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reproche d'avoir jugé trop sévèrement Charles Bordes, académicien de Lyon, mort en 1781. Il prend la défense de cet auteur, et assure qu'il est étranger aux écrits philosophiques qu'on lui impute, et qu'il mourut d'une manière très-édifiante. Il est possible que Bordes se soit reconnu à la mort; mais il est présenté partout comme l'auteur de quelques écrits irreligieux, ét il est nommé comme tel dans la Correspondance de Voltaire. Celui-ci et ses éditeurs croyoient également Bordes de leur parti. Une simple dénégation ne suffit pas pour détruire une opinion accréditée. Il faudroit en donner des preuves, et le rédacteur de la Politique n'en administre pas de suffisantes. On ne trouve point, dit-il, les écrits attribués à Bordes dans la collection. de ses OEuvres, imprimée à Lyon en 1783. Mais ces écrits n'étoient pas de nature à être avoués, ni par F'auteur, ni par ses amis; et peut-être Bordes, qui étoit fâché de les avoir composés autrefois, avoit-il recommandé en mourant de les supprimer.

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Voilà donc deux points bien comptés sur lesquels! la Politique chrétienne trouve les Mémoires en défaut, et elle ajouté immédiatement: D'après nos observations sur ce seul article, on peut juger de l'exactitude de la plupart de ceux qu'on' lit dans ces Mémoires, et -peu que nous venons d'en dire suffira pour les faire apprécier, sans que nous soyons obligés de leur consacrer un chapitre particulier. Ce qui est absolument comme si le critique eût dit : L'auteur des Mémoires s'est trompé sur un fait; donc il s'est trompé sur la plu part des autres. J'ai trouvé une ou deux erreurs dans ses quatre volumes; donc il ne faut s'en rapporter à rien de ce qu'il raconte. Cette manière de juger est assurément courte et prompte, et tend à faciliter beau

coup les fonctions d'un critique. On les croyoit difficiles et délicates; elles sout au contraire simples et aisées. Prenez dans quatre gros vol. deux faits isolés.' Montrez qu'ils sont faux ou même supposez-les tels. Dès-lors l'ouvrage est coulé à fond, et les dix mille autres faits qu'il rapporte ne méritent aucune créance. Ainsi, en quatre pages, on renverse une longue histoire, et en un quart d'heure on met au rebut le fruit de quinze ans de travail. Le peu que nous venons de dire des Mémoires suffira pour les faire apprécier. Effectivement vous en avez dit très-peu, et vous n'en avez pas lu davantage; ce qui suffira pour faire apprécier votre sagacité, votre logique et votre impartialité rigoureuse. Un auteur peut se consoler d'être jugé d'une manière si expéditive, et une coudamination pro-[ noncée si lestement a au moins cela d'avantageux qu'elle ne sauroit humilier personné.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le 28 juillet s'est faite la consécration des nouveaux évêques de Tivoli et d'Urbania. Le premier, le P. Alexandre de Sainte-Marguerite, a été sacré par le cardinal di Pietro, et le secoud, M. François Leonini, précédemment vicaire apostolique à Pérouse, par le cardinal Morozzo.

On reçoit de Pétersbourg l'avis officiel, en date du 23 mai, que l'empereur Alexandre a, par le canal de M. Siestrzencewics, archevêque de Mohilow, appelé les Dominicains de Lithuanie pour le service de l'Eglise catholique de Pétersbourg. Ils seront aussi chargés de l'instruction de la jeunesse catholique. Les autres Dominicains des diverses nations sont également invités à se

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rendre dans cette capitale pour y instruire les catholiques de leurs pays respectifs. En conséquence, neuf de ces religieux, dont sept prêtres, sont déjà attachés au service de l'Eglise catholique de Pétersbourg.

-Les Dominicains des Philippines ont fait partir, en 1813, quinze de leurs missionnaires pour la Chine et le Tonking. Ce sont des natifs du pays même. Ils ont, avant de partir, prêté serment pour l'observation des constitutions apostoliques.

PARIS. S. M. a écrit à MM. les vicaires généraux de Paris la lettre suivante :

Mess. les vicaires généraux du chapitre de Paris, ayant résolu de faire faire en l'église métropolitaine de ma bonne ville de Paris, le 15 du présent mois, jour de l'Assomption de la très-sainte Vierge, la cérémonie de la procession pour le renouvellement du vou fait par le roi Louis XIII en l'année 1638, je vous fais cette lettre pour que vous ayez à faire publier l'édit du roi Louis XIII, tant dans l'église métropolitaine, que dans toutes les églises paroissiales de Paris. Mon intention est que la procession qui se fera à Notre-Dame soit la seule extérieure, et qu'elle ait lieu à l'heure que vous dira de ma part le grand-maître, ou, en son absence, le maître des cérémonies de France. Cette lettre n'étant à autre fin, je prie Dieu qu'il vous ait, Mess. les vicaires généraux, en sa sainte garde.

Ecrite à Paris, le 12 août 1816.

Signé, LOUIS.

En conséquence, la procession, qui se faisoit autrefois dans toutes les églises, a eu lieu à Notre-Dame senlement. On s'est contenté dans les paroisses de faire la procession dans l'intérieur, et on a lu, suivant le désir de S. M., la déclaration du roi Louis XIII, qui est pleine des sentimens les plus religieux. A trois heures, MONSIEUR, MADAME, Mr. le duc de Berry et Mme, la duchesse se sont rendus à l'archevêché, d'où LL. AA. RR. sont entrées dans l'église par la sacristie. Une députation du chapitre étoit allée au-devant d'elles. On a com

mencé les vêpres, après lesquelles la procession s'est faite. Elle est sortie par le Marché-Neuf, a passé devant le Palais, et a suivi le quai aux fleurs et le quai qui aboutit au pont de la Cité. La piété de la famille royale est trop connue pour que nous ayons besoin de dire comment elle a assisté à cet acte de religion. On n'est plus étonné du recueillement de nos Princes, mais on en est toujours touché. Les cours de justice et le corps municipal assistoient aussi à la procession.

-On parle de changemens dans les cures de Paris. M. l'abbé Bruant, curé de Saint-Nicolas-des-Champs (et non de Notre-Dame-des-Champs, comme on l'a dit dans un journal, il n'y a pas de cure de ce nom) vient de donner sa démission. Il est remplacé par M. Valayer, curé de Saint-Germain-l'Auxerrois.

Le 12 août, les prêtres de la Congrégation de la Mission, dits Lazaristes, se sont réunis, au nombre de 21, chez M. le curé de Sainte-Marguerite, un d'eux. Ils étoient en outre munis des pouvoirs de leurs collè gues absens pour élire un chef à la congrégation. Après la messe du Saint-Esprit, M. Claude, assistant général, a adressé à ses confrères une courte harangue sur les devoirs qu'ils avoient à remplir en ce moment, et sur l'importance du choix qu'ils alloient faire. L'élection s'est faite en un instant, et les voix se sont réunies sur un sujet qui paroît er: état de relever de ses ruines cette congrégation respectable par le nom de son fondateur et par ses services. On ne publiera le résultat de l'élection qu'après l'agrément du souverain Pontife et de S. M.

Le jour de la fête, à la procession qui a eu lieu dans la paroisse des Missions-Etrangères, et qui s'est faite dans l'enceinte des cours, M. l'évêque de Soissons a officié. En tête de la procession marchoient une centaine de ces petits Savoyards que la charité recueille, instruit et secourt avec tant de zèle. La procession finie,

ils se sont mis à genoux pour recevoir la bénédiction du prélat, qui, touché de leur air recueilli, les a fatt relever, et leur a adressé une exhortation courte, mais pleine d'onction: Il les a engagé à bien servir et prier Dieu, et à prendre en esprit de pénitence leur indigence, leurs privations et leurs travaux. La vue de ces pauvres enfans, et la bonté du prélat qui se mettoit ainsi à leur portée, formoient un spectacle attendrissant.

TROYES. Cette province, qui a souffert plus qu'aucune autre des malheurs des dernières années, soupiroit aussi plus qu'une autre après une récolte qui réparât notre dénuement. On étoit effrayé des suites d'uno disette qui eût succédé à tant de désastres. Aussi, les prières ordonnées ont-elles été suivies avec plus d'assidnité. Chacun étoit frappé de crainte à l'apparence d'un danger qui eût enveloppé tout le monde. C'est à celle occasion que M. notre évêque, sensible aux besoins del son troupeau, après avoir ordonné des prières générales, en a prescrit de nouvelles par un Mandement récent, où il trace le tableau de notre situation morale. Ce passage nous a paru digne d'être mis sous les yeux du lecteur:

«Nous avons eu souvent occasion, N. T. C. F., de vous montrer jusqu'à quel degré de dégénération morale nous sommes descendus, et jusqu'à quel point tout ce torrent de vices et de prevarications dont la France est couverte, doit allumer la colère du ciel. Mais quand a-t-il été plus nécessaire de vous la rappeler cette effrayante vérité, qu'en un moment où le ciel semble s'unir avec la terre pour punir nos iniquités que voyons-nous, N. T. C. F., et quel spectacle plus fait pour provoquer les vengeances divines? un luxe sans pudeur insultant à la misere publique: un goût effréné des plaisirs les plus licencieux, quand nous devrions nous refuser les plaisirs les plus innocens : des spectacles et des concerts, au milieu des gémissemens du pauvre; plus de honie pour les vices les plus honteux; plus de scrupules pour les plus noires trahisons et les plus vils parjures: ce goût, et je ne

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