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parties se rapporteni, autant qu'il est possible, sans en excepter les leçons, ces sujets d'offices, déterminés par l'historique de la religion, doivent suivre dans leur célébration le même ordre que les événemens ont suivi et suivront réellement dans la durée des temps; autrement la représentation des temps de la religion par l'année liturgique seroit violée. De cette manière, le Propre du temps, partie essentielle du Bréviaire, présente une suite non interrompue d'offices hebdomadaires, qui commence par la création, et finit par le jugement dernier. C'est une suite continue d'octaves de sept jours, que l'auteur appelle mineures de là la suppression des suffrages et des prières fériales.

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Outre ce plan général, qui est certainement nouveau, il y a, suivant M. l'abbé Poussou, grand nombre d'améliorations dans les rites, dans les communs des saints, dans l'harmonie des deux Testamens, dont l'auteur compose une sorte de démonstration évangélique. La ligne de démarcation entre les deux séries du Bréviaire est fixée, et restreint la série accidentelle et supplémentaire aux légendes et hymnes des saints, auxquels l'autorité épiscopale décernera un culte particulier. Par-là douze offices environ, qui se trouvent actuellement dans le propre des saints, sont transportés dans celui du temps, parce qu'ils appartiennent au tableau général de la religion; tels sont les offices de la Croix, de la Transfiguration de Jésus-Christ, des saintes Reliques, de la dévotion aux saints Anges Gardiens, etc. Le Psautier ne contient que les psaumes, et rien n'empêche de les distribuer sur les sept jours de la semaine suivant l'ordre qu'ils ont dans la Vulgate, parce que tout office hebdomadaire s'approprie le Psautier entier. Le

symbole, attribué à saint Athanase, forme deux cantiques qui nous manquoient; l'un pour la fête de la sainte Trinité, l'autre pour l'Incarnation, qui a lieu dans le plan proposé au quatrième dimanche de l'Avent. Chaque jour un canon dogmatique tient lieu de capitule à prime, et un canon de discipline sert de capitule à complies. Jamais on ne réunira plusieurs leçons de l'Ecriture pour en composer une seule. Pour qu'on ne dise pas que ce plan est impossible dans l'exécution, l'auteur du Mémoire assure l'avoir exécuté; il a même composé les hymnes nouveaux qui lui manquoient pour le remplir, et en effet les trois Odes livrées aussi à l'impression prouvent que la poésie latine ne lui est pas étrangère. Il n'est pas possible d'analyser ici les raisons qu'il donne pour prouver la justesse de son plan et les avantages de son Bréviaire sans les affoiblir, et il vaut mieux recourir à l'ouvrage même où son projet est exposé avec tous ses motifs.

On a objecté à l'auteur que ce n'étoit guère le moment de s'occuper d'une liturgie, et que le clergé ne pouvoit, dans les circonstances actuelles, songer à une réforme générale. A cela il répond qu'il ne prétend pas qu'il faille mettre de suite ce projet à exécution; mais il croit qu'il ne faut pas attendre ce moment pour préparer le travail, et il publie ses idées afin qu'on puisse les juger.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

X.

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PARIS. L'office. de la saint Louis s'est fait dans les églises avec une pompe et une affluence remarqua bles, et la piété, qui est le plus sûr garant de l'atta

chement à la cause royale, s'est plu à offrir en ce jour des prières plus spéciales pour le monarque qui nous gouverne et pour son auguste famille. Puissions-nous célébrer long-temps cette heureuse fête, et en payant un tribut d'hommages à un saint Rot, voir ses enfans recueillir tranquillement sur son trône nos voeux et nos remercimens !

Le jour de la fête il a été fait dans les différens quartiers des distributions aux pauvres, qui ont appris à bénir ainsi les soins du père commun de ses sujets. Des dons particuliers se sont étendus à diverses classes. de malheureux. Ainsi une Princesse auguste a donné une somme pour les jeunes prisonniers détenus à SaintePélagie, et qui sont visités, comme nous l'avons vu, par des consolateurs charitables. Ces victimes d'une mauvaise éducation ont appris ce jour-là à bénir de plus en plus la piété qui s'intéresse à leur sort, et pour rendre la fête plus complète et les leçons qu'on leur donne plus persuasives, un d'eux, dont la conduite étoit plus satisfaisante, a été ce jour-là mis en liberté par ordre supérieur.

La Société de Missionnaires, formée rue NotreDame des Champs, avoit obtenu, l'année dernière, le Mont-Valérien pour s'y établir. Les dépenses à faire pour le logement out empêché les missionnaires d'y résider. Mais on dit qu'ils se proposent d'aller y passer l'octave de l'Exaltation de la sainte Croix, et d'y rétablir les pélerinages qui s'y faisoient par le passé, et qui avoient encore lieu en ces derniers temps, jusqu'au moment où un despote violent fit, tout abattre dans une nuit. On croit que les paroisses de Paris seront invitées à s'y rendre le mois prochain à des jours marqués, et qu'on y fera les stations suivant l'ancien usage.

L'association paternelle des chevaliers de SaintLouis fera célébrer, le jeudi 29 août, à Saint-Roch, la messe solennelle qu'elle a fondée pour la fête de ce saint Roi. M. l'abbé de Bombelles officiera.

- Le tribunal de police correctionnelle s'est occupé à huit clos, le samedi 24, de la cause de MM. Vinson et Fleury. La première a été remise au 3 septembre, et la seconde au 24 du même mois.

→ Le sieur Leblanc, ce curé de Cosue qui s'étoit signalé si malheureusement dans cette ville après le 20 mars, et dont nous avons fait connoître le discours et les sentimens, vient d'écrire au Roi pour protester de son repentir et de son dévouement. Il expose qu'il n'a rien omis depuis pour réparer ses torts, et il espère que S. M. voudra bien avoir égard à la vivacité de ses regrets et au désir sincère qu'il témoigne d'expier sa faute. Sa lettre annonce tout-à-fait un pécheur contrit et humilié.

TROYES. Nous avons eu ici plusieurs cérémonies intéressantes qui se sont succédées. Eu vertu du Mandement de s. notre évêque, une procession générale de toutes les paroisses de la ville a eu lieu le dimanche 4 de ce mois: on y voyoit d'abord le séminaire, composé de près de deux cents élèves; à la suite du chapitre marchoient les prêtres et les diacres qui portoient les reliques de la cathédrale, parmi lesquelles on remarquoit le chef de saint Bernard, et une partie de celui de saint Loup, qui jadis sauva notre ville des fureurs d'Attila ; et l'on peut dire que cette procession a été un vrai spectacle de religion et d'édification, tant par l'affluence et le grand concours des fidèles, que par les marques singulières de vénération qu'ils ont données aux restes précieux de ces illustres protecteurs de la ville.

Le vendredi suivant, se fit, dans la cathédrale, la bénédiction solennelle de deux drapeaux de la légion de l'Aube. Cette brillante cérémonie s'est faite par Ms. l'évêque.

une

Après l'Evangile, l'éloquent prélat, placé sur estrade au milieu du sanctuaire, a adressé aux autorités et à la légion qui l'entouroient, un discours plein de force, dans lequel on a surtout remarqué ce passage, où il montre que, dans tous les temps, les plus célèbres héros

ont su se distinguer par le noble concours des vertus religieuses et des vertus guerrières : «Tels furent (ce sont >> à peu près ses paroles), tels furent dans l'ancien peuple, » les Matathias et les Machabées, défendant leurs foyers » avec la même intrépidité qu'ils défendoient leur tem>>ple, et attestant ainsi à l'univers, que cette même reli»gion, qui sait donner des martyrs à la vérité, en don» nera, s'il le faut, à l'Etat et à la patrie. Tels encore, >> au sein des ténèbres du paganisme même, les Thémis» tocle et les Scipion, ces favoris de la victoire, que l'on >> voyoit monter aux autels de leurs dieux pour y déposer >> leurs palmes et leurs lauriers. Tel ce grand Alexandre, >> devant lequel s'inclinoit l'univers, et qui lui-même s'in>> clinoit devant le grand-prêtre du vrai Dieu, et de ces >> mêmes mains qui forçoient les camps et renversoient les » forteresses, relevoit les autels et protégeoit les temples: » et sans remonter à des siècles si reculés, tels, parmi nous, » les Bayard, les Duguesclin, les Godefroi, et tous ces » héroïques chevaliers, l'ornement de l'humanité et l'or» gueil de la France, plus sensibles encore à l'honneur » qu'à la gloire : aussi doux et aimables dans la paix que >> redoutables dans la guerre, l'appui du foible et des » vaincus, et l'effroi des méchans. Tels furent les plus >> illustres capitaines du grand siècle, tels les Turenne » et les Condé, grands génies et grands coeurs, non >> moins religieux qu'invincibles; tels aujourd'hui même, » voyons-nous les Princes, dignes enfans de saint Louis, >> qui entourent le trône; de saint Louis, qui porta le >> courage et la vertu aussi loin qu'ils peuvent aller; de » saint Louis, que les barbares appeloient le plus fier des >> chrétiens et le plus brave des François ».

Après la messe, on a chanté le Te Deum. Le général, commandant le département, ayant demandé à Mgr. l'évêque de vouloir bien donner sa bénédiction pastorale à la légion qui étoit réunie sous les armes dans la place de la cathédrale, le prélat s'y est rendu, et les soldats et leurs chefs se sont prosternés pour recevoir la bénédiction,

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