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porteur du quatrième bureau, demande s'il faut ajourner l'admission de M. de Puymaurin, qui a justifié de ses impositions de l'année dernière, mais qui n'a point rempli cette formalité cette année. M. de Puymaurin demande lui-même l'ajournement pour le maintien de la règle. L'élection de M. de Castelbajac, du Gers, sembloit offrir une irrégularité. Il y avoit 200 votans, et il s'est trouvé 202 billets. L'opération fut recommencée, et eut le même résultat. Il parut que c'étoit un dessein prémédité de faire manquer l'élection, et le bruit s'en étoit répandu. Comme dans tous les cas, M. de Castelbajac a eu la majorité, son élection est admise par le même principe que celle de M. Camille Jordan. M. de Serre fait un rapport au nom du cinquième bureau. On ajourne sur sa proposition à délibérer sur les élections du Lot, contre lesquelles il s'élève une réclamation de plusieurs électeurs. L'admission de M. Dijeon est aussi ajournée jusqu'à ce qu'il ait fourni ses pièces. M. Henri de Longuève, au nom du septième bureau, propose de ratifier plusieurs élections, entr'autres celle du Pas-de-Calais. M. de Villèle dit qu'il a été exercé une influence inconstitutionnelle sur les électeurs de ce département, et il produit en original une lettre écrite par le préfet, M. Malouet, et qui porte: «Le Roi verra avec mé→ contentement siéger dans la nouvelle chambre ceux des députés qui se sont signalés dans la dernière session par un attachement prononcé à la majorité opposée au gouvernement». M. de Villele regarde cette sorte d'exclusion comme inconstitutionnelle, et comme ayant pu influer sur le choix de ce département, où on n'a nommé, en effet, qu'un des anciens députés, le président du collége. M. Blanquart-Bailleul, qui est ce député même, répond que le fait allégué n'attaque point l'élection en elle-même, et que rien ne prouve que les électeurs aient cédé à l'influence alléguée. L'admission des députés du Pas-de-Calais est mise aux voix. Une assez forte majorité se déclare pour l'affirmative. Une question incidente de priorité excite quelques débats. Enfin, l'élection est admise sur l'observation faite par un membre, que la validité des élections est indépendante de la conduite du préfet, qu'il faut le dénoncer s'il a prévariqué; mais que sa lettre ne sanroit rendre nulles les opérations subséquentes du collége, où tout s'est passé d'une manière légale. On ajourne, sur la proposition du rapporteur du huitième bureau, l'admission de

MM. Chabrol de Tournoël, de Fargues, de Ganay, Berkheim, Bégouen, Castel et Piel, jusqu'à ce qu'ils afent fourni les pièces requises.

Voici les noms des membres de chaque bureau.

Premier bureau. MM. le chevalier Siran, le baron Ernouf, Lafitte, Anglès, père, le baron d'Herlincourt, le marquis de Courand, Paillot de Loyne, le comte Dupont, de Cotton', Dumarhalla, Piet, le comte Bourrier, de Saint-Cricq, le marquis de Folleville, Dugas des Varennes, Rouchon, Mesnager, de Trinquelague, Chabron de Sollilhac, Benoist, Bourdeau, le comte Bégouen, Welche, Papiau de la Verrie, Bourdeau-Fontenet, Becquey.

Deuxième bureau. MM. le baron de Jessé, le marquis de Laroche-Tullon, le comte de Bondi, le baron Siméon, d'Angosse, Roy, le chevalier de Sartelon, Lizot, de Haussen de Weidesheim, Metz, le baron Pasquier, Ducherray, Bazoches, le baron Augier, Moreau, Barbier, le marquis de Chabrillant, le marquis de Bellescize. Ponchard, de Perceval, de Pommerol, de Vassal de Monviel, Magneval, le comte de Vougy, le comte de Marcellus, le comte Tibord de Chalard.

Troisième bureau. MM.Tournemine, d'Aldeguier, Peyrusset, de Francoville, le baron de la Bouillerie, le baron Delaitre, Moysen (du Lot), le marquis de Montcalm, de Voyer d'Argenson, le comte d'Augier, Paporet, Voysin de Gartempe, Camille Jordan, le comte d'Ambrugeac, de Cardonel, le prince de Montmorency, le baron de Calvet Madaillan, Delaunay, le baron Calvière, Jacquinot-Pampelune, le baron Jard-Panvilliers, le haron de Salis, le comte de SainteAldégonde, le marquis de Beaurepaire, Jounneau, Beaussier

Mathon.

Quatrième bureau. MM. le comte Ducambout de Coislin, le comte de la Bourdonnaye, de Kerizouët, le chevalier Chil haud de la Rigaudie, le baron Louis, le baron Favard de Langlade, Saulnier, le marquis de Villefranche, d'Hardivil. liers, le vicomte de Bonald, Josse-Beauvoir, Ruperou, le baron de Talleyrand, Soullier, Bellart, Maccarthy (Char.Inf.), le baron Maurisset, le baron de Mortarieu, Paul de Châteaudouble, Despatys, du Pavillon, le comte de Vogué, le comte de Fargue, le comte Caumont, François Durand, Castel.

Cinquième bureau. MM. le haron Coppens, le baron de

Brigode, Bayet, Magnier - Gandprez, de Bizemont, Try, le comte de Scey, Beslay, le comte Bouvet de Louvigny, Clérisse, le comte Beugnot, le comte Planelli de Lavalette, de Serre, le chevalier Lemarchant de Gomicourt, Héroult de Hottot, le comte d'Orglande, de Corbière, Froc de la Boulaye, Duvergier de Hauranne, Rolland, Crignon d’O azouer, le vicomte de Castelbajac, Admirauld, le baron Durand-Fajon, Breton, 'Ruinard de Brimont.

Sixième bureau. MM. Savoye-Rollin, le chevalier de Figarol, Ravez, le baron de Puymaurin, Garnier-Dufougeray, le duc d'Estissac, Caquet, le duc de Gaële, Aupetit-Durand, le baron de Jumilhac, le marquis de Sallaberry, Jobez, le comte d'Andigné de Maineuf, le comte de Bruyères-Chalabre, Faget-de-Baure, Doublat, Druet-Desvaux, Pontet fils, Richard jeune, le marquis de Montaignac, le baron Poyferré de Cère, Hersart de la Villemarqué, le baron Dufougerais, de Courvoisier, de Grammont, Fornier de Clausel.

Septième bureau. MM. Dijeon, Lombard, le chevalier Raymond Delaitre, Reibell, Ribard, Rivière, Fornier de Saint-Lary, Jollivet, le comte de Labriffe, le comte de Courtarvel (Pezé), Baudry l'aîné, Gouin-Moisant, de Villèle, le comte de Mirandol, le marquis de Ganay, de Limairac, de Lormand, Néel, Ladreyt de la Charière, Albert, le marquis de la Goy, le baron Martin de Gray, Carré, Henri de Longuève, de Luzines.

Huitième bureau. MM. Chevalier-Lemore, le baron de Courval, de Béjarry, Deforêt de Quartdeville, le marquis de Pracontal, Desrousseaux, Vauquelin de la Rivière, Roussin, Préveraud de la Boutresse, Clément, de Corday, le duc de Trévise, Mousnier-Buisson, Barthe-Labastide, Paccard, Falatieu, Royer-Collard, Doria, le comte Chabrol de Volvic, le comte d'Hautefeuille, Lefrogne, le comte de Boisclaireaux, de Cassaignolles, Boin, Seiras, Barrairon.

Neuvième bureau. MM. Kern, Cornet d'Incourt, Macearthy (Drôme), le baron Blanquart de Bailleul, Usquin, Clauzel de Coussergues, le comte Lezay de Marnésia, Dupuy, Laval, de Lasiours, Desmoutier, Aurran de Pierrefeu, le baron Morgan de Belloy, Michellet, Hay, Thésan de Biran, le chevalier de Meynard, Dubruel, le prince de Broglie, Dussumier-Fonbrune, Harlé, Ganilh, le baron de Berckeim (lieutenant-général), le comte de Chabrol Tournoël, Gagneur, André.

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Rentrée de la cour royale.

Cette cérémonie a eu lieu, le 5 novembre, dans une des salles du Palais de Justice. Un autel y avoit été dressé, et M. de Bernis, ancien archevêque d'Alby, a dit la messe du Saint Esprit, conformément à l'ancien usage. Elle a été précédée du Veni Creator, et suivie de l'Exaudiat, Plusieurs ecclésiastiques de Saint-Sulpice accompagnoient le prélat. Après la messe, la cour est rentrée dans la grande salle d'audience, et le prélat ayant pris place à côté de M. le premier président, et le clergé dans le parquet, M. le procureur-général a prononcé un discours, où il a retracé les effets terribles d'une révolution qui a altéré toutes les bonnes doctrines. Il s'est adressé particulièrement aux avocats, à l'ordre desquels il se félicite d'avoir appartenu : « Appelés souvent, leur a-t-il dit, à traiter en public, soit devant les magistrats, soit dans vos écrits, des questions qui se rattachent aux matières les plus élevées, vous avez de fréquentes occasions de rendre gloire aux vérités sociales. Que les vérités sociales soient donc constamment honorées par vous! Hélas! l'expérience ne nous a que trop désabusés du danger des essais auquel il n'est pas un seul d'entre nous qui ne puisse reprocher quelque vive douleur. Rentrons dans ces salutaires routines long-temps vérifiées par la sagesse, et qui ne trompent jamais, parce qu'elles disent, au premier pas qu'on y fait, le but certain auquel elles conduisent ». Passant de là aux bienfaits de la religion, et, par une transition naturelle à la morale, il a ajouté: «Recueillez, avocats, de ce grand naufrage de la raison humaine, les débris qu'épargna la tempête. Ressaisissez, propagez sans relâche les notions du juste et de l'injuste; elles sont de tous les temps, de tous les pays, de toutes les croyances. Tonnez avec force contre ces théories sacriléges qui, s'attaquant aux devoirs des membres de la famille entr'eux, menacent notre bonheur en même temps que notre vertu, et sont toutes prêtes de rompre le seul fil par lequel les sociétés tiennent encore à la civilisation........ Malheur à l'accusation, malheur à la défense qui violent les règles fondamentales de la société ! Chacune d'elles devient un crime. Proclamer des doctrines dangereuses pour expliquer ou pour excuser des attentats, ce n'est pas défendre des accusés, c'est continuer leurs forfaits, c'est s'associer, par une grave erreur de jugement, à leurs funestes desseins.......

M. le premier président Séguier a pris ensuite la parole, et, dans un discours étendu, grave, énergique, a tracé des tableaux d'une effrayante vérité. Il a peint l'homme s'écartant de l'ordre moral, et abusant de la liberté que Dieu lui a donnée pour se livrer à l'impétuosité de ses désirs, ou pour se laisser entraîner par le torrent de l'exemple et des opinions. Il l'a montré agité au dedans de lui-même de cette guerre intestine que l'expérience démontre eucore mieux que les aveux des hommes les plus sages d'ailleurs. Généralisant ses idées, il a présenté les nations elles-mêmes travaillées lentement par un principe de corruption, et a trouvé dans l'histoire de la république romaine l'exemple de cette décadence dont sont menacées à leur tour les sociétés modernes. Deux causes principales, a-t-il dit, les préparent à ce fatal résultat. La première est la dépravation des mœurs, la seconde est la vanité des opinions:

<< En vain nous chercherions à le dissimuler. Personne me l'ignore, et les cœurs les plus pervertis sont forcés d'en convenir. Le scandale est à son comble, les vices vont la tête levée, et se donnent, pour ainsi dire, la main, afin de s'étayer mutuellement. L'honneur est sans crédit comme sans partisans, l'effronterie a pris la place de la simplicité. Le sexe lui-même a le courage de supporter la honte, ou plutôt il ne sait pas rougir....... Il n'y a guère plus d'un siècle qu'un ou deux théâtres, en France et dans Paris seulement, excitoient la censure des moralistes. Aujourd'hui, les tombereaux de Thespis roulent dans toutes les provinces, et sont établis, à poste fixe, dans tous les quartiers de la ville....... On nous dira peut-être que c'est le malheur des grandes villes, et que nous n'avons rien présenté qui ne nous fut commun avec Athènes et Rome. Nous pourrions répondre que cet excès de perversité a perdu la Grèce et l'Italie; mais nous devons ajouter que ce qui caractérise plus particulièrement les mœurs modernes, c'est que la contagion est plus générale, qu'elle a gagné toutes les classes de la société.... Autrefois la grande distance des conditions étoit comme un cordon préservatif de Ja peste. Aujourd'hui l'égalité politique, la confusion de tous les états, sous prétexte de départir les biens, a aussi distribué les maux. Le typhus moral devient d'autant plus dangereux qu'il est dans les rangs les plus épais de la nation. Que de désordres, par exemple, le goût de la parure n'a-t-il pas introduit dans les plus petites professions, qui jadis conser

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