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les chargea, dit Plutarque, de remercier ce prince des égards qu'il avait témoignés à sa mère, à sa femme et à ses enfants, et il expira sur-lechamp. Il était âgé de cinquante ans, et en avait régné six. A sa mort finit l'empire des Perses, qui avait duré deux cent trente ans depuis Cyrus. Tous les auteurs s'accordent à louer la douceur et l'humanité de Darius. Il avait donné avant de monter sur le trône, des preuves de sa valeur personnelle, mais cela ne suffisait pas daus les circonstances difficiles où il se trouvait; il fallait des talents militaires dont les Perses n'avaient au cune idée. Il laissa un fils nommé Ochus, dont le sort nous est iuconnu, et plusieurs filles. Alexandre épousa l'aînée qui se nommait Statire suivant quelques auteurs, et Barsine suivant d'autres. Il en fit aussi épouser une à Héphestion, son favori. C-R. DARMSTADT (le prince GEORGE DE), l'un des fils cadets du landgrave Louis de Hesse Darmstadt, fut consacré dès sa jeunesse à la carrière des armes, et après avoir fait avec distinction plusieurs campagnes sous le prince Eugène, devint lieutenantgénéral des armées de l'empereur Léopold. Envoyé, en 1694, en Espagne avec quinze mille Allemands, il débarqua en Catalogne où les Français avaient déjà fait des progrès, et il opéra sa jonction avec l'armée espagnole. Lorsque le duc de Vendôme it le siége devant Barcelone, en 1697, il se jeta dans cette ville avec douze mille hommes, arma tous les habitants et se défendit avec beaucoup de courage; mais l'armée espagnole qui venait à son secours ayant eté défaite, il fut obligé de capituler après cinquante-deux jours de tranchée ouverte. En récompense de ses services, la reine d'Espagne, sa pa

rente, lui fit donner, après la paix de Riswick, la vice-royauté de Catalogue, qui lui fut ôtée lorsque le parti français prévalut à Madrid. A l'avènement de Philippe d'Anjou à la conronne d'Espagne, le prince de Darmstadt alla se ranger sous les drapeaux de l'archiduc, dont il fut le couscil, avec le titre de grand écuyer; il conseilla à ce prince de s'emparer de la Catalogne et de l'Aragon, et il parut avec lui sur les côtes de Catalogne, excitant les habitants à la révolte. Lérida et Tortose se déclarèrent pour l'archiduc. Darmstadt mit ensuite le siége devant Barcelone, où il avait un parti, et fut tué à la première attaque du fort Montjoui, le 14 septembre 1705, deux heures avant la prise de la ville. (V. pour les autres princes de cette maison, au mot HESSE.) B-r.

DARNALT (JEAN), avocat et jurat de Bordeaux, commença à travailler sur l'histoire de cette ville avant l'année 1612. Le jésuite Fronton-du-Duc lui adressa, en 1619, ses Remarques sur l'histoire de Bordeaux. Darnalt continua la Chronique bourdeloise de Gabriel de Lurbe, depuis l'an 1594 jusqu'en 1619. Cet abrégé estimé a été imprimé à Bordeaux en 1619, 1620, 1666, 1672 et 1705, in-4°. On a encore de Darnalt: I. des Instructions pour la conservation de certains droits appartenants à la ville de Bourdeaux, 1620, in-8°.; I. une édition des Anciens et nouveaux statuts de la ville de Bourdeaux (recueillis par de Lurbe), Bordeaux, 1612, in 4o. Darnalt y inséra les Arrets et instructions pour la conservation des droits de la ville, et les Remarques de Fronton-du-Duc; III. les Antiquités de la ville d'Agen el pays agenois, depuis dix-sept cents ans,

dans un livre intitulé: Remontrance, on Harangue solemnelle faite aux ouvertures des plaidoyeries d'après la St.-Lue, Paris, 1606, in-8"., rare et recherché. A cette époque, Darnalt était procureur du roi au siege présidial de la même ville, en supposant que le Jean Darnalt, écrivant à Agen, et le Jean Darnalt, historiographe de Bordeaux, soient le même individu. Un autre Jean DARNALT, prêtre et religieux de l'abbaye de Ste.-Croix à Bordeaux, vivait à la même époque, prenait le titre de Docteur és sacrés décrets, et publia en 1618, in-12, le Narré véritable de la vie, trépas et miracles de St. Mommolin, patron de Bordeaux. C'est au même Darnalt qu'on peut attribuer l'édition des Statuta et decreta reformationis congregationis Benedictinorum nationis gallicanæ, imprimée avec le nom de Jean Darnalt, éditeur, à Paris, 1605, in-8'. Les auteurs de la Bibliothèque historique de France, en citant tous les ouvrages compris dans cet article, les attribuent trop légèrement à un scul et même individu. V-VE.

DARNAUD - BACULARD. Voy. ARNAUD.

DARNLEY (HENRI-STUART, lord), époux de Marie Stuart, reine d'Écosse, naquit en 1541. Sa mère, Marguerite Douglas, était fille de Marguerite d'Angleterre, sœur de Henri VIII. Celle-ci avait épousé en premières noces Jacques IV, aïeul de Marie. Le comte de Lenox, père de Darnley, descendait d'une branche de la maison Stuart: les vœux et les regards de la nation écossaise se tourrèrent vers Darnley, lorsqu'en 1561, les sujets de Marie Stuart, son couscil et peut-être elle-même jugèrent qu'elle devait penser à se remarier.

Darnley était né et avait été élevé en Angleterre, où son père s'était fixé depuis que le crédit de la maison d'Hamilton l'avait forcé à quitter l'E cosse. Ne pouvant donner de l'inquiétude à la jalouse Élisabeth, il en obtint aisément la permission de suivre son père en Écosse, où Marie l'avait rappelé, cédant, sans s'en douter, aux insinuations de sa rivale. Jeune et bien fait, Darnley captiva le cœur de Marie. Dès qu'Elisabeth_sut que cette dernière disposait tout pour épouser Darnley, elle envoya l'ordre à celuici de revenir à l'instant, fit conduire à la Tour le comte de Lenox, qui était alors en Angleterre, avec son second fils, et saisir tous ses biens. Tout cela ne put empêcher Marie de donner à Darnley sa main et le titre de roi, le 29 juillet 1565. Ce mariage alarma les protestants qui croyaient la maison de Le nox fermement attachée à la religion catholique. Darnley essaya vainement de se concilier l'affection des ecclésiastiques réformés; ils l'insultèrent en face, et il fut obligé de dévorer cet af front, Marie se conduisait de manière à le lui faire oublier, et elle forma le projet d'assurer la couronne sur sa tête. Darnley ne paya tant de bienfaits que par la plus odieuse ingratitude; livré à de vils flatteurs, il crut que la reine ne faisait pas encore autant qu'il lui était dû; il négligea cette princesse, et se livra aa libertinage le plus grossier. Marie mit plus de réserve dans les marques de confiance qu'elle lui accordait. Le ressentiment qu'il en témoigna augmenta le refroidissement de la reine. Indigné de ce changement, Darnley dirigea ses projets de vengeanee sur tous ceux qu'il en croyait les auteurs, On lui persuada que Rizzio, musicien et confident de Marie, l'animait contre lui. Il autorisa par écrit l'assas

sinat du coupable, et s'engagea à protéger, contre les suites que pourrait avoir ce meurtre, quiconque y aurait eu part. Quand on ôta la vie à Rizzio (1566), il était présent,et un des meurtriers se saisit de son épée pour la plonger dans le sein du malheureux. Darnley éloigna ensuite tous ceux auxquels il soupçonnait l'intention de tirer la reine de la détention où la tenaient les assassins, en déclarant qu'il avait ordonné tout ce qui s'était fait. Peu de temps après, Marie, qui avait regagne la confiance de sou époux, l'entraîna avec elle à Dumbar, et lui persuada de marcher contre les conjurés restés à Édinbourg; il consentit ensuite à désavouer toute intelligence avec eux, ce qui le rendit l'objet du mépris universel. La reine manifesta alors pour lui une aversion insurmontable. Ce pendant elle refusa le divorce qui lui fut conseillé. Darnley se retira à Glasgow, et une maladie extraordinaire qu'il essuya en y arrivant, fut attribuée au poison. Marie vint l'y rejoindre; une réconciliation ramena les deux époux à Édimbourg. Sous prétexte de l'état où était Darnley, on le logea dans une maison isolée. Marie vint passer quelques nuits dans un appartement au-dessous du sien ; mais, la nuit du 9 février 1567, elle coucha dans son palais, et, à deux heures du matin, la maison où demeurait Darnley sauta en l'air. Le cadavre de ce prince, qui fut trouvé dans un champ voisin, ne portait aucune marque de mort violente. Le père de Darnley demanda en vain justice du meurtre de son fils (Voy. MARIE STUART).

E-s. DARONATSI (PAUL), l'un des plus célèbres théologiens de l'église d'Arménie, et l'un des plus prononcés contre l'église grecque et le con

cile de Chalcédoine, naquit en 1043, dans la province de Daron. Dès sa jeunesse, il se livra avec ardeur à l'étude de la philosophie et de la théo logie, et il y fit de tels progrès qu'il fut bientôt en état d'en donner luimême des leçons, qui lui acquirent une grande réputation. Son mérite et ses talents le firent nommer abbé d'un monastère où il finit ses jours en 1123. Son principal ouvrage est une lettre contre Théopiste, philosophe et théologien grec, qui vivait de son temps. Cet ouvrage a été imprimé à Constantinople, 1752, 1 vol. in-fol, Il fit depuis un Traité contre l'église grecque, un Commentaire sur Daniel, et d'autres ouvrages de théologie, dont quelques-uns se trouvent manuscrits dans la Bibliothèque impériale.-DARONATSI (Khatchadour), docteur ou vartabied arménien, né en 1161, dans la province de Daron, fut abbé du monastère de Hoghardsin. L'an 1204 il assista à un concile tenu à Lorhi dans la partie orientale de l'Arménie. On prétend que c'est ce docteur qui introduisit, dans l'Arméne orientale, l'usage de noter la musique d'église. Il composa un grand nombre de discours et de cantiques, restés manuscrits. S. M.

DARQUIER (AUGUSTIN), né á Toulouse le 23 novembre 1718, fut entraîné par son goût à l'étude de l'astronomie, s'adonna et fut utile à cette science jusqu'à sa mort, arrivée le 18 janvier 1802. Non content d'avoir établi dans sa maison des instruments et un observatoire, il formait des élèves et payait des calculateurs. Darquier était associé de l'institut national. On a de lui: I. Uranographie, ou Contemplation du ciel à la portée de tout le monde, Paris, 1771, in-16; ce petit ouvra ge contient les figures des constella

tions, et est, dit Lalande, très commode pour apprendre à connaître le ciel. L'auteur l'avait composé pour Mme. d'Etigny, dont le mari était intendant d'Auch, et l'a fait réimprimer à la suite de ses Lettres sur l'astronomie; II. Observations astronomiques faites à Toulouse, Avignon, 1777, in-4°.; Darquier en publia un second volume à Paris, en 1782; il en donna la suite dans les Mémoires de l'académie des sciences de Toulouse, et dans l'Histoire céleste Française de Lalande; III. Observation de l'éclipse de soleil du 24 juin 1778, etc., traduite de l'espagnol, Toulouse 1780, in-8. tire à petit nombre, mais réimprimé dans le Journal de physique, d'avril 1780; IV. Lettres sur l'astronomie pratique, 1786, in-8°.; V. Elements de Géométrie, traduits de l'anglais de Simpson, 1766, in-8°; VI. Lettres cosmologiques sur la construction de l'univers, traduites de l'allemand de Lambert, Amsterdam 1801: les notes sont de M. d'Utenthove qui fut l'éditeur. A. B~!

-T.

DARSAIDJ, prince de la race des Orpelians, était le 5. fils de Libarid, et n'eut d'abord en souveraineté que le territoire d'Orodn et les pays environnants, situés à l'extrémité méridionale de la province de Siounik'h, sur les bords de l'Araxe; il prenait néanmoins, dans tous les actes publics, le titre de prince des princes. L'an 1283, par la mort de tous ses frères, il devint scul maître de toutes les provinces soumises à la famille Orpéliane. C'était un prince vaillant, belliqueux et d'une taille enorme; il servit avec beaucoup de zèle les rois Mongols de Perse, dans les diverses guerres qu'ils eurent à soutenir dans le Khorasan, en Syrie, dans l'Asie mineure et à Derbend;

partout il se distingua, et ses services signales firent qu'il en obtint sans peine le consentement nécessaire pour succéder à la puissance de son frère Sempad. Quelque temps après, Deme trius, roi de Georgie, le créa atabek on gouverneur de l'Arménie, c'est-à-dire de toute la partie de ce pays qui lui était soumise, et qui s'étendait depes Ani et Kars jusqu'à Teflis. Ce prince lui confia encore la garde de ses fis David et Manuel. Darsaidj mourut en 1290, après avoir régné avec gloire pendant huit ans. De sa premiere femme, Arouz Khatoun, fille d'un prince musulman de la province de Siounik'h, il eut trois fils, Elikoum qui lui succéda, Étienne, qui fut ar chevêque de Siounik'h et Phakhra tolain. Du vivant de sa première fen me et malgré les représentations des docteurs de l'église, Darsaidj épous Mina Khatoun, fille de l'Atabek Gene gien Dchalal; il en eut un fils nomme Dchalal et deux filles; la premièr épousa Grégoire, prince de Khatches et la seconde, Manuel, frère de David, roi de Georgie. S. M. DARTIS. (V. ARTIS d'), au Sup plément.

DARVIEUX, V. ARVIEUX (d", DARWIN (ÉRASME), médecin e poète anglais, né le 12 décembre 175: à Elston, près de Newark, dans comté de Nottingham, étudia aux m versités de Cambridge et d'Edimbour et commença à exercer la médecin Nottingham, mais sans s'y distingnes Il fut plus heureux à Lichfield, os › vint s'établir en 1756; et une er désespérée qu'il y fit presque en a vant, le mit à la mode. Doué d'un ge très vif et d'un talent distingué pu la poésie, la crainte assez fondée la connaissance de ce talent ne à ses succès dans sa profession, I gagea à garder assez long-temps da

son portefeuille ses premiers essais en poésie. Il forma à Lichfield une société d'amateurs de botanique, qui a joui de quelque célébrité, quoiqu'elle ne fût composée que de trois personnes, et on doit à cette société une traduction anglaise des principaux ouvrages de Linné. Ce grand naturaliste lui avait inspiré une admiration exclusive; son premier ouvrage est entierement fondé sur le systême sexuel; ce fut miss Seward qui lui suggera l'idée de composer un poëme sur ce sujet qui lui paraissait favorable à la poésie, en lui adressant une pièce de vers que Darwin a conservée, et qui formé le début de son Jar. din Botanique. Ce poëme fut l'ouvrage de dix années; il est divisé en deux parties, l'Économie de la végélation, et les Amours des plantes. On y admire un plan original et hardi, une imagination brillante, une versification harmonieuse; mais on n'y trouve rien de cet intérêt aimable que produit le développement des passions; défaut qui a fait dire de lui qu'il ne faisait que voltiger >> autour du cœur sans y pénétrer, » (circum præcordia ludit.)» L'auteur y prête cependant aux végétaux tous les sentiments, et même les formes et les habitudes humaines, et cela est poussé jusqu'au ridicule; mais ce qui excita l'indignation contre cet ou vrage, c'est un systême qui tend évidemment à miner la religion naturelle même. Cette parade d'irreligion, ainsi que ses principes républicains, établirent une inimitié invincible entre lui et le docteur Johnson, qui vivait dans le même temps à Lichfield. Darwin, après la mort de sa première femme, épousa à cinquante ans la veuve du colonel Pole, beaucoup plus jeuue que lui, et vint alors résider à Derby. Il y publia en 1794 le plus con

sidérable de ses ouvrages, auquel il
travaillait depuis 1771, la Zoono-
mie, ou les Lois de la vie organi-
que, 2 vol. iu-4°. (reimprimé en
1801, 4 vol. in-8°.); ouvrage où l'on
trouve des vues ingénieuses, mais
dont l'idée fondamentale est absur-
de, et où Darwin a voulu appliquer
aux maladies le systême de classifi-
cation des plantes de Linné: c'est
quelque chose du systême d'excita-
bilité de Brown plus généralisé. La
Zoonomie a été traduite en allemand
par le docteur Brandis, et en italien
par Rasori, qui y a joint des notes et
des additions, Milan, 1803, 6 vol. in-
8°. (1). Darwin publia en 1800 un vol.
in-4°., la Phythologie, ou la Philo-
sophie de l'agriculture et du jardi-
nage, etc. Cet ouvrage a été traduit
en allemand par M. Hebenstreit.
Darwin mourut à Derby le 18 avril
1802. On a imprimé après sa mort
son poëme intitulé: le Temple de la
nature, fort inférieur à ses autres
productions. On a aussi de lui, un
Plan de conduite pour l'éducation
des femmes, et des Poésies insérées
dans les journaux anglais. Son Jardin
botanique a été réimprimé, pour la
quatrième fois, en 1799, 2 vol. in-8°.
avec des gravures et des notes très
étendues; les Amours des plantes,
qui en forment la 2°. partie, ont été
traduits en français par M. Deleuze,
1799, in-12. Avec beaucoup de fi-
nesse et de sagacité, Darwin avait
dans tout son extérieur quelque cho-
se de lourd et de grossier qui n'an-
nonçait pas un homme d'autant d'es-
prit. I begayait, et sa physionomie
était habituellement triste. Il avait
l'humeur très caustique et le caiac-

(1) M. Joseph F. Kluyskens a donné une traduction française de la Zoonomie, Gand, 1819-1812, 4 vol. in-8°. Un cinquieme volume qui n'a pas CLcore paru contiendra les notes du traducteur.

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