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très-marquée sur les autres; c'est l'ouvrage en prose le mieux écrit, et les personnes qui veulent perfectionner leur style dans la langue anglaise, ne peuvent choisir un modèle plus parfait.

LANSDOWN.

Granville commands; your aid, o Muses bring! What muse for Granville can refuse to sing?*

POPE, Windsor-Forest.

GEORGE GRANVILLE, depuis lord Lansdown, était né d'une famille distinguée par son attachement à la cause de ses rois. Son grand-père était mort en combattant pour Charles Ier., et son père avait eu, avec le général Monk, une part très-active à la restauration de Charles II.

Héritier de ces sentimens, lorsque les troubles éclatèrent entre Jacques II et le Parlement, le jeune Granville demanda avec les plus vives instances à combattre pour son maître, et ne put

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l'obtenir avant la retraite du roi en France.

Trompé dans ses espérances, Granville, pendant tout le règne de Guillaume III, ne prit aucune part aux affaires publiques. Il se livra au commerce des muses et des belles. Presqu'au sortir de l'enfance, il avait reçu de Waller, alors très-âgé, six vers où celui-ci le nommait son successeur. Enchanté de cet hommage, le jeune homme le prit dès ce moment pour modèle. Amoureux de la comtesse de Newburgh, il la célébra sous le nom de Mira, comme Waller avait chanté Sacharissa.

Il composa quelques comédies qui eurent du succès, une tragédie qui fut moins heureuse, et les Enchanteurs anglais, opéra qu'on représenta quarante jours de suite.

Guillaume III mourut; Anne, seconde fille de Jacques II, et épouse de Georges, prince de Danemarck, fut reconnue reine d'Angleterre. Granville

L'an

recueillit alors le fruit de son attachement inébranlable à cette famille. II avait trente-cinq ans lorsqu'il entra dans huitans le parlement, et, huit ans après, il fut nommé ministre de la guerre. née suivante, la reine, pour avoir la majorité dans la chambre haute, créa à la fois douze pairs; Granville fut du nombre avec le titre de lord Lansdown, baron de Biddeford.

Il continua à jouir de la plus haute faveur pendant la durée de ce règne. Mais cinq ans après, la reine mourut et laissa le trône au petit - fils de sa sœur aînée, Georges Ier., électeur de Hanovre. Alors les Whigs reprirent le dessus. Lord Lansdown fut écarté du ministère, arrêté, retenu deux ans en prison, et rendu enfin à la liberté. Rentré dans la chambre des Pairs, il continua à voter avec les Torys, quoiqu'instruit que le ministère le faisait surveiller de près.

Ayant un jour prononcé un discours très – véhément, il fut prévenu qu'on

devait l'arrêter. Il se réfugia en France, où il resta dix ans. Sous le nouveau règne, il revint à la cour de Londres et y fut accueilli avec distinction par la reine Caroline, épouse de Georges II. Il mourut à soixante-huit ans, ans, généralement aimé et regretté, sur-tout des gens de lettres dont il avait été constamment le protecteur et l'ami.

C'est lui qui le premier encouragea le mérite naissant de Pope. Invitant un jour Bolingbroke à dîner, il lui annonça qu'il se trouverait parmi les convives un jeune homme.« Son nom, écrivaitil, est Pope; il n'a guères que dix» sept à dix-huit ans. Il débute, comme Virgile, dans la pastorale, et s'il con»tinue, le Cygne de Windsor chantera » aussi bien que le Cygne de Mantoue, » «IL est, dit Johnson, des écrivains » qui tirent leur réputation du mérite de leurs ouvrages; il en est d'autres > dont les ouvrages doivent leur répu»tation au mérite de l'écrivain. » Il

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