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Elle a droit d'ailleurs d'obtenir une place parmi les poëtes, puisqu'indépendamment de quelques odes et chansons, elle a eu une de ces idées heureuses qui suffisent pour faire retenir le nom d'un auteur. C'est elle qui a parodié la parodie du brillant shelling de Philips, sous le titre du Liard de cuivre. Voyez tome 1er., page 193.

81. DYER,

Né à Aberglasney, comté de Caermarthen, en 1700.
Mort à
en 1758, âgé de 58 ans.

DANS sa jeunesse, il était peintre et poëte; double titre pour n'être pas riche. Après avoir voyagé en Italie, il devint homme d'église et se maria : alors il eut de la fortune et de l'ordre.

Grongar hill (la Colline de Grongar), petite pièce descriptive, est sa meilleure production. Son plus grand ouvrage, le

poëme intitulé la Toison (the Fleece), eut peu de succès. Ce poëme est tombé dans l'oubli.

82. BROWNE, (HAWKINS)

Né à Burton, sur Trent, en 1706.
Mort à Londres en 1760, âgé de 55 ans.

UN jeune officier, prêt à partir pour sa garnison, voulait emmener avec lui une jeune personne, et pria Browne. de lui faire une pièce de vers pour la déterminer à le suivre. Browne comvers, mais avec une ironie si adroite, qu'ils produisirent un effet tout différent. Le jeune homme, après les avoir lus, rougit de son coupable projet et y renonça.

posa

les vers,

Outre cette petite pièce qui est trèsagréable, Browne composa un poëme sur la Peinture et la Beauté, et un autre en latin, sur l'Immortalité de l'âme. Son ouvrage le plus connu, et

qui eut un succès populaire, est l'éloge de la Pipe de tabac; ce sont six petites pièces de vers, dans lesquelles il a imité successivement le style et la manière de six poëtes: Colley - Cibber Ambrose Philips, Thomson, Young, Pope et Swift. Tous ces auteurs étaient

vivans.

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Browne fut deux fois membre de la chambre des communes.

83. SHENSTONE,

Né aux Leasowes, en Shropshire, en 1714.
Mort dans la même campagne, en 1763, à 49 ans.

VERS le milieu du dernier siècle, les grands seigneurs anglais et les voyageurs distingués allaient visiter, entre les limites des comtés de Warwick et de Worcester, une campagne, nommée the Leasowes, peu étendue, peu remarquable autrefois, mais où l'art

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s'emparant des accidens heureux de la
nature avait créé un jardin anglais
charmant, qui paraissait une espèce de
féerie, et réalisait le séjour enchanté
d'Armide. Les eaux artistement distri-
buées en ruisseaux fugitifs, en bruyantes
cascades, en larges nappes;
des ponts,
des grottes, des rochers, des bosquets;
de longues allées ouvertes aux rêveries;
des points de vue inattendus qui viennent
les interrompre; des vallées qu'entourent
des montagnes pittoresques, et que ter-
minent les ruines d'un antique prieuré ;
des temples de verdure élevés à l'amour;
des urnes sépulcrales consacrées à l'ami-
tié; d'ingénieuses inscriptions où l'esprit
retrouvait tout ce que l'œil avait admiré;
tel était le nouvel Eden que Shenstone
s'était plu à créer, à embellir. Là, il
avait réalisé tout ce qu'a chanté Delille.

Fils d'un simple cultivateur, et orphelin dès l'enfance, Shenstone, après avoir vécu quelques années à Londres et à Bath, s'était retiré dans son petit

domaine paternel des Leasowes, et, avec le revenu borné de quatre mille cinq cents francs, il avait su, sans autres guides que son goût et son imagination, construire toutes ces merveilles que l'on venait admirer de très-loin.

Il mettait son plaisir et son orgueil à conduire lui-même les étrangers de surprise en surprise; il avait un art particulier de montrer sa campagne et d'en faire ressortir tous les développemens; rien ne lui faisait plus de peine que d'arriver au point de vue où l'on devait être conduit par de longs détours; tout devait plaire aux yeux et parler à l'âme; le produit était sacrifié à l'élégance, et c'était l'offenser que de lui demander si, dans ses petites rivières, il y avait des poissons.

Le poëte - jardinier avait dédié un bosquet à Dodsley, une grotte à Spenser, un ruisseau à Thomson, un rocher à Graves, un autre à Jago, tous auteurs et amis de Shenstone : il montrait

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