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par N. L. Achaintre, Paris, 1815, 2 vol. in-12. Guy des Colonnes (Gui delle Colonne), né à Messine au 13o. siècle, célèbre jurisconsulte et poète, qui suivit Edouard Ier. en Angleterre, lorsque ce prince revint de la TerreSainte, et dont Allacci a publié quelques pièces de vers dans ses Poeti antichi, ayant eu connaissance des ouvrages de Darès et de Dictys, y ajouta ses visions, et forma du tout un ouvrage en mauvais latin. Ce roman de Colonne « fut, dit M. Scholl, » traduit dans toutes les langues eu» ropéennes et excita un enthousiasme » général. Dès-lors les grandes mai>>sons d'Europe ne connurent de » gloire plus insigne que de descen>>dre d'un des héros de Troie, et >> les moines dressèrent à l'envi des » généalogies composées de noms » grecs et romains ayant quelqu'analogie avec les noms des princes >> souverains du moyen âge. » L'ouvrage de Guy des Colonnes, qui avait été entrepris en 1287 à la demande de Matthieu de Porta, archevêque de Salerne, fut imprimé à Cologne en 1477, in-4°., et à Strasbourg, 1486, in-fol.; 1489, in-fol. Une version itafienne parut à Venise, 1481, in-fol.; on l'attribue à Philippe Cetti, florentin; celle de Florence, 1610, in-4°., a été revue par B. de Rossi (V.aussi BELLEBUONI). C'est une traduction française de l'ouvrage de Gui des Colonnes (et non de celui qu'on attribue à Darès) que donna Jean Samxon (et non Samnon comme dit le dernier traducteur français de Darès. Cette traduction française, imprimée d'abord à Strasbourg en 1494, petit in-fol., dit Lamonnoye, a été réimprimée à Paris, chez Jehan Petit, 1515, in-4°., selon Duverdier. L'exemplaire de cette traduction inscrit an Catalogue de la bibliothèque du roi, porte la date

de 1530; il précède la traduction des Iliades d'Homère par le même Samxon. J. J. de Brincken a donné Programma de Darete Phrygio, Lunebourg, 1756, iu-4°. A. B-1.

DARET (PIERRE), graveur au burin, né à Pontoise en 1610, apprit les éléments de son art dans cette ville, se rendit en Italie, et séjourna longtemps à Rome; de retour dans sa patrie, il grava un nombre fort cousidérable de portraits qu'il publia sous le titre de Tableaux historiques, un vol. grand in-4°., 1652-1656. Daret a rassemblé dans ce recueil, une collection presque complète des portraits des personnages illustres du 15o. siècle et du commencement du 17o. Son ouvrage est, sous ce rapport, da plus grand intérêt; on y remarque les portraits de la reine Anne, de la princesse de Condé, de Charles Ier, etc.; il s'était associé à Louis Boissevin, pour l'aider à graver cette nombreuse cullection. Daret était très laborieux, et son œuvre est fort considérable; on y trouve un grand nombre d'estampes faites d'après les plus fameux maitres des différentes écoles. Son ouvrage le plus considérable, après la collection des portraits que nous avons citée, est la suite des estampes qu'il a gra vées pour l'ouvrage intitulé: la Doc trine des mœurs Voy. GOMBERVILLE). Daret a écrit une Vie de Raphaël, traduite de l'italien; a petit ouvrage, dans lequel il est traité de l'origine de la gravure en taille-douce, fut imprimé à Paris en 1651, 1 vol. in-12, avec le portrait de Raphaël, gravé par l'auteur: il était devenu fort rare, quand on certain Bombourg s'avisa de le faire réimprimer sous son nom, à Lyon, en 1707, sous ce titre Recherches curieuses sur les dessins de Raphaël, où il est parlé de pir

sieurs peintres italiens. Il est vrai que Bombourg a ajouté à l'ouvrage de Daret la notice de quelques peintres, depuis André Mantegne, jusqu'à Benedette de Rovezzano, ainsi que d'autres détails sur plusieurs tableaux anciens et modernes, sur les monuments de sculpture et d'architecture qui faisaient alors l'ornement de la ville de Lyon. Pierre Daret mourut à Dax, en 1675. A-s et P-E.

DARGENVILLE. V. DEZALLIER. DARIES JOACHIM - GEORGE ), professeur de philosophie, né en 1714, à Gustrow, dans le duché de Mecklenbourg, commença en 1758, à enseigner à lena la philosophie et la théologie avec tant de succès, qu'il avait ordinairement quatre à cinq cents auditeurs. Il s'appliqua aussi aux finances, et il est le premier cn Allemagne, qui en ait soumis la théorie à des principes exacts. En 1761, il établit une école où l'on instruisait les enfants indigents à la culture de la terre, des jardins et aux autres travaux des mains. Il y avait vingt-cinq ans qu'il enseignait à Iéna, lorsque Frédéric-le-Grand lui accorda, en 1763, une place de professeur en droit, à l'université de Francfort-surroder, avec le titre de conseiller intime. Il établit dans cette ville la société des arts et des sciences, et c'est à lui que l'université de Francfort doit la réputation dont elle jouissait vers la fin du 18. siècle. Daries mourut le 17 juillet 1791. Voici les plus remarquables de ses ouvrages: I. Institutiones jurisprudentiæ universalis, léna, 1766, in-8°., 7. édition; II. Elementa metaphysices, ibid., 1753; III. Institutiones jurisprudentie romano-germanicæ, ibid., 1766, 2. édition; IV. Meditationes ad pandectas, Francfort, 1765; V. premiers Principes des finances, léna, 1756;

VI. Bibliothèque philosophique de Iéna, léna, 1760; VII. Limites du droit naturel, Francfort, 1775; VIII. Améliorations dans l'économie rurale, Erfurt, 1754; IX. Systéme de culture, dans lequel on abolit les jachères avec profit. Ces cinq derniers ouvrages sont en allemand. G-Y.

DARIUS, fils d'Hystaspes, était de la famille des Achéménides, l'une des principales de la Perse. Il était dans la Perse proprement dite, dont son père était gouverneur, lorsque Cambyse mourut. Ayant appris que le trône avait été usurpé par un mage qui se faisait passer pour Smerdis fils de Cyrus, il se rendit en hâte dans la Médie pour entreprendre de le détrôner. Il trouva une conspiration déjà formée pour le même objet par six des principaux seigneurs de la Perse, qui l'associèrent à leurs projets. Ils tuèrent le faux Smerdis et son frère, et Darius fut nommé roi, soit par l'adresse de son écuyer, soit par le choix des autres conjurés, ce qui est beaucoup plus vraisemblable. Cyrus et Cambyse toujours occupés à conquérir, n'avaient point eu le temps d'organiser le vaste empire qu'ils avaient formé : c'est à cela que se portèrent les premiers soins de Darius. Il divisa cct empire en vingt grandes satrapies, dont il régla l'administration intérieure, et il fixa le tribut que chacune devait payer et le nombre de troupes qu'elle devait fournir. Cette opération était à peine terminée, qu'il se vit obligé de prendre les armes pour soumettre les Babyloniens, qui, après avoir fait de grands préparatifs, s'étaient révoltés. Ils firent une longue résistance, et leur ville ne fut prise qu'après vingt mois de siége (1). Darius entreprit

(1) Daniel, en parlant du siége de Babylone

(chap.), nomme ce prince Darius le Mede. Ce

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ensuite contre les Scythes une expédition qui n'eut pas tout le succès qu'il en attendait, car il est évident qu'il comptait revenir dans ses états par les pays situés entre la mer Noire et la mer Caspienne. Elle ne fut cependant pas aussi malheureuse qu'Hérodote voudrait le faire entendre; car les Scythes furent vaincus toutes les fois qu'ils voulurent combattre, et leur pays fut entièrement ravagé, Artaban, son frère, s'était fortement opposé à cette expédition, et le roi, suivant Hérodote, se repentit dans la suite de n'avoir pas suivi son avis. Darius étant revenu dans ses états, les Ioniens se révoltèrent par les conseils d'Histiée, et leur exemple fut bientôt suivi par tous les peuples grecs de l'Asie mineure. Les loniens ayant obtenu quel ques secours des Athéniens, s'avancèrent jusqu'à Sardes qu'ils prirent, à l'exception de la citadelle, et ils y mirent le feu involontairement; mais les Athéniens s'étant retirés, les Grecs de l'Asie qui n'avaient point d'union entre eux, furent tous successivement subjugués de nouveau. Cette guerre terminée, Darius voulut se venger des Athéniens, et entreprit contre cux une expédition dont il donna le commandement à Mardonius. Ce général ayant perdu une partie de son escadre en doublant le mont Athos, fut

nom a singulièrement embarrassé les commenta

teurs. On suppose ordinairement que le siége de Babylone, dout parle Daniel, est celui qui fut fait par Cyrus, et on a cherché un Darius qui fut contemporain de ce dernier ; comme on n'en trouvait point dans l'histoire, on a imaginé qu'il était le même que Cyaxare, qui, suivant Xénophon, était oncle de Cyrus. Mais, en combinant le écit de Daniel avec la prophétie de Jérémie, on voit que les soixante-dix ans de captivité des Juifs qui devaient finir à la prise de Babylone, se terminent précisément à la cinquième année du règne de Darius, fils d'Hystaspes, l'an 517 avant J.-C. Ce prince prit effectivement Babylone. C'est donc lui que Daniel nomme Darius le Mède Les bornes

obligé de revenir dans la Perse. Alors, Darius envoya Dutis avec une nouvelle armée. Dutis prit la ville d'Ere trie dans l'Eubée et en emmena les habitants prisonniers. Il débarqua ensuite à Marathon, où les Atheniens, qui n'avaient pour allies que les Phatéens, remportèrent cette victoire cé lèbre que leurs poètes et leurs orateurs, rappelèrent si souvent dans la suite. Darius voulant venger l'affront fait à ses armes, résolut de faire une nouvelle expédition beaucoup plus considérable. Toute l'Asie fut pendant trois ans en mouvement pour les prépa ratifs, et les troupes se disposaient à s'embarquer, lorsque les Egyptiens se révoltèrent. Il n'en persista pas moins dans son projet, et il se preposait de passer dans la Grèce après avoir soumis l'Egypte ; mais comme la loi des Perses voulait qu'il désignat sou successeur avant de partir, il fat retenu par la contestation qui s'eleva entre Artobazana, l'aîné des fils qu'il avait eus de sa première épouse, fille de Gobryas, et Xercès, l'aine de ceux d'Atosse fille de Cyrus, qui avaient tous deux des prétentions au trone. Darius décida en faveur de Xerces, et mourut bientôt après, l'an 485, avant J.-C., après un règne de trentesix ans. La mémoire de ce prince fut toujours en vénération parmi les Perses et les autres peuples soumis à leur empire, qu'il avait gouvernés avec beaucoup de sagesse et de modération. 11 était d'un caractère très doux, et ne se portait qu'avec peine à punir ceux qui l'avaient offense, comme on le voit par l'exemple d'Histice, dont il regretta beaucoup la mort, quoiqu'il eût fait soulever l'Ionie. 11 chercha aussi à faire fleurir le commerce en faisant reconnaître par Scylax de

de cette note ne permettent pas de développer Carvande, célèbre navigateur, le cours

plus au long cette opinion, que l'auteur de cet article a établie dans une leçon faite au collège de France, et qu'il publiera peut-être quelque jour.

de l'Indus, et les mers qui s'étendent

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depuis Fembouchure de ce fleuve jus qu'au golfe Persique. Il fit frapper les monnaies d'or et d'argent connues sous le nom de Dariques, qu'Harpocration et d'autres grammairiens attribuent mal à propos à un Darius plus ancien, qui n'a point existé, ainsi qu'on l'a vu dans la note.

C-R,

DARIUS II, surnommé Nothus, ou le Bátard, et dont le véritable nom était Ochus, était l'un des fils naturels d'Artaxercès-Longue-Main, qui lui donna le gouvernement de Hyrcanie, et lui fit épouser Parysatis, sa fille, qu'il avait eue d'une autre mère. Cette princesse était donc sœur d'Ochus, et non sa tante, comme on le fera voir à son article. Sogdianus, également fils naturel d'Artaxercès, s'étant emparé du trône, après avoir tué Xercès, Ochus ne manifesta pas d'abord ouvertement ses desseins. L'usurpateur ne tarda pas à se faire des ennemis par sa cruauté; alors, plusieurs satrapes se réunirent à Ochus, et le nommèrent roi, l'an 424 avant J.-C. Ce fut alors qu'il prit le nom de Darius. Il parvint, par les conseils de Parysatis, à attirer Sogdianus auprès de lui, et le fit étouffer dans de la cendre, supplice dont on lui attribue l'invention. Un autre de ses frères, nommé Arsitès, se révolta bientôt contre lui, de concert avec Artyphius, fils de Mégabyze. Artyphius, qui avait pris à sa solde des troupes grecques, battit deux fois les généraux de Darius; mais ces Grecs, séduits par l'appât d'une plus forte paie, l'ayant abandonné, il fut obligé de se rendre. Darius le traita d'abord avec beaucoup d'humanité, pour engager Arsitès à se soumettre, et cela lui réussit : il ne voulait pas faire périr son frère; mais il se laissa vaincre par les importunités de Pary

satis, et le fit également périr dans de la cendre, ainsi qu'Artyphius. Pissuthnès, satrape de la Lydie, se révolta aussi, et prit à sa solde une armée de Grecs, commandée par Lycon, athénien. Tissaphernes employa le moyen dont on s'était déjà servi contre Artyphius, et Pissuthnès se voyant abandonné de ses troupes, fut pareillement obligé de se rendre, ce qui n'empêcha pas Darius de le faire périr par le même supplice. Amorgis, fils de Pissuthnès, se maintenait dans la Carie; mais les Laccdémoniens et leurs alliés, l'ayant pris dans la ville d'lasus, le livrèrent à Tissaphernes. Il y ent aussi, vers le même temps, une révolte générale des Mèdes, dont les détails nous sont absolument inconnus. On sait seulement qu'ils rentrèrent dans le devoir vers l'an 408 avant J.-C. Darius vit aussi rentrer sous sa domination les Ioniens et les autres Grecs de l'Asie, qui avaient secoué le joug après la malheureuse expédition de Xercès contre la Grèce. Les Lacédémoniens n'eurent pas honte de recourir aux ennemis communs des Grecs, pour obtenir des secours contre les Athéniens, et de sacrifier à leur haine l'indépendance d'une partie considérable de la nation. Darius II mourut l'an 405 avant J.-C., après avoir régné dix-neuf ans, et non trente-sept, comme le dit Ctésias. II laissa deux fils, Artaxercès-Mnémon, et Cyrus le jeune. On lui reproche beaucoup de cruautés ; mais elles doivent pour la plupart être attribuées à Parysatis, son épouse. (Voy. PARYSATIS, et TISSAPHERNES). C-R.

DARIUS, dont le véritable nom était Codoman, était fils d'Arsame, qui avait pour père Osthane, l'un des fils de Darius-Nothus. Plutarque dit qu'il fut dans sa jeunesse l'un des. astandes du roi. On donnait ce nom.

aux courriers placés de distance en distance pour transmettre dans toute l'étendue de l'empire les ordres du roi, et peut-être même les dépêches des particuliers. Mais on aura de la peine à croire que Codoman, qui tenait de si près au trône, fut employé lui-même à un service aussi subal terne, et il était sans doute le chef de ces astandes, ce qui pouvait être un emploi très important. Il se distingua dans la guerre contre les Cadusiens, et tua un de leurs chefs, qui, fier de sa force et de sa haute stature, avait défié les Perses en combat singulier. Il fut appelé au trône par une de ces révolutions si fréquentes dans les empires de l'Orient. Bagoas l'eunuque, après avoir tué Artaxercès-Ochus, et la plus grande partie de ses fils, avait donné le nom de roi à Arsitès, l'un des plus jeunes, dans l'espoir de gouverner sous son nom; mais ce prince ayant voulu venger la mort de son père et de ses frères, il le fit aussi mourir, et donna la couronne à Codoman, qui prit alors le nom de Darius. Bagoas ne tarda pas à vou1ir aussi se débarrasser de lui; mais Darius s'en étant aperçu le força à prendre lui-même le poison qu'il lui avait préparé. Lorsque Darius monta sur le trône l'an 336 avant J.-C. il n'y avait pas longtemps que Philippe, roi de Macédoine, avait laissé par sa mort à l'empire perse une apparence de tranquillité; on ne supposait pas en effet qu'Alexandre son fils fut de long-temps en état de rien entreprendre. Mais ce prince ayant apaisé en moins de deux ans les troubles que la mort de son père avait occasionnés dans les états voisins et dans la Grèce, passa en Asie vers la fin de l'an 335 avant J.-C. Darius apprit presque en même temps l'arrivée d'Alexandre,

et la défaite de l'armée perse au psssage du Granique. Il confia alors le commandement de toute l'Asie mineure, et celui de ses forces navales à Memnon de Rhodes, qu'il avait à son service; mais la mort de ce général, qui arriva peu de temps après, dérangea tous ses projets. Il consulta ses amis pour savoir s'il se contenterait d'envoyer une armée commaDdée par ses généraux pour arrêter les progrès d'Alexandre, ou s'il se mettrait lui-même à la tête de toutes ses forces pour aller à sa rencontre. Charidème d'Orée, qui avait une grande expérience dans l'art militaire, et qui était l'ennemi personnel d'Alexandre qui l'avait fait exiler d'Athènes, Ini conseilia de rester dans la haute Asie, et dit que s'il voulait lui donner cent mille hommes, dont un tiers serait de troupes grecques, il se chargeait de terminer la guerre. Cette proposition ayant blessé l'orgueil des Perses, Charidème s'emporta jusqu'à leur reprocher leur lâcheté, et il expiz de sa tête la liberté avec laquelle il s'était exprimé. Darius n'ayant plas alors personne dont les conseils pus sent le diriger, hasarda le sort de son empire dans deux batailles successives, à Issus et à Arbelles. Ayant été vaincu dans toutes deux, il cherchait à se retirer dans la Bactriane et les parties les plus reculées de son empire où il pouvait encore opposer une longue résistance, lorsqu'il fut fait prisonnier par Bessus et deux autres satrapes qui avaient formé le projet de s'emparer de l'autorité. Ils le traînèrent quelque temps à leur site, mais comme il retardait leur marche et qu'ils se voyaient vivement pressés par Alexandre, ils le perce rent de traits et le laissèrent sur la route. Les avant-coureurs d'Alexandre le trouvèrent respirant encore. I

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