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cieux, il le récompensa magnifiquement, et les fit briser sur-le-champ, de crainte, dit-il, de punir trop sévèrement ceux qui auraient le malheur d'en casser quelqu'un. S'etant adonné par la suite an vin, comme tous les Thraces, il perdit toute retenue. Il ouvrit, de ses propres mains, le ventre de sa femme, dont il était devenu jaloux. A la suite d'une orgie, il imagina que Minerve venait pour se marier avec lui, et tua successivement deux de ses gardes, qui, envoyés au-devant de la déesse, étaient venus dire qu'ils n'avaient rien vu. Le troisième, plus adroit, annonça que la déesse s'avançait, et Cotys, accablé par le vin, s'étant endormi, oublia, en s'éveillant, tout ce qui s'était passé. On trouve dans Athénée un récit très plaisant, fait par un poète comique, du repas que Cotys donna pour le mariage de sa fille avec IphiG-R.

crate.

COTYS II, fils d'un autre Seuthès, et roi des Odryses, amena envirou deux mille hommes de troupes, dont moitié en cavalerie, au secours de Persée, contre les Romains; il commandait l'aile droite de l'armée de ce prince, à la bataille où le consul Licibius Crassus fut défait. Eumènes, roi de Pergame, et allié des Romains, yant fait révolter quelques peuples le la Thrace, Cotys fut obligé de quitter Persée pour aller défendre ses tats; Bétis, son fils, qu'il avait laissé uprès de ce prince, ayant été fait prionnier par Paul-Emile, dont il orna e triomphe, Cotys envoya une amassade à Rome pour le redemander, t excuser sa conduite dans la guerre le Macédoine; et le sénat, qui était ien aise de se l'attacher, le lui rendit ans rançon, après lui avoir fait quelques légers reproches. On ignore histoire de Cotys depuis cette ambas

sade, qui est de l'an 167 av. J.-C. Polybe dit qu'il joignait à la beauté du corps, tous les talents militaires et d'autres qualités rares dans un Thrace; car il était très sobre, très humain, et avait beaucoup de dignité. C-R.

COTYS III, fils de Sadalès, régnait sur les Odryses, l'an 57 avant J.-C. Il acheta, pour trois cents talents, de Pison, alors préteur de la Macédoine, la permission de s'emparer des états de Rabocentus, roi des Besses, et il les réunit aux siens. Il envoya par la suite cinq cents hommes commandés par Sadalès son fils, au secours de Pompée contre César. Le reste de son histoire nous est inconnu. Cary a publié une médaille de ce prince dans son Histoire des rois de Thrace; on la trouve aussi dans l'Iconographie de M. Visconti. CoTYS IV ne nous est connu que par ses fils, dont Rhométalcès, son frère, était tuteur, vers l'an 17 av. J.-C. Corys V, fils de Rhométalcès, dont il vient d'être question, partagea le royaume de Thrace avec Rhescuporis son oncle. Comme il avait reçu une éducation toute grecque, Auguste lui donna dans ce partage la portion de la Thrace la plus civilisée, dans le voisinage des villes grecques. Il se distingua par son humanité et som goût pour les lettres. Antipater le célebre par une épigramme qu'on trouve dans l'Anthologie grecque, et Ovide lui adressa la 9. élégie du second livre, De Ponto. Il y fait un grand éloge de ce prince, et loue ses vers qui étaient sans doute en grec. Rhescuporis son oncle, d'un caractère tout opposé, vint attaquer ses états après la mort d'Auguste ; Cotys rassembla une armée pour se défendre; mais Tibère leur ayant ordonné de déposer les armes, il obéit sur-le-champ. Son oncle, lui ayant fait proposer

C-R.

une entrevue, pour terminer leurs différents, le fit arrêter au milieu d'un repas, et le fit mourir peu de temps après, l'an 19 de J.-C. On trouve des médailles de lui dans les deux ouvrages que l'on vient de citer. COTYS, roi de la petite Arménie, était fils du précédent ( Cotys V), et d'une princesse dont les historiens ne nous ont pas conservé le nom, et qui était fille de Polemon Ier., roi de Pont et du Bosphore. Après le meurtre de son mari (Voy. l'article précédent), elle se rendit à Rome, où elle eut le courage d'accuser Rhescuporis de ce crime, et de demander sa punition au senat. Rhescuporis fut d'abord exilé à Alexandrie, et privé de ses états, qui furent donnés à Rhœmétalcès son fils, et aux enfants de Cotys V. On ignore quel fut leur sort; on sait seulement qu'ils régnèrent quelque temps en Thrace, sous la tutele de Rufus Trebellienus; l'un d'eux, Cotys, qui fait le sujet de cet article, obtint de Caligula le royaume de la petite Arménie, pour le dédommager de ses états de la Thrace, dont Rhométalcès resta seul le maître. On a peu de détails sur la vie de ce prince, qui continua de régner en Arménie, sous l'empire de Claude. Ce fut sur l'invitation de cet empereur que Cotys renonça à ses prétentions sur la grande Arménie, quoique les grands du pays se fussent déclarés en sa faveur, au moment où Mithridate l'Ibérien s'y rendait pour en reprendre possession. Cotys était du nombre des cinq rois qui vinrent visiter Agrippa-le-Grand, dans un voyage qu'il fit à Tiberiade, ct qui furent obligés de retourner dans leurs états sur l'ordie formel d'un gouverneur de Syrie, nommé Marsus, qui craignait peut-être que la réunion de tant de rois ne fût nuisible aux intérêts de sa patric. T-N.

COTYS DU BOSPHORE. Les médailles nous font connaître plusieurs princes de ce nom, qui ont régué dans cette contrée, et sur lesquels les historiens ne nous ont laissé qu très peu de documents. Comme les médail les nous indiquent d'une manière positive l'époque de leur règne, nous pensons qu'il est utile de faire une mention particulière de chacun de ces rois, en attendant que de nouvelles découvertes pui sent nous procurer des notions plus certaines sur l'histoire de leur règne. — COTYS Io1. était frère de Mithridate, qui régnait dans le Bosphore vers l'an 41 de J.-C., et qui descendit, suivant Dion, de Mithri date-le-Grand. Cotys, par ses intrigues auprès de l'empereur Claude, réussit à lui rendre suspect son frère Mithri date et à le faire chasser du royaume pour s'en rendre maître. Il parait qu'il s'y maintint long-temps. On a des médailles de ce prince, depuis l'année du Bosphore 342 jusqu'à 365 (l'an 69 de J.-C.), ce qui indique un regne d'au moins vingt-trois ans. L'on sait que l'ère du Bosphore correspond à l'an 457 de Rome. (Voy. Cary, auquel plusieurs des médailles de Cutys Jer étaient inconnues.) A cette époque les rois de cette contrée étaient tellement dans la dépendance des Romains, qu'au lieu de mettre sur leurs monnaies leurs propres effigies, ils n'y plaçaient souvent que celles des empereurs ou des Césars. On trouve sur les médailles de Cotys les portraits de Claude, d'Agrippine, de Neron, etc. ; un monogramme seul indique le nom du roi. Les historiens ne nous ont presque rien laissé sur le règne de Cotys II. Il obtint, des bienfaits d'Adrien, le royaume du Bosphore. Arrien en parle daus son Périple, et c'est en envoyant son ouvrage à l'empereur qu'il lui annonce

a mort de Cotys. Les méd illes que nous avons de ce prince sont des années 426 et 428. (130 et 152 de J.-C.) Elle sont avec son portrait au revers de celui d'Adrien. Corys III régna dans le Bosphore, sous le règne d'Alexandre Sévère. Les époques marquées sur les médailles sont de 525 à 550 (229 à 254 de J.-C. ); mais comme ou a trouvé récemment une médaille d'un roi Sauromate, avec l'année 527, il est à présumer que, sous le gouvernement de Cotys, il s'est élevé un concurrent qui, de même que ce roi, a frappé des monnaies avec la date de son règne, ou que Cotys a eu un collégue qui régna avec lui surle Bosphore. Quelques antiquaires ont supposé que les médailles de Cotys qui portent l'année 527, sont d'un autre prince de ce nom qui régua après Sauromate. D'autres mé dailles nous fixeront peut-être un jour sur cette incertitude. Les arts n'étaient pas assez florissants dans le Bosphore pour nous permettre de juger, par la ressemblance des traits, si les médailles dont nous venons de parler appartiennent au même Cotys, ou si elles sont de deux rois différents qui portèrent le même nom.

T-N.

COUBLAI-KHAN. V. CHI-TSOU. COUCHOT, avocat de Paris, duquel on a 1. le Praticien universel, ou le Droit français et la Pratique de toutes les juridictions du royaume, 1698, 5 vol. in-12; revu par du Rousseau de la Combe, Paris, 1737, 2 vol. in-4°., ou 6 vol. in-12; II. un Traité des minorités, tutelles et curatelles, 1715, in-12; III. Traité du Commerce de terre et de mer, Paris, 1710, 2 vol. in-12. Ces ouvrages, devenus inutiles par les changements survenus dans la législation, étaient autrefois souvent consultés. B-1.

COUCY (RAOUL, Sire DE), fils d'En

guerrand II, naquit vers 1154. 11 possédait les seigneuries de Marle, de la Fère, de Crécy, de Vervins, de Landouzy et de Pinon. Les historiens l'ont souvent confondu avec son neveu Raoul, lui ont attribué les chansons qui nous sont parvenues sous le nom du châtelain de Coucy, et ont avancé sans preuve qu'il avait été l'amant de la dame de Fayel. Enguerrand étant mort à la croisade l'an 1147, son fils succéda immédiatement à son riche héritage. Ce dernier épousa vers 1154 Agnès de Haynaul', fille du comte Bandouin, dont il eut trois filles. Philippe d'Alsace, comte de Flandre, oncle et tuteur de Philippe-Auguste, voulant s'emparer du duché de Valois et du comté de Vermandois, dont il se prétendait héritier légitime, Raoul fut le premier à

prévenir le roi des injustes prétentions du comte. Il ne doutait pas cependant qu'aussitôt la guerre déclarée, ses domaines ne fussent pilles et dévastés par les armées de Philippe d'Alsace. Ayant perdu sa femme en 1175, Raoul épousa en secondes noces, l'année suivante, Alix de Dreux, princesse du sang, et cousine gerinaine de Philippe-Auguste. Désigné pour accompagner le roi à la TerreSainte, il fit son testament, qui nous a été conservé par Lalouette, et partit en 1190. Raoul fut tué l'année suivante au siége d'Acre. Son corps fut rapporté en France et déposé à l'abbaye de Foigny, en Picardie. — ENGUERRAND I1, fils du précédent, fit rebâ'ir le château de Coucy, et se distingua particulièrement à la bataille de Bouvines. Que'ques historiens ont prétendu que, sous la minorité de Louis IX, les grands vassaux s'étant ligués contre la maison royale, lui avaient offert la couronne, et qu'il l'avait refusée. Il prenait cette devise,

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te.

Roi ne puis-je estre ;
Duc ne veux estre,
Ne comte aussi,

Si suis li sires de Coucy.

Il mourut d'une manière aussi funeste que singulière; passant à gué une petite rivière, auprès du château de Gersis, son cheval se cabra, le jeta à la renverse, et son épée étant sortie du fourreau, il tomba sur la poinEnguerrand laissa deux fils, Raoul II et Enguerrand IV. Le premier fut tué en 1250, à la Massour, en Egypte, près du comte d'Artois: frère de S. Louis, qu'il défendit an prix de son sang. Le second fut cet Enguerrand qui, ayant trouvé trois gentilshommes flamands chassant sur ses terres, les fit arrêter et ensuite pendre. Le roi irrité le fit conduire à Paris, et voulut qu'il fût jugé par les pairs et les barons. Les juges ayant à prononcer sur un parent, se récusèrent et sortirent de l'assemblée les uns après les autres ; le roi resta seul, et s'aperçut, mais trop tard, qu'il n'aurait pas dû sortir le dernier. Enguerrand fut condamné à payer une somme qui devait être assez considérable, puisqu'elle servit à fonder un hôpital à Pontoise, et des écoles publiques à Paris. Il mourut l'an 1311, et en lui s'éteignit la branche des Coucy, dont les biens passèrent à ses neveux Enguerrand et Jean de Guines, fils d'Alix de Coucy, comtesse de Guines. Sa sœur fut mariée en premières noces au roi d'Ecosse, et en secondes noces à Jean de Brienne, roi de Jérusalem, et depuis empereur d'Occident.

R-T.

COUCY (RAOUL, OU RENAUD, chàtelain DE), fils d'Enguerrand, frère de Raoul Jer. de Coucy, naquit vers l'an 1160. Ayant perdu son père en 1174, il étudia les belles-lettres, et se fit remarquer par ses poésies. Il était clerc en 1187 on sait que ce mot désignait un ecclésiastique, un savant, un homme-de-lettres, un notaire; mais il est à présumer qu'il doit signifier ici un ecclésiastique. Parti pour la Terre-Sainte en 1191, il trouva la mort sous les murs de la ville d'Acre. C'est lui qu'on a désigné comme le héros d'une aventure épouvantable, et qu'on dit avoir été l'amant d'une dame de Levergier. La même aventure a été attribuée par les Provençaux au troubadour Cabestaing, par les Italiens à un prince de Salerne, et par les Espagnols à un marquis d'Astorgas. Elle a été tirée d'un conte qui probablement aura été fait sur la fin du 12o. siècle, et qu'on a renouvelé plusieurs fois; car il se trouve dans le lai d'Ignaurès (manuscrit, No. 7218), et dans le lai de la Chastelaine de Vergi, qui mori por loialement amer son ami (manuserit, No. 6987) qui ont été composés dans le 13. siècle. C'est d'après ces lais, d'après l'histoire des troubadours, d'après une chronique possé dée par Fauchet, et surtout d'après le roman du Chastelain de Coucy et de la dame de Fayel, que les his toriens ont présenté, comme étant arrivée, l'aventure si connue de ce Raoul, sujet de deux tragédies modernes. Les historiens rapportent que, blessé mortellement au siége d'Acre en 1191, Raoul chargea son écuyer de porter, après sa mort, son cœur à la dame de Fayel qu'il aimait. L'écuyer, arrivé en France, se mit en devoir d'exécuter les dernières volon tés de son maître. Il se tint quelque

temps caché dans un bois voisin du chateau de Fayel, en attendant l'occasion de pouvoir s'aboucher avec la dame. Malheureusement l'époux le surprit, et lui ayant demandé le sujet de son message, il lui répondit en tremblant qu'il était chargé d'une lettre du châtelain, qu'il lui avait promis de remettre en mains propres à la dame de Fayel. L'époux la lut, prit le cœur et le fit manger à sa femme, qui, instruite de sou malheur, jura de ne plus prendre de nourriture et se laissa mourir de faim. L'historien Froissart, auteur d'un très grand nombre de poésies, avait sans doute connaissance du lai de la châtelaine de Vergy; car ayant rimé les amours de Coucy, il donna le nom de Vergy à cette malheureuse femme. De Belloy, dans la dissertation qu'il a publiée, au sujet de sa tragédie, pour prouver l'authenticité de l'anecdote, cite le roman manuscrit de la Bibliothèque impériale. Il ne s'est pas aperçu qu'à son début l'auteur prévenait qu'il n'avait entrepris d'écrire ce conte que pour plaire à sa dame, et que ce mot deconte est encore répété plusieurs fois. Au surplus, Duchesne, D. Duplessis et Lalouette, malgré l'autorité de Fauchet et de sa chronique, ont regardé l'aventure du châtelain comme si peu prouvée, qu'ils n'en parlent point dans la généalogie qu'ils ont donnée de cette maison. Les chansons du châtelain de Coucy sont au nombre de vingt-quatre. Elles ont du nombre, de la grâce et un charme que la perfection du langage a fait perdre pour jamais. Laborde les a publiées dans le second volume de son Essai sur la musique, puis dans les Mémoires historiques de Raoul de Coucy, Paris, 1781, 2 vol. in-18 ou in-12, grand papier. Outre le Recueil des chansons en vieux langage,

avec la traduction qui est due aux soins de Legrand d'Aussy et de Mouchet, on y trouve une dissertation ast sez curieuse sur la famille des Coucy et les différentes branches qui en sont

sorties.

R-T. COUCY (ROBERT DE), architecte, naquit à Reims, vers la fin du 12". siècle. Hugues Libergier, autre architecte fameux de cette époque, n'avait fait que commencer la célèbre église de St.-Nicaise de Reims. Ge tem ple, qui est devenu l'un des plus beaux monuments de l'architecture improprement appelée gothique, fut achevé par Robert de Coucy. Libergier avait fait le portail, les tours, la nef et les deux bas-côtés; Robert fit la croix, le choeur et les chapelles qui l'entourent. Cette église, qui fut démolie en 1796, était composée de quatre corps d'architecture d'un peu plus de cinquante pieds chacun : le corps qui servait de base, plus massif que les autres, s'élevait jusqu'au-dessous de la voûte des nefs collatérales, et présentait en devant trois portiques dont les frontons, au nombre de sept, ainsi que tous les ornements, s'appuyaient sur un grand nombre de colonnes de marbre. Le second corps s'élevait jusqu'au-dessus de la voûte de la nef, à cent pieds du rez-de-chaussée; le troisième consistait en deux clochers d'une structure très légère et tout à jour; le quatrième se composait de deux grandes pyramides accompagnées de huit petites. Ces quatre corps, en formant au dehors quatre différents ordres, ne faisaient qu'un même ensemble. Les deux architectes firent preuve, dans la construction de ce monument magnifique, d'une intelligence fort au-dessus de tout ce qu'on pouvait savoir dans le 12°. siècle. L'art avec lequel ils surent faire poser sur des appuis aussi délicats que le Sopt les

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