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de sa fin, le fit venir, lui remit les plans du temple, avec les trésors amassés pour sa construction ; lui recommanda de punir Joab, que son grand crédit avait rendu insolent, et qui avait commis plusieurs crimes dignes de mort; il lui enjoignit enfin de punir Sémci qui l'avait accablé d'outrages, tandis qu'il fuyait devant Absalon, et il mourut l'an 1014 avant l'ère vulgaire. Il avait régué sept ans et demi dans Hebron, et trente- trois à Jérusalein. Il était âgé de soixante-dix ans et deni, et fut enterré à Jérusalem, qu'on appelle quelquefois la cité de David. Ou lit dans Josèphe que Salomon enferma de grandes richesses dans le tombeau de son père, que le grandprêtre Hircan, et ensuite Hérode-leGrand, le firent ouvrir et en tirèrent des sommes considérables. Il est aussi parlé de ce trésor dans des mémoires arabes imprimés dans la Bible polyglotte de le Jay. Benjamin de Tudele a fait, sur ce tombeau, des récits fabuleux. On sait néanmoins qu'il était respecté parmi les juifs, et il en est parlé dans les Actes des apôtres. Dion Cassius dit (lib. 69, in Adrian.), qu'il s'écroula sous le règne de cet empereur. S. Jérôme nous apprend qu'il allait souvent prier à ce tombeau. Le cardinal Grimani a donné la description et la figure d'un sépulcre qu'on disait être celui de David. Doubdan, Morizon, et plusieurs autres voyageurs, mais surtout Mariti, parlent des tombeaux magnifiques des rois de Juda; ils sont creusés dans le roc, très anciens sans doute, mais il est impossible de distinguer celui du roi-prophète. Les docteurs juifs et musulmans se sont plus à défigurer, par d'extravagantes rêveries, l'histoire de David. Les rabbins en font un bâtard, qui vint au monde circoncis de la main de Dieu, et qui serait mort en

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naissant si Adam ne lui eût prêté 70 ans de sa vie. Ils disent qu'il rendait lepreux ceux qu'il regardait de travers. Ils prétendent qu'il était adonné à la magie, même à l'idolâtrie, etc. Les musulmans ne le cèdent en rien aux rabbius. Ils croient que David cntendait le langage des oiseaux, que les pierres lui obéissaient, que le fer S'amollissait sous ses doigts, que ses larmes étaient fécondes, et faisaient croître les plantes. L'article David, dans le Dictionnaire de Bayle, est celui qui a fait le plus de bruit, et i attira au philosophe des persécutions dont le ministre Jurieu se fit le principai instigateur. Cet article fut longuement réfuté par Crousaz dans l'Exapologie de David, Paris, 1737, men du pyrrhonisme, et dans l'Ain-12. La Vie de David a été écrite 1608, in-8°.; en anglais par Delany en latin par J. Boschius, Anvers, ler en 2 vol. in-8°. (l'uue et l'autre en 3 vol. in-8°., et par Sam. Chandont été traduites en allemand); et en français par l'abbé de Choisy, in-4°. J. M. Hase a publié un ouvrage estimé, qui a pour titre : Regni Davidici et Salomonei descriptio geographica et historica, Nuremberg, 1759, in-fol. David est le premier poète lyrique de l'antiquité. Le recueil de ses odes sacrées est appelé, dans l'hébreu, Sepher Tehillim (livre des hymnes) et dans l'Évangile le livre des psaumes. S. Augustin, S. Athanase, et la plupart des pères y trouvent un abrégé de tout ce que contiennent les livres saints. Le cardinal de Boisgelin, dans sa Voix du psalmiste, appelle les psaumes la quintessence de toute la Bible. Le nombre des psaumes canoniques a toujours été fixé chez les chrétiens, comme chez les juifs, à cent cinquante. S. Hilaire et Origène remarquent que, de leur

temps, les Hebreux ne s'accordaient pas encore sur l'ordre et la distribuuon des psaumes. Eusèbe, Théodoret, Bède et plusieurs autres, disent qu'Esdras fut le seul ou du moins le principal auteur de la collection de ces divins cantiques. Le sentiment général de l'Église est qu'ils ont été inspirés par l'esprit saint. Mais on n'est point d'accord sur la question de savoir s'ils sont l'ouvrage d'un seul ou de plusieurs écrivains. S. Chrysostôme, S. Ambroise, S. Augustin, Bellarmin, et beaucoup d'auires, croient que David les a tous composés. S. Athanase et Eusèbe de Césarée ne comptent que soixantedouze psaumes de David. Ils pensent que les autres sont l'ouvrage de ceux dont ils portent le nom, tels qu'Aggée, Asaph, Ethan, Idithun, Zacharie (1). Eusèbe de Césarée attribue onze psaumes aux fils de Core, douze à Asaph, deux à Salomon, un à Moïse, un à Ethan Jezraïte. Le psaume Bonum est confiteri domino est attribué à Adam; le psaume Dixit dominus, à Melchisedech; le 64°. à Jérémie et à Ezechiel; le 156. Super flumina, à Jérémie; le 111. et le 145°. à Aggée et à Zacharie. Les pères et les interprètes sont encore divisés sur les titres que portent les psaumes. S. Augustin, Théodoret et Bossuet les regardent comme inspirés. Théodoret croit qu'Esdras les écrivit de sa main. Ils sont considérés comme la clef des psaumes, mais ils n'ont point été canonisés par le concile de Trente. Dans ces titres, soixante-douze portent le nom de David; cinquante sont sans nom d'auteur; mais, en suivant le sentiment des docteurs juifs, S. Jé

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rôme, Origène, Eusèbe et S. Ath nase pensent que les psaumes s nom doivent être rapportés à ce's dont le nom précède immédiatemer ! Le père Lelong donna, en 1723, dan sa Bibliothèque sacrée, la liste e auteurs qui ont fait sur les psaumes un travail particulier, et ces antears étaient alors au nombre de doc cent treize. Contant de la Moire observait en 1781, dans son Traise sur la poesie et sur la musique des Hebreux, qu'en joignant à la liste P. Lelong les auteurs qui ont tr vaillé sur toute l'Écriture, le nomb.e total de ceux qui ont écrit sur k psaumes peut, sans exageration, s'erver à treize cents. Les uns ont cra voir dans ces odes sacrées une sute d'événements de la vie de Davic: d'autres ont pensé qu'on avait su dans leur ordre celui des solennites du temple de Jérusalem. S. Augustin avoue qu'il n'a pu découvrir le mys tère de l'arrangement des psaumes. S. Jérôme croit qu'il est inutile dy chercher une suite chronologique d'événements, parce que les poets lyriques ne suivent point cet ordre dans leurs chants. Enfin plusieurs commentateurs pensent qu'Esdras cu d'autres les avaient recueillis avec un scrupule religieux, mais comme is les rencontraient, sans supprimer t qui était déjà répété, saus réun ce qui était séparé, ni séparer a qui paraissait réuni mal à propes. L'auteur de la Synopse attribuce a S. Athanase, et Joseph Chrétien dars son Hypomnesticon, prétendent que David avait composé trois mille psar mes, mais que le roi Ezéchias en chu sit cent cinquante et supprima tous les autres. Les psaumes, sont de toa les livres counus, celui qui a éte it plus souvent expliqué, et La Harpe convient « qu'il n'y a peut-être ence

» personne qui les ait entendus, ou » même qui puisse les entendre. » Les Notes et les Réflexions du P. Berthier; l'armonie des psaumes, par Pluche; leur Sens propre et littéral, par Lallemant; les Traités sur la poésie des Hébreux, par Contant de la Mollete, le docteur Lowth, et le savant Herder; et le Sens primitif des psaumes, par M. Viguier, sont ce que l'on a de plus satisfaisant sur le lyrique sacré. M. Viguier croit que David composa lui-même la musique d'une grande partie de ses odes (au moins de quatre-vingt-cinq ). Il donne des clefs souvent utiles pour découvrir les sens les plus obscurs, et il retrouve le sens primitif plus reconnaissable, plus profond, plus sublime dans le latin de la Vulgate et dans le grec des Septante que dans l'hébreu actuel. La poésie des psaumes est métrique; mais les rabbins même iguorent aujourd'hui quelle était la nature du mètre hébreu. Les psaumes, divisés en monologues et en dialogues, avec ou sans les chœurs, étaient exécutés dans le temple de Salomon par quatre mille levites, divisés en vingt-quatre classes, au son des cymbales, des harpes, et des psalterions. (Voy. le savant ouvrage de M. Vignier). On ne peut révoquer en doute ni la haute antiquité des psanmes, ni le respect qu'on a toujours en dans les premiers siècles de l'église et dans les âges suivants pour ces cantiques sacrés. Les évêques, les prêtres, les religieux, devaient les savoir par cœur ; c'était une règle presque générale. Ils se trouvent compris tout entiers dans l'office divin, et les ecclésiastiques sont tenus d'en réciter tous les jours quelque partie. « Les psaumes, dit La Harpe, sont de continuelles éléva» tions à Dieu, des invocations, des

supplications, des actions de grâ>>ces, des entretiens de l'homme avec » Dieu, des exhortations et des le>> çons pour ses serviteurs, des me»naces et des arrêts contre ses enne» mis, des hommages à ses gran» deurs, à ses justices, à ses bien» faits, à ses merveilles. Quand ils »> ne nous auraient été transmis que » comme des productions purement » humaines, ils seraient encore, par » leur originalité et leur antiquité, di»gnes de toute l'attention des hom

mes qui pensent; et par les beautés » uniques dont iis brillent, dignes de » l'admiration et de l'étude de tous >> ceux qui ont le sentiment du beau. » En effet la poésie du roi prophète est élevée, forte et hardie. Tout y est image, emblême, allégorie; le pathetique y égale le sublime d'idees et d'expression. Le latin des psaumes, sans être pur ni même correct, res. pire quelque chose d'antique, et le sublime du lyrique sacré n'est point perdn dans les langues modernes. Tel est le poète dont Voltaire n'a cessé de parler avec mépris, et dont il ose comparer les vers à ceux du roi de Prusse. La Harpe n'hésite point à élever David au-dessus de Pindare et d'Horace; il le trouve bien autrement sublime qu'Homère et Virgile. Il fait enfin remarquer qu'Athalie, Esther et les odes sacrées de Rousseau, doivent au lyrique hébreu leurs plus grandes beautés, et sont ce qu'il y a de plus parfait dans la langue française. Les psaumes ont été traduits dans toutes les langues, même en vers turks (Voy. le Voyage de Spon). Les principales traductions françaises, en prose, sont celle de Sacy, de Le Gros, de Berthier, de Pluche, de La Harpe et de M. Viguier; la plus récente est celle de M. Agier. On estime encore les versions d'Ant. le Mais

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tre, de Lallemant, de d'Antine, de Jean Martianay, de Calmet, de Loriot, et de plusieurs autres. Plus de cent poètes français se sont exercés sur les de David; nous citerons seulement Marot, Bèze, Desportes, Michel de Maillac, secrétaire d'état; Antoine Godeau, le président Nicole, Guill. Du Vair, garde des sceaux; Malherbe, Lingendes, Racan, Mile Chérou, J.-B. Rousseau et le cardinal de Boisgelin (1).

V-VE.

DAVID, philosophe arménien, qui vivait au milieu du 5o. siècle. Ses compatriotes l'appellent le philosophe par excellence (imasdaser ), ou l'invincible philosophe. Il naquit dans la ville de Hereth, dans la province de Hark'h. L'historien Moyse de Khoren était son oncle. David fut l'un des disciples les plus distingués du patriarche Isaac I. et du savant Mesrob, inventeur de l'alphabet arménien. Le patriarche l'envoya avec un grand nombre d'autres jeunes gens instruits à Edesse, à Alexandric, à Athènes et à Constantinople, pour étudier la langue grecque, recueillir les ouvrages des pères de l'Église et ceux des philosophes, et enfin rassembler les manuscrits nécessaires pour faire une traduction exacte de la Bible en arménien. Le philosophe David a traduit du grec en arménien la plupart des ouvrages philosophiques d'Aristote, de Platon et de Porphyre. La bibliothèque impériale en possède plusieurs. Outre cela, il a composé un traité des Definitions philosophiques, imprimé à Constantinople en 1731. Il est aussi auteur de plusieurs homélies. S. M. DAVID ALROI, ou DAVID EL DAVID, imposteur du 12°. siècle,

(1) Le Codex latinus psalmorum Davidis, Mayence, Jo. Fust et P. Schoyffer de Gernsheim, 1453, in-fol., est d'une rareté excessive, et le premier ouvrage imprimé avec indication d'année.

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était natif d'Amaria, ville dont les ha-
bitants payaient un tribut au roi de
Perse. Dévoré du désir de s'élever au-
dessus du vulgaire, il s'attacha d'a-
bord au chef de la synagogue de Bagh-
dâd, homme versé non-seulement dans
la connaissance du Talmud, mais en-
core dans les sciences occultes. Lors-
qu'il se crut suffisamment instruit, il
gagna par des prestiges les juifs qui
habitaient le mont Haphtan, leur per-
suada qu'il était le Messie, et leur fit
prendre les armes contre le roi de
Perse, vers l'an 1169. Le monarque,
effrayé, manda David à sa cour, pro-
mettant de se soumettre à lui, s'il pou-
vait prouver sa mission. L'imposteur
eut l'effronterie de s'y rendre. Le roi
le fit mettre en prison, pour éprouver
sa puissance; et David trouva le moyen
de s'évader. Des soldats furent en-
voyés à sa poursuite, et rapportèrent
qu'ils avaient entendu sa voix, sans
pouvoir l'apercevoir. Alors le roi de
Perse suivit ses traces en personne,
jusqu'au fleuve de Gozan, et, là, on
le vit qui, nouveau Moïse, séparait
les eaux du fleuve avec son mantean,
pour se frayer un passage; puis il dis-
parut. Ces merveilles néanmoins re
durèrent pas long-temps; car, sa tête
ayant été mise à prix, le beau-père
même d'el David, séduit par l'appat
d'une forte récompense, l'invita à sou-
per, l'enivra, et lui coupa la tête. S
mort n'apaisa point le courroux du
monarque, qui fit périr un grand
nombre de juifs. Il paraît que ceux
d'Allemagne eurent connaissance des
aventures d'el David, et que, en ale
rant les faits et les dates, ils forge
rent l'histoire d'un autre imposteur
du même nom au 13. siècle. ( Fey.
Basuage, Hist. des Juifs depus
J.-C.).

D. L. DAVID, roi de l'Arménie onetale, de la race des Pagratides. Us

le surnomma Anhoghin, c'est-à-dire, sans terre, parce que son royaume fut presque toujours occupé par ses ennemis. Vers l'an 980, par l'ordre de Gagik Ier., roi Pagratide à Ani, il succéda à son père Gagik, dans le gouvernement de la ville de Lorhé et des provinces environnantes. Peu après avoir pris possession de sa souveraineté, il rassembla des troupes nombreuses, attaqua les émirs musulmans qui commandaient dans la Géorgie méridionale, les vainquit et s'empara de leurs possessions. Après ces victoires, l'émir musulman Fadloun, qui possédait la ville de Gandsak, actuel lement Gandjah, réunit de grandes forces et vint attaquer David. Celui-ci le vainquit complètement, s'empara de ses états, et le contraignit de s'enfuir chez l'émir de l'Aderbadegan. Ce prince fournit une armée à Fadloun, qui vint encore tenter, contre David, le sort des armes; la bataille se livra sur les bords du lac Gegham, dans la province de Siounik'h. Fadloun fut encore défait et il perit dans la mêlée. Gette victoire, gagnée en l'an 991, assura à David la souveraineté de la ville de Gandsak et du pays qui s'étend jusqu'au fleuve Araxes. Après ces importants succès, ce prince prit le titre de roi des Aghouank'h, et il fut le fondateur de la dynastie Kourikiane, branche de celle des Pagratides. Quand David eut affermi et augmenté sa puissance aux dépens des petits princes qui l'environnaient, il fut attaqué l'au 1040 de J.-C. (489 de l'ère arménienne), par le sulthan Seldjoukide Thoghrul begh, qui vint fondre sur lui avec une armée de 150,000 hom mes. David, trop faible pour lui résister, recule, et ses états sont envahis; mais bientôt, renforcé par les secours des princes Pagratides d'Ani et de Kars, par ceux des rois des Abkhaz

et de Georgie, il revient combattre les musulmans, les défait complètement et recouvre son royaume tout entier. David mourut l'an 1046 de J.-C. Son fils Kourike lui succéda. S. M.

DAVID III, surnommé le fort et le réparateur, roi de Géorgie, de la race des Pagratides, fils et successeur de George II, monta sur le trône l'an 1089. Les Turks seldjoukides, qui avaient conquis toute la Perse, la Mésopotamic, l'Arménie et l'Asie mineure, avaient aussi soumis la plus grande partie de la Géorgie; les principales villes du pays, Teflis même la capitale, étaient en leur pouvoir. Le roi, tous les princes erraient dans les montagnes, ou bien ils étaient renfermés dans des forteresses inaccessibles par leur position. La Géorgie semblait près de tomber au pouvoir des musulmans, quand des divisions survenues entre les princes Seldjoukides, pour la succession au trône de Perse, inspirèrent à David le dessein d'affranchir son pays de leur joug. Il rassemble donc des troupes de toutes parts, et, vaillamment secondé par son grand général Ivane, de la race des Orpélians, le plus puissant des princes géorgiens, il attaque les Turks, disperse leurs troupes, reprend presque toutes les villes de son pays, et entre vainqueur dans sa capitale Teflis, l'an 1124 de J.-G. (571 de l'ère arm.). Les Turks envoyent inutilement plusieurs armées pour arrêter le cours de ses exploits; leurs efforts sont vains, David les défait, les poursuit, franchit les limites de son royaume, prend Lorhé, capitale de l'Arménie orientale, s'empare de beaucoup d'autres villes, et termine ses victoires par la prise d'Ani, capitale de toute l'Arménie, l'an 1126. Mais peu de temps après, elle fut reprise par l'émyr Fadioun, fils d'Abel Sevar, qui en était souve

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