Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

P

(Samedi 7 septembre 1816.),

(N.... 217.)

Le Catholicon, ou Philosophe chrétien ; journal catholique anglois (1).

Ce journal, qui avoit commencé sous le nom de Publicist, continue à paroître tous les mois, et remplit parfaitement son nouveau titre. Chaque numéro contient des articles d'une bonne littérature, ou des morceaux d'une saine philosophie, ou des discussions sur quelques points de religion, ou d'histoire, ou des fragmens de critique et de poésie. Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en les tenant au courant de ce que renferme de plus intéressant cet ouvrage périodique, dont le but est le même que le nôtre, et qui, par son esprit et même par sa forme, nous paroît avoir beaucoup de rapports avec l'Ami de la Religion. Nous avons reçu les six premiers numéros de cette année, qui forment le second volume du recueil. Nous allons en donner une idée.

Le numéro de janvier renferme entr'autres un discours sur la conversion de saint Augustin, par le père O'Leary, religieux et auteur d'un mérite distingué, mort récemment en Angleterre. Ce discours n'avoit pas encore été imprimé, et on en donne ici la première partie. La suite se trouve dans les numéros suivans. Une notice sur l'état de l'église grecque, en Russie, est tirée de notre 115e. livraison. L'article qui suit est intitulé : Observations sur les scribes

(1) 2°. volume, composé de six livraisons, formant 264 p. in-8°. Le prix de chaque livraison est un shilling. A Londres, chez Keating.

Tome IX. L'Ami de la Religion et du Roi.

H

modernes. L'auteur appelle ainsi les jurisconsultes et autres qui se sont déclarés contre l'autorité légitime du saint Siége, et qui se sont efforcés depuis plusieurs siècles de lui ravir ses droits. Il compte dans ce nombre ce Marsile de Padoue, qui remettoit tout le pouvoir entre les mains de la multitude; ces députés des universités qui n'omirent rien au concile de Constance pour dominer et pour étouffer la voix du corps épiscopal; le parti qui troubla les sessions du concile de Bâle, et qui le fit dégénérer en assemblée tumultueuse et schismatique; ce du Ferrier, qui, après avoir assisté au concile de Trente comme ambassadeur de France, fournit des mémoires à Fra-Paolo, et finit par se faire calviniste; ce syndic Richer, qui tendit à introduire les principes démocratiques dans le gouvernement de l'Eglise; ce docteur Launoy, connu par la hardiesse de ses opinions; ces avocats qui se mêloient de décider des affaires qui étoient le moins de leur ressort; ces faiseurs de consultations à tant la fenille pour la défense des sectaires; ces magistrats qui tenoient les évêques sous le jong en parlant des libertés de l'église gallicane, brûloient leurs Mandemens, et bannissoient des milliers d'ecclésiastiques et de religieux pour contravention à des árrêts incompétens; ces rédacteurs de la constitution civile du clergé qui changeoient toute la discipline, et s'emparoient de l'autorité comme des biens du clergé, etc. etc. Nous ne nommons pas tous ceux que l'auteur anglois appelle des scribes et fait entrer dans ce complot. Il en trouve à la cour, et même dans le clergé; dans le parlement, et même dans la Sorbonne. Il en rencontre en Italie, en Allemagne, dans les Pays-Bas. Il en découvre surtout depuis la

révolution. Enfin, il paroît en désigner quelques-uns en Angleterre, qu'il regarde comme gens ambitieux, intrigans, tracassiers, tendant à s'emparer des affaires, et à substituer leur propre juridiction à celle des évêques et de leur chef. Nous ne doutons pas que cet article n'ait blessé quelques personnes en Angleterre, et qu'il ne trouvât aussi en France de nombreux contradicteurs. Toutefois, à l'exception de deux ou trois faits qui ne sont pas exacts, et sauf peut-être quelque manque de mesure dans les expressions, nous ne serions pas éloignés de souscrire, quant à la substance, aux réflexions de l'auteur, et de gémir avec lui sur les progrès d'un systême dont l'Eglise recueille depuis long-temps les funestes effets.

On trouve dans le numéro de février des réflexions curieuses sur les différentes sociétés formées en An→ gleterrc. « Nous vivons, dit le rédacteur, dans le siècle des sociétés. Nous avons des sociétés de missionnaires, et des sociétés pour la vaccine; une société pour la propagation de l'Evangile, et une pour la propagation de l'éclairage par le gaz; une société pour le livre de prières, une société pour la suppression du vice, une société pour répandre la connoissance du christianisme, une société pour la Bible, etc. Ces deux dernières fixent en ce moment l'attention et partagent les sentimens du clergé anglican. La société pour répandre la connoissance du christianisme est certainement la plus ancienne, et est d'une origine orthodoxé. C'est à elle au fond que l'Angleterre doit sa conversion, mais la réforme a un peu altéré son objet primitif. Aujourd'hui, on y mêle les préjugés de l'église anglicane; on y distribue des pamphlets contre les catholiques; on répète contre eux ce que l'on trouve

déjà dans tant de livres anciens et nouveaux. Les catholiques ont souffert ces attaques agec patience. Les dissidens n'ont pas été si endurans ; ils ont formé une société rivale sur un plan plus vaste et plus libéral, une société qui n'est point bornée à une seule communion, mais où on professe la religion que l'on veut, et où il suffit de croire que la Bible est l'ouvrage de Dieu, ou du moins qu'elle contient une saine morale; car on se contenteroit de cela. Ils ont nommé cette société, la Société biblique angloise et étrangère, et ils distribuent la Bible sans note ni commentaire, laissant, comme des protestaus doivent le faire, le lecteur découvrir par lui-même, s'il le peut, quelles sont les doctrines qui y sont enseignées. Cette société compte de nombreux partisans; les personnages les plus distingués dans l'Eglise et dans l'Etat s'y sont affiliés, et elle s'est étendue en Allemagne, en Russie et dans beaucoup d'Etats du continent. Toutefois la majorité des évêques anglicans la repoussent. Les évêques de Lincoln et de Chester ont cru devoir prémunir leurs troupeaux contre elle, et beaucoup d'ecclésiastiques l'ont regardée comme dangereuse pour l'Eglise établie. Un catholique pourroit être surpris que des protestans blâmassent la publication d'une Bible sans note. Les premiers protestans ne parioient que de la Bible, et c'est la Bible à la main qu'ils se sont séparés de l'Eglise romaine; tandis qu'aujourd'hui leurs disciples sont les premiers à dire que l'Ecriture est pleine de passages difficiles; qu'il est dangereux de la mettre entre les mains du peuple saus explication, et que cette lecture mène au schisme et à l'hérésie. Vous croiriez lire les écrits des premiers controversistes qui ont combattu les réformateurs; et

il est remarquable que l'église anglicane. est obligée, pour réfuter les dissenters, de revenir aux argumens que les catholiques emploient contre elle ». Le rédacteur fait ressortir ces contradictions, et peint l'embarras d'un prédicateur anglican, qui a besoin d'invoquer l'autorité et qui néanmoins la redoute, et qui ne peut réduire les non-conformistes au silence, qu'en donnant gain de cause aux catholiques, ni combattre ceux-ci, qu'en donnant prise sur lui à ses autres adversaires.

Cet article est suivi d'une Notice sur le couvent des dames Bénédictines d'Ypres, la seule communauté angloise qui subsiste, dit-on, sur le continent. Ce couvent, fondé en 1665, par Martin de Praët, évêque d'Ypres, a traversé les jours mauvais de la révolution. Il souffrit beaucoup pendant le siège de la ville par les François, en 1794; et lorsqu'Ypres cut été forcée de se rendre, le 19 juin de cette année, les vainqueurs, malgré la capitulation, inquiétèrent bientôt les habitans sur la religion. Le P. Dallas, Jésuite, directeur du couvent, fut obligé de s'enfuir. . On prononça la suppression de toutes les communautés; on vendit le couvent des Angloises; on leur ordonna d'évacuer la maison. Cependant au milieu de toutes ces vexations, elles trouvèrent le moyen de se maintenir, et elles furent seulement obligées de racheter leur bâtiment. Du reste, c'est à tort que l'on dit que cette maison est la seule de ce genre qui existe sur le continent. Il y a d'autres religieuses angloises à Paris et sans doute ailleurs.

Après les Mandemens des vicaires apostoliques pour le dernier Carême, se trouve l'extrait d'un discours prononcé dans la chapelle de Saint-Chad, à Birmin

« ZurückWeiter »