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de l'endurcir contre la douleur, et de l'aguerrir contre la crainte, il versait, dit-on, sur ses bras, de la cire fondue, et tirait dans ses vêtements des coups de pistolet qu'elle devait supposer chargés à balle. Pour éprouver sa discrétion, il lui confiait des secrets dont la connaissance, lui disait-il, pourrait l'exposer à de grands dan gers; mais le naturel l'emportait, et le résultat de cette méthode ne répondant pas du tout à ses vues, il se vit obligé d'y renoncer: il se maria ccpendant en 1778. Cet homme si indépendant avait trouvé, malgré ses singularités, ou peut-être à cause de ces singularités, une femme d'un esprit éclairé et capable de partager ses idées. On aurait été étonné qu'une ame si bienveillante n'eût pas senti le prix des affections domestiques. Une de ses principales occupations depuis son mariage fut de faire valoir une ferme considérable dans le comté de Surrey, et d'y essayer divers procédés d'agriculture auxquels il employait les pauvres du voisinage. Day mourut le 28 septembre 1789, à l'âge de quarante un ans, d'une chute de cheval.

X-s.

DAZILLE (JEAN-BARTHELEMI), médecin, fut élève d'Antoine Petit. Nommé d'abord chirurgien - major dans la marine royale, en 1755, il parcourut différentes contrées lointaines, la Guyane, le Canada, les îles de France, de Bourbon, de Cayenne et de St.-Dominigue. Ce fut un naufrage qui le conduisit au Canada en 1758: l'année suivante, il se trouva au bombardement de Québec, pendant lequel il eut de nombreuses occasions d'exercer ses talens chirurgicaux. En 1776, il reçut le brevet de médecin honoraire du roi à l'île de St. - Domingue. L'obligation de pratiquer dans des climats insalubres et fré

quemment exposés à des épidémies, lui fit introduire, nou saus peine, d'heureuses réformes dans les hôpitaux. Après vingt-huit ans d'un séjour presque continuel dans les colonies, Dazille revint en France, et fut invité par le gouvernement à publier les résultats de sa longue expérience, sur les diverses maladies des climats chauds. L'excès de son désintéressement nuisit beaucoup à sa fortune; aussi les indigents, qu'il secourut constamment de tous ses moyens, pleurèrent-ils sa mort, arrivée à Paris en juin 1812: il était âgé de près de quatre-vingts ans. Nous avons de lui: 1. Observations sur les maladies des nègres, Paris, 1776, in-8°., 1792, 2 vol. in-8°. Cet ouvrage a été composé dans le dessein d'arrêter l'effrayante dépopulation des noirs, que l'auteur attribue à une nourriture insuffisante et grossière, au défaut de vêtements, au passage subit du chaud au froid, à un travail forcé, au libertinage et à l'excès des liqueurs fortes. Ce livre est terminé par un Précis sur l'analyse des eaux minérales, pour servir de guide aux jeunes médecins et chirurgiens. II. Observations générales sur les maladies des climats chauds, Paris, 1785, in-8°. L'objet de cet ouvrage, entrepris par les ordres du gouvernement, est d'instruire les médecins qui se destinent à passer dans les colonies, et spécialement dans l'ile de St.-Domingue: l'auteur signale les vices de situation de divers établissements de cette ile, donne l'analyse de ses canx minérales, fait des remarques utiles sur ses productions médicamenteuses, et termine par de bons avis relatifs à la salubrité publique et particulière de la colonie. III. Observations sur le tétanos, sur la santé des femmes enceintes et sur les hôpitaux

d'entre les tropiques, Paris, 1788, in-8°; réimprimées en 1792, et formant le tome II des Observations sur les maladies des nègres. Dans cette production, mise au jour, comme la précédente, par ordre supérieur, Dazille relève les erreurs des inédecins qui n'ont pratiqué que fort peu de temps dans les colonies, erreurs relatives surtout aux causes du tétanos, dont la principale est une transpiration supprimée par l'impression subite d'un air frais et humide. L'auteur fait connaître, en outre, l'influence dangereuse des grandes opérations chirurgicales et des médicaments irritants et spiritueux sur le développement du tétanos traumatique; il indique les moyens de prévenir cette terrible maladie, et s'étend sur le meilleur traitement qui Jui convienne. Ces trois ouvrages, écrits avec candeur, remplis d'excellentes vues, et de préceptes fondés sur une longue et heureuse pratique, sont d'une nécessité indispensable aux médecins qui doivent exercer dans les colonies. R-D-N. DAZINCOURT (JOSEPH - JEANBAPTISTE ALBOUY, plus connu sous le nom de), naquit à Marseille en 1747, d'un négociant qui ne négligea rien pour son éducation. Mais n'ayant aucun goût pour le commerce, il profita des bontés du maréchal de Richelieu, qui l'occupa dans son cabinet à mettre en ordre des mémoires sur sa vie. Comme, dans ses moments de loisir, il se livrait à l'étude de plusieurs rôles qu'il jouait en société, les succès qu'il obtint l'engagèrent à solliciter un engagement pour le théâtre de Bruxelles, où il reçut d'excellentes leçons du comédien Dhannetaire, qui en était directeur. Dazincourt ayant obtenu un ordre de début pour le Théâtre-Français, y joua le rôle de Crispin

des Folies amoureuses, et quelques autres dans lesquels il reçut un accuei très favorable. Il retourna à Bruxelles finir son engagement, et revint ensuite à Paris, où il fut reçu à l'essai le 26 mars 1776, et sociétaire le 23 mars de l'année suivante. Le jen de Dazincourt était plus sage que brilant; il manquait de verve, et l'on assure que Piéville répondit à quelqu'un qui lui demandait son avis sur cet acteur: « C'est un bon comique, >> plaisanterie à part ». Que ce mot soit vrai ou supposé, il indique assez clairement ce qui manquait à ce comedien. Dazincourt était d'ailleurs doué d'une grande intelligence; il avait un excellent ton, et jouait surtout avec beaucoup de supériorité les valets de bonne compagnie. Choisi en 1785 par la reine, pour lui donner des leçons de déclamation, il allait jouir du fruit de ses travaux, lorsque la révolution vint détruire ses espérances. Arrêté et emprisonné avec la plupart de ses camarades, il supporta Onze mois de détention avec beaucoup de philosophie. En 1807, il fut nommé professeur de déclamation au conservatoire de musique; et, dans la même année, directeur des spectacles de la cour. Une fièvre intermittente, que les occupations de cette derniére place le forcèrent de négliger, le conduisit au tombeau le 28 mars 1809. Dazincourt a été vivement regretté de tous ceux qui ont été à portec d'apprécier la bonté de son caractère. On a publié des Memoires de Dazincourt, 1810, in-8°. C'est une mauvaise compilation à la rédaction de laquelle Dazincourt est absolument étranger. Il avait lui-même publié en 1800 une Notice sur Preville, in-8°.

P-x. DÉAGEANT (GUISCHARD), De à Saint-Marcellin en Dauphiné, fut d'a

bord clerc du contrôleur-général des finances Barbin, et ensuite secrétaire d'Arnauld d'Andilly. Celui-ci fit sa fortane en le plaçant auprès du duc de Luynes, dont il devint le favori, et auquel il rendit d'importants services lors de la chute du maréchal d'Ancre. Il prit une part très active aux intrigues de la cour pendant les premières années du règne de Louis XIII, et obtint la confiance du jésuite Arnoux, confesseur de ce monarque. Déageant était veuf; le roi, qui lui voulait du bien, l'engagea à entrer dans les ordres, et lui offrit l'évêché de Lisieux, mais il refusa, et contracta un nouveau mariage. Il se mêla ensuite de la conversion des protestants, et celle de Lesdiguières fut le résultat de ses négociations, ce qui fit dire à Richelieu que, a s'il avait terrassé l'hérésie en France, Deageaut lui avait donné le premier de pied. Cependant quelques discussions qu'il eut avec MM. de Chaulnes et de Luxembourg causèrent sa disgrace; alors il s'attacha au maréchal d'Ornano, gouverneur du prince Gaston, et figura avec lui dans l'affaire de Tallayrand-Chalais. Il fut mis à la Bastille, où Richelieu le retint long-temps, sous prétexte qu'il avait eu avec plusieurs grands personnages, dont on suspectait la fidélité, des relations contraires au bien dé l'état. Après son élargissement, on l'exila dans sa province, où il mourut en 1626, exerçant la charge de premier président de la chambre des comptes. Adrien Roux de Morges, sou petit-fils, a publié en 1668, à Grenoble, en vol. in-12, un ouvrage de son aïeul, intitulé: Mémoires de M. Déageant, envoyés à M. le cardinal de Richelieu, contenant plusieurs choses particulières et remarquables, arrivées depuis les der

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nières années du roi Henri IV, jusqu'au commencement du ministère de M. le cardinal de Richelieu. Déageant écrivit ses mémoires à la demande de Richelieu, et il ne les écrivit que pour obtenir sa liberté. Cet ouvrage n'est donc qu'un mauifeste contre Luynes, dont l'auteur avait reçu tant de bienfaits, et un panégycrique outré du cardinal. On y trouve cependant quelques particularités peu connues; mais Déageant qui, suivant le Vassor, « n'avait ni honneur ni » conscience, » et dont Arnauld d'Andilly et Legrain parlent très mal, s'at tribue la gloire d'une foule d'événements auxquels il n'a eu qu'une bienfaible part. BG-T.

DEBELLE (ALEXANDRE - CÉSAR) naquit en 1767 à Voreppe, en Dauphiné. Il avait à peine quinze ans lorsqu'il entra en qualité de souslieutenant dans un régiment d'artillerie. Capitaine au commencement de la révolution, il se dévoua à sa cause avec beaucoup d'ardeur, et servit d'abord à l'armée de la Moselle. Dans une affaire qui eut lieu peu de jours avant la prise de Charleroi, il délivra avec quelques braves sa compagnie tout entière que les Autrichiens avaient faite prisonniere. Il parvint la même année au grade de général de brigade, et fut employé successivement à l'armée de Sambre-et-Meuse et à celle du Rhin où il fit toujours partie de l'avant-garde. Le général Hoche, son beau-frère, ayant été chargé du commandement de l'armée qu'on envoya contre l'Irlande en 1796, Debelle fut de l'expédition (V. HOCHE). A son retour, il prit le commandement en chef de l'artillerie de l'armée de Sambre-et-Meuse, et lorsqu'en 1797 les Français passèrent le Rhin à Neuwied, il se jeta le premier dans une barque malgré le feu de l'ennemi, tra

versa avec son artillerie, et s'approchant des redoutes hérissées de canons, il en soutint le feu à mitraille à cent pas de distance, et risposta avec tant de vivacité et de bonheur qu'il démonta les pièces de l'ennemi. Il passa ensuite à l'armée d'Italie; mais il y resta peu de temps; car il fut envoyé avec le général Leclerc à St.Domingue, où il est mort en 1802 des suites de l'épidémie qui y fit tant de ravages. B-G-T.

DEBELLOY. Voy. BELLOY. DEBES (LUCAS - JACOBSON), né dans l'île danoise de Falster en 1623, mourut en 1676, ministre de l'Évangile à Thorshavn, dans l'île de Stromna, la principale des îles Féroer, I employa tous ses loisirs à l'histoire naturelle et civile de ce singulier archipel, qui intéresse la géologic par ses amas de basalte, comme il intéresse la géographie historique pour avoir figuré sous le nom corrompu de Frislande, dans les rapports de quelques voyageurs du moyen âge (Voy. ZENI). La Feroa reserata, ou Description des iles Féroer et de leurs habitants, Copenhague, 1673, 1 vol. in-8°. (en danois), est le seul ouvrage de Debes qui mérite d'être nommé. Il porte l'empreinte de l'époque qui le vit naître. La critique n'a pas présidé aux recherches de l'auteur, le goût n'a pas dirigé sa plume; son livre est cependaut rempli de faits curieux, et doit encore être consulté à côté des écrits modernes de Landt et de Born. Il en existe une traduction anglaise, par Sterpin, Londres, 1676, in12, et une allemande, par Mengel, Copenhague, 1757, in-8. Debes était d'un caractère vif et propre aux affaires; ayant été fait prisonnier de guerre par les Suédois, il charma tellement le commandant de Gothenbourg par

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DEBEZ (FERRAND), né à Paris vers 1528, professa d'abord les humanités au college de Bourgogne, ensuite au college des Bons-Enfants, et enfin à Nimes, où il demeura neuf aunées. Il revint à Paris sans être plus avancé que lorsqu'il en était parti. Sa condition ne lui plaisait guère; elle ne lui avait rapporté que de l'ennui et des tracasseries, au lieu des récompenses qu'il croyait mériter. Enfin la fortune se réconcilia avec lui. il fut nommé grand archidiacre et chanoine de Reims par la protection du cardinal de Lorraine, en 1570, et l'année suivante recteur de l'université. Il réfor ma les abus qui s'étaient introduits dans l'exercice de l'imprimerie et fit plusieurs réglements très sages. Des envieux l'accusèrent de favoriser en secret les opinions des protestants; on informa contre lui, mais on ne put trouver aucune preuve. Il mourut en 1581. On a de lui: I. La cinquième églogue de Virgile, translatée du latin en vers français, suivie de deux déplorations en forme d'égiogues, l'une de feu M. d'Orleans. l'autre de feu M. d'Anguien, et d'autres traductions, Paris, 1548, in-4°.; II. Institution puerile e vers, Nimes, 1553, in-8°.; III. Esjouissance de Nismes, du siege présidial constitué et du collège nou

vellement érigé pour la jeunesse, 1553, in -8.; IV. In omnium regum franconia et franco - galliæ rès gestas à Pharamundo usque ad Franciscum primum compendium, Paris, 1577, in-fol.: il parut un supplément à cet ouvrage, Paris, 1578, in-4°.; les deux parties ont été réunies dans l'édition de Paris, 1583, in-4°.; V. les Epitres héroïques amoureuses aux muses, Paris, 1579, in-8". Beauchamps, dans ses Recherches sur le Theatre-Français, pense que l'on doit attribuer à Debez deux Eglogues on Bergeries, l'une à quatre personnages contenant l'institution, puissance et office d'un bon pasteur; la seconde à cinq personnages, contenant les abus du mauvais pasteur et moutrant que bienheureux est qui a cru sans avoir yu, Lyon, 1553, in-8°.

W-s.

DEBÉZIEUX (BALTHASAR), fils d'un avocat du parlement d'Aix, naquit dans cette ville en 1655. Il suivit d'abord la profession de son père, et fut en 1686 un des consuls d'Aix, administrateurs - nés de la province sous le nom de procureurs du pays, parmi lesquels il y avait toujours un avocat qui portait le nom d'assesseur. En 1693, il obtint la place de président aux enquêtes du parlement de la même ville. Il s'y distingua par les connaissances profondes qu'il possédait dans la jurisprudence. Il eut soin de recueillir les arrêts auxquels il avait concouru, et de les accompagner des motifs sur lesquels ils avaient été rendus. Cette collection a été publiée par Sauveur Eyries, Paris, 1750, in-fol. On la regardait comme faisant suite à celle de Boniface,autre arrêtiste du parlement d'Aix, dont le recueil est en 5 vol. in-fol.; mais Debézieux valait bien Inieux, n'ayant donné que les arrêts dans lesquels il avait été juge, tandis

que Boniface, réduit à copier les écritures ou les plaidoyers des avocats, devait s'être trompé souvent sur les motifs des arrêts qu'il rapportait. Debézieux, mourut à Aix le 16 mai 1722. B-I.

DEBONNAIRE (LOUIS), né à Ramerup-sur-Aube, fut prêtre, docteur de Sorbonne, et entra dans la congrégation de l'Oratoire, qu'il quitta dans la suite. Il prit vivement parti contre les jansenistes dans les demêles qui troublèrent l'Église de son temps, et publia sur ce sujet, aujourd'hui peu intéressant, une foule de brochures. S'étant trouvé dans uue position assez critique, il eut recours a un vieux seigneur, qui le prit auprès de lui en qualité d'aumônier. Ses fonctions, dit Grosley, ressemblaient assez à celles de l'aumônier du comte de Grammont. Debonaire mourut subitement dans le jardin du Luxembourg le 28 juin 1752. Ses connaissances étaient étendues et variées; mais son inagination ardente l'entraîna souvent audelà des bornes de la modération. On a de lui, entre autres écrits: I. Essai du nouveau Conte de ma mère l'Oye, ou les Enluminure's du jeu de la constitution, 1722, in-8°., fig.; II. Chanson sur l'air des Pendus à l'encontre des gensipistres, in-12; III. Parallèle de la morale des jésuites et de celle des payens, Troyes, Lefèvre, 1726, in-8'.: l'imprimeur fut mis à la Bastille; IV. Examen critique, physique et theologique des convulsions, 1733, in4., 3 part.; V. Semaines evangeli ques, Paris, 1735, in-12, 2 vol.; VI. Imitation de J.-C., avec des réflexions, 1725, in-12, avec fig. dessinées et gravées par le traducteur; VII. Leçons de la sagesse sur les défauts des hommes, 1737, in-12, 5 vol.; VIII. Traité historique et

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