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superficiel eut cependant du succès.

W-s.

DANOW ERNEST - JACQUES), théologien protestant, naquit en 1741 à Redlau, dans la Prusse occidentale. En 1772, il fut nommé professeur de théologie à Iéna. La liberté avec la quelle il parlait des systêmes alors admis parmi les théologiens protestants, contribua, plus encore que sa méthode claire et précise, à donner de la vogue à ses leçons. Il avait exposé sa doctrine théologique dans l'ouvrage suivant: Institutiones theologia dogmatica, lib. I, II, Iéna, 1772, in-8'. Il avait gardé, en composant cet ouvrage, une circonspection dont il s'écarta beaucoup dans la suite. La vivacité de son esprit ne connaissant aucune mesure dans le travail, ses veilles le firent tomber dans une profonde mélancolie; le 18 mars 1782 il se jeta dans la Saale. On trouve dans Meusel la liste de ses ouvrages; voici les plus importants: I. De verá verborum Sermonis hebraici tertia He terminatorum natura, Dantzig, 1760, in-4°.; II. De choreis sacris Ebræorum, ib., 1766, in-4°.; III. De episcopis tempore apostolorum, Iéna, 1773, in-4°.; IV. Explanatio locorum Scrip. S. divinitatem J.-C. probantium, léna, 1774, in-4°.; V. quelques ouvrages en allemand. DANOW (Gottlob ), professeur à l'école d'artillerie à Berlin, naquit en 1750 à Lauenbourg, et mourut en 1794. Il a publié en allemand I. Mémoires sur la statistique, Berlin, 1780, in-4°.; II. Méthode pour mesurer les hauteurs, par le moyen du baromètre, ibid., 1786; III. Poésies de Raufseysen, Berlin, 1792, in-8°., 2o. edition.

rentin, qu'il suffit de nommer prrappeler un génie puissant et c teur, un caractère noble et pass: né, une grande infortune et une p grande renommée, était d'une for noble de Florence qui avait port nom des Éliséi. Celui de cette fam qui est reconnu pour première de son arbre généalogique se no mait Cacciaguida; il avait ép une Aldighieri ou Allighieri de fe rare; il voulut perpétuer le nom sa femme, en le donnant à l'ur ses deux fils, et ce premier Allighie eut pour petit-fils un second, qu le père du Dante. Durante fut le que celui-ci reçut en naissant ; s'habitua, dans son enfance, 1 nommer, par abréviation, Dante; t ce petit nom est devenu l'un des på s grands de l'histoire littéraire derne. Dante naquit à Florence, a mois de mai 1265. On ajoutait als beaucoup de foi à l'astrologie jolciaire; le soleil était dans la coustelation des Gémeaux ; Brunetto La"ni, poète et philosophe, qui pass! pour un savant astrologue, prait que cet enfant s'élèverait un jour 23 plus haut point de gloire par son voir et par son talent. Boccace, dans sa Vie du Dante, raconte aussi La rêve prophétique que la mère de not poète, nommée Bella, eut pes de jours avant de le mettre au monde, et qui présageait à son fils la mèm grandeur. S'il n'eût été qu'un homm ordinaire, on aurait oublié ces horos copes; sa célébrité les rappela dat un temps où l'on n'était pas fort e gné de les en croire la cause. Danie était encore enfant lorsqu'il perdit sen père. Sa première éducation n'en f pas moins soignée; sa mère la coufia au même Brunetto Latini, qui la DANSSE. Voy. VILLOISON. avait fait de si heureuses prédictions, DANTE ALLIGHIERI, poète flo- et qui était intéressé à ce qu'elles st

G-Y.

rifiassent un jour. Dante n'avait que uf ans lorsqu'il vit pour la premiere is une jeune personne du même âge, la familledes Portinari, dont le nom ait Beatrice, et le petit nom Bice. Il çut dès-lors des impressions qui punt bien s'affaiblir dans la suite, mais i ne s'effacèrent jamais. Ce fut pour atrix qu'il composa ses premiers rs; il a écrit dans l'un de ses ouvras en prose (la Vita nuova), l'hisire de leurs innocentes amours, et i a élevé un monument plus célèbre ms son grand poëme qui est, en quelte sorte, plein de son souvenir. Il ne orna pas ses études à la poésie et à littérature agréable; la philosophie › Platon et celle d'Aristote, l'histoire, théologie qui tenait alors une grande ace dans les connaissances humaines, >ccupèrent tour à tour; il savait paritement le latin, le provençal, et ême un peu le grec, ce qui était ors très rare. Il cultiva aussi la muque, le dessin, et prit soin de se rmer une belle écriture, circousince qu'il est bon de remarquer dans s hommes de génie, pour ôter toute xcuse aux gens d'esprit qui se croient ispensés du même soin. Les lois de république de Florence prescrivaient tous les citoyens qui voulaient être dais aux emplois publics de se faire ascrire sur les registres ou les maricules de l'un des arts, entre lesfuels toute la ville était partagée. Il y nent d'abord quatorze, et ensuite ingt-un. Le sixième était celui des nédecins et des apothicaires; Dante 'y inscrivit, soit qu'il y eût parmi les iens de sa famille un magasin d'apothicairerie, soit qu'il eût eu d'abord 'envie d'être médecin. Il paya aussi la dette imposée à tout citoyen d'un pays libre, en prenant les armes dans une expédition des guelfes de Florence et de Bologne contre les gibelius d'A

rezzo. Il y servit dans la cavalerie, et contribua beaucoup par sa bravoure, en 1289, au gain de la bataille de Campaldino, qui fut si fatale aux gibelins. L'animosité entre ces deux partis était extrême, et Dante, né dans une famille guelfe, en avait épousé les passions avec toute l'ardeur de son caractère. Il servit encore, l'année suivante, dans une autre expédition contre les Pisans, et se trouva au siège et à la prise du château de Caprona. Ses talents l'appelaient plus particulièrement aux ambassades, ou aux missions politiques, si ce mot d'ambassade paraît trop ambitieux. Il en remplit jusqu'à quatorze, et obtint dans toutes des succès. La douleur qu'il ressentit de la perte de Beatrix ne l'empêcha point de se marier. Il épousa, vers l'an 1291, Gemma, de l'illustre famille des Donati, dont il eut plusieurs enfants, et avec laquelle cependant il ne vécut pas long-temps en bonne intelligence. Elle finit par le quitter, et, quelle que fut la cause de cette résolution, elle ne voulut jamais revenir à lui. A l'âge de trente-cinq ans, il fut nommé l'un des prieurs des arts, qui formaient alors à Florence la magistrature suprême: ce fut l'époque de ses malheurs. Il s'éleva des rivalités et des rixes sanglantes entre la famille des Cerchi et celle des Donati à laquelle Dante était allié. Les factions des blancs et des noirs, qui s'étaient formées dans la ville de Pistoic, prirent les Florentins pour arbitres de leurs dissensions; leurs députés en excitèrent de nouvelles à Florence même, qui en était déjà remplie. Elle ne fut plus seulement divisée en guelfes et en gibelins, mais les guelfes le furent en blancs et en noirs. Dante fut du parti des blancs, peut-être parce que la famille de sa femme était de celui des noirs. Ces derniers voulaient appeler

pre

Charles d'Anjou à Florence; les blancs
s'y opposaient de tout leur pouvoir.
Ils succomberent; Charles, en se ren-
dant à son expédition de Sicile, entra
à Florence, se déclara pour le parti
des noirs, et opprima celui des blancs.
Leurs principaux chefs furent bannis.
Dante ne pouvait manquer d'être du
nombre. Il fut condamné par une
première sentence à l'exil et à la con-
fiscation de ses biens, et par une se-
conde à être brûlé vif, lui et tous ses
adhérents. Ces sentences existent,
écrites en latin barbare. Quand la
mière fut rendue, Dante était à Rome
auprès du pape, où les blancs l'a-
vaient envoyé pour tàcher d'obtenir
quelque composition. A cette nouvelle,
il se rendit à Sieune pour s'informer
de plus près de ce qui le concernait
personnellement. Ce qu'il apprit ne
Ĵui laissa d'autre parti à prendre que
d'aller se joindre aux autres bannis.
Ils firent de concert, en 1304, une
tentative à main armée pour rentrer
dans leur patrie; cette expédition
ayant échoué, Dante ne fit plus que
changer fréquemment d'asyle, trou-
vant partout d'abord un bon accueil,
et fatiguant bientôt ses hôtes, soit par
la hauteur et l'âpreté de son caractère
que le malheur aigrissait, soit par
son malheur même. L'arrivée du
nouvel empereur Heuri de Luxem-
boorg en Italie, lui donna quelques
espérances, que la mort inopinée de
ce prince fit évanouir. Ce fut, dit-on,
vers ce temps là, que Dante vint à Pa-
ris, qu'il fréquenta l'université, et
principalement les écoles de théologie;
l'on assure même qu'il y soutint une
thèse brillante, ce que l'étude pro-
fonde qu'il avait faite de cette science
rend croyable. Il ne négligeait pas les
écoles particulières qui avaient de la
réputation, et il connut sans doute
celle d'un certain Sigier, dont il parle signifiait fourages (strami )

avec éloge dans le dixième chant de
son Paradis, qui logeait, dit-il, dans
la rue du Fouarre (1), nel vico degi
strami, et dont le nom ne se trouve
point dans l'histoire de l'université. Il
retourna ensuite en Italie et y recom
inença sa vie errante. S'étant enfa
arrêté à Ravenne, chez Guido No-
vello qui en était seigneur, il y god-
tait quelque repos, lorsqu'une m
die subite l'enleva le 14 septembre
1321. Guido lui fit faire des fune-
railles honorables, et prononça dans
son palais, après la cérémonie, l'e-
loge du poète qu'il avait aimé. Dante
fut enterré dans l'église des Frères-
Mineurs de St.-François, sous une
simple tombe de marbre, sans inscrip
tion, parce que les malheurs du prince
commencèrent peu de temps après,
l'obligèrent de quitter Ravenne où il es
rentra plus. Il s'écoula cent soixante-
deux ans avant qu'il lui fût érigé au
monument. Bernard Bembo, père d
famenx cardinal, et préteur de Ba-
venne en 1485 pour la république d
Venise, lui érigea celui que l'on voit
encore dans l'église de ce couvert.
On y lit six vers élégiaques faits par
B. Bembo ou en son nom, qui se
assez médiocres, et six hexamètres
més de deux en deux vers, que fo
attribue au Dante lui-même, el qu
ne sont pas meilleurs. Le cinque
vers seul suffirait; ce serait une d
ces inscriptions qu'on aime à trouver
sur les tombeaux des grands homines.
parce qu'elles disent moins qu'ells
ne donnent à penser:

Hic claudor Dantes, patriis extorris aboris

« Dante repose ici, banni de sa patrie, a Cette patric, qui l'avait rejeté, rede manda ses cendres, un siècle après sa mort en 1429), aux habitants de Ravenne, qui les refusèrent: ces te

(1) Fouarre ou feurs, vieux met frangan

DAN

tatives furent renouvelées dans le 16". siècle. Michel-Ange avait promis de contribuer à la décoration du monument que les Florentins voulaient élever; mais toutes les démarches furent inutiles, et Ravenne ne voulut point se dessaisir des restes de ce grand homme. Tous les portraits qu'on a de lui se ressemblent, ce qui fait croire qu'ils lui ressemblaient aussi. Ses traits étaient nobles et très marqués; son teint bilieux, l'expression de ses yeux et de sa bouche indiquent des passions fortes et profondes. On dit qu'il était habituellement grave, silencieux et préoccupé, que cependant il aimait la société des femmes, et qu'il y montrait beaucoup de politesse et souvent même de gaîté. Dans les cours où il fut reçu depuis son exil, peut-être parut-il quelquefois plus libre dans son maintien et dans ses discours qu'il n'eût convenu aux courtisans d'un prince, mais non pas plus qu'il ne convenait à l'un des pricurs de la république de Florence, surtout depuis qu'il était malheureux et opprimé par un parti qui lui paraissait injuste. On lui attribue des réparties amères; mais pourquoi lui faisait-on des questions déplacées ? On travestit d'ailleurs et les questions et les réponses, et l'on change en inconvenance ce qui n'était que l'expression d'une noble fierté. On a mal jugé son poëme comme son caractère, sans faire attention au temps où il écrivait, aux objets qui avaient alors un interêt général et qui n'en ont plus, à la hardiesse et à la nouveauté de ses inventions et de son plan. Ge plan est difficile à saisir et à suivre; il est surtout impossible d'en donner l'idée en peu de mots. L'intelligence parfaite des details a souvent aussi ses difficultés, qui naissent principalement des fréquentes allégories et des traits

d'histoire contemporaine dont il est
semné. Témoin de la plupart de ces
événements, et victime de plusieurs,
Dante ne devina point qu'ils per-
draient un jour leur importance. Il
en est un assez grand nombre dont il
a seul conservé le souvenir. Il les jeta
tous, non pas confusément, mais
avec un ordre, et l'on dirait presque
une économie admirable, dans un plan
qui est au-dessus des plus vastes pro-
portions. L'enfer, le purgatoire et le
paradis, dont toutes les imaginations
étaient alors préoccupées, s'ouvrirent
devant son génie, et lui offrirent, l'un
ses supplices sans fin et sans espé-
rance, Pautre ses peines expiatoires,
et le troisième son éternelle félicité,
pour punir et pour récompenser ses
ennemis et ses amis, les ennemis et
les amis, les oppresseurs et les sou-
tiens de la liberté de sa patrie, et en
général les méchants et les bous, qui
avaient de son temps influé en mal et
en bien sur les affaires et sur les des-

tinées de l'Italie. La structure impo-
sante de cette triple machine, la com-
munication extraordinaire de l'une à
l'autre des trois parties qui la com-
posent, leurs subdivisions créées par le
poète, conformes à son but et favo-
rables à son talent d'imaginer et de
peindre, la variété prodigieuse des
tableaux qu'il y place, et des couleurs
dont il les peint; l'inimitable énergie
des uns, la douceur, la grâce des au-
tres, leur précieuse simplicité, leur
teinte originale et primitive; enfin, la
création continuelle d'une langue qui
n'existait pas avant lui, et qui, de-
puis, n'a presque plus changé qu'à
sa perte, voilà ce qui assure au
poëme du Dante une place que ni les
défauts dont il est rempli, ni les va-
riations du goût, ni les caprices de la
mode ne peuvent lui ôter. Au milieu
de la nuit qui couvrait l'Europe à la

fin du 13. siècle, c'est une appari tion prodigieuse, qui même dans la Jumière des siècles suivants, a conserve son éclat et tient encore du prodige. Il ne faut point le juger d'après les données communes; aucun poëme ancien n'en fut le modèle; aucune poétique ne lui convient; la conception en est unique et ne peut plus s'adapter à rien; mais l'exécution est presque partout admirable, et si l'on examine bien les temps où le style poétique italien conserva sa plus grande force et ceux où il la perdit, les poètes qui contribuèrent à la maintenir ou à la lui rendre, et ceux qui la firent déchoir, on trouvera dans un rapport presque toujours exact, F'une et l'autre de ces vicissitudes, avec l'admiration que l'on cut pour le Dante, et le mépris où il tomba, avec l'étude que l'on en fit et son oubli. Une notice exacte des commentaires dont ce poëme a été l'objet, des éditions et des traductions qu'on en a faites, remplirait trop d'espace et plairait peut-être à trop peu de lecteurs; que serait-ce si l'on y ajoutait les critiques et les apologies qui ont eu quelque célébrité? On se bornera ici à ce que l'on croit nécessaire. Le plus ancien commentaire italien qui existe sur la Divina Commedia est celui de Boccace; nommé vers la fin de sa vie, par un décret de la république de Florence, pour expliquer publiquement ce poëme, il remplit cette chaire pendant à peu près deux ans, mais avec des interruptions fréquentes, et ne poussa ses explications que jusqu'au 17. chant de l'Enfer. Elles forment deux forts volumes de commentaires, qui n'ont été imprimés qu'en 1724, à Naples, sous la date de Florence, in-8°. Benvenuto Rambaldo d'Imola, revêtu du même emploi public à Milan, peu

de temps après que Boccace l'eût été à Florence, expliqua le Dante pendant environ dix ans, et a laissé un très ample commentaire latin, qui est resté inédit, à l'exception des morceaux qui pouvaient servir à l'histoire, et que Muratori a imprimés dans le 1. volume de ses Antiquitates Italicæ. La prétendue traduction italienne de ces commentaires, dont on a une ancienne édition très belle et très rare, Venise, in-fol, 1477, est pseudonyme. La première édition du texte saus commentaires est celle de 1472, in-ful., sans nom de lieu, mais à Foligno, avec ce titre: La Commedia di Dante Alighieri, delle pene e punizioni de' vizj, e premj delle virtù. La même anvee 1472, il en fut fait une à Mantoue, in-fol., dont le titre est en latin: Dantis capitula, italicè, et une autre sans nom de lieu, par Frédéric de Vérone, petit in-fol. Il y en a encore une de Naples, 1477, in-fol., qui est très rare et du plus grand prix. Ea tête des anciennes éditions avec des commentaires, il faut placer celle de Milan, 1478, in-fol., intitulée Dantis Comedia cum commentaris, donnée par Martiu Paul Nidobeato de Novare. Le texte est en beaux carartères, et les commentaires en gothque; ils sont de Jacopo della Lana, de Bologne, et de Guido Terzago noble milanais. Cette édition est surtout estimée pour la pureté du texte et pour les excellentes leçons qu'elle presente. Les autres principales éditions accompagnées de comincntaires sont : Florence, 1481, commentaires de Chris toforo Landino, gr. in-fol., avec fiz. (V. BALDINI); Venise, 1491, idem, in-fol., revue par Pierre da Fighine; Venise, idem, chez les Juntes, in-fol.; Venise, idem, chez Giolito, 1556, pr. in-4°., etc.; Venise, 1544, corama

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