de Constances qui suit, et

François de Constances, prêtre, seigneur de La Boissière et de Beauregard.

1 La famille de Taillevis porte d'azur à un lion d'or langué et armé de geules, portant en sa dextre une grappe de raisin de pourpre.

2 La famille de Constance paraît avoir été nombreuse. Plusieurs de ses membres sont qualifiés seigneurs de Lisle et de la Gasnerie. Jean Constance de la Fredonnière, reçu chevalier de Malte en 1551, portait d'azur à 2 fasces d'or, accompagnées de 3 besants de même.

François de Constances et Marie Laigneau testèrent le 10 décembre 1677, et firent plusieurs legs à une chapelle anciennement fondée à leur lieu seigneurial de Beauregard, paroisse de Lunay, sous l'invocation de saint Ivron et saint Silvain. François de Constances décéda peu après, car ces legs furent confirmés par sa veuve et par ses fils le 16 janvier 1679.

René de Constances, chevalier, seigneur de Villeprouvaire, fut reçu le 10 avril 1680, par André Neilz1, seigneur de Breviande, lieutenant du Bailli du Vendômois, au siége particulier du Bas-Vendômois, à faire offre de foy et hommage au duc de Vendôme, et le 29 juillet suivant, il la reçut de François de Taillevis, pour la terre de la Perrigne. Il avait épousé Louise Lelièvre, dont la famille possédait la terre de La Voûte, paroisse de Trôo. De ce mariage est issue une fille, Louise-Françoise, de Constances. René ne prolongea pas sa carrière, car sa femme était veuve en 1699. (Armorial général.)

Louise Françoise de Constances porta par mariage la terre de Villeprouvaire à Louis-Eléonor- (ou Léonard) Alphonse de la Barre-Maillé, seigneur de la Guéritaude 3. Elle mourut jeune, laissant plusieurs enfants mineurs, et c'est en sa qualité de tuteur que leur père fit offre de foy et hommage par procureur, le 19 août 1732, pour la terre de Villeprouvaire, à Jean-Amédée des Noyers de Corme, seigneur du comté de Montoire. C'est en la même qualité qu'il reçut, le 13 septembre 1735, l'aveu de René Chrétien, receveur de l'entrepôt des tabacs de Mondoubleau, pour des caves appelées la Trousserie.

1 Armoiries d'André Neilz: d'azur à la fasce d'argent chargée de 3 têtes d'aigle, arrachées de sable, accompagnés de 2 coqs affrontés d'or en chef, et d'un lion dormant en pointe.

2 Armoiries des Lelièvre de geules à un cor de chasse lié et virolé d'argent, enguiché d'azur, à un chef d'argent chargé de trois mouchetures d'hermine de sable, accostées à senestre d'une étoile à 6 rais d'azur.

3 Les seigneurs de la Guéritaude formaient une branche de la famille de Maillé, qui portait d'or à 4 fasces ornées de geules, à laquelle appartenaient également les Maillé, seigneurs de Benhart, dont était Jacques de Maillé de Benhart, gouverneur.

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