Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

arines dans le Midi contre le duc d'Angoulême; qu'il a été condamné à mort, et que le Roi a bien voulu commuer sa peine, à la prière de S. A. R. Quand Mr. le duc d'Angoulême arriva à Besançon, il y avoit déjà quelques jours que le général Debelle avoit été transféré dans la citadelle de cette ville. S. A. R., instruite que ce général étoit dans le besoin, lui fit remettre une somme d'argent sur sa cassette. Le Prince s'étant rendu à la citadelle pour la visiter, le général Debelle sollicita et obtint la grâce singulière de se jeter aux pieds de son bienfaiteur, et de lui offrir une vie qu'il lui devoit tout entière. Le Prince, ému, daigna adresser au gé néral des paroles de consolation. Peu de gens ont su qu'immédiatement après la condamnation de ce militaire, S. A. R. envoya à Mme. Debelle, qui étoit dans la détresse, un secours d'argent considérable. C'est ainsi qu'un Bourbon se venge.

-L'Académie françoise décernera, l'année prochaine, un prix de poésie, dont le sujet est le Bonheur que procure l'étude dans toutes les situations de la vie. Le sujet du prix de l'éloquence qu'elle décernera, en 1818, est l'Eloge de Rollin.

Par une ordonnance du 24 de ce mois, M. Jules de Quincerot, juge au tribunal de première instance de Paris, est nommé vice-président du même tribunal, en remplacement de M. Cassini, appelé à d'autres fonctions; et M. Reverdin, avocat et chevalier de Saint-Louis, est nommé juge au même tribunal de première instance de Paris, en remplacement de M. de Quincerot.

On dit que l'Ecole Polytechnique, sous la protection de Ms. le duc d'Angoulême, ainsi que nous l'avons annoncé, aura un directeur et un inspecteur des études; qu'elle sera composée de deux cents élèves, parmi lesquels vingt-quatre nommés par le Roi seroient entretenus aux frais de l'Etat. On ajoute que le régime de cette Ecole ne sera plus militaire; que les jeunes gens au-dessus de seize ans et au-dessous de vingt, qui désireroient y entrer pour achever leur éducation, pourront yetre admis; que la pension sera de 1000 fr. On dit aussi que les élèves de l'ancienne Ecole Polytechnique seront admis à concourir pour entrer aux écoles d'applica tion, en justifiant de la continuation de leurs études. Celles de l'Ecole seront les mêmes qu'avant la réorganisation.

La cour prevôtale de la Haute-Garonne a condamné à cinq ans d'emprisonnement et 200 fr. d'amende un soldat, nommé Fouché, convaincu de propos séditieux.

La cour d'assises de Lyon s'occupera, le 26 et jours suivans, de l'affaire de la conspiration de janvier dernier. Les accusés qui comparoîtront devant elle sont au nombre de six, savoir le sieur Rosset, fabricant de papiers peints; Montain, médecin; Lavalette, receveur-général; Simon, officier en non activité; Roza, sergent de la légion du Rhône; et Jaquementy, colonel de l'ex-premier régiment de ligne. · On a arrêté à Saint-Jean de Losne un nommé Jacques Clémance, maréchal-ferrant, agent d'une correspondance suspecte dont l'existence a été découverte dans le département de la Côte-d'Or. Les lettres trouvées chez lui sont d'un style énigmatique, et commencent toutes par ces mots : Frères et amis. Clémance portoit sur lui une médaille en cuivre enveloppée de taffetas. Cette médaille, qu'il a essayé par tous les moyens possibles de soustraire aux recherches, étoit suspendue à son cou par des rubans tricolor.

- Nous avons parlé du jugement rendu par la cour supérieure de Liége contre l'éditeur du Mercure-Surveillant. Le considérant du jugement, qui est trop long pour être rapporté ici, est très-bien fait, et réfute les mauvais prétextes et les vaines excuses du journaliste. On y montre que la li berté de la presse ne peut autoriser un systême de calomnies qui tend à avilir tous les gouvernemens, et qui est aussi contraire aux droits des princes qu'aux intérêts et au repos des

nations.

- L'Observateur Autrichien, journal semi-officiel, pùblié à Vienne, contient des nouvelles réflexions sur la licence des journaux publiés dans les Pays-Bas par des François bannis. Il s'étonne que dans un Etat qui confine à la France, et dont les intérêts sont liés avec la stabilité de l'ordre actuel en

France, on proclame impunément des principes révolutionnaires, des calomnies atroces et des provocations à la révolte. Assurément, dit-il, on ne permettroit, ni en France, ni en Allemagne, l'impression d'une feuille périodique dans laquelle on exciteroit les Flamands à se soulever contre leur réunion à la Hollande. Il faut espérer que la sagesse du gouvernement des Pays-Bas fera cesser enfin un désordre qui alarmeroit tous les souverains.

Louis, etc.

Ordonnance du Roi du 21 août.

Informé qu'il existe encore des biens et rentes appartenans à l'Etat, qui ont échappé jusqu'à ce jour aux recherches des agens de l'administration; considérant qu'il importe de faire rentrer ces biens sous la main du domaine; sur le rapport de notre ministre secrétaire d'Etat des finances, notre conseil d'Etat entendu,

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Art. 1. L'administration de l'enregistrement et des domaines continuera ses diligences pour découvrir les biens et rentes provenans du domaine ou des anciens établissemens ecclésiastiques, qui n'auroient été ni aliénés à des particuliers, ni abandonnés à des fabriques et hospices, et qui seroient possédés par des tiers sans titre de propriété.

2. Les détenteurs de ces biens et rentes seront admis, dans les trois mois qui suivront la publication de la présente ordonnance, à en faire la déclaration devant les préfets et souspréfets de leur arrondissement. Au moyen de cette déclaration, ils jouiront de plein droit de la remise totale des intérêts, fruits et fermages qu'ils ont pu percevoir, et seront à l'abri de toute demande d'indemuité ou de dommages-intérêts quelconques, résultant, soit de cas fortuit, soit de démolitions ou dégradations. Ils n'auront pas droit à cette remise lorsque l'action civile en déguerpissement aura été commencée contre eux.

3. Toutes personnes pourront, dans les six mois qui suivront l'expiration dudit délai de trois mois, déclarer aux préfets et sous-préfets les biens et rentes de cette nature ușurpés par des tiers. Si les révélateurs, au moyen de la remise des titres, ou par d'autres voies, mettent le domaine de l'Etat à portée de se faire réintégrer dans la propriété et possession des biens et rentes usurpés, il leur sera accordé une récompense dont le montant sera déterminé par notre ministre secrétaire d'Etat des finances, selon l'importance des biens et rentes. Cette récompense ne pourra leur être allouée, 1o. si les détenteurs ont fait la déclaration volontaire dans le délai à eux accordé, et avant qu'aucune action ait été intentée contre eux, et 2°. si les biens ont été régis ou administrés par les préposés de l'enregistrement et des domaines.

Extrait d'une lettre d'un missionnaire du Kentuckey, dans les Etats-Unis.

Au séminaire Saint-Thomas, près Bardstown, avril 1816.

Vous n'apprendrez pas sans intérêt des nouvelles de nos travaux et des détails sur notre situation. M. notre évêque continue ses courses. Vous savez qu'il arriva ici, sur la fin de 1810, avec cinq prêtres françois. Dieu a tellement béni son zèle et ses vertus qu'en moins de quatre ans il a bâti vingtsept églises, et formé quarante-trois congrégations. Nous ne sommes que dix ecclésiastiques pour les desservir. Il se propose maintenant de construire une cathédrale, et les protestans même contribueront à la dépense. Sa qualité d'évêque et ses excellentes qualités le rendent l'objet de la vénération générale. On vient de plusieurs lieues pour le voir officier, et toutes les communions semblent le regarder comme le supérieur des divers ministres chrétiens de ce pays. Nous sommes de retour, depuis huit mois, d'une visite pastorale qu'il a faite dans son immense diocèse. Nous avons traversé de vastes solitudes, de grands fleuves, des forêts d'une étendue prodigieuse. Nous avons pénétré jusqu'au centre du pays des Illinois, et suivi le cours du Missouri pendant plus de deux cents lieues. Notre évêque marchoit toujours à pied, se nourrissant comme nous, et passant les nuits au pied des arbres. La plupart des peuplades que nous avons visitées sont inconnues en Europe. Nous avons cependant trouvé en plusieurs lieux des traces de christianisme, et nous nous sommes dit plus d'une fois : Les Jésuites ont passé par-là. En général plus on avance dans les terres, plus on trouve de douceur dans les mœurs des sauvages. Notre petite caravane n'a éprouvé ni mauvais traitement ni insulte. Il sembloit que les Indiens reconnussent dans le pontife de Jésus-Christ l'ambassadeur du Dieu des malheureux, ou qu'ils crussent voir le bon Esprit visitant leurs cabanes. M. Flaget, touché de leur accueil, prioit Dieu d'éclairer ces braves gens, et de leur envoyer des ouvriers pour dissiper leurs ténèbres. Il leur montroit le ciel, et s'efforçoit de leur faire connoître une meilleure patrie.

Notre arrivée à Saint-Louis sur le Mississipi a été un grand

sujet de joie pour les habitans. M. l'évêque y a célébré pontificalement le saint sacrifice pour ses chers Illinois. L'église étoit parée avec toute la magnificence qu'il avoit été possible d'y mettre. Le trône épiscopal étoit couvert de peaux de castor parsemées de pierreries, et l'humble prélat hésitoit à s'asseoir sur un siége si brillant. Les habitans ne savoient comment lui témoigner leur respect. Il y avoit douze ans qu'ils n'avoient vu de missionnaires. Quatre d'entr'eux nous ont escortés jusqu'à Saint-Thomas, où nous sommes arrivés après une absence de sept mois. M.. Dubourg, évêque de la Nouvelle-Orléans, se proposoit de suivre le même plan de visites pour les parties de son vaste diocèse, où l'on n'a jamais vu de prêtres. Nous attendons son retour avec impatience, d'autant mieux qu'on espère qu'il mènera des missionnaires dont ce pays a si grand besoin.

Tout est si rare ici que nous n'y pouvons rien trouver pour l'ornement de nos chapelles. On fait venir du Canada les objets les plus nécessaires. Nous manquons de chasubles, d'aubes, de linge, de livres. Nos vases sacrés sont dans un état déplorable. Racontez notre indigence à tous les hommes compatissans. Ils seront touchés de la pauvreté d'un évêque assisté de pauvres prêtres, et disant la messe à de pauvres sauvages. Toutes nos églises ont été bâties de nos mains. M. Flaget nous animoit par son exemple encore plus que par ses discours. C'est nous qui avons bâti la plus grande partie du séminaire Saint-Thomas, où il y a déjà dix-luit séminaristes, et où nous espérons en voir quarante quand le bâtiment pourra les contenir. Nous avons aussi élevé une habitation aux filles de Saint-Vincent de Paul, qui prirent possession avec nous de cette terre lointaine. Leur établissement se compose de six professes et de vingt-cinq novices qui instruisent près de quatre-vingts jeunes personnes. Ce n'est pas une chose moins étonnante que tout le reste, que cette réunion de vierges consacrées à Dieu au milieu d'un peuple pour qui la chasteté n'étoit pas moins un mystère que les dogmes les plus incompréhensibles.

Notre principale espérance pour le succès de cette mission est dans le séminaire, où il y a trois prêtres, un diacre, deux sous-diacres, trois minorés qui seront sous-diacres à Pâques, le reste des tonsurés. Ils habitent tous sous le même toit. On élève en ce moment une église fort petite, puis on songera à avoir un séminaire plus grand. Le terrain a

« ZurückWeiter »