l'histoire de la création et du déluge. Nous venons de voir comment ces systêmes sont traités dans le rapport de la commission: faux principes, ignorance, incertitudes, erreurs contradictions, rêverie, vide et néant; rien n'est épargné pour les flétrir, et les juges ne sont suspects ni d'ignorance, ni d'esprit de parti.

» Voilà donc ce que sont ces systêmes, par lesquels on a voulu combattre nos livres saints, et qui ont égaré tant de personnes. L'esprit de vertige a empêché, pendant plus d'un demi-siècle, d'en reconnoître l'illusion, et à peine a-t-on daigné lire les savans écrits qui les avoient réfutés. Grâces à l'Institut, les apologistes de la religion sont vengés, et la science de l'histoire naturelle, dont on a le plus abusé pour l'attaquer, se tourne enfin en preuve de sa vérité, et en sujet de confusion pour ses ennemis.

Cette citation nous a conduits un peu loin, et nous ôte la place pour nous étendre sur les deux volumes de M. l'abbé Duclot. Nous y reviendrons, et nous reconnoîtrons aisément combien cet estimable auteur a fait de recherches, et combien il a réuni de preuves et résolu de difficultés.

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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

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ROME. Un décret de l'inquisition, du 22 août, porte ce qui suit S. S. ayant examiné les censures théolo giques, et entendu les suffrages des cardinaux de la con grégation de l'inquisition, a jugé devoir prohiber et condamner, et prohibe et condamne, par le présent décret, le livre intitulé: Du Droit social, trois livres, par le docteur Ange Ridolfi, professeur de droit public à Bologne; 1 vol., Bologne, 1808, comme contenant des propositions dans leur sens naturel, et suivant tout le contexte, respectivement fausses, téméraires, scandaleuses, erronées, injurieuses à l'Eglise et au souverai Pontife, subversives de la religion révélée et de la hiérar

chie, impies, favorables au schisme et à l'hérésie, et y conduisant, et même hérétiques et déjà condamnées.

-Les 175 esclaves de l'Etat de l'Eglise, délivrés par lord Exmouth, sont arrivés sur la frégate la Severn. Trois officiers anglois ont été présentés à ce sujet à S. S., qui leur a exprimé combien il étoit touché du procédé du prince-régent.

La princesse de Galles est partie pour la haute Italie. Elle a fait présent à S. S. d'une statue de mar bre représentant l'archange saint Michel, qu'elle a rapportée de la Palestine. Elle a laissé 200 écus à l'institut de charité, et différentes sommes à des personnes indigentes, en chargeant de cette distribution M. Joseph Taylor, qui a eu l'honneur de l'accompagner dans la visite des monumens de cette capitale, et auquel elle a donné un très-bel anneau en brillans.

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-M, Wenceslas, comte de Deym, évêque d'Almire in partibus infidelium, est mort à Florence le 7 septembre. Il étoit né à Prague d'une famille patricienne, et fut confesseur de l'archiduchesse de Toscane, l'infante Louise-Amélie, et depuis de l'archiduc grand-duo Ferdinand III. Le Pape régnant l'avoit fait prélat de sa maison et évêque assistant au trône.

La fête de saint Janvier a été célébrée avec pompe, sous les auspices de S. M. Ferdinant IV, dans l'église du Saint-Esprit des Napolitains. Le cardinal Ruffo y assistoit avec M. Atanasio, de Naples, Mgr. Belli, archevêque de Nazianze, Sicilien, ficioit.

La fameuse galerie de tableaux du palais Borghèse y est rentrée ces jours derniers.

PARIS. S. M. a rendu, le 25 septembre, une ordonnance ainsi conçue:

« Le petit nombre des prêtres attachés aux églises particulières ne pouvant suffire aux besoins des diocèses

(

de notre royaume, et la société des nouveaux missionnaires, dite Prétres des Missions de France, offrant un puissant secours aux cures et succursales privées de pasteurs ;

Vu l'exposé qui nous a été fait par notre cousin l'archevêque duc de Reims, notre grand-aumônier, des travaux apostoliques des membres de cette association, et des succès qu'ils ont obtenus;

Vu l'approbation donnée par les vicaires-généraux capitulaires de l'archevêché de Paris, aux statuts de ladite société, lesquels ne contiennent rien de contraire aux lois du royaume, ni aux libertés de l'église galli

cane;

Notre conseil d'Etat entendu,

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Art. 1er. La Société des prêtres des Missions de France est autorisée. Les ministres de cette association exerceront leur ministère sous l'autorisation des archevêques el évêques de notre royaume, conformément à leurs statuts annexés à la présente ordonnance, lesquels sont ap¬ prouvés et reconnus.

2. Il ne pourra être formé d'établissement pour ladite société que sur la demande des évêques des diocèses où ils devront être placés, et d'après notre autorisation.

3. La Société des Missions de France jouira de tous les avantages par nous accordés aux institutions religieuses et de charité; elle pourra recevoir, avec notre autorisation, les legs, donations, fondations et constitutions de rentes qui lui seront faits, en se conformant aux mêmes règles que pour les établissemens de charité et de bienfaisance».

MM. les anciens évêques d'Uzès, de Digne et de Vannes sont arrivés de Londres à Paris. Il paroît qu'il ne reste plus en Angleterre que M. de Thémines, ancien évêque de Blois. Le retour de ces prélats paroît avoir

été motivé par l'espérance de la conclusion prochaine des arrangemens relatifs à l'église de France.

- II y a trois jours, un journal annonçoit trois suicides, qui avoient eu lieu la veille : ce qui n'est pas moins déplorable, c'est le sang-froid avee lequel on entend beaucoup de gens parler de ces malheurs. Il s'est tué, disoit dernièrement une femme en parlant d'une de ces victimes des passions et de l'incrédulité, il ne sera plus à plaindre, tout est fini pour lui. Ainsi on ne voit plus rien au-delà de la vie. Tel est le raisonnement le plus habituel d'un grand nombre de gens dans le peuple, et même dans les conditions plus relevées. Cet aveuglement profond, ce matérialisme pratique, ne sont pas seulement meurtriers pour les individus qu'ils portent au suicide, ils rougent et ruinent la société toute entière, ils sont le signe funeste d'une désolante dégradation. Les jacobins, au milieu même de leurs effroyables excès et de leurs ignobles systêmes, avoient senti la né-: cessité de proclamer l'immortalité de l'ame, et voilà qu'aujourd'hui cette vérité qu'ils avoient respectée est mé connue. La corruption du cœur et l'égarement de l'esprit ont franchi ce dernier pas. Un affreux néant, voilà l'espérance insensée de l'orgueil humain. Quelle monstrueuse. indifférence que celle qui pousse ainsi dans un abîme que l'on ne connoît pas ! Voilà le grand bienfait que l'irréligion a apporté à notre siècle. Les philosophes, qui se sont applaudis des lumières, de la civilisation et de la perfectibilité qu'ils regardent comme leur ouvrage, ont oublié de compter, parmi les résultats de leur doctrine, la manie toujours croissante du suicide, qui étoit un phénomène chez nos pères, et qui devient parmi nous un événement commun et journalier qu'on raconte et qu'on oublie avec une égale indifférence.

La cause de l'abbé Fleury, qui devoit être jugée, le 4 octobre, a été remise à huitaine. On dit qu'il se propose de demander que son affaire soit renvoyée pardevant le tribunal de Nantes, où est son domicile.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le dimanche 6 octobre, après la messe, MONSIEUR, comte d'Artois, accompagné des princes ses fils, de M. le maréchal duc de Raguse et d'un nombreux état-major, a passé la revue de plusieurs corps. S. A. R. a parcouru les rangs à cheval, et les troupes ont ensuite défilé devant les princes.

M. le ministre de l'intérieur, par une circulaire à MM. les préfets, les a invités à rappeler à MM. les députés, qu'ils do ́vent se munir de leur acte de naissance, d'un extrait des rôles d'imposition duement légalisé et d'un certificat constatant, s'il y a lieu, qu'ils font partie de la liste des cinquante plus imposés de leur département, afin de pouvoir produire ces pièces à la chambre, lorsque celle-ci s'occuperà de vérifier les élections.

S. M., par une ordonnance du 2, accorde aux gardes nationales de plusieurs départemens les faveurs qu'elle avoit déjà faites à beaucoup d'autres, et règle la forme et la couleur du liseré qui distingueront la décoration pour les gardes nationales. Ces départemens sont l'Aveyron, les Côtes-duNord, la Côte-d'Or, le Doubs, la Drôme, l'Eure, Eure et Loir, le Jura, le Lot, Loir et Cher, la Loire-Inférieure, la Manche, la Moselle, les Pyrénées-Orientales, le Bas-Rhin et l'Yonne.

- Le département du Bas-Rhin est compris pour 620,000 francs dans la répartition des onze millions prélevés sur la liste civile pour le soulagement des départemens. Le département de la Côte-d'Or est compris pour 364,000 fr. MM. les préfets ont formé des commissions pour la distribution de ces

sommes.

-Le commissaire-juge romain, nommé par le saint Père pour l'examen et la liquidation des réclamations des sujets des puissances alliées, M. le comte Ginnasi, a prêté son serment le samedi 5 octobre entre les mains de Mgr. le chancelier de France, en conformité de l'article 5 de la convention additionnelle au traité du 20 novembre 1815.