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» sous le règne de D. Juan II, roi » de Castille. Ou lui attribue la fa>>meuse tragi-comédie de Calisto et » Mélibée, et une satire connue sous >> le nom de Mingo Rebulgo, contre » D. Juan et sa cour. » La tragicomedia de Calisto y Melibea, connue aussi sous le nom de Celestina, avait déjà eu plusieurs éditions lorsqu'elle fut réimprimée à Séville, en 1539; à Madrid, 1601. Ceux qui ont pensé que cette pièce était de Jean de Ména n'ont pas fait attention que le style de ce poète est tout-à-fait différent de celui de la Célestine. « On sait, dit » Velasquez, que l'auteur qui a com» mencé la Célestine, n'en a fait que » le premier acte. » C'est ce premier acte qui est assez généralement attribué à Cota. On croit que les actes suivants (et ils sont au nombre de vingt), furent composés par le bachelier Fernand de Roxas, au commencement du 16. siècle. En effet, si on rassemble les premières lettres de chaque mot des stances qui servent de préface à plusieurs éditions anciennes de la Celestina, on forme cette phrase: El bachiler de Roxas acabò la comedia de Calisto y Melibea, e fue nacido en la puebla de Montalvan. Cette tragi-comédie fut écrite en prose, comme toutes les pièces du même temps. Juan de Sedeno la traduisit en vers castillans, Salamanque, 1540, in-4°. Le style du premier acte passe pour être d'une correction classique; mais la pièce tout entière n'est qu'un roman dialogué, qu'une série de scènes où la règle des unités de temps et de lieu est souvent violée. L'héroïne principale est une vile entremetteuse; elle se charge de procurer des entrevues secrètes à Caliste et Mélibée. A cet effet, elle emploie les sortiléges et les conjurations. Les événetuents tragiques s'entassent: Célestine

et Caliste sont assassinés, et la pièce est terminée par la mort te Mélibée, qui se précipite du haut dun rocher. Le caractère de Célestin: est tracé avec beaucoup d'énergie e de vérité. Il y a un but moral dans cet ouvrage, mais le vice s'y trouve pent avec des couleurs trop vives. On ne pourrait supporter la representaton de ce drame, qui d'ailleurs n'a pas été fait pour la scène. Il fut traduit en allemand, Francfort 1624 in-8°., par Gaspard Barth, qui a jánt à sa version une dissertation et un commentaire. Il fait de Célestine un éloge emphatique. Il croit qu'il n'existe dans aucune langue, un live plus rempli d'images frappantes et d'utiles maximes, et dans son enthousiasme, un peu ridicule, il l'appele Liber planè divinus. Alfonzo Ordognez le traduisit en italien, Venise, 1519, 1555, in-8°., fig. Un anonyme en publia une version française, d'après l'italien, Paris, 1527 et 1542; Lyon, 1529, in-8°. Cette traduction est intitulée: Celestine

envers

La Céles

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en laquelle est traité des déceptions des serviteurs leurs maîtres, et des macq..... envers les amoureux. Jacques de Lavardin en donna une nouvelle traduction sous ce titre tine, fidellement repurgée et mise en meilleure forme, composée en répréhension des fols amoureux lesquels vaincuz de leurs désordon nez appétits invoquent leurs amie! et en font un Dieu, Paris, 1578 in-16. Les Anglais ont aussi une tra duction de la Célestine, sous ce titre : The Spanish rogue ( le mauvais sujet espagnol ). Plusieurs auteurs, entre autres Antoine de Guevara, attribuent aussi à Rodriguez Cota l'égogue ou satire intitulée las Copla de Mingo Rebulgo; d'autres écrivains croient qu'elle fut composée par Jean

de Mena. Le titre de l'ouvrage suivant, tel que le donne Nicolas Antonio qui avait sous les yeux, doit être cité en entier, parce qu'il semble propr à lever quelques doutes littéraires le voici : Dialogo entre el amor yun cavallero viejo, hecho por el fanoso author Rodrigo Cota el Tio, nutural de Toledo, el qual compuso a egloga que dizen de Mingo Reulgo, y el primer auto de Celestra que algunos falsamente attriuien à Juan de Mena, Medina del Campo, 1569, in-16. Ainsi, déjà vers le milieu du 16. siècle, Cota état regardé, dans sa patrie, comme l'auteur de deux ouvrages fameux que plusieurs littérateurs paraissent avoir attribué depuis, sans notifs suffisants, à Jean de Mena, poète trop courtisan pour avoir fait des satires contre la cour. V―ve. COTEL (ANTOINE DE), conseiller au parlement de Paris, né en cette ville, vers 1550, y fit imprimer, en 1578, un volume in-4., intitulé le Premier Livre des mignardes et gayes poésies, avec quelques traductions, imitations et inventions. Ce recueil n'a pas eu de suite. On a reproché à l'auteur d'avoir traité des sujets peu conformes à la gravité de son caractère, et d'avoir employé quelquefois des expressions peu décentes. Ce tort est celui de son temps, où l'on était moins scrupuleux que dans le nôtre. Une preuve que Cotel ne se croyait pas coupable pour rendre d'une manière trop nue des tableaux déjà voluptueux, c'est qu'il a dédié la plupart des pièces de ce genre à des personnages distingués, à des magistrats, et même à des ecclésiastiques. Il avait traduit en vers le 4. livre de l'Iliade, et il se proposait d'achever la traduction de ce poime; mais le succès de la traduc

:

tion de Salel, qui parut à cette épo que, le fit renoncer à son projet.

W-s.

COTELIER (JEAN-BAPTISTE ), d'une ancienne faroille noble de Nimes, naquit dans cette ville en 1627. Son père, savant ministre protestant qui, avant de se convertir, avait été déposé dans un synode national, presida lui-même à son éducation. Tel fut l'effet de ses soins, et des dispositions de l'élève, qu'à l'âge de douze ans, cet enfant, amené dans l'assemblée générale du clergé, y interprêta, sans préparation, l'ancien et le nouveau Testament, dans leurs langues originales, répondit à toutes les difficultés qui lui furent proposées sur ces langues, exposa les usages des hébreux, et expliqua les definitions mathématiques d'Euclide. Le clergé ne négligea rien pour assurer un sujet si distingué à l'Église; il lui accorda dès ce moment une pension, et pourvut à la suite de ses études; mais le jeune Cotelier ayant pris le dégré de bachelier en Sorbonne, ne voulut pas aller plus loin, et voua sa vie entière à la culture des lettres. Il fut un des buit savants chargés de prononcer sur l'au teur de l'Imitation de J.-C. Colbert l'employa pendant cinq années, avec du Cange, à la révision et au catalogue des manuscrits grecs de la bibliothè que du roi, et lui donna pour récompense la chaire de langue grecque au college royal. Cotelier la remplit avec la plus grande distinction, sans que pourtant ses fonctions de professeur ralentissent l'activité de ses occupations comme auteur. On a de lui: 1. S. Johannis Chrysostomi quatuor homiliæ in psalmos et interpretatio Danielis, ex manuscriptis bibliothecæ S. Laurentii scorialensis, 1661 in-4°. Le texte grec est en regard de la version latine. II. Inter

COF

tique, et obtint un canonicat à Notre-
Dame de Paris, où il mourut, vers
1560. Il a traduit les douze livres
des choses rustiques de Columelle,
Paris, 1551, in-8°. (V. COLUMELLE).
Si l'on s'en rapporte à Jean Bouchet,
son ami, avec qui il avait étudié
le droit à Poitiers, Cotereau était
savant dans les langues grecque et
latine, et même il possédait l'hébreu.
Le même Bouchet lui a adressé deux
épîtres en rime; Cotereau lui en écri-
vit une en réponse, qui est imprimée
avec celles de Bouchet. Dans sa jeu-
nesse, il avait composé un ouvrage
de droit, en latin, intitulé: De jure
et privilegiis militum libri tres, et
de officio imperatoris liber unus. Il
confia le manuscrit de cet ouvrage
au célèbre Étienne Dolet, qui l'im-
prima à Lyon en 1539, in-folio,
et le dédia au cardinal du Bellay,
par une belle épître latine. Ce fut
encore Cotereau qui remit à Dolet lo
manuscrit de la Pandore, poëme la-
tin de Jean Olivier, en l'engageant
à le mettre au jour. Dolet suivit ce
conseil, et l'imprima en 1542, in-8°.
Rigoley de Juvigny, qui attribue à
Cotereau une traduction en vers fran-
çais de ce poëme, se trompe. Du-
verdier parle d'une traduction en vers
de la Pandore, par Guillaume Mi-
chel, dit de Tours, imprimée à Paris,
1542, in-8°. Lamonnoye en cite une
autre, d'un Pierre Bouchet, de la
Rochelle, à Poitiers, 1548, in-8°.
Lenglet-Dufresnoy n'a connu que cette
dernière, encore ne sait-il pas s'il
doit l'attribuer à Pierre ou à Jean
Bouchet (Voy. J. OLIVIER). W—s.

pretatio duarum S. Clementis epistolarum (Voyez COLOMIÈS). III. Patres evi apostalici, sive SS. PP. qui temporibus apostolicis floruerunt opera edita et non edita, 1672, 2 vol. in-fol. Plusieurs de ces œuvres parurent alors pour la première fois. Cotelier les enrichit toutes de notes grammaticales, dogmatiques, historiques, etc., qui donnèrent un très grand relief a cette collection. Ce recueil étant devenu rare, parce qu'un grand nombre d'exem plaires fut consumé dans l'incendie du college Montaigu, Jean Leclerc le fit réimprimer deux fois en 1698 et en 1724, 2 vol. in-fol, avec des additions et de nouvelles remarques, et la vie de l'auteur par Baluze. IV. Monumenta ecclesiæ græcæ, 3 vol. in-4°., 1677, 1681, 1686. C'est un recueil de pièces rares, extraites des manuscrits de la bibliothèque du roi et de celle de Colbert, traduites et annotées par Cotelier, avec cette étendue d'érudition et cette sûreté de critique qui distinguent tous ses ouvrages. Il ramassait les matériaux d'un quatrième volume lorsqu'il mourut, le 12 août 1686, aussi estimé par la modestie et la franchise de son caractère, que par son mérite littéraire. Son exactitude allait jusqu'au scrupule; il ne citait rien dans ses notes qu'il n'eût vérifié sur les originaux, et il était quelquefois plusieurs jours chercher un passage Il laissa en manuscrit, neuf vol. in fol. de mélanges sur les antiquités ecclésiastiques, qui sont à la Bibliothèque impériale. Le Journal des savants, du mois de septembre 1686, contient son éloge. V. S-L. COTEREAU (CLAUDE), né à Tours dans le 16. siècle, se fit un om parmi les jurisconsultes; il embrassa dans la suite l'état ecclésias

COTES (ROGER), mathématicien, physicien et astronome anglais, né en 1682 à Burbach, dans le comté de Leicester, où son père était recteur ou curé, montra, ávant même sa douzième année, d'heureuses disposi

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tions pour les mathématiques, qu'un de ses oncles lui facilita les moyens de cultiver. Il fit des progrès rapides dans les sciences et dans les langues savantes, et fut nommé le premier, en 1706, n'ayant encore que vingt-quatre ans, à la chaire de professeur d'astronomie et de philosophie expérimentale, nouvellement fondée par Thomas Plume, archidiacre de Rochester. Il prit les ordres en 1713. Il donna, cette même année, la seconde édition des Principia mathematica de Newton, sur l'invitation du docteur Bentley, son ami, et l'enrichit d'une excellente préface. C'est, avec un mémoire d'analyse intitulé Logometria, et la description du grand météore vu en Angleterre le 6 mars 1716, insérés l'un et l'autre dans les Transactions philosophiques, tout ce que l'auteur fit imprimer lui-même, ayant été enlevé aux sciences le 5 juin 1716, à l'âge de trente-trois ans. Il avait commencé, sur l'optique, des recherches à l'occasion desquelles Newton lui-même disait: « Si M. Co» tes eût vécu, nous saurions quelque » chose. » Quant aux mathématiques pures, la principale découverte de Cotes consiste dans un théorême qui porte encore son nom, et qui fournissait le moyen d'intégrer par logarithmes et par arcs de cercle les fractions rationnelles dont le dénominateur est un binôme ; expressions dont cependant Leibnitz et Jean Bernoulli s'étaient déjà occupés avec succès. Les travaux du dernier et ceux d'Euler donnèrent bientôt une forme plus commode et plus simple à cette branche du calcul intégral, en sorte que le théorême de Cotes n'est plus aujour d'hui qu'une propriété curieuse du cercle. Il l'avait gardé dans ses papiers, avec plusieurs autres écrits qui annoncent beaucoup de sagacité. Ces

fragments furent recueillis et mis en ordre par Robert Smith, son parent et son successeur dans la chaire d'astronomie qu'il remplissait. L'ouvrage a pour titre: Harmonia mensurarum, sive analysis et synthesis per rationum et angularum mensuras promoto: accedunt alia opuscula mathematica, Cambridge, 1722, in-4°.: l'Analyse des mesures, des rapports et des angles, ou réduction des integrations, aux logarithmes et aux arcs de cercle, Paris, 1747, in-4°., publiée par le bénédictin anglais Walmsley, est plutôt une paraphrase qu'une traduction de l'Harmonia mensurarum. Cotes laissa aussi sur la physique un ouvrage très estimable pour le temps. Robert Smith le fit imprimer, et il fut traduit en français par Lemonnier le médecin : ce sont les Leçons de physique expérimentale sur l'équilibre des liqueurs, Paris, 1740, in -4°., fig. On a réimprimé à Lemgo et à Paris le mémoire intitulé: Estimatio errorum in mixtá mathesi, seu variationes partium trianguli plani et Sphærici, qui avait d'abord paru à la suite de l'Harmonia mensurarum. Cotes fut vivement regretté des savants anglais les plus distingués, et le docteur Bentley honora sa mémoire d'une élégante inscription latine. X-s.

COTHB-EDDYN (MOHAMMED), surnommé Khárizm-Chah, est regardé comme le premier prince de la dynastie des Khârizmiens. Son père, Nouch-Teghyn Ghardjéh, était esclave d'un certain Belga-Teghyn, qui, mamlouk lui-même du sulthân Melik-Châh, était parvenu aux premières dignités de l'empire des Seldjoukydes. Après la mort de son maître, il obtint, par sa prudence et son habileté, les charges les plus distinguées, et devint enfin gouverneur du Khârizm. Cothb-Ed

COT

dyn, son fils aîné, hérita de ses qualités, et s'acquitta avec succès des emplois qu'il remplit dans le gouvernement de Mérou. Sous le règne de Barkhiaroc, et pendant la vice-royauté de Sindjar, il devint lieutenant-général (wâly) du Khârizm. Ce fut alors qu'on lui donna le titre de KharizmChah, ou roi du Kharizm, titre que ses successeurs ont porté. On peut croire cependant qu'il ne prétendit jamais, du moins en apparence, à la souveraineté, et qu'il se contenta de jouir en paix, sous le titre de lieutenant, d'un état dont il aurait fallu acheter le titre de roi au prix du sang de ses sujets. I sut si bien captiver la faveur des sulthâns Seldjoukides, qu'il conserva pendant trente ans cette dignité. Sous son règne, le Khaaizm fut dans la situation la plus brillante. Ami des lettres et des sciences, al avait fait de sa cour un asyle pour des hommes de mérite en tout genre. Les poètes, surtout, jouissaient auprès de lui, d'une grande faveur. CothbEddyn mourut en 1127. Son fils Atzyz lui succéda (V. ATzYz). J—N. ČOTHB-EDDYN (MOHAMMED), atif de la Mekke, et mort en l'année 988 (1580 1581 de J.-C.), selon Hadjy-Khalfa, est auteur d'une hiszoire du Yémen, province d'Arabie. Cette histoire, intitulée la Foudre du Yémen (Barc al Yemany), commence vers le milieu du 9o. siècle de Theg. et va jusqu'à la fin du 10°. L'auteur s'y est proposé surtout de raconter l'expédition de Sinan-Pacha, général de Selim Ier., qui soumit cette province à l'empire othoman. Comme il habitait la Mekke à cette époque, et qu'il fréquentait Sinan, il a pu recueillir sur cet événement des détails qu'on chercherait vainement ailleurs. M. Silvestre de Sacy a donné la substance de cette histoire

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dans le tome IVdes Notices et extraits des manuscrits. Outre cet ouvrage, Cothb-Eddyn a composé une Histoire de la Mekke depuis l'origine de la Caabah jusqu'en 985, que M. de Sacy a fait connaître dans le même volume. Nous y apprenons que Cothb-Eddyn occupait une chaire de professeur de la doctrine d'AboùHanyféh (V. ABOU-HANYFÉH) dans le college fondé à la Mekke par Soliman, empereur turk.—Plusieurs auteurs arabes, persans et turks, portent le surnom de Cothb-Eddyn (le pôle de la religion).

J-N. COTHB-EDDYN (MOHAMMED), arrière-petit-fils de Zengui ou Sanguin (V.SANGUIN) et deuxième prince de la branche des Atabeks de Sindjar, succéda à Imad-Eddyn, son père, dans la principauté de cette ville, en 594 de l'hég. (1198 de J.-C.). Dès son avènement, il cut à soutenir une guerre contre Nour-Eddyn, prince de Moussoul, à qui son père avait enlevé plusieurs villages, sous prétexte qu'ils faisaient partie de sa principauté. Cette lutte inégale aurait privé Cothb-Eddyn de ses états, s'il n'eût imploré l'assistance de Mélic-Adel, prince Ayoubite très puissant, qui força NourEddyn à rentrer dans Moussoul malgré ses droits, et à laisser GothbEddyn maître de Nessibin. Les Ayoubites saisissaient avec empressement toute occasion de s'immiscer dans les querelles des Atabeks, dont ils avaient ruiné la puissance en Syrie. Ils les armaient les uns contre les autres, et entretenaient habilement la dissension parmi eux, en excitant leur jalousie. Aussi la protection accordée par Mélic- Adel ne dura qu'autant qu'elle fut nécessaire à ses intérêts, et, en 606 de l'hég. (1209-1210), il vint assiéger Cothb-Eddyn dans Sindjar, où la prière était faite en son

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