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sius, fut chanoine d'Ely, chef du college de la Reine dans l'université de Cambridge, et mourut le 22 mars 1732. Voila les seules particularités que nous ayons pu recueillir sur la personne de ce savant anglais. Ses ouvrages sont plus connus. Les traités philosophiques de Cicéron l'occupèrent principalement, et son projet etait de les publier tous; la mort ne lui en laissa pas le temps. On lui doit les Tusculanes, Cambridge, 1709, 1725, 1730, 1758, in-8°.; De finibus, Cambridge, 1715, 1728, 1741, in-8°.; De natura deorum, ibid., 1718, 1723, 1744, in-8°.; De divinatione, ibid., 1721, 1730, in8.; les Académiques, ibid., 1725, 1736, in-8°.; De legibus, ibid., 1727, 1745, in-8°. Les notes de Davies sont explicatives et critiques. On y remarque une grande connaissance de l'histoire philosophique, une érudition étendue, et une rare sagacité. Aussi Davies est-il mis généralement au nombre des meilleurs interprètes de Cicéron. Le seul reproche qu'on lui puisse faire, c'est d'être parfois trop hardi dans ses conjectures. Quand il mourut, ses observations sur les Offices étaient à peu près finies; car il n'y manquait que la dernière partie du troisième livre. Il les légua au docteur Mead, qui, n'ayant pas le temps de les compléter ni d'en surveiller la publication, chargea de ce travail un savant de ses amis. Peu de temps après, tous les papiers de Davies périrent dans un incendie. C'est une grande perte pour la littérature classique. M. Rath, qui, dans ces dernières années, a publié les OEuvres philosophiques de Cicéron, a redonné le texte et les notes de Davies (Voy. CICERON, tom. VIII pag. 546, 2). Avant de travailler sur Cieeron, Davies s'était déjà fait une

belle réputation parmi les philolo gues. Il avait en 1706 mis au jour les Commentaires de César et les Dis sertations de Maxime de Tyr. Ses notes sur César reparurent en 1727, augmentées et corrigées, et, depuis, Oudendorp les a toutes réimprimées dans son excellente édition de César (Voy. CÉSAR, tom. VII, pag. 574, 1). Davies préparait aussi une rémpression de Maxime de Tyr, avec des changements et des additions considérables; mais il mourut avant d'avoir pu la publier : elle ne parut qu'en 1740. Tout le travail de Davies a été conservé dans le Maxime de Tyr, donné par Reiske, à Leipzig, en 1774. Après Maxime et César, Davies s'était occupé de Minucius Fé lix, dont il fit deux éditions très recommandables; la première en 1707, l'autre en 1712. Ce fut par ces diffe rents travaux qu'il preluda à ces belles éditions de Ciceron qui assurent à son nom une longue célébrité. Nous ajouterons à cette notice que Davies a fait des remarques sur la première Apologie de S. Justin, et qu'elles se trouvent dans l'édition de ce père, donnée en 1722 par Thirlby. B-s

DAVIES(JEAN), savant anglais. né sur la fin du 16. siècle dans l comté de Denbigh, était versé dans la connaissance des anciens auteurs et des livres rares et curieux. Il fut successivement recteur de Mallord dans le comté de Merioneth, et ch noine de St. Asaph. On ne connaît date ni de sa naissance ni de sa mor on sait seulement qu'il prit en 161 à Oxford le degré de docteur théologie. Ses principaux ouvrag sont: I. Antiquæ linguæ britan cæ nunc communiter dicte cam bro britannicæ, à suis cymraeca vel cambrica, ab aliis Wallic rudimenta, etc., 1621, in-8°.; L

DAV

Dictionarium latino-britannicum, 1652, in- fol. : la première partie de ce dictionnaire est l'ouvrage d'un médecin nommé Thomas Williams; II. Adagia britannica, authorum britannicorum nomina, et quando floruerunt, 1632, imprimé à la fin du dictionnaire latin-breton. On lui attribue une traduction anglaise du Tableau de Cebès. Il eut beaucoup de part à la version galloise de la Bible, publiée en 1620, et on lui doit d'autres traductions d'ouvrages ascétiques dans la même langue, qu'il avait étudiée pendant trente ans. Les ouvrages de Davies sont fort recherchés par les amateurs de l'ancienne langue celtique, qui croient la retrouver dans le gallois, ou dans le bas-breton qui n'en differe pas essentielleX-s.

ment.

DAVIES (THOMAS ), auteur anglais du 18. siècle, quitta la profession de comédien qu'il avait d'abord embrassée, pour se faire libraire; mais de mauvaises affaires l'obligèrent de retourner à son premier état. Après avoir joué alternativement la tragédie et la comédie pendant plusieurs années, soit en province, soit à Londres, il tenta de nouveau la fortune dans le commerce de la librairie, et, malgré ses talents et ses connaissances en ce genre, se vit bientôt réduit à faire banqueroute; mais ce malheur, qu'il n'avait point mérité, ne lui ravit point l'esime publique; aidé par ses propres réanciers, et surtout par le bénéfice considérable d'une représentation à on profit que lui procura, sur le héatre de Drury-Lane, son ami le locteur Johnson, il parviut à réablir ses affaires. Plusieurs ouvraes qu'il publia ensuite, en lui faiant une certaine réputation, ajoute ent à ses moyens de fortune. Il mou

Gog

DAV c'était un homme très aimable en rut en 1785. Acteur assez médiocre, société, où il portait un esprit riche en saillies et un enjouement qu'il avait le secret de communiquer aux autres. rick, 1780, 2 vol. in-8°., reimpriSes ouvrages sont: 1. la Vie de Gardramatiques, 3 vol., qui ont eu mée plusieurs fois; II. des Mélanges également plusieurs éditions; III. Memoires de M. Henderson; IV. Revue des Caractères du lord Chesterfield; V. une Vie de Massinger; VI. les Vies du docteur J. Ea chard, de sir John Davies et de Lillo, et un grand nombre de pièces fugitives en vers et en prose, insérées dans le St.-James chronicle et dans d'autres journaux. (Jean), maître d'écriture et poète, DAVIES mort vers 1618, a publié : I. l'Anatomie de la belle écriture, 1639; 11. la Complainte. de S. Pierre, in4°., 1595; III. le Pèlerinage de l'esprit; IV. le Fouet de la folie et autres productions de peu d'importance. I jouissait d'une grande reputation comme maître d'écriture; mais il ne paraît pas avoir été fort estimé pour ses talents littéraires. X-s.

DAVIET. Voyez FONCENET.

DAVILA (HENRI - CATHERIN) na. quit, le 50 octobre 1576, au Sacdone. Sa famille, qui avait plusieurs co, village dans le territoire de Pabranches, était originaire d'Avila, en Espagne. Ses ancêtres étaient de père royaume de Chypre: Antoine Davila, en fils, depuis 1464, connétables du son père, l'était en 1570, lorsque cette ile fut prise par les Turks. It fut obligé de quitter l'île après avoir perdu tous ses biens. Il avait des parents et quelques propriétés à P.doue; il s'y refugia d'abord avec sa femme et ses neuf enfants, six fils et trois filles. La branche ainée de sa fa

mille était puissante en Espague; il espéra y rétablir sa fortune, et s'y rendit avec deux de ses fils. Il parvint à en faire placer un auprès du roi Philippe II; mais, n'obtenant du reste que des promesses et des paroles sans effet, il vint en France en 1572, et s'étant procuré des recommandations puissantes auprès de Catherine de Médicis, il en fut favorablement accueilli. Cette reine plaça son fils Louis auprès d'elle en qualité de gentilhomme de sa chambre, et prit deux de ses filles, Marguerite et Cornélie, parmi ses demoiselles d'honneur. Antoine les fit venir aussitôt de Padoue, et y retourna ensuite luimême. Il eut, quelque temps après, un dernier fils à qui il donna, par reconnaissance, les deux noms du roi Henri III et de la reine Catherine. C'est ce fils qui s'est rendu célebre dans les lettres par son Histoire des guerres civiles de France. Il n'avait pas encore atteint sa 7°. année quand son père l'amena en France. Catherine de Médicis avait marié avantageusement Marguerite, l'une de ses sœurs; elle lui avait fait épouser Jean d'Hémery, maréchal de France, seigneur de la terre de Villars en Normandie, et ce fut au château de Villars qu'Antoine Davila se rendit avec son jeune fils. Henri-Catherin, après avoir fait ses premières études en Normandie, vint les continuer à Paris, et fut placé parmi les pages, ou de la reine-mère ou du roi. Il dit luimême, au 9o. livre de son Histoire, « qu'il était présent, en 1588, à l'ouverture des états de Blois, et si près du roi, qu'il entendit très distinctement tout son discours.» L'année suivante fut fatale au jeune Davila; la reine, sa protectrice, mourut dès le mois de janvier, et Henri III fut assassipé au mois d'août. Peut-être se

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retira-t-il alors auprès de la maré chale d'Hémery, sa sœur. Dès qu'il eut atteint l'âge de dix-huit ans, entra au service. Malgré l'abjuration de Henri IV, la guerre civile durat encore. Davila se distingua dans plu sieurs rencontres; il eut un cheval tu sous lui au siége de Honfleur, e 1594, et fut blessé en 1597, du coup de pertuisanne, au siége d'A miens. La paix s'étant faite en 1598, il fut rappelé à Padoue par son père. qui y était retourné après la mort de Catherine de Médicis. Il s'y rendit l'année suivante; mais à peine avait revu son père, qu'il le perdit par l'a cident le plus funeste; il tomba, e se jeta d'un licu très élevé, et mour quelques heures après. Son fils ava alors vingt-quatre ans ; il avait ap porté de France un grand nombre de notes, de mémoires, de pièces or ginales, matériaux qu'il destinait des lors à l'ouvrage qu'il n'entreprit qu plusieurs années après. Ses études avaient été fort négligées, et souvent interrompues; il profita de son se jour à Padoue, pour les reprendre pour se mettre en état d'exécuter projet. Dans un voyage qu'il fi Parme, en 1606, il fréquentait l'ac démie des Innominati, qui a alors de la célébrité. Thomas Stig ni, poète médiocre, mais plein jactance et d'une vanité ridicule. eut avec lui quelques paroles qui rent suivies d'un duel. Davila passa son épée au travers de la p trine, et fut lui-même blessé à a jambe gauche. Quoique son ad saire ne fût pas mort de sa blessin il fut obligé de quitter Parme, de rendit à Venise, dans un moment la république levait des troupes; offrit de lever lui-même un corps trois cents hommes d'infanterie. sénat accepta cette offre, lui fous

des fonds, et lui fixa des honoraires. Davila se trouva ainsi engagé de nouveau dans le métier des armes. Il fut chargé de plusieurs expéditions, du commandement de plusieurs places dans les îles de Cañdie, en Dalmatie et en Terre-Ferme. La république fut si contente de ses services qu'elle lui assigna une pension de cent cinquante ducats reversible à ses enfants, et qu'elle statua par un décret, que, quand il se trouverait au sénat, il serait placé auprès du doge comme l'avaient été ses ancêtres lorsqu'ils étaient connétables de l'île de Chypre. Dans cette vie active, et malgré ces fré quents changements de lieu, Davila ne cessa point de cultiver les lettres et de travailler, dans ses moments de loisir, au grand ouvrage qu'il avait entrepris. Il le fit enfin paraitre en quinze livres, sous ce titre; Historia delle guerre civili di Francia di Henrico Caterino Davila, nella quale si contengono le operationi di quattro re, Francesco II, Carlo IX, Henrico III et Henrico IV, cognominato il grande, Venise, Tommaso Baglioni, 1630, in-4°. L'épitre dédicatoire, adressée au séateur Domenico Molino, est datée le Brescia, dont Davila était alors ouverneur. Quelques mois après, il at ordre de se rendre à Crème et Ten prendre le commandement. Il se ait en chemin vers le mois de juillet 631, avec toute sa famille qui était ombreuse. Le sénat avait donné l'orre de lui fournir partout les charis nécessaires pour ses bagages. Arvé au bourg de St.-Michel, près de érone, il demanda les voitures qui ú étaient dues; un homme brutal, miné le Turc, auquel il s'adressa, fusa d'obéir, et répondit à ses instans par un coup d'arquebuse qui l'éndit mort sur la place. D'autres

hommes armés qui accompagnaient l'assassin, firent feu; plusieurs personnes furent blessées, et le chapelain de Davila fut tué. Le fils aîné du malheureux historien vengea son père, et cassa d'un coup de pistolet la tête du meurtrier. Ses complices furent arrêtés, envoyés à Vérone et punis de mort. Davila n'avait alors que cinquante-cinq ans. Il laissait une veuve, chargée de neuf enfans, quatre garçons et cinq filles; la pension que la république de Venise lui avait précédemment faite était insuffisante; elle l'augmenta convenablement, et pourvut aux besoins de cette famille, dont le chef emportait son estime et ses regrets. L'édition qu'il avait donnée de son histoire était très incorrecte. On dit qu'il avait offert cet ouvrage à plusieurs libraires de Venise, qu'ils l'avaient tous refusé, à l'exception du seul Baglioni dont les presses étaient vacantes, et qui se chargea de l'imprimer, à condition que, s'il lui venait quelque labeur préférable, il le quitterait pour s'en occuper. L'édition finic, la vente fut si rapide que tout fut enlevé en une semaine. On ajoute que le libraire le reimprima sous la même date, et qu'il s'en vendit jusqu'à 15,000 exemplaires dans une année; mais cela paraît fort exagéré. Les éditions qui suivirent, Venise, 1634 et 1638, Lyon, 1641, et Ve nise, 1642, n'étaient guère moins fautives que la première; il en parut enfin une meilleure et fort belle, Paris, imprimerie royale, 1644, in-fol. L'ouvrage avait été traduit en français par J. Baudouin, Paris, 1642, 2 vol. in-fol., avec des sommaires à chaque livre et des notes marginales, traduction reimprimée plusieurs fois; il le fut en espagnol par Basile Varen de Soto, Madrid, 1651 et 1659, in fol., avec une continuation en cinq

:

livres, depuis 1598 où finit Davila, jusqu'en 1650 il en parut une 3o. edition beaucoup plus belle, avec figures, Anvers, 1686, in-fol. Davila fut aussi traduit deux fois en anglais, 1. par Guillaume Aylesbury, Londres, 1647, in-fol., traduction qui n'est pas complète et ne va que jusqu'à l'année 1572; 2. par Charles Cotterel, Londres, 1666, in-fol., traduction complète. Enfin il en a paru une traduction latine par Pietro Francesco Cornazzano, Rome, 1745, 3 vol. in-4°.; et une nouvelle traduction française par l'abbé Mallet, et Grosley (Paris), 1757, aussi 5 vol. in-4°. Après plusieurs éditions italiennes publiées pendant le 17. siècle, il en fut donné une dans le 18., que l'on préfère à toutes les autres, Venise, 1733, 2 vol. in-fol. On y a joint une traduction des observations marginales de Baudouin, et d'excellents mémoires d'Apostolo Zéno sur la famille et la vie de l'auteur, dans lesquels ce savant critique a mis des faits réels et constatés à la place des fables qu'Imperiali et Papadopoli avaient accréditées, l'un dans son Museum historicum, et l'autre dans son Histoire de l'université de Padoue; ce qui n'a pas empêché deux dictionnaires, l'un italien et l'autre français, de répéter récemment les mêmes fables. Depuis cette magnifique édition, on en a cu deux à Londres, 1755, 2 vol. in-4., et 1801, 4 vol. in-8.; mais cette dernière surtout est remplie de fautes. On doit donner la préférence à celle qui fait partie de la collection des classiques italiens, Milan, 1807, 6 vol. in-8°. Il n'y a qu'une opinion sur le mérite de Davila, considéré comme écrivain. Son style, exempt des vices qui régnaient de son temps, sans être aussi pur que celui de Guichardin, est plus

serré, plus concis, et brille en me me temps par une admirable faci lité. Sa manière de narrer, de dis poser les événements, de les enchaîner l'un à l'autre, d'introduire ses personnages, de les faire agir et parler, de décrire les lieux, les villes, les champs de bataille, les faits d'armes, les assemblées, les conseils, la conduite des négociations, n'est pas moins louable que son style. Il parat enfin avoir pris des soins extrêmes pour connaître la vérité, l'avoir puisée dans de bonnes sources, et l'avoir dite en général avec franchise. Mais cette franchise n'a pu manquer d'être quelquefois altérée par sa position et ses relations particulières, par is préjugés de son pays et de son siècle. Un Italien de ce temps-là ne pouvait tenir la balance égale entre les catholiques et les protestants; un homme qui devait la fortune de sa sœur, de son frère et le commencement de la sienne à Catherine de Médicis, à qui son nom même rappelait qu'il lui avait été pour ainsi dire consacré des s naissance, ne pouvait être un juge impartial de cette reine. On ne lu a pas reproché sans raison de se mertrer trop prévenu pour elle. Il ne met en vue que son adresse et sa pr dence, quand il faudrait laisser voir st dissimulation profonde, sa perfide sa cruauté, qui, sans parler de ter le reste, lui firent méditer, prépre pendant plus de deux ans, com de dehors caressants et faire exec au milieu des fêtes le massacre a quarante mille Français. Il avoue par tant dans un endroit que l'effusion sang n'effrayait pas Catherine, etk qu'à la fin du neuvième livre, q avoir raconté sa mort, il a trace t beau son caractère, la conscience l'historien reprenant enfin l'em qu'elle aurait dû toujours avoir.

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