45, 16, 17 et 18. Les deux premiers peuvent être classés parmi les fioles lacrymatoires, parce qu'on supposait qu'ils avaient pu servir à recueillir les larmes des parents ou des pleureuses louées pour les funérailles. Il est plus naturel de penser que ces vases étaient employés à contenir des parfums et des onguents. Les nos 15, 16 et 18, que leur base arrondie empêche de se tenir debout sans être appuyés, semblent destinés à être placés sur les cendres. Ces vases sont en verre très-mince, blanc ou jaunâtre, à l'exception du no 18 qui est en verre d'un ton verdâtre. Ils sont figurés dans la planche au 6me de leur grandeur réelle. La figure 19 présente le fragment d'un vase en terre de Om,40 sur Om,30. Ses dimensions énormes et sa structure le classent parmi les dolium ou tonneaux d'une grande capacité, Le dolium était employé chez les Romains à contenir le vin nouveau jusqu'à ce qu'il fût mis dans les amphores. D'après ce fragment, il est facile de calculer les dimensions du vase entier, qui devait mesurer au moins 0m, 80 de diamètre, sur autant de hauteur; ses flancs portent les traces de deux oreillons. L'épaisseur de ses parois est de 2 à 3 centimètres, son ouverture est de 0m, 12. On l'a trouvé dans une fosse recouvrant un volumineux fragment de fémur. Nous arrivons enfin aux différents objets découverts dans les fosses et qui n'appartiennent pas à la catégorie des urnes ou des vases. La figure 20 est le dessin de ferrures trouvées aux quatre coins d'une fosse rectangulaire de 2m de long sur Om, 80 de large. Ces ferrures, de 0m, 25 de développement, Om, 04 de largeur et 0m, 003 d'épaisseur, munies de leurs clous, étaient sans doute placées aux angles d'une boîte en bois de grande dimension, qui avait dû renfermer les cendres d'une femme de condition élevée, à en juger par les deux bracelets en argent et l'épingle à cheveux, placés auprès des urnes. Le bracelet figure 21, d'un curieux travail, est formé d'une bande d'argent d'un centimètre de largeur et d'un millimètre d'épaisseur. Son diamètre est de Om, 07; il porte sur les bords de sa partie convexe deux filets composés de points creusés au burin dans l'argent. Le vide entre les deux filets est garni d'une guirlande de fleurs niellées d'étain. Parmi les objets découverts dans diverses fosses, nous indiquerons: Plusieurs anneaux en verre d'une couleur verte trèsfoncée (fig. 22). Leurs dimensions, Om, 04 de diamètre, en rendent l'emploi difficile à déterminer; Deux couteaux (fig. 23 et 23 bis), dont l'un, le no 23, porte auprès de la lame un anneau en bronze avec ornements en creux semblables à ceux du bracelet. La lame mesure de 6 à 7 centimètres; Un collier en bronze (fig. 24) brisé à l'une de ses extrémités; Une pierre à aiguiser et une clef en bronze. La figure 25 est celle d'un instrument en fer de 0m, 40 de longueur, en tous points semblable à ceux dont les vignerons se servent encore aujourd'hui et que dans nos pays ils appellent une mare. Il était placé sous les urnes, et indiquait probablement la profession du défunt. La présence des clous, que l'on rencontre fréquemment dans les fosses semble prouver que les différents objets, vases en terre, en verre, etc., étaient renfermés dans des coffres en bois, que le temps a complètement détruits. Ces coffres étaient entourés de grosses pierres destinées à les supporter et à les préserver de l'humidité immédiate des terres. Cette circonstance explique suffisamment comment, dans des fosses non fouillées, on trouve les vases brisés. La destruction du coffre devait en effet amener celle des vases qu'il contenait, par l'introduction des pierres et de la terre qui venaient peser dessus. Les deux figures 26 et 27 sont le dessin d'une hache de Om, 27 de longueur sur 0m, 08 dans sa plus grande largeur et d'un scramasax ou long couteau de 0m, 27 de longueur. Ces armes de l'époque merovingienne viendraient confirmer ce que nous avons dit plus haut, que l'inhumation des corps dans le cimetière de Pezou a pu avoir lieu après l'usage de l'incinération. Nous croyons devoir attribuer à la même époque la moitié (fig. 30) d'une plaque de ceinturon en cuivre richement ornementée, trouvée dans les mêmes fouilles. Nous hésitons à en dire autant du fragment de gourmette (fig. 28) passé dans un anneau en cuivre et adhérant encore à une bande de toile de même largeur, qui probablement garnissait le dessous. Doit-on l'attribuer à l'époque gallo-romaine ou à l'époque mérovingienne? La figure 29 est le dessin d'une médaille en argent d'une belle conservation, portant d'un côté le buste de l'empereur Valens et au revers la déesse Rome assise, tenant de la main droite une Victoire sur un globe. et de la gauche une lance, avec la légende VRBS ROMA; à l'exergue: TRPS. Cette médaille a sans doute été percée pour être suspendue à un collier ou à un bracelet. Les fouilles ont aussi fait découvrir une médaille en argent du Ile siècle, indiquant que le cimetière de Pezou remonte au moins à cette époque. Elle porte d'un côté l'effigie d'Antonin et de l'autre celle du jeune Marc-Aurèle qu'il avait adopté. Le mauvais état de conservation de la pièce nous a empêché de la reproduire. Nous faisons figurer ici les deux vases 31 et 32, quoique ne provenant pas des fouilles du cimetière de Pezou, mais comme venant à l'appui de ce que nous avons dit plus haut, en parlant des sépultures isolées. Ils ont été trouvés vers 1820 à Villeromain près Vendôme, et à ce double titre ils méritent de figurer ici. Le n° 31, que nous possédons en double, d'une forme gracieuse et d'une belle conservation, mesure 0m, 28 sur Om, 15 de diamètre. Le no 32, de mêmes dimensions, est en verre d'un vert de bouteille et tout à fait intact. Pezou nous a fourni la partie supérieure d'un vase en verre, semblable à ce dernier, mais d'un plus petit |