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gham, par le docteur Milner. Ce discours, que nous avons reçu en entier, fait honneur au zèle et aux talens du prélat. On rapporte ensuite des résolutions des catholiques d'Irlande contre le veto, et des réclamations des catholiques anglois contre des écoles établies à Londres dans le quartier Saint-Gilles, qui ne paroissent pas dirigées par les principes du catholicisme. Nous en avons parlé il y a quelques

mois.

Nous nous bornerons, pour cette fois, à rendre compte de la livraison de mars, afin de ne pas étendre cet article au-delà des bornes que nous nous sommes prescrites. Cette livraison contient néanmoins des morceaux intéressans. On y trouve par exemple des détails que nous ignorions sur la guérison arrivée subitement, le 16 juillet 1784, dans l'Eglise des Carmélites de Pontoise. Cette guérison s'opéra sur Mlle. Philippe, qui étoit réduite alors à l'état de santé le plus affligeant, et qui se fit depuis Carmélite pour témoigner sa reconnoissance à la mère Marie de l'Incarnation (Mme, Acarie, béatifiée en 1791), à laquelle elle attribuoit ce prodige. Je crois que cette religieuse vit encore. Le rédacteur rend également compte dans cette livraison du VIIo. numéro du Columbanus. Cet ouvrage, peu connu en France, prouve qu'il y a par tout pays des déclamateurs insensés qui, sous le masque de la religion, ne cherchent qu'à satisfaire leurs passions et à semer la discorde. Le docteur Charles O'Connor travaille depuis huit à dix ans à soulever le clergé et les fidèles d'Irlande contre leurs évêques. Il s'élève contre l'autorité des papes, et peint des couleurs les plus odieuses le saint confesseur de Savone. C'est le Gaschet de l'Angleterre.

Il ne veut point de nomination étrangère, point de
vicaire apostolique, se rit de toutes les règles cano-
niques, et prêche ouvertement le schisme. Il engage
l'autorité civile à révendiquer les prérogatives de l'E-
glise, et à faire peser son joug sur le clergé. Dans une
introduction adressée à un lord protestant,
le mar-
quis de Buckingham, il le fait arbitre de ses diffé→
rends avec ses supérieurs naturels. Son style est digne
de sa cause et des argumens sur lesquels il s'appuie,
et il traite ses adversaires avec une hauteur peu com-
mune d'expressions. Oui, vil hypocrite, dit-il en s'a-
dressant à un évêque, vous êtes la honte du christia-
nisme, soyez dans la tombe. Son VIIe. numéro, dont
il est ici plus particulièrement question, est rempli
d'injures contre les prélats les plus respectables, con-
tre M. Troy, archevêque de Dublin, MM. Milner et
Poynter, vicaires apostoliques; et en même temps l'au-
teur parle de lui sur le ton de l'emphase la plus ri-
dicule, et se donne de l'encens avec aussi peu de
mesure qu'il épanche son fiel sur ce qu'il y a de
plus distingué dans le clergé. Ses égaremens ne mé-
riteroient que le mépris s'ils ne pouvoient faire de
fâcheuses impressions sur l'esprit des protestans. Son
dernier numéro entr'autres insulte grossièrement le
souverain Pontife, et tend à faire regarder comme
coupable de haute trahison un vicaire apostolique qui
a publié la lettre du cardinal Litta, sur les affaires
ecclésiastiques d'Angleterre. Ainsi, l'Eglise catho-
lique en ce pays a aussi ses sujets de deuil et de
scandale.

Nous rendrons compte, dans un autre article, des trois derniers numéros du second volume du Catholicon.

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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Un décret de la congrégation des rites étend à tout l'Etat de l'Eglise l'office en l'honneur de SainteAngèle de Merici, vierge, canonisée en 1807. Cet office et la messe seront célébrés, le 31 mai de chaque année, sous le rit double-mineur.

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M. Jean-Baptiste Keller, nouvel évêque d'Evara, et chargé d'affaires extraordinaire de S. M. le roi de Wurtemberg près le saint Siége, a officié pontificalement, le 18 août, dans l'Oratoire de la confrérie du Saint-Sacrement de la basilique de Saint-Jean de Latran.

-Le roi de Naples a rendu, le 3 août, un édit contre les sociétés secrètes. La tranquillité de nos peuples, dit-il dans le préambule, est incompatible avec la tolérance de ces sociétés. Les efforts que les associés font pour entourer de mystère l'objet de leur institution, les symboles religieux que quelques-uns font servir à des matières profanes, répandent justement la défiance publique sur leurs opérations. Quand leur objet seroit indifférent dans le principe, les circonstances pourroient aisément les faire dégénérer en unions criminelles; et dans les temps de troubles et de factions ce seroit un foyer de dissentions et de discordes civiles. En conséquence les associations secrètes qui forment secte, quelle que soit leur dénomination, leur objet et le nombre de leurs membres, sont défendues dans tout le royaume, et déclarées contraires aux lois. Les transgresseurs seront bannis de cinq à vingt ans. On appliquera aux chefs le maximum de la peine. Ceux qui prêteroient leurs maisons seront condamnés à une amende de 10 à 500 ducats, et bannis de trois à dix ans. Ceux qui conserveroient des emblêmes seront punis de la prison d'un an à cinq, et ceux qui en distribueront subiront le maximum de cette peine..

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-On écrit de Madrid, qu'après cinquante-neuf ans d'interruption, la fête de Saint Ignace a été célébrée dans l'église du noviciat des Jésuites. Le cardinal Gravina, nonce apostolique, officioit en présence du prince D. Carlos, frère de S. M., de beaucoup de prélats, de seigneurs et de supérieurs des ordres religieux. Le père Ossuna, littérateur connu en Italie, prononça le panégyrique du saint. Le prince visita ensuite la maison du noviciat, qui n'est pas encore entièrement rétablie. Le plan des études a été rédigé par le père Ossuna, et approuvé par. S. M. L'intention du monarque est que les Jésuites s'appliquent principalement à l'éducation de la jeunesse; et comme ils ne sont pas encore assez nombreux, ils pourront, en retenant la direction générale, confier à des prêtres séculiers les fonctions qu'ils ne pourroient remplir eux-mêmes. Mais le prince a surtout à coeur l'ouverture du noviciat, afin que l'on puisse former des élèves qui suivent les traces de leur saint fondateur.

PARIS. Le Mont-Valérien vient enfin d'être rendu à sa première destination. Plusieurs siècles avant le ministère du cardinal de Richelieu, cette montagne, habitée par des hermites, étoit connue sous le nom de Montagne des Trois-Croix. Le cardinal seconda le zèle d'un vertueux prêtre, nommé Charpentier, et un calvaire y fut érigé. A cette époque, les pélerinages y devinrent plus fréquens. Des missionnaires y furent établis sous le nom de Prêtres du Calvaire; et un grand nombre de personnes illustres, parmi lesquelles étoit Anne d'Autriche et d'autres membres de la famille royale, s'unirent à eux par les liens d'une association pieuse, dite du Calvaire. Lors du rétablissement de la religion en France, il y a quatorze ans, on s'occupa de rendre le Mont-Valérien au culte saint que d'affligeans scandales y avoient remplacé pendant le règne de l'impiété. Depuis quelques années, les pélerinages avoient repris leur cours, et MM. les curés de Paris s'y rendoient,

comme auparavant, à la tête de leurs paroisses, pendant les deux octaves de la Croix, quand une politique ombrageuse feignit de voir quelque danger dans ces pieuses réunions. On s'empara violemment du Calvaire, on le fit abattre en une nuit, on détruisit les anciennes constructions, et on en éleva de nouvelles pour une d'es

tination différente.

La chute de l'ennemi de la religion a fait tomber ces projets, et le rétablissement du trône légitime sera aussi l'époque du rétablissement de la croix dans le lieu où elle fut si long-temps honorée. Le Ro voulant favoriser l'établissement des Missions de France, a eu la bonté de donner aux missionnaires la jouissance de cette montagne, et a témoigné le désir d'y voir refleurir les exercices de la piété. C'est pour se conformer à ses religieuses intentions que l'on s'est mis en devoir de rendre ce lieu à sa première destination. Le grand bâtiment, élevé précisément sur l'emplacement qu'occupoient les trois croix, a nécessité de nouvelles dispositions. Les chapelles, autrefois situées vers le nord, sont maintenant placées sur la pointe méridionale de la même côte, vis-à-vis Saint-Cloud. A l'extrémité d'un mur qui longe la route de Surênes, on a fait une ouverture et placé une grille qui sera l'entrée principale. Un chemin très-large y conduit, et les sinuosités adoucissent beaucoup la roideur de la montée. Par leur développement même sur le penchant de la montagne, elles font successivement passer devant les sept premières stations, et conduisent ainsi jusqu'à la grande plate-forme où sont placées les trois dernières. Le Calvaire est érigé vis-à-vis la grande façade du bâtiment. L'espèce de rocher qui supporte le Christ et les deux larrons, forme dans son intérieur la grotte du tombeau. Les chapelles ne font encore qu'indiquer leur objet; mais sans doute que le zèle des missionnaires et la charité des fidèles, mettront en état de disposer les stations de la manière la plus convenable.

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