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voit qu'elle est bien loin d'être soignée comme ses autres poëmes.

Je ne répéterai pas ici, sur les évènemens de la vie de Milton, des détails qui se trouvent dans tant de livres, et que Voltaire a racontés d'une manière si intéressante dans sa dissertation sur la poésie épique.

Il était échappé à Milton, dans sa jeunesse, quelques poésies latines, des sonnets italiens, traduits depuis en anglais par Langhorne; Comus, espèce d'opéra comique que les anglais nomment masque; Licidas, élégie assez faible sur la mort d'un ami et deux petites pièces légères, dont les titres sont italiens : l'Allegro, il Penseroso.

Je ne dirai rien du Paradis regagné, faible production de la vieillesse d'un grand homme ; j'ai vainement essayé de le lire.

les étrivières lui-même, afin de sortir d'une prison où il a le pied pris dans un écrou; que le cinquième chant tout entier soit une petite conversation entre Hudibras et Ralphe, son écuyer, pour savoir s'il se fustigera, ou si, sans en rien faire, il assurera l'avoir fait, on ne voit rien là qui ait rapport à l'éxécution de Charles Ier., au long parlement et au protectorat de Cromwell.

Il est vrai qu'oubliant tout à coup le héros, l'écuyer, la dame, l'ours, le chien et le joueur de violon, Butler, par un épisode que rien n'amène, fait une histoire de la restauration ; mais déjà la révolution était finie.

L'ouvrage m'a inspiré trop peu d'intérêt pour que j'en prisse beaucoup à l'auteur. Né pauvre; il n'eut pas une éducation brillante. D'abord clerc d'un juge de paix, il vécut ensuite chez un Samuel Luke, parlementaire, qui fut, dit-on, le modèle d'Hubidras. Quoique son poëme eût d'abord beaucoup de

célébrité, il n'en tira aucun avantage, et mourut dans la misère.

Butler a laissé un volume de poésies diverses. On trouva dans ses papiers des pensées détachées qu'il avait mises en vers; c'était une espèce de magasin où il allait, sans doute, puiser dans l'occasion.

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Il a traduit assez littéralement la satire de Boileau sur la rime; mais il ne l'a point donnée comme traduction, ses éditeurs ont depuis gardé le même silence.

et

ROCHESTER.

Those whom my muse displeases, are at strife,
With equal spleen, against my course of life;
The least delight of which I'll not forego
For all the flattering praise man can bestow.
If I design'd to please, the way were then
To mend my manners rather than my pen:
The first's unnatural, therefore unfit;
And for the second, I despair of it. *

PARMI

ROCHESTER, epistle to Mulgrave.

ARMI les seigneurs d'Angleterre attachés au parti de Charles Ier., un des

*Ceux à qui ma muse déplaît, sont aux prises, d'une manière également chagrine, avec mon genre de vie,

dont je n'abandonnerais pas le moindre délice

pour tous les objets flatteurs que l'homme peut ac

corder.

Si je voulais plaire, le moyen serait donc

de corriger mes mœurs plutôt que ma plume;

le premier n'est pas naturel, donc il ne vaut rien;

et, pour le second, j'en désespère.

plus distingués était Henri, lord Wilmot, comte de Rochester. C'est à lui que le fils de ce monarque, qui régna depuis sous le nom de Charles II, se confia après la bataille de Worcester; c'est à ses soins et à son adresse qu'il dût le bonheur de se sauver en France.

L'année même où Charles Ier. périt sur un échafaud, le lord Wilmot eut un fils, John Wilmot, comte de Rochester, qui depuis se rendit célèbre dans les fastes de la littérature et de la galanterie.

Le jeune comte montra, dans le cours d'une éducation brillante', beaucoup de goût pour la poésie : Juvénal en latin, Boileau en français, et Cowley dans sa langue, étaient ses auteurs favoris. A quatorze ans, il fut reçu maîtreès-arts au collège de Wadham, par le lord Clarendon, l'immortel auteur de l'histoire de la rébellion d'Angleterre,

A dix-huit ans, revenu de ses voyages de France et d'Italie, il s'embarqua sur

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