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la sévérité des leçons de Robespierre, qui dès-lors ne pouvait plus souffrir qu'on lui résistât. Danton voulut aussi défendre Fabre d'Eglantine, son conseiller intime, qu'on accusait de malversation; il ne put le sauver, et dut apprendre par cet échec qu'on pouvait l'attaquer lui-même. Dèsfors la lutte s'engagea; ceux qui en craignaient les suites essayèrent de rapprocher les deux rivaux, et les firent dîner ensemble. « Il est jus»te, dit Danton en adressant la » parole à Robespierre, de compri» iner les royalistes; mais il ne faut

tou fit décreter que tout citoyen qui se rendrait aux assemblées de section recevrait une indemnité de 40 sous, et dès-lors elles se trouvèrent inondées par des flots de populace, à qui l'on fit dire tout ce qu'on voulut et exécuter tout ce qu'on jugea à propos. On demanda alors que Danton fût adjoint au comité de salut public. Il parut vouloir refuser de faire partie du comité, et finit par y consentir. Au mois de novembre 1793, il s'eleva contre les extravagantes fêtes de la Raison, que les scissionnaires cordeliers osèrent célébrer jusque dans le sein de la convention. « Quand pas comprendre l'innocent avec le » ferons-nous cesser ces mascarades, » coupable, et nous ne devons frapper » s'écria-t-il ? Nous n'avons pas voulu » que des coups utiles à la république. détruire la superstition pour éta->>-Eh! qui vous a dit, répliqua Roblir l'atheisme.» Robespierre se joignit à lui pour renverser une faction qui les menaçait l'un et l'autre, et bientôt après les principaux instituteurs des fêtes de la Raison portèrent leurs têtes sur l'échafaud. Mais cette intelligence ne devait pas être de longue durée; Robespierre n'était pas un de ces hommes qui haissent sans effet. Les événements et peut-être aussi de secrettes insinuations le servirent à souhait. Camille Desmoulins, ami de Danton, avait ose comparer les mesures qu'on prenait alors à celles qu'employait Tibère, et en donner la preuve dans un pamphlet intitulé le Vieux Cordelier. Il avait rapporté dans cet écrit divers passages de Tacite, qui établissaient en effet une similitude parfaite entre les décrets de la convention et ceux de l'empereur Pomain. Robespierre le tança vertement, et l'abandonna à la vengeance des chefs de son parti qu'il avait tournés en ridicule dans son pamphit. Danton prit le parti de Desmoulins, et lui conscilla avec trop d'assurance de ne pas s'effrayer de

»bespierre en fronçant le sourcil, » qu'on ait fait périr un innocent? »Il faut se montrer, dit en sortant » Danton; il n'y a pas un instant à » perdre. » Et cependant il hésita, au lieu d'agir. Westermann, son principal agent, le pressait de frapper, et lui promettait assistance. Il se contenta de répondre: « Il n'oserait. » Mais avant de le braver, Robespierre avait pris ses mesures, et le geant qui avait fait crouler le trône, fut arrêté dans son lit, la nuit du 31 mars 1794, sans faire la moindre résistance. Lacroix, son ami, fut arrêté la même nuit. Ils furent l'un et l'autre conduits au Luxembourg. Danton, en y entrant, salua avec politesse les nombreux dé tenus qui étaient accourus pour le voir. « Messieurs, leur dit-il, j'avais l'es» poir de vous faire bientôt sortir » d'ici; mais m'y voilà moi-même » avec vous, et je ne sais plus com»ment cela finira. » Quelques députés voulurent réclamer contre cette arrestation; mais Robespierre parut à la tribune, et demanda avec une dédaigneuse arrogance « quels étaient

>> ceux qui osaient prendre le parti » du conspirateur, de l'homme im» moral dont le peuple allait enfin >> connaître les crimes, » et tous gardèrent le silence. Danton et Lacroix furent enfermés au secret, mais dans deux chambres assez voisines pour qu'ils pussent se parler et être entendus des antres détenus. Lacroix fit quelques reproches à Danton; il l'accusa de paresse et d'insouciance: « C'est, dit-il, ce qui nous a perdus.» Ils causèrent ensuite assezgaîment du sort qui les attendait. Traduits au tribunal révolutionnaire quatre jours après leur arrestation, ils daignèrent à peine répondre aux interpellations que leur fit le président. Ils s'amusaient pendant les débats à rouler des boulettes de pain entre leurs doigts, et les lançaient au nez des juges et des jurés. Danton se contenta de leur dire, en façonnant ces boulettes: a Mon individu sera » bientôt dans le néant; mais mon » nom est déjà dans la postérité. ». Le tribunal, effrayé de leur audace, consulta les comités de gouvernement sur ce qu'il avait à faire, et ceux-ci ordonnèrent de mettre les détenus hors des débats, c'est-à-dire, de les condamner sans en entendre davantage. Cette décision mit Danton dans une fureur extrême. Il se répandit en imprécations contre ses proscripteurs. « C'est moi, s'écria-t-il en entrant dans » la chambre des condamnés, c'est » moi qui ai fait instituer ce tribunal >> infâme; j'en demande pardon à Dieu » et aux hommes. Je laisse tout, ajou»ta-t-il, dans un gâchis épouvanta» ble; il n'y en a pas un qui s'entende > en gouvernement; au surplus, ce » sont tous des frères Caïn; Brissot » m'aurait fait guillotiner comme Ro» bespierre. » Les apprêts du supplice ne le firent point fléchir ; il inonta avec assurance sur la fatale

charrette; sa tête était haute, ses regards pleins de fierté; it semblait commander encore à la populace. Ce pendant, avant de mourir, il parut s'attendrir un instant. « Oh! ma bien» aimée! oh ma femme, s'écria-t-il, » je ne te verrai donc plus? Pris s'interrompant brusquement: Al»lons, Danton, point de faiblesse, Il monta alors rapidement à l'écha faud, et dit au bourreau : « Tu mon>>treras ma tête au peuple; elle en vast >> la peine. » Il mourut le 5 avril 1794, âgé de trente-cinq ans. B-E.

DANTZ, ou DANZ (JEAN-ANDRE), savant orientaliste allemand, naquit à Sandhussen, village près de Gotha, le 1er février 1654. Après avoir achevé ses études, il voyagea pour per fectionner ses connaissances. Il vint d'abord à Wittemberg, où il fut reçu maître-ès-arts en 1676. De là il se rendit à Hambourg, où il prit des leçons du savant rabbin Esdras Edzardi; à Leipzig, à léna, d'où il partit en 1683 pour visiter la Hollande et l'Angleterre. A la suite de ses voyages, il fixa sa résidence en Allemagne, et vint demeurer à léna après avoir bebité quelque temps Brême, Hambourg et Helmstadt. Dantz obtint une chart de professeur extraordinaire des langues orientales dans l'université de lena, et celle de professeur ordinaire après la mort de Frischmuth. Dans la suite, il passa à la chaire de théologie et professa toujours avec une grande distinction. Il mourut le 20 décembre 1727, d'une attaque d'apoplexie. Ortre son Rabbinismus enucleatus, dont la dernière édition est de Francfort, 1761, in-8'.; sa grammaire hébraïque (Compendium gramma tices hebraicæ et chaldaïcæ), dost la 3. édition a paru en 1706. son Interpres ebræo-chaldæus omnes utriusque linguæ idiotisma

dexterè explicans ad genuinum S. Scripture sensum ritè indagandum, léna, 1694, in-8°., et une bonne grammaire syriaque intitulée: Aditus syriæ reclusus compendiosè ducens ad plenam linguæ syriacæ antiochena seu maronitica cognitionem, léna, 1689, in-8°., dont la . édition est de 1755, et qui a paru de nouveau, ainsi que les deux précédents, revue et corrigée par Mylius, Francfort, 1765, in-8°., Dantz a publié un grand nombre de dissertations sur différents points de l'histoire et des antiquités hébraïques, qu'il serait trop long d'énumérer. Nous nous contenterons d'indiquer ses principaux ouvrages: I. Disputatio de curá Judæorum in conquirendis proselytis, lena, 1688, in-4°.; II. De Ebræorum re militari, ibid., 1690, in-4°.; III. Baptismum prosely torum judaïcum è monumentis ebræo-talmudicis erutum, ibid., 1699, in-4°.; IV. Partus virginis miraculosus ad Es. VII, 14, ibid., 1700; V. Divina Elohim inter coœquales de primo homine coudendo deliberatio, ibid., 1712; VI. Inauguratio Christi haud obscurior mosaica, decem dissertationibus asserta pro doctrina evangelicæ conversız, ibid., 1717, in-4°.; VII. Davidis in Ammonitas devicios mitigata crudelitas, ibid., 1713; VIII. Programmata quinque de festo judaico septimanarum abrogato et surrogato in ejus locum festo pentecostali christianorum, ibid., 1715-1718; IX. Dissertatio historico-apologetica pro Luthero ex acrimonia styli reprehenso, ibid., 1704, in-4°.; X. Óratio de Tryphone Justini martyris collocatore habita, ibid., 1708. Cette pièce se trouve réimprimée dans les Parerga Gottingensia, tom. I, hb. IV. XI. Dissertatio de Caini

nomine, ad Genes. 1, 1. On trouve encore plusieurs dissertations de Dantz dans le Novum Testamentum ex Talmude illustratum de G. H. Menschenius, et dans le Thes. dissert. ad vetus Testam. Chr. Richard, dans sa dissertation de Fit. et Script. professorum Ienens., donne la liste des ouvrages de Dantz qui sout restés manuscrits. J-N.

DANVERS (HENBI), comte de Danby, naquit à Dantescy, dans le Wiltshire, en 1575. Après avoir reçu une éducation conforme à sa naissance, il alla servir dans les PaysBas sous Maurice, comte de Nassau, et se distingua sur terre et sur mer. Lorsqu'Elisabeth envoya des secours à Henri IV contre la ligue, Danvers marcha comme capitaine, et fut fait chevalier pour la bravoure qu'il montra dans cette guerre. Il fut ensuite employé en Irlande comme lieutenantgénéral de cavalerie, et major-géné ral de l'armée sous le fameux conte d'Essex et sous le baron de Montjoy. Charles Danvers, son frère aîne, ayant trempé dans les complots du comte d'Essex, avait été décapité en 1601. Après l'avènement de Jacques I., un acte du parlement eu-. dit à Henri les biens de son frère, qui avaient été confisqués; il obtint différentes grâces, et fut nommé gouverneur de Guernesey à vie. Charles I. le créa comte de Danby, membre du conseil privé et chevalier de la jarretière. Sur la fin de sa carrière, il encourut la disgrâce de la cour, et se retira dans sa terre de Cornbury-Park, dans l'Oxfordshire, où il mourut le 20 janvier 1643. li était instruit et encourageait les sciences. Ayant remarqué que, faute d'un jardin botauique, on ne pouvait à Oxford se livrer avec fruit à l'étude des plantes, il acheta un terrain con-

sidérable, le fit entourer d'un mur, y planta un grand nombre de végétaux, et le donna à l'université, avec un legs considerable pour son entretien. Il fonda aussi dans le Wiltshire une maison de charité et une école. — Jean DANVERS, chevalier, frère du précédent et son héritier, fut gentilhomme de la chambre de Charles Ier. Ses folles dépenses l'avaient fait négliger par son frère. Accablé de dettes, la vanité, la faiblesse lui firent prêter l'oreille aux suggestions du parti opposé auroi; il siégea avec les juges de ce prince, et signa sa condamnation. Il mourutavant la restauration; mais ses biens furent confisqués en 1661. E-s. DANVILLE (GUILLARD), gendarme de la reine, sous le règne de Louis XIII, fit imprimer à Paris, un poëme héroïque, intitulé la Chasteté, 1624, in-4°. Une note qui se trouve à la fin de l'ouvrage apprend que l'auteur l'avait commencé, passant en poste par la Styrie, pour venir en Autriche, et qu'il l'avait terminé en se rendant de Bavière en France, pour le service du roi. Il se flatte d'en avoir composé jusqu'à neuf cents vers en douze jours, sans que ses autres occupations en souffrissent. Quelque temps après son retour à Paris, ses papiers furent saisis, et il fut conduit à la Bastille où il resta trois ans, sans connaître le motif de sa détention; il s'en plaint amèrement daus la préface de son poëme, qu'il annonce avoir composé en l'honneur du roi et des reines Marie de Médicis et Anue d'Autriche. L'auteur ne manquait ni de naturel ni d'une certaine abondance, mais il pèche souvent contre les premières règles de la versification.

W-s. DANVILLE. Voy. ANVILLE (D') DANY. Voy. BROSSARD (David), au Supplément.

DANZ (FERDINAND-George), mé decin allemand, né en 1761 à Dachsenhausen, dans la principauté de Darmstadt, fit ses études à l'université de Giessen, et y obtint le doctorat en 1790. Sa dissertation inaugurale, Brevis forcipum obstetriciarum historia, est beaucoup plus étendue et plus intéressante que ne le sont communément ces sortes d'écrits. Nommé professeur extraordinaire en 1791, il prononça un discours remarquable par une érudition choisie, et dans lequel il ébaucha l'histoire de l'art des accouchements chez les Egyptiens : De arte obstetricia Ægyptiorum. Il publia vers le même temps un excellent opuscule allemand, intitule: Essai d'une histoire générale de la coqueluche, Marbourg, 1791, in8. Deux ouvrages plus considerables, écrits aussi en allemand, virent bientôt le jour: I. Anatomie da fœtus aux diverses époques de la grossesse, Francfort et Leipzig, 1792 - 1793, 2 vol. in-8°. Cet utile recueil a exigé beaucoup de recherches et des expériences délicates. Le professeur Sommering y a joint quelques notes. II. Manuel de se miotique générale, à l'usage des jeunes chirurgiens, Leipzig, 1795, in-8°. Le précieux travail de Gruner a fourni les principaux matériaux de ce manuel, qui, du reste, justifie son titre. Danz n'avait pas encore atteint sa 32°. année, lorsque la mort vint le frapper, le 1er. mars 1793, à son entrée dans une carrière où il s'était déjà montré d'une manière si glerieuse.

C.

DANZER (JOSEPH-MELCHIOR), théologien catholique et mécanicien, naquit en 1739, à Ober-Aybach, près de Landshut, en Bavière. Consacré d'abord au ministère ecclésiastique, ce ne fut que dans ses moments de

loisir qu'il s'appliqua à la physique et aux mathématiques. Il fut professeur de ces deux sciences, à Straubing et à Munich: en 1779, il fut nommé membre de la direction des études et conseiller ecclésiastique. Il mourut le 10 mai 1800, après avoir fait des réformes sages et utiles dans le plan des études en Bavière. Il est inventeur de ces fourneaux économiques qui portent son nom en Allemague. Ses principaux ouvrages, tous en allemand, sont: I. Essai sur la théologie morale et pratique, Augsbourg, 3777, in-8°.; II. Premiers principes du droit naturel, Augsbourg, 1778, in-8°.; III. Application de ces principes aux circonstances particulières de la vie, Munich, 1780; IV. Traité élémentaire sur les mathe matiques, à l'usage des lycées, Munich, 1780-81.

G-Y.

DANZER (JACQUES), théologien catholique, naquit en 1745, à Lengenfeld, en Souabe. Ayaut embrassé la règle de S. Benoît à Isny, il fut nommé en 1784 professeur de théologie à Salzbourg; on le dénonça aux autorités ecclésiastiques, comme imbu des erreurs de Pelage; l'archevêque de Salzbourg fit défendre, en 1788, de donner suite aux enquêtes déjà commencées. Danzer cependant se trouvant trop faible pour résister à ses ennemis, quitta Salzbourg en 1793, se fit séculariser, et mourut le 4 septembre 1796, à Burgau, où il possédait un canonicat. On trouve dans Meusel la liste de ses ouvrages, tous en allemand; les principaux sont: I. Introduction à la Morale chretienne, Salzbourg, 1791, 2. édition; II. Dix-huitième siècle de l'Al"lemagne, 1782; III. Esprit tolerant de Joseph 11, 1783; IV. Influence de la morale, sur le bonheur de l'komme, Salzbourg, 1789; V. Es

prit de Jésus et de sa doctrine, Fribourg, 1793; VI. Idées sur la réforme de la théologie, en particulier de la dogmatique, chez les catholi ques, Ulm, 1793; VII. Histoire critique de l'indulgence de la portioncule, Ulm, 1794. G-Y.

DAOUD, médecin d'Antioche surnommé Albussir et Alduzir, né à la Mekke en 1005 de l'hégire ( ou 1596), se distingua par plusieurs ouvrages, entre lesquels on remarque un Sytéme de médecine, un livre des causes des maladies, un Avis aux personnes sages, qui se trouve à la bibliothèque impériale de Paris. Hyde, dans ses notes sur Péritsol, page 103, le présente comme un grand médecin, et rapporte plusieurs passages de ses livres. Il paraît que son premier ouvrage est sous un autre titre à la bibliothèque Bodleienne, No. 558. Reiske, dans ses suppléments, p. 750, ajoute à la liste des ouvrages de Daoud, une Explication en vers' d'une partie des ouvrages d'Avicenne.

Z.

DAOUD-PACHA, grand- vezir, beau-frère de Mustapha Ir., fut l'instigateur de la révolte de l'année 1622 (ou 1031 de l'hégire). Il devint grand-vezir du stupide sulthan qu'il avait remis sur le trône, et sous le nom duquel il gouverna. C'est à lui seul que le meurtre du sulthan Othman II doit être attribué. Daoud, pour qui ce crime était utile, alla dans la prison muni d'un ordre supposé, et attenta lui-même aux jours d'un maître dont il craignait le rétablissement et la vengeance. Son forfait ne resta pas long-temps impuni; l'abus qu'il fit de son autorité causa un soulevement général; et quoiqu'il eût cu la précaution de s'assurer la bienveil lance de la force armée par ses largesses, il n'en fut pas moins détesté du

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