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dans cet ouvrage de M. l'abbé de Villefort, et donne la mesure de sa sensibilité, de son talent et de son zèle.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. La fête de saint Denis a été célébrée dans l'église du couvent françois des Dames Ursulines de SaintDenis, avec la pompe qui accompagne dans la capitale du monde chrétien les fêtes patronales, et elle a offert le touchant spectacle de la plus fervente dévotion. Son éminence le cardinal de Gregorio y a officié : le concours des fidèles a été immense. Le dimanche suivant, on a fait dans cette église l'inauguration de la Madonna del buon Rimedio, qui a été ainsi proclamée par acclamation à cause des faveurs insignes que l'on en a reçues en tout genre, et dont les miracles lui ont obtenu d'être couronnée d'une couronne d'or, par le chapitre de Saint-Pierre. Depuis long-temps les fidèles désiroient la revoir dans sa chapelle; ils ont eu cet avantage, le second dimanche d'octobre, et la plus tendre piété a environné son autel: Mgr. l'évêque de Syra a officié. On sait que Mgr. l'ancien évêque de Saint-Malo, avant de quitter Rome, a offert à l'église de Saint-Denis le présent magnifique et vraiment royal de sa superbe chapelle de vermeil : Mme. la comtesse de Blacas a voulu aussi offrir à la sainte Vierge les prémices de ses dons généreux, et elle les a envoyées le jour même de la fête.

PARIS. Il avoit été question, il y a quelque temps, de la nomination de M. l'abbé Keravenant à la cure de Saint-Germain-l'Auxerrois, et tout le monde avoit applaudi à un pareil choix. Aujourd'hui ce digne ecclésiastique est nommé à la cure de Saint-Germain-desPrés, la même à laquelle il avoit déjà été nommé en 1802, et qu'il quitta pour la laisser à M. l'abbé

Lévis. Il ne pourroit arriver rien de plus heureux pour les habitans de la paroisse Saint-Germain-des-Prés que de se retrouver sous la houlette d'un pasteur si recom mandable, et que la plupart connoissent déjà; M. Keravenant ayant été chargé, avant la révolution, de cette portion du faubourg Saint-Germain, qui alors faisoit partie de la paroisse Saint-Sulpice. On sait que M. l'abbé Keravenant étoit un des prêtres enfermés aux Carmes, en septembre 1792. Il vit alors le fer des assassins levé sur sa tête, et reçut deux coups de pique. Echappé néanmoins au massacre, il se cacha dans Paris, et rendit, dans les temps les plus fâcheux, des services signalés, visitant les malades, et portant les secours spirituels de différens côtés. Quant à la cure de Saint-Germainl'Auxerrois, elle est donnée à M. l'abbé Maignen, prêtre attaché à l'église Saint-Roch. C'est celui dont nous parlions dernièrement, et qui trouva le moyen de pénétrer dans la Conciergerie, et de confesser et communier la Reine. Sa modestie l'avoit tenu jusqu'ici éloigné des places; mais un tel service ne pouvoit être oublié, surfout dans un ecclésiastique recommandable par toutes. les vertus de son état.

SENLIS. Ceux des Bénédictins de Saint-Maur qui, au retour du Roi, avoient exprimé le désir de se réunir, viennent d'effectuer leur projet. Ils sont autorisés par S. M., comme on l'a annoncé, à répondre à l'honorable invitation de MM. de l'Association paternelle des chevaliers de Saint-Louis, qui leur confie l'éducation des enfans qu'elle fait élever à ses frais. Ils recevront aussi des pensionnaires de toutes les classes, pourvu qu'ils soient nés de parens catholiques, et qu'ils n'aient pas encore atteint leur dixième année. Une partie de la maison suit les exercices réguliers de son institut, tandis que l'autre est appliquée à l'instruction et à la surveillance du pensionnat. Cet établissement, déjà assez nombreux, le seroit encore davantage, si la plupart des sujets demeurés fidèles à leurs engagemens n'étoient re

tenus, les uns dans leurs foyers par l'âge et les infirmités, les autres dans des einplois utiles pour le bien de l'Eglise ou de l'Etat. Le Prospectus du pensionnat est propre à inspirer beaucoup de confiance aux pareus. On ne reçoit ni externes ni demi-pensionnaires. L'instruction religieuse, la surveillance, l'enseignement, la propreté, la santé, tout cela sera l'objet des soins particuliers d'hommes anciennement livrés à l'éducation de la jeunesse, et qui ne cherchent point, en s'y attachant de nouveau, à faire leur fortune, ou à obtenir des places plus importantes; mais qui n'ont que l'ambition d'être utiles à l'Eglise et à la société, et de remplir leur vocation.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 6 novembre, les Princes ont donné, à Bagatelle, un dîner à M. le comte de Diepholz (duc de Cambridge). MONSIEUR étoit allé, le matin, prendre ce Prince dans sa voiture.

-Toutes les cours et tribunaux ont fait leur rentrée. Dans ́celle de la cour de cassation, on a reçu et placé une copie du portrait du Roi, peint par Gérard. S. M. en a fait présent à la cour, et M. Desèze a prononcé, à cette occasion, un discours.

Le Roi a agréé l'abandon fait par M. de Bouligny, président honoraire de la cour royale de Besançon, de la somme de 5500 fr., montant de sa cotisation dans l'emprunt de cent

millions.

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Le prix des blés a baissé dans plusieurs marchés. On écrit de Marseille qu'il entre tous les jours dans ce port des bâtimens chargés de grains. Il s'y est formé, en outre, une association pour favoriser, par des primes, l'importation des blés.

– Le nombre de MM. les députés qui ont répondu à l'appel nominal, dans la séance royale, est de 210.

-Mme, la princesse d'Hohenlohe, accompagnée de Me, la comtesse de Salm, a pris possession, le 28 octobre, du château de Lunéville, que le Roi lui a donné pour résidence.

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Les habitans lui en ont témoigné leur joie par une espèce de fête.

- Le nommé Fererell, boucher de Brie-Comte-Robert, condamné à mort pour cause d'assassinat, s'est reconnu coupable par un testament public, a demandé pardon de son crime, et a témoigné sa reconnoissance à M. Mareille, ecclésiastique de Melun, dont Dieu s'est servi pour le toucher.

-Le 6 novembre, la cour royale a confirmé le jugement, rendu en première instance, au mois de septembre dernier, contre l'imposteur sacrilége dont nous avons parlé. Il se nomme Louis-Gervais Presteneaux, et prenoit les noms de Pajot et de Lestrade. Abusant de ce qu'il y a de plus saint, et joignant l'hypocrisie aux profanations, il s'étoit de plus rendu coupable de vols et d'escroqueries. Ce malheureux n'étoit ni prêtre, ni dans les ordres, et se servoit, pour tromper l'autorité de lettres de prêtrise qu'il avoit volées. Il n'est condamné qu'à cinq ans de prison, punition bien douce pour ses crimes; mais le Code n'avoit pas prévu, dit-on, ce cas. Presteneaux devra, à l'expiration de sa peine, fournir 2000 fr. de cautionuement.

CHAMBRE DES PAIRS.

La chambre s'est assemblée, le 6 novembre, à midi, sous la présidence ordinaire de M. le chancelier. Il a déposé sur le bureau une copie du discours de S. M. dans la séance royale, et communiqué à la chambre une ordonnance, du 5 de ce mois, par laquelle S. M. autorise les Princes de sa famille qui sont actuellement en France, à siéger à la chambre des pairs pendant la session de 1816. La chambre accepte l'offre d'une garde d'honneur faite par M. le maréchal duc de Reggio, au nom de la garde nationale de Paris. Les nouveaux secrétaires élus sont : M. le duc de Choiseul, M. le comte Molé, M. le comte Pastoret, et M. le maréchal duc de Raguse. M. de Lally-Tolendal a prononcé un discours sur la situation de la France, et la chambre a nommé une commission spéciale pour la rédaction de l'adresse au Roi. Les membres de la commission sont : MM. de Fontanes, de LallyTolendal, de Pressigny, ancien évêque de Saint-Malo ; Garnier et de Talaru. La chambre s'est ajournée à samedi pour entendre le rapport de la commission. Elle formera ses bu

reaux le même jour. M. l'archevêque, duc de Reims, M. l'ớ vêque de Saint-Malo, M. le comte Jules de Polignac, et M. le comte de la Bourdonnaye-Blossac, ont prêté leur ser

ment.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

La séance s'est ouverte aussi le 6 à midi et demi. M. Anglès, père, doyen d'âge, occupe le fauteuil. Les quatre plus jeunes députés font les fonctions de secrétaires; ce sont MM. de Castelbajac, de Clerisse, de Serre et d'Angosse. Le président consulte l'assemblée sur la question de savoir si la séance sera publique, ou si la Chambre se formera en comité secret pour l'organisation de ses bureaux. La Chambre décide que les tribunes ne seront point évacuées. M. le président tire successivement de l'urne les noms de tous les membres qui doivent former les neuf bureaux. Les huit premiers bureaux sont de vingt-six membres, et le neuvième n'en a que vingt-cinq. Cette opération faite, les députés se sont retirés dans leurs bureaux pour procéder à la vérification des bureaux d'élection.

Dans la séance du 7, plusieurs rapports ont été faits, concernant la vérification des pouvoirs des députés. Ces rapports se sont faits en séance publique, et suivant l'ordre alphabétique. M. Bourdeau, rapporteur du premier bureau, fait adopter les opérations des onze premiers départemens; seulement l'admission de MM. Rouchon, de l'Ardèche, et Desrousseaux, des Ardennes, est ajournée, jusqu'à ce qu'ils aient produit les pièces constatant qu'ils paient 1000 fr. de contribution. Une difficulté a été présentée sur l'élection de M. Camille Jordan, de l'Ain. Le nombre des votans étoit de 201, et il s'est trouvé 201 balletins écrits et deux billets blancs. Mais cet excédant n'empêchant pas que ce député n'ait eu la majorité absolue, sa nomination est déclarée valable. Le rapporteur du second bureau n'est point prêt. M. Voysin de Gartempe, rapporteur du troisième, est à la tribune. Il ne s'éleve de difficulté que sur M. Tibord du Chalar, dé◄ puté de la Creuse, qui ne paie la contribution requise qu'au moyen de la jonction de ses impositions avec celles du père de sa première femme. Son admission est ajournée d'après la demande de MM. Durand, de Villèle et de Marcellus, et contre l'avis de M. Pasquier. M. de la Bourdonnaie, rap

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