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difficulté des circonstances et à cet état d'anxiété qui suit une grande commotion politique. L'Océan ne recouvre pas son calme sitôt que l'orage est passé. Peut-être falloit-il laisser aux flots le temps de se remettre d'une si violente agitation, et aux passions et aux préjugés le loisir de s'éteindre. Le mal se fait vîte, et ne se répare que lentement. Espérons pourtant qu'aujourd'hui une assiette plus tranquille permettra de s'occuper des intérêts de l'Eglise. Ce que Buonaparte avoit fait pour elle ne peut être regardé que comme un état provisoire, et la piété du Roi très-chrétien ne se contenteroit pas d'une protection si équivoque. Le fils aîné de l'Eglise ne prendra pas pour règle les concessions insuffisantes et intéressées d'un ambitieux indifférent à toute religion. II sera aussi généreux pour elle que l'autre étoit avare. Il Jui rendra ses droits essentiels, sa liberté première, les moyens de refleurir et ceux de perpétuer ses ministres. Il la fera respecter par son exemple. La foi descendra du trône dans toutes les conditions: Sion se réjouira de voir ses enfans accourir, comme autrefois, à ses solennités; ses lévites ne seront plus distraits de leurs fonctions par la crainte du besoin, ou dégradés aux yeux des peuples par le spectacle de leur misère; les établissemens ecclésiastiques serout multipliés et encouragés. Voilà ce que nous appelons le rétablissement de la religion; voilà ce que souhaitent ceux qui voient de près ses douleurs. Encore une fois, de tels vœux n'ont rien d'indiscret ni de déplacé, et le rédacteur, à qui cette qualification a échappé, a reconnu luimême dans le détail que plusieurs des demandes. qu'il spécifioit étoient légitimes et fondées. Ainsi les aveux qu'il fait dans le courant de son article, con

tredisent la conclusion qui le termine, et nous pouvions presque nous contenter de lui opposer son propre témoignage. Nous ne nous permettrons point d'ail leurs de révoquer en doute la pureté de ses intentions. Son ton n'annonce point un ennemi. Il parle du clergé avec intérêt et avec égard; il cherche sans doute la vérité de bonne foi, et c'est ce qui fait

que nous lui proposons nos observations avec plus

de confiance, nous flattant qu'il les accueillera, qu'il rectifiera des idées un peu hasardées, et qu'il rendra aux amis de la religion la justice de ne point soupçonner leurs motifs, et de ne point mal interpréter leur sollicitude.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. La chapelle de la Conciergerie vient d'être rétablie; elle communique maintenant avec la chambre que la Reine a occupée dans les derniers jours de sa vie. On a élevé dans cette chambre un monument expiatoire qui porte l'inscription suivante :

D. O. M.
Hoc in loco

MARIA-ANTONIA-JOSEPHA-JOANNA AUSTRIAČA,
LUDOVICI XVI vidua,
Conjuge trucidato,
Liberis ereptis

In carcerem conjecta,

Per dies LXXVI ærumnis luctu et squalore adfecta,
Sed

Propriâ virtute innixa,

Ut in solio, ità et in vinculis,
Majorem fortunâ se præbuit.
A scelestissimis denique hominibus
Capite damnata,

Morte jam imminente,

AEternum pietatis, fortitudinis omniumque virtutum
Monumentum hic scripsit,

Die XVI octobris MDCCXCIII.

Restituto tandem regno,
Carcer in sacrarium conversus
Dicatus est

A. D. MDCCCXVI LUDOVICI XVIII regnantis anno XXII,
Comite de Cazes à securitate publicà Regis ministro,
Præfecto ædilibusque curantibus.
Quisquis hic ades,
Adora, admirare, precare.

Au bas du tombeau on lit en françois ce qui suit:
Extrait d'une lettre de la Reine à Madame Elisabeth.

"

Que mon fils n'oublie jamais les derniers mots de son père, que je lui répète expressément : « Qu'il ne cherche » jamais à venger notre mort »; je pardonne à tous mes ennemis le mal qu'ils m'ont fait ».

Communiqué au Roi, aux deux Chambres, le

XXI février MDCCCXVI.

Avant d'entrer dans la salle des tombeaux est unè draperie peinte sur bois, surmontée des armes de France. C'est sur l'autel expiatoire de la Reine que se dira la messe mercredi, 16 octobre, jour anniversaire de la mort de la Reine; on fera l'inauguration de ce monument expiatoire, et la messe sera célébrée par M. l'abbé Montès, aumônier de la Conciergerie. Tous les dimanches, les prisonniers assisteront à l'office. Cette chapelle, qui depuis la révolution servoit de dépôt d'effets de prison, est entièrement rétablie, dans un genre simple et convenable. On a fait de la chambre où la Reine a été détenue une salle de tombeaux. A droite, en entrant dans cette salle, on lit, au bas du tombeau de Mme. Elisabeth :

A la mémoire

de Madame ELISABETH,
Sœur du Roi.

A gauche, an bas du tombeau de Louis XVI:

A la mémoire de Louis XVI, Roi de France

On a appelé, le 11 octobre, à la police correctionnelle, l'affaire de l'abbé Fleury, mis en jugement pour un écrit où il parle contre les acquéreurs de biens nationaux. Il n'a point paru, et un avocat a seulement présenté des conclusions pour que la cause fut renvoyée à Nantes, où est le domicile de cet ecclésiastique. Mais le tribunal, sur le réquisitoire du ministère public, s'est déclaré compétent, attendu que l'écrit en question a été imprimé à Paris, et que les délits, d'après le Code, doivent être jugés par les tribunaux dans le ressort desquels ils ont été cominis. La cause a été renvoyée à trois semaines.

-Le journal de Nantes annonce qu'on a célébré, le 24 du mois dernier, dans l'église de Saint-Etienne de Mont-Luc, la translation des ossemens de M. Auffrais, prêtre de cette paroisse, né en 1744, fusillé à Savenay, en 1794, par les révolutionnaires.

-M. l'archevêque de Toulouse vient de tomber malade, et il a été ordonné des prières pour lui dans son diocèse.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le dimanche 13 octobre, le Roi a donné une grande audience au sortir de la messe, et a reçu un trèsgrand nombre de fonctionnaires. S. M. avoit reçu avant la messe l'ambassadeur d'Espagne en audience particulière.

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Par une circulaire du 26 septembre, M. le ministre de l'intérieur a prévenu les préfets que le Roi, toujours attentif aux besoins de ses peuples, désiroit que tous les efforts de l'administration tendissent à assurer, pendant la saison rigoureuse, l'existence de la classe ouvrière et indigente. Les ré-, parations des routes et des chemins étant les travaux qui offrent le plus d'utilité, le ministre les engage à y mettre le plus d'activité possible. Ils disposeront pour cela des fonds portés dans les budgets départementaux pour l'entretien et la réparation des routes.

On a essayé de tenir une nouvelle séance du collége

électoral de l'Eure; mais les électeurs n'étant pas en nombre suffisant, ont encore été obligés de se séparer sans résultat. -M. Dubois-Savary, de la dernière chambre, et président du corps électoral des Deux-Sèvres, vient de mourir.

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Avant de partir de Maubeuge pour se rendre à la revue de Rocroi, avec le corps d'armée russe, M. le général comte de Woronsoff a confié aux gardes nationales de Maubeuge, d'Avesnes et de Landrecies les soins de garder ces places qu'il occupe en vertu des traités du 20 novembre dernier.

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Le colonel Viriot avoit été condamné à dix ans de bannissement pour avoir tenu en public des discours séditieux. Mais la cour d'assises de Metz s'étoit bornée à consulter les jurés sur le fait matériel des propos, et elle avoit déclaré elle-même que ces discours tendoient directement à exciter la guerre civile. La cour de cassation a annullé la condamnation, attendu que les juges de Metz ont qualifié eux-mêmes le délit, et usurpé les fonctions de jurés. Le prévenu est renvoyé devant la cour d'assises la plus voisine.

Le gouvernement du canton de Fribourg vient de publier, en françois et en allemand, le recueil des lois organiques de la nouvelle constitution. Le plus important des réglemens dont il se compose est le tribunal de censure, qui est composé de sept membres sous le nom de secrets. Leurs fonctions sont gratuites, leur personne inviolable, et celui qui oseroit leur manquer seroit poursuivi criminellement. Ils maintiennent les lois et surveillent les mœurs. Ils empêchent que les autorités ne passent les bornes de leurs attributions, et que la liberté publique et individuelle ne soient compromises. Toute autorité est obligée de déférer à leur veto. Ils surveillent la conduite publique et privée des membres du gouvernement; ils suspendent ou destituent les membres du grand conseil, et les forcent à rendre compte de leur conduite.

-On dit que Fouché, duc d'Otrante, a donné ses pleins pouvoirs à un sieur Bonnissay pour vendre ses biens en France, qui sont évalués à plus de six millions.

Les princesses du Brésil ont fait leur entrée, le 28 septembre, à Madrid. La cérémonie du mariage a eu lieu, le 29, dans l'église Saint-François. Il a été célébré des fêtes à cette

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