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toujours attaché de cœur à son pays; et la province du Novarèse était le sujet de presque tous ses ouvrages. Il s'appliqua à l'illustrer, principalement dans son Museo Novarese, divisé en quatre parties, qu'il appela quattro stanze (chambres). Dans la première, il plaça les saints, les pontifes, les évêques que cette contrée avait produits, ou qui étaient venus en augmenter l'éclat; la seconde fut consacrée aux savants et littérateurs novarais; la troisième aux guerriers les plus illustres de cette province, et la quatrième aux artistes distingués qu'elle avait fournis à la peinture et à la sculpture. Il s'occupa en outre à compléter la description que Dominique de la Bella, caché sous le nom de Dominique Macaneo, mort octogénaire à Turin en 1520, avait faite du lac Verban (le lac Majeur) et de ses environs (Milan, 1490, in-4°. ), et qui était devenue extrêmement rare. Ce zèle pour la gloire de son pays ne pouvait le laisser indifferent à celle de l'Italie entière, lorsqu'il en vit la littérature attaquée par le P. Bouhours en son livre De la manière de bien penser sur les ouvrages d'esprit, et le marquis Jean-Joseph Orsi de Bologne, qui réfuta si bien cet ouvrage, en ce qui concernait les Italiens, vit avec plaisir combattre comme lui, pour la même cause, LazareAugustin Cotta, qui alors se disait Milanais. Celui-ci adressa, à ce sujet, une excellente lettre à l'ambassadeur que la reine d'Angleterre avait auprès du grand-duc de Toscane (Milan', 1709, in-4.) Par reconnaissance et par affection pour la fameuse bibliothèque de Milan qu'on appelle Ambrosienne, qui lui avait fourni une immensité d'utiles documents pour ses ouvrages d'érudition, et dans laquelle il passait en quelque sorte sa vie, il lui

donna, avant sa mort, quatorze volumes manuscrits, i intitulés par lui: Miscellanea Novariensiu, qui contiennent toutes les pièces et notes dont il avait fait usage pour la composition de son Musée. Il mourut à Milan en 1719, à l'âge de soixante-quatorze ans. Parmi les ouvrages manuscrits qu'il laissa, il s'en trouva qui méritèrent d'être publiés après lui. On a de cet auteur: . la Pirlonea, commedia fantastica, I. Bologne, 1678; II. De Fylacrio, episcopo Novariensi, dissertatio, insérée dans le tome III de la Galeria di Minerva, Venise, 1698, in- fol. (se trouve aussi à la fin de l'ouvrage suivant); III. Museo Novarese, infol., Milan, 1701: Cotta avait dessein d'y mettre un Appendice, et d'y ajouter un opuscule, intitulé: Novaria sub tribu Claudid; IV. un Commentaire sur l'ouvrage de Dominique Macaneo, joint à l'édition qui porte ce titre : Dominici Macanei, morum musarumque professoris, Verbani lacús locorumque adjacentium chorographica descriptio, notis et commentariis illustrata et aucta, Milan, 1723. Le commentateur y est désigné

par

les noms de Catalaunus Stazius Trugus de Ameno, in riparia S. Julii diœcesis novariensis. Cet ouvrage de Cotta est inséré dans le tome IX du Thesaurus antiquitatum Italie. V. Domitii calciati, novariensis, fragmentum poëticum, de bello Galliæ in Insubribus gesto, primùm editum cum notis, Milan, 1700, in-4°. (V. COLLATIUS.) G-N.

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COTTA (le P, JEAN-BAPTISTE), poète italien, naquit le 20 février 1668, d'une honnête famille, à Tende dans le comté de Nice. Il joignit de bonne heure aux études les plus sérieuses celle de la poésie. Dès l'âge de quinze ans, on l'entendit improviser, en vers latins et italiens, sur les ma

tières les plus difficiles; mais, dans ses poésies travaillées, au lieu de célébrer les charmes d'une beauté profane, il s'éleva fort au-dessus de tout objet terrestre, et choisit Dieu même pour sujet de ses chants. Il prit à dix-sept ans l'habit chez les augustins de la province de Gènes. Envoyé, en 1693, professeur de logique à Florence, il y fut apprécié par les Salvini, les Filicaja, et tous les autres hommes céJèbres qui y florissaient alors. Il joignit ses efforts aux leurs, pour rendre à l'éloquence et à la poésie leur ancien éclat. A Rome, où il passa ensuite, il eut les mêmes liaisons avec Menzini, Guidi, Crescimbeni, etc., et fut reçu avec acclamation, en 1699, dans cette Arcadie alors naissante, qui contribua si utilement à ramener en Italie le règne du bon goût. Il s'adonnait en même temps à l'éloquence de la chaire, et il y acquit une grande réputation. Après avoir rempli successivement plusieurs emplois dans son ordre, dont il fut même vicaire-général, il retourna en 1733 dans sa patrie, et y mourut le 31 mai 1738, d'un vomissement de sang. Outre plusieurs ouvrages en prose, relatifs à sa profession, il a laissé un recueil de poésies, divisées en deux parties: Dio, sonetti, ed inni, Gênes, 1709, in-8°.; et avec des notes de l'auteur même, Venise, 1722, aussi in -8°. 11 en a paru depuis une édition plus complète, intitulée: Sonetti ed inni, del P. Giambattista Cotta, agostiniano, con aggiunta di altre sue poesie, e di varie lettere uomini illustri, scrite allo stesso attore, Nice, 1783. Ge recueil est pr dé d'un éloge historique et critique de l'auteur, par le P. Hyacinthe della Torre, du même ordre, qu'il avait déjà publié à Turin, en 1781, dans le 1er. volume des Piemontesi illustri. G-E.

COTTA (JEAN-FRÉDÉRIC ), premier professeur de théologie et chancelier à l'université de Tubingen, où il naquit en 1701. Son père, George Cotta, était un des chefs de cette maison, qui se distingue si avantageusement en Allemagne par ses grandes et utiles entreprises dans la librairie. Après avoir fini ses études, Jean-Frédéric voyagea en Allemagne, en Hollande, en Angleterre et en France; il enseigna la théologie et les langues orientales à Göttingue : il fut ensuite rappelé dans sa ville natale, où il mourut le 31 décembre 1779Il est auteur d'un grand nombre de dissertations et d'ouvrages en allelemand et en latin, dont on trouve la note dans Adelung et dans les autres biographes allemands. Nous citerons seulement : I. Journal littéraire, Tubingen, 1734, 1735, en 2 vol. in-8°.; II. les OEuvres de Fl Josephe, et l'Histoire de la destruction de Jérusalem, par Hégésippe, traduites du grec, Tubingen, 1735, in-fol., avec cartes et figures, ouvrage estimé, enrichi de notes et de savants commentaires; III. Histoire littéraire de la theologie, Tubingen, 1721 et 1722, in-8'.; IV. Essai d'histoire ecclésiastique, Tubingen, 1768, 3 vol. in-8°.: ces quatre ouvrages sont en allemand; V. The mata miscellanea ex jurisprudentia naturali, notis illustrata, Tubingen, 1718, in-4o; VI. De miraculose linguarum dono, super apostolos ef fuso, Tubingen, 1749, in-4°. G-Y.

COTTE (ROBERT DE), architecte, né à Paris en 1656, était petit-fils de Fremin de Cotte, architecte ordinaire de Louis XIII, et qui avait fait les fonctions d'ingénieur au fameux siege de la Rochelle. En 1699, Robert de Cotte, devenu beau-frère de Jules Hardouin Mansart, dont il avait reçu

les leçons, fut chargé de tous les détails des édifices construits sur les dessins de son maître. Une réponse plaisante de Robert de Cotte, dans une circonstance où il avait besoin de toute sa présence d'esprit, lui attira l'attention du roi, et ne contribua pas peu à sa fortune, ainsi qu'à celle de son fils. Mansart faisait percer des allées dans une maison royale, pour procurer à Louis XIV des points de vues qu'il avait l'art d'embellir. De Cotte voulut l'imiter; mais il s'y prit si malheureusement qu'au bout d'une allée il rencontra un moulin. « Sire, dit-il au roi, surpris et choqué » d'une telle perspective, rassurez» vous; Mansart le fera dorer.» Après avoir été élu vice-protecteur de l'académie de peinture, de Cotte fut nommé, en 1708, premier architecte du roi, intendant de ses bâtiments, et directeur de la monnaie des médailles; il eut ensuite le cordon de St.-Michel. En 1699, il avait entrepris, d'après les dessins de Mansart, le grand autel de la cathédrale de Paris. Après la mort de cet artiste, de Cotte fut chargé de le reconstruire sur un plan plus magnifique que le premier. On lui doit encore des embellissements considérables faits à l'hôtel de la Vrillière; la colonnade ionique du palais de Trianon; le dôme des Invalides; le bâtiment de l'abbaye de St.-Denis et la chapelle de Versailles, pour la quelle de Cotte suivit les dessins de son maître. Plusieurs autres villes, telles que Lyon, Verdun, Strasbourg, etc., furent ornées d'édifices construits sur ses dessins. Les électeurs de Bavière, de Cologne, l'évêque de Wurtzbourg, et d'autres princes étrangers le chargèrent aussi de construire plusieurs châteaux. Son dernier travail fut l'achèvement de l'église de St.Roch, plusieurs fois discontinue et re

pris. Le portail n'en fut exécuté sur ses dessins qu'après sa mort, qui cut lieu à Passi, en 1735. L'idée de substituer, sur les cheminéees, des glaces aux tableaux ou bas-reliefs dont elles étaient décorées, a été attribuée à Robert de Cotte et à Pierre Bullet, (Voy. Pierre Bullet. ) JulesRobert de COTTE, son fils, lui succéda dans ses divers emplois, et, outre le portail de St.-Roch, exécuta, d'après ses dessins, le Château d'eau et le portail de la Charité; mais les changements qu'il fit aux plans de son père ne furent point heureux, et ne servirent qu'à gâter ces divers édifices par de graves défauts.

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D-T.

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COTTIER (JACQUES). COYTHIER. COTTIN (SOPHIE RISTAUD) " née à Tonneins, en 1773, passa son enfance à Bordeaux où elle fut élevée avec beaucoup de soin par une mère qui aimait les arts et les lettres. D'un caractère tendre et mélancolique, elle préféra de bonne heure les jouissances du cœur à celles de l'esprit. Comine elle ne cherchait point les suffrages du monde, et qu'elle avait plus de solidité que d'éclat dans sa conversation, ceux qui l'entouraient n'avaient point de viné ses dispositions brillantes, ct son talent fut long-temps un secret pour sa propre famille. A l'âge de dix-sept ans, elle épousa un riche banquier et vint habiter la capitale. Après trois ans de mariage, elle eut à pleurer un époux qu'elle aimait tendrement. Cette perte, qu'elle éprouva au milieu des orages de la révolution, ne fit qu'augmenter son goût pour la retraite : l'amitié et l'étude pouvaient seules la distraire de ses chagrins. Douée d'une imagination vive et d'une grande facilité pour ren dre scs idées, elle se plaisait, dans sa

solitude à écrire les pensées qui avaient frappé son esprit. Elle était alors loin de songer qu'elle occuperait un jour le public, et ne pensait qu'a p'aire à ses amis, sans avoir la noindre idée de son talent. Elle s'était d'ailleurs, jusques-là, bornée à quelques pièces de vers pleines de naturel, ou à quelques morceaux de prose dont elle seule ignorait le charme et la grâce; eufin, entraînée par sa facilité, après avoir conçu un plan, elle écrivit de suite deux cents pages, et ces deux cents pages furent un roman plein de sensibilité et d'éloquence. Ce fut ainsi qu'elle fit Claire d'Albe. Un de ses amis, qui venait d'être proscrit, avait besoin de cinquante louis pour pouvoir sortir de France et dérober sa tête aux bourreaux; Mme. Cottin rassembla les feuilles éparses qu'elle venait d'écrire, et les vendit à un libraire pour en remettre le prix à une victime dela révolution. Ainsi le premier pas que fit Mme. Cottin dans la carrière des lettres fut marqué par une bonne action et par un bon ouvrage: elle garda le plus profond secret sur l'une et sur l'autre. Le roman de Claire d'Albe, lorsqu'il parut, trouva dans le monde un grand nombre de partisans; mais il trouva aussi quelques censeurs Mme. Cottin écoutait les critiques et les éloges avec la même indifférence. Lorsque par la suite elle fut connue du public, elle regrettait sincèrement le temps où tous les jours elle s'entendait louer, critiquer, juger avec franchise et sans aucun ménagement. Ce fut moins le succès de Claire Albe que le besoin d'écrire et d'épancher son cœur qui lui fit reprendre la plume. Bientôt elle publia Malvina, qui n'eut pas moins de succès que son premier ouvrage; Amelie de Mansfield, remarquable par le plan et la composition; Mathilde, où l'on admire

trois caractères tracés avec une grande supériorité; enfin, Elisabeth, ou les Exiles de Sibérie, où l'on retrouve partout la vive peinture des plus tendres et des plus vertueuses affections de l'homme. D'autres écrivains ont mieux connu que M. Gottin le monde et ses ridicules, mais personne n'est allé plus avant dans les secrets du cœur, et n'a rendu les sentiments et les passions avec plus d'éloquence et de vérité. Elle avait une si grande facilité, que ses ouvrages ne lui contaient presque point de travail. Elle ne déroba jamais un instant ni à ses devoirs ni à la société de ses amis. Quoiqu'elle cût beaucoup écrit, elle avait pour maxime qu'une femme ne doit point écrire. Dans la première édition d'Amélie de Mansfield, elle faisait une censure très amère des femmes auteurs, et ne songeait point à faire une exception pour elle. C'est avec beaucoup de peine qu'elle consentit dans la suite à supprimer ce passage qu'on lui reprochait comme une inconséquence. Elle était de si bonne foi dans cette opinion, qu'elle ne pouvait se consoler d'avoir publié des ouvrages, surtout des romans, et de s'être livrée aux jugements des lecteurs. La raison qu'elle en donnait fait bien connaître son caractère. « Lorsqu'on écrit des romans, disait» elle, on y met toujours quelque » chose de son propre cœur: il faut » garder cela pour ses amis. » Son plaisir était de composer un roman; lorsque l'ouvrage était publié, sa crainte et son ennui étaient d'en entendre parler. Lorsque ses amis louaient un de ses ouvrages, elle n'en était touchée que lorsque, dans leurs éloges, elle voyait une marque de leur amitié. Personne ne redoutait moins qu'elle une critique purement litté raire. Lorsqu'un de ses ouvrages était

jugé avec sévérité dans les journaux, 'elle était toujours de l'avis des critiques, et s'accusait ingénuement d'avoir mérité leur censure. Pour se faire pardonner ce qu'elle appelait ses torts, elle avait associé les pauvres au succès de ses ouvrages, et le produit en était toujours employé à des œuvres de bienfaisance. Dans les dernières années de sa vie, elle avait entrepris d'écrire un livre sur la religion chrétienne, prouvée par les sentiments; elle avait commencé aussi un roman sur l'éducation, dont elle n'avait fait que les deux premiers volumes; une maladie cruelle la surprit au milieu de ce dernier travail, dont elle attendait, disait-elle, la seule gloire qu'une femme pût désirer. Après trois mois de souffrances, qui ne furent adoucies que par les tendres soins de l'amitié, et les consolations de la religion, elle mourut le 25 août 1807, à l'âge de trentequatre ans. Les romans qui viennent d'être cités ont eu plusieurs éditions dans le format in-12 (les autres sont des contrefaçons). Nous nous contenterons d'indiquer les dernières: I. Claire d'Albe, 1 vol., Paris, 1808; II. Malvina, 3 vol., Paris, 1809; III. Amélie Mans field, 3 vol., Paris, 1811; IV. Mathilde, 4 vol., Paris, 1810; V. Elisabeth, ou les Exiles de Sibérie, 2 vol., Paris, 1806. Cc dernier n'a eu que cette édition, à laquelle on a joint un poëme en prose intitulé: la Prise de Jericho, qui avait été imprimé dans les Mélanges de M. Suard, 5 vol. in-8°.

M-D. COTTIUS (MARCUS-JULIUS), Gaulois qui se forma, dans les Alpes, un état indépendant composé de douze cantons, dont Suze était la capitale, que César ne put soumettre, et que les historiens latins désignent sous

le nom de royaume de Cottius. Lorsqu'Octave eut enlevé, par ses intrigues, les Gaules à son collégue Lepidus, il résolut de faire la conquête des vallées des Alpes, dont la popu lation était considérable, parce qu'après les victoires de Fabius Allobrogicus, beaucoup de vaincus se réfugièrent dans les montagnes pour y conserver leur indépendance. Les Romains attaquèrent d'abord Cottius, qui avait soumis peu à peu plusieurs petits peuples; ils s'emparèrent de Suze, et y élevèrent un temple à Mars pour le succès de la guerre; Coltius se retira dans les montagnes et s'y prépara à faire une défense vigoureuse; mais Auguste parvint à le détacher du parti des montagnards, eu lui accordant de grands avantages. Il lui rendit sa capitale, et le reçut au nombre des alliés du peuple romain. Les montagnards, irrités de cet abandon, lui firent la guerre; mais il fut vainqueur, grâce aux Rome lui envoya. Cottius ouvrit alors, par d'immenses travaux, des chemins commodes à travers les Alpes. Ammien Marcellin attribue toute la gloire de ces grands travaux, qui doivent, suivant lui, immortaliser leur auteur, au seul Cottius; mais Strabon, en convenant qu'il en conçut le projet, dit qu'Auguste les fit diriger par Agrippa et exécuter par une partie de ses troupes. Ces routes, dont il existe encore des restes, servirent aux Romains pour soumettre les peuples des montagnes. Auguste envoya contre eux une armée, sous la conduite de Terentius Varro: Cottius se joignit à lui; mais la petite na tion des Caturiges, qui lui était sonmise, n'imita pas son exemple, puisque dans l'inscription du trophée des Alpes, conservée par Pline, elle est mise au nombre des peuples vaincus.

secours que

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