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deux tours, dix pyramides en pierre, dont les deux grandes sont de cinquante pieds de hauteur sur une base de seize pieds, était une hardiesse inconnue jusqu'alors, et que les âges shivants ont justement admirée; mais l'architecture à la fois simple, majestueuse et hardie de ce précieux monument du génie de nos pères, n'était pas ce qui attirait le plus l'attention des curieux; le rapport qui existait entre une des douze cloches de l'église et le premier des cinq arcsboutants méridionaux les étounait davantage. En effet, le phénomène, si c'en est un, consistait en ce que, quand on sonnait la cloche qui se trouvait la cinquième au-dessus de la grosse, le premier pilier-boutant, quoiqu'à dix pieds de distance de la tour, quoique près de quarante pieds plus bas que la cloche, et sans avoir aucune apparence de rapport avec elle, se mettait en branle en même temps que la cloche, en suivait tous les mouvements, et ne reprenait son immobilité que lorsque la cloche avait cessé de sonner. Le même ébranlement n'avait point lieu lorsqu'on sonnait les onze autres cloches; il ne recommençait qu'avec le mouvement de la cinquième. Pourquoi cet arcboutant était-il ébranlé plus visiblement que les deux autres qui sont plus près du principe du mouvement? Les physiciens et les architectes qui ont observé cet effet singulier n'ont pu en rendre raison; toutes les explications qu'ils ont voulu en donner n'ont fait que le rendre plus inexplicable (Voy. ce qu'en disent Lamy et Pluche); mais ce qui reste bien démontré, c'est que, lorsqu'on était sur un petit escalier de pierre qui regnait le long d'un des quatre coins du troisième corps d'architecture, et dont tous les degrés étaient en

dehors et qui conduisait à la pyra mide, on se sentait, pendant qu'on sonnait la cloche, berce de l'est à l'ouest, quelquefois même on croyait voir les objets voisins en mouvement. Lorsque le czar Pierre visita ce phénomène en 1717, il monta à la tour et s'assit sur le second escalier. « On »crut qu'il s'y était endormi, dit Plu» che; mais il paraît qu'il n'avait fer» mé les yeux que pour pouvoir, par » une attention suivie, s'assurer da » mouvement de la tour; il dicta en» suite à son secrétaire ce qu'il pen»sait des rapports des mouvements » de la cloche à ceux du pilier. » Henri de Braine, archevêque de Reims, avait posé la première pierre de la nouvelle église de St.-Nicaise, en 1229. Libergier, qui en avait été le premier architecte, et qui mourut en 1263, était représenté sur sa tombe, auprès de la porte, tenant le plan figuré de l'église dans sa main gauche, et dans sa droite, le compas, l'équerre et les autres attributs de sa profession. Autour était son épitaphe, qui se voit aujourd'hui dans la cathédrale de Reims. L'église de St.-Nicaise ne fut pas le seul monument élevé par le génie de Robert de Coucy. Il fut aussi architecte ou maître des œuvres de la cathédrale de Reims. Ce temple, qui ne le cède en rien au premier pour la grandeur du plan, la hardiesse de l'exécution et l'élégance des détails, avait été brûlé en 1210, et fut reconstruit sur les plans de Libergier. Sur un dessin noble et régulier, sa vaste étendue, son exhaussement, ses magnifiques dehors, où toute la délicatesse et la perfection des ornements gothiques sont déployés, en font un des plus beaux édifices de la France. On mit trente ans à le rebâtir. Les tours n'ont été achevées

qu'en 1427. Robert de Coucy, qui cut La gloire de mettre la dernière main à ce magnifique monument, fut enterré dans le cloître de St.-Denis à Reims; on y voyait autrefois sa figure sculptée en relief sur la muraille, avec cette inscription: « Cy » gist Robert de Coucy, maistre de » Nostre-Dame et de St.-Nicaise, qui » trépassa l'an 1311. » A-s. COUDRAY (DU). Voy. BOURGEOIS et TRONSSON.

moire sur le Formulaire, 1756, 2 vol. in-12; VII. Requéte des sous-fermiers en 1752; VIII. Memoire où l'on prouve que les jésuites et leur institut sont ennemis des évéques et de l'épiscopat; IX. Additions aux Nouvelles ecclésiastiques, pour l'année 1757. Enfin, c'est Coudrette qui a été éditeur de l'Histoire et Analyse du livre de l'Action de Dieu. (Voyez BOURSIER.) A. B-T.

COUILLARD (ANTOINE), seigneur du Pavillon, près de Lorris en Gâtinais, fleurit dans le 16. siècle. Il a publié I. les Contredits aux fausses et abusives prophéties de Nostradamus, à la fin desquels on trouve le petit nombre de vers que nous a laissés Michel Marot, fils unique de Clément, parmi lesquels on distingue l'Eloge du seigneur du Pavillon, son intime ami, Paris, Langelier, 1555 et 1560, in -8°; II. Procédures civiles et criminelles : la 1. édition est de Paris, 1549; la 2., 1560; la 3. de Rigault, Lyon, 1570, in-8'.; III. Epitre au roi de Pologne, sur son retour de la Rochelle, Paris, 1573; IV. Chronique cosmographique universelle, composée par le commandement du roi Charles IX, terminée par un tableau des généalogies des rois de France, depuis Adam jusqu'à Charles IX; V. Prophéties, Rouen, 1556, in-8°. Sur la fin de ses Prophéties, le seigueur du Pavillon nous dit avoir publié quatre livres sur la Réponse aux nouvelles Prophéties. Ce sont probablement, les Contredits cités plus haut. Lamonnoye remarque qu'il est surprenant que cet homme ait laissé paraître tant d'ouvrages sons un si vilain nom. Antoine avait si peu envie de changer son nom, que, pour le mieux conserver, il l'avait renfermé dans cet anagramme qui lui servait de de

COUDRETTE (CHRISTOPHE), né à Paris en 1701, de parents « qui, » quoique lies aux jesuites, l'élevèrent >> chrétiennement, » dit son biographe, fit ses études au college de Louisle-Grand et au college du Plessis. Il se lia avec l'abbé Boursier, et en adopta tellement les idées, qu'on l'appela le petit Boursier. Admnis à la prêtrise en 1725, il eut l'année suivante des relations intimes avec le bienheureux Paris. L'archevêque de Paris (Vintimille) l'interdit en 1752. Il fut en 1735 conduit à Vincennes, où il resta pendant cinq semaines et demie. Arrêté de nouveau en 1758 et conduit à la Bastille, il y séjourna près d'un an. Dans les dernières années de sa vie, Coudrette était devenu presque aveugle. Il mourut le 4 août 1774. On a de lui: I. Dissertation theologique sur les loteries, 1743, in-12; 1. Dissertation sur les bulles contre Baius, Utrecht, 1737, 4 vol. m-12; III. Histoire générale de la naissance et des progrès de la compagnie de Jésus, 1761, 4 vol. in-12.; IV. Idée générale des vices principaux de l'institut des jésuites, tirée de leurs constitutions, 1762, in-12, avec supplément; V. Mémoire pour servir à l'histoire générale des jésuites, ou Extrait de l'Histoire universelle de M. de Thou, 1761, ia-12; VI. Mé

vise: On t'a ci rendu loyal. L'un de ses contemporains, et peut-être de ses parents, maître des requêtes, et plus delicat que lui, grattant un jour à la porte du cabinet du roi ou de la reine, n'osa dire distinctement son nom. L'huissier l'invita à parler haut et clair, d'où il prit le nom de Hau

te-Clair.

P-D. COULANGES (Prilippe-EmmaNUEL, marquis DE), né à Paris vers l'année 1631, fut d'abord conseiller au par lement. Son humeur légère et son esprit frivole le rendaient peu propre aux fonctions graves et laborieuses de la magistrature. On raconte qu'un jour, rapportant dans une affaire où il s'agissait d'une mare que se disputaient deux paysans, dont l'un se nommait Grappin, il s'embrouilla tellement dans le détail des faits, qu'il fut obligé d'interrompre sa narration. «Par »don, messieurs, dit-il aux juges, »je me noie dans la mare à Grappin, et je suis votre serviteur. »> Depuis cette aventure, il ne voulut plus être rapporteur, et il finit par vendre sa charge, pour ne plus faire que des chansons, des voyages et de bons diners. Il alla deux fois en Italie, et en rapporta le goût des arts; il

se fit un assez beau cabinet de tableaux. Il avait une grande facilité pour faire des chansons sur tous les sujets qui s'offraient à lui. On en a donné le rccueil en 2 vol. in-12, Paris, 1698. Il y en a fort peu de piquantes; la plupart, d'ailleurs, étant de circonstance, ont perdu leur plus grand mérite, celui de l'a propos. Le couplet suivant, sur l'origine de la noblesse, est à peu près le seul que les

amateurs aient retenu :

D'Adam nous sommes tous enfants,
La preuve en est connue;

Et que tous nos premiers parents
Ont mené la charrue;

Mais, las de cultiver enfin

La terre labourée,

L'un a dételé le matin, L'autre l'après-dînée.

Il était cousin-germain et intime ami de Mme. de Sévigné, qui parie fort souvent de lui dans ses Lettres, et plus souvent encore de sa femme, nièce du chancelier le Tellier, cousine du ministre Louvois, et favorite de Mine. de Maintenon, celle dont on disait

que l'esprit était une dignité, et chaque péché une épigramme(1). Coulanges, sans avoir pu arriver à rien, avec de si beaux moyens de fortune, mourut en 1716, âgé de quatre-vingtcinq ans. A-G-R.

COULOMB (CHARLES-AUGUSTIN DE), célèbre physicien, naquit à Angoulême en 1736, d'une famille de magistrats. Il fit ses études à Paris, et entra de bonne heure au service. D'abord employé à la Martinique, il y construisit le fort Bourbon; son talent déjà distingué, et son caractère, lui méritèrent un avancement rapide. Malgré le dépérissement de sa santé attaquée par l'influence du climat, il resta encore trois ans dans cette ile

pour les besoins du service; presque tous ses camarades y périrent, et, lorsqu'il revint en France, un changement de ministre le priva de la juste récompense de son dévouement. Pendant un court séjour qu'il fit à Paris, il se lia avec les savants, dont il était déjà très connu par un premier mémoire sur la statique des voûtes, qu'il avait présenté à l'académie des sciences en 1776. En 1779, il fut envoyé à Rochefort. Ce fut là qu'il composa son mémoire intitulé: Theorie des machines simples, qui remporta le prix double proposé par l'académie des sciences sur cette question importante, où il s'agissait sur

(1) On a cinquante lettres de cette dame et dix-neuf de son mari, dans le Supplément aux lettres de madame de Sévigné, Paris, 1751, in-12.

tout de bien apprécier les effets du frottement et de la roideur des cordages. M. de la Touche-Tréville, qui commandait alors à Rochefort, donna les ordres les plus précis pour que l'on mit à la disposition de Colomb tout ce dont il avait besoin pour faire en grand ses expériences, et celui-ci a parlé toute sa vie avec reconnais sance de cette faveur. Il fut successivement envoyé à l'île d'Aix et à Cherbourg, pour les travaux du génie, et, deux ans après, il fut reçu à l'académie des sciences, à l'unanimité. Bientôt une occasion délicate fit éclater la pureté de son caractère et son inaltérable probité. Un projet de canaux de navigation fut présenté aux états de Bretagne; il fallut en discuter la possibilité et les avantages. Le ministre de la marine nomma Coulomb commissaire du roi près des états, pour procéder à cette vérification. Coulomb, transporté sur les lieux, ne tarda pas à reconnaître que les avantages présumés du projet seraient bien loin de compenser les frais énormes qu'entraînerait l'exécution. Il le combattit avec force, et, malgré l'influence d'un parti puissant, son opinion prévalut. Ce service important lui valut d'être desservi près du ministre de la guerre, et sa récompense fut une détention à l'abbaye, sous le frivole prétexte qu'en acceptant cette commission honorab'e, il n'avait pas demandé l'agrément de son superieur immédiat, le ministre de la guerre. Coulomb, blessé de cette injustice, donna sa démission que l'on ne voulut point accepter. Il eut l'ordre de retourner en Bretagne pour le même objet; il y porta la même fermeté, la même intégrité; enfin les états, éclairés sur leurs véritables intérêts, reconnurent leur erreur, firent à Coulomb des offres brillantes qu'il refusa, et obtin

rent seulement de lui qu'il acceptât un bijou aux armes de la province. C'était une excel'ente montre à secondes, dont il se servit dans la suite pour toutes ses expériences. Jamais présent ne fut mieux choisi, ni plus employé. Ea 1784 Coulomb fut nommé intendant des eaux et fontaines de France. En 1786, on lui donna, sans qu'il l'eût demandée, la survivance à la place de conservateur des plans et reliefs. Vers cette époque, il fut un des commissaires que l'académie des sciences envoya en Angleterre pour prendre des renseignements sur l'administration des hôpitaux. Il était alors chevalier de St.-Louis et lieutenant-colonel du génie. La révolution éciata; Coulomb donna la démission de toutes ses places, perdit tout ce qu'elles lui donnaient de fortune, et dans une retraite absolue, se consacra à l'éducation de ses enfants. Cependant il ne cessa point de cultiver les sciences; car même au milieu des occupations qu'entraînaient ses emplois, il avait donné à l'académie un grand nombre de mémoires importants sur diverses questions de mécanique, sur le frottement, sur le magnétisme et l'électricité. Comme, dans ces deux dernières parties, Coulomb doit être mis au rang des inventeurs, nous devons entrer aussi dans plus de détails. L'habitude qu'il avait prise, dans ses premières recherches, d'allier le calcul aux expériences, lui avait donné ce sentiment et ce besoin de la précision, sans lequel on ne peut jamais pénétrer dans les principes secrets des phénomènes. Coulomb avait entrepris une suite d'expériences sur l'élasticité des fils de métal, et pour la connaître, il eut l'idée ingénieuse de chercher à observer la force avec laquelle ils revenaient sur eux-mêmes quand ils avaient été tordus. Il découvrit ainsi que ces

fils résistaient à la torsion, d'autant plus qu'on les tordait davantage pourvu que l'on n'allât pas jusqu'à les altérer dans leur constitution in time. Comme leur résistance était extrêmement faible, il conçut qu'ele pourrait servir pour mesurer les plus petites forces avec une extrême précision. Pour cela, il suspendit en equilibre une longue aiguille horizontale à l'extrémité d'un fil de métal. En supposant cette aiguille en repos, si on l'écarte d'un certain nombre de dégrés de sa position naturelle, le fil qui se trouve ainsi tordu teud à l'y ramener par une suite d'oscillations dont on peut observer la durée; cela suffit pour que l'on puisse évaluer

par

le calcul la force qui a détourné l'aiguille. Telle fut l'idée et la disposition de l'instrument ingenieux que Coulomb nomma balance de torsion. Il s'en servit bientôt pour découvrir les lois que suivent les attractions et les répulsions électriques et magnétiques. trouva qu'elles étaient les mêmes que celles de l'actraction céleste. Quelques années après, le physicien anglais Cavendish se servit du même procédé pour mesurer l'attraction d'un globe de plomb et le comparer à celle du globe de la terre. Nous devons à la justice de dire que le célèbre astronome Tobie Mayer était aussi parvenu de son côté à découvrir la loi des attractions magnétiques par une voie à la vérité beaucoup plus pénible que celle que Coulomb avait suivie; mais son travail n'avait jamais été publié, et nous en devons la connaissance à l'extrait de cette partie de ses manuscrits, que le fils de cet homme celebre a bien voulu nous communiquer. Coulomb sentait trop bien l'utilité de l'instrument nouveau qu'il avait découvert, pour n'en pas multiplier les applications. Il en

treprit de s'en servir pour déterminer par expériences les véritables lois de la distribution de l'électricité à la surface des corps et du magnétisme dans leur intérieur : l'ordre qu'il mit dans ses recherches n'est pas moins admirable que l'exactitude et la nouveauté de ses résultats. Il commença par déterminer la quantité d'electricité qui se perd, dans un temps donné, par les divers supports; alors il put non seulement déterminer la nature de ces supports la plus favorable à la conservation de l'électricité, mais il put encore les considérer comme parfaits, et les rendre tels par le calcul. Il prouva ensuite, par l'expérience, que l'électricité se partage entre les corps, non pas en vertu d'une affinité chimique, mais en vertu d'un principe répulsif qui lui est propre; il prouva de même que l'électricité libre se repand tout entière à la surface des corps sans pénétrer à leur intérieur, et il démontra par le calcul que ce résultat était une conséquence nécessaire de sa loi de répulsion. Avec ces données, il put chercher et déterminer, par l'expérience, la manière dont l'éfectricité se distribue à la surface des corps conducteurs, considérés isolément ou en présence les uns des autres. Ces observations nombreuses et précises étaient comme autant de conditions fondamentales auxquelles une bone theorie devait satisfaire, si quelque jour on parvenait à soumettre au cateul les questions épineuses de l'électricité : c'est ce que vient de faire un de nos meilleurs géomètres, M. Poisson, et son travail, en dévoilant dans les résultats de Conlomb des rapports que le puissant instrument de l'analyse pouvait seul faire apercevoir, a mis encore dans un plus grand jour l'admirable sagacite de cet habile observateur, l'exac

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