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principes exempts des passions qui s'y mêlaient trop souvent. Damilaville, seutant sa fin s'approcher, demanda à son médecin combien de temps il pouvait encore espérer de vivre. « Vous connaissez, lui dit-il, » mon courage et l'indifférence avec » laquelle je regarde la mort; parlez>> moi franchement; les ménagements >> qui conviendraient à un autre, ne » sont pas nécessaires avec moi. » Le médecin ne lui dissimula rien, et lui apprit qu'il ne lui restait que quelques jours d'existence. Damilaville fit venir aussitôt un tapissier; il traita avec lu de la vente des meubles de son appartement, et en reçut le prix. Il invita, quelques jours après, ses amis les plus intimes à un grand repas qu'il avait fait préparer, et il y voulut boire an dernier verre de vin de Champagne. Tout ce qu'on lui dit pour l'en empêcher ne changea point sa résolution, et l'on ne jugea pas à propos de contrarier un homme si près du tombeau; il le but,et expira quelques instants après, le 13 décembre 1768, à l'âge de quarante-sept ans. Mr.

DAMINO (PIERRE), peintre, né à Castel-Franco, dans l'état de Venise, en 1592, avait reçu de la nature les plus heureuses dispositions. Livré à son penchant, sans maître et sans conseil, il copiait indistinctement toutes les estampes et tous les tableaux qu'il pouvait se procurer; ce ne fut qu'après voir lu les ouvrages de Lomazzo et d'Albert Durer qu'il init du choix dans ses travaux. Il apprit à connaître dans les traités du maître allemand les proportions du corps humain; la lecture des historiens et des poètes féconda son imagination; il transporta leurs descriptions dans ses tableaux. Damino ne dut son talent qu'à lui-même. JeanBaptiste Nocello lui enseigna seule

ment le mélange et l'emploi des couleurs. Les ouvrages qu'il fit à l'âge de vingt ans au dôme de Padoue marquèrent sa place parmi les bons peintres; sa réputation se répandit dans toute l'Italie; il fut successivement appelé à Venise, à Chiozza, à Créma et daus plusieurs autres villes dont les édifices publics sont enrichis de ses ouvrages. Il mourut en 1631. Cet artiste eut un frère qui peignit très bien le portrait en petit, et une sœur dont les ouvrages de peinture furent aussi admirés de ses contemporains,-s. DAMIS. V. APOLLONIUS de Tyanes. DAMM (CHRISTIAN-TOBIE), savant helléniste et théologien réformé naquit en 1699 à Geithayn, dans les environs de Leipzig. Il avait été nommé en 1742, pro-recteur et peu après recteur du gymnase de Berlin. En 1764, on lui donna sa démission de cette dernière place, parce que, dans sa traduction du Nouveau- Testament, il s'était trop rapproché de la doctrine de Socin. Il mourut le 27 mai 1778. Ses principaux ouvrages sont: 1. une édition de Cl. Rutilius, avec un Commentaire, Brandebourg, 1760, in-8°., bonne édition, qui a servi de base à Wernsdorf pour le "texte de son Rutilius dans les Poëta lat. min. II. Novum Lexicon græcum etymologicum et reale, cui pro basi substrate sunt concordantiæ et elucidationes Homericæ et Pindaricæ, ibid., 1765, in-4°., ouvrage important, et qui a dû coûter un travail immense. Les suivants sont en allemand III. Discours de Cicéron pour S. Roscius, ibid., 1734, in8.; IV. le Vestibulum de Comenius, en grec et en allemand, 1731, 8.; V. la Batrachomyomachie d'Homère, avec le texte grec, ibid., 1755, in-82.; VI. le Panegyrique de Trajan, traduit de Pline, avec des no

tes sur le texte et sur la vie des empereurs Domitien, Nerva et Trajan, Leipzig, 1759, in-8°., 2°. édition; VII. les Epitres de Cicéron, ibid., 1770, 4 vol. in-8°., 2o. édition; VIII. l'Evangile de S. Jean, ibid., 1762, in-8°., tiré à cinquante exemplaires; IX. Introduction à la myihologie grecque et latine, ibid., 1786, iv-8'., 5. édition : cet ou vrage a paru en hollandais, Leyde, 1786, in-8°.; X. le Nouveau-Testament, Berlin, 1764, 1765, 3 vol. in-4 XI. Discours philosophiques de Maxime de Tyr, traduits dn grec, ibid., 1764, in-8°.; XII. OEuvres d'Homère, traduites du grec, Lemgo, 1769-1771, 4 vol. in-8°.; XIII. Traduction en prose d'une partie des odes de Pindare, Berlin et Leipzig, 1770-1771, 4 part. in-8°., peu estimée, mais accompagnée de notes qui peuvent être utiles. G-Y. DAMMARTIN. Voy. CHABANNES (Antoine de ).

DAMMY MATHIEU), fils d'un marbrier de Gènes, se donnait le titre de marquis. Il fit beaucoup de bruit à Paris, où il vint intriguer en se disant possesseur de secrets merveilleux, tels que celui de blanchir les diamants qui avaient une teinte jaunâtre. Il se prétendait aussi l'inventeur du stuc ou marbre artificiel; mais il paraît qu'il en avait reçu la recette d'un marbrier allemand. Dammy, sans état et sans fortune, faisait beaucoup de dépense. Plusieurs fois il fut mis en prison pour dettes, et quoiqu'il n'eût aucune ressources apparentes, il parvenait à se procurer toujours assez d'argent pour en sortir, en satisfaisant ses créanciers. H se retira à Vienne en Autriche, vers l'an 1725, et s'y maria avec une demoiselle de condition. On a de lui

un ouvrage intitulé: Mémoires de Mathieu, marquis Dammy, con tenant des observations et recherches curieuses sur la chimie, le travail de mines et minéraux, écrits par lui-méme, in-8°., Amsterdam, 1739. C. G.

DAMO. Voy. PYTHAGORE.

DAMOCLES. V. DENYS-LE-TYRAN. DAMOCRITE, sculpteur grec, était de Sicyone, et florissait vers la 95.olympiade, 400 av. J.-C.; son maitre fut Pison de Calaurée ( V. CarTIAS). Damocrite avait fait à Elis la statue du jeune Hippon Éléen, vainqueur au pugilat des enfants. Pline le cite comme ayant surtout excelle à sculpter des statues de philosophes, et lui associe dans ce genre de talent Daiphron, Dæmon, Apollodore, Aevas, Asclepiodore, Aristodème, Céphissodore, Colotès, Cléon, Cenchramis, Calliciès et Cephis, dont quelques-uns ne sont point autrement connus. Il y eut un autre DAMOCRITE très habile à ciseler des coupes d'argent. L-S-E

DAMON et PHINTIAS, philoso phes pythagoriciens, vivaient à Syracuse sous le règne de Denys le jeune. Les courtisans de ce prince, ne ponvant pas croire à la vertu si vantee des pythagoriciens, voulurent les mettre à l'épreuve. Ils subornèrent quelques témoins qui déclarèrent que Phintias avait conspiré contre Denys. Leurs dépositions étant uniformes, Denys se vit obligé de le condanner à mort; alors Phintias lui demanda le reste de la journée pour mettre ordre à ses affaires et à celles de Damon : ces deux amis vivaient en effet essemble, et Phintias, comme le plus âgé, avait l'administration des biens. Il demanda donc à être relâché momentanément, et offrit Damon pour sa caution. Denys, ne pouvant pas

concevoir que quelqu'un pût exposer sa vie pour un autre, envoya chercher Damon, qui consentit à rester prisonnier jusqu'au retour de Phintias. Les courtisans, qui avaient arrangé toute cette affaire, se moquèrent beaucoup de lui, bien persuadés que son ami l'abandonnerait; mais vers la fin du jour ils furent tout étonnés de voir arriver Phintias tout prêt à subir son arrêt. Tout le monde fut dans l'admiration, et Denys les ayant einbrassés, leur demanda à être admis en tiers dans leur amitié; mais quelques prières qu'il leur fit, il ne put l'obtenir d'eux. C'est ainsi que cette histoire est racontée par Aristoxène, dont le passage nous a été conservé par Jamblique. Aristoxène la tenait de la bouche de Denys lui-même, qui, étant devenu maître d'école à Corinthe, la lui avait racontée. Il ne faut donc pas s'arrêter aux va riations qu'on trouve dans Diodore de Sicile, le Traité des Offices de Cicéron et Valère-Maxime. Ils disent tous que Denys accorda à Phintias un délai de quelques jours, tandis qu'on voit qu'il n'avait demandé que le reste de la journée.

C-R. DAMON, musicien célèbre, enseigna la musique à Périclès et à Socrate, qui en fait l'éloge dans plusieurs des dialogues de Platon. Il dit, dans le Laches, qu'il était très instruit dans plusieurs genres. Plutarque prétend que le nom de musicien lui servait de couverture pour dissimuler ses profondes connaissances en politique, et qu'il ne contribua pas peu à former Périclès au role qu'il joua par la suite. Il disait, suivant Platon, dans le 4. livre de la République, que, a dans un état, le moindre changement en musique en entraînait de très grands dans les lois politiques. Quelque soin qu'il prît

de dissimuler ses opinions qui n'étaient pas favorables à la démocratic, elles furent devinées par le peuple d'Athènes, qui l'exila par l'ostracisme, sans doute dans un de ses moments d'humeur contre Périclès. Il est fort incertain que ce Damon soit le mêine que Damon, fils de Damonide, dubourg d'Oa, dont parle Etienne de Byzance. C-R.

DAMOPHILUS, ou DÉMOPHILUS, peintre et modeleur, décora, de concert avec Gorgasus, l'ancien temple de Cérès qu'on voyait à Rome auprès du grand cirque. Ces deux artistes l'enrichirent à l'envi de peintures et de sculptures, et y mirent une inscription en vers grecs, qui annonçait que la partie droite avait été faite par Damophilus, et la gauche par Gorgasus. Avant eux, on ne connaissait à Rome que des peintures et des sculptures étrusques. Dans l'édition de Pline imprimée à Parme en 1480, et dans celle de Paris de 1552, on trouve cet artiste sous le nom de Dimophilus. Il y eut un autre DAMOPHILUS, qui fut un des maîtres de Zeuxis. L-S-E.

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DAMOPHON, sculpteur grec, né dans la Messénie, fut le seul statuaire habile que produisit ce pays. Il ava't orné de plusieurs belles statues de marbre le temple d'Esculape, dans la ville d'Ithôme; son chef-d'œuvre était une Cybèle en marbre de Paros, qui décorait la place publique: on admirait aussi la statue de Diane, honorée par les Messéniens sous le nom de Laphria. Damophon avait fait. pour la ville d'Egium une statue de Lucine, placée dans le temple de cette déesse; la tête, les pieds et les mains étaient de beau marbre pentélique; mais le corps était de bois. On couvrait la statue d'un voile du tissu le plus fin, ce qui semble expliquer pourquoi

l'artiste n'avait fait que les extrémités en marbre: une des mains était étendue; l'autre portait un flambeau. Près de là, dans un lieu consacré à Esculape, on voyait la statue de ce dieu et celle d'Hygie; des vers iambiques, gravés sur la base, indiquaient qu'elles étaient l'ouvrage de Damophon. II avait fait encore, en Arcadie, les statues de Cérès et de Junon d'un seul bloc de marbre, enfin, un Mercure de bois et une Vénus de même matière, dont le visage, les pieds et les mains étaient d'ivoire. Tant de beaux ouvrages et la grande réputation de Damophon le firent choisir pour restaurer la fameuse statue de JupiterOlympien, dont l'ivoire se séparait en plusieurs endroits. En raison de ce travail, le nom de Damophon resta en grand honneur dans l'Élide. On doit conclure de ce fait que ce sculpteur a été postérieur à Phidias d'un assez grand nombre d'années, et rien n'indique pourquoi Winkelmann et l'abbé Barthélemi l'ont placé vers la 67. olympiade, 512 av. J.-C. Dans quelques éditions, on trouve Démophon pour Damophon. L-S-E.

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DAMOURS (LOUIS), né à Angers, fut avocat au conseil, et mourut à Paris le 16 novembre 1788. On a de lui: I. Conférences sur l'ordonnance concernant les donations avec le droit romain, 1755, in-12; 11. Exposition abrégée des lois, avec des observations sur les usages des pays de Bresse, Bugey, etc., 1761, in-8.; III. Memoire pour l'entière abolition de la servitude en France, 1765, in-4°.; IV. Réponse pour le procureur du pays des gens des trois états de Provence au mémoire du Languedoc, intitulé: Examen des nouveaux ecrits de la Provence sur la propriété du Rhône; V. Lettres de

miladi *** sur l'influence que les femmes pourraient avoir dans l'éducation des hommes, 1784, 2 vol in-12; VI. Lettres de Ninon de Lenclos au marquis de Sévigné, 1752, 2 vol. in-12: c'est le premier et le plus connu des ouvrages de Damours; ce sont, en général, des dissertations métaphysiques, et il fallait autre chose pour faire croire qu'elles étaient de la femme célèbre sous le nom de la quelle on les donnait. Elles ont eu du succès, et plusieurs éditions. La meil leure édition fut donnée en 1806. avec des notes, par M. G. des H. (Guyot des Herbiers), et un incornu désigné par les initiales A. L. On a ajouté dans cette dernière édition des pièces de Ninon ou qui lui seut relatives; mais qui, par cela même, sont étrangères à Damours. A. B-1.

DAMPIER (GUILLAUME), célèbre navigateur anglais, naquit en 1652 East-Coker, dans le comte de Sommerset. Demeuré orphelin dès satendre jeunesse, ses tuteurs le retirèrent du college où l'avait envoyé son père, cultivateur aisé, qui le destinait an commerce, et lui fireut apprendre l'écriture et l'arithmétique. Bientôt is consentirent à favoriser la passion quil avait de voyager sur mer, et l'enbarquèrent à Weymouth, sur un a vire avec lequel il fit un voyage en Fra ce, puis à Terre-Neuve. Le froid rigo reux qu'il éprouva dans celui-ci, l'ayant dégoûté des navigations au nord, il fit aux Indes orientales une campagne qui, dit-il, le rendit plus expert dans son métier, quoiqu'il n'eût pas journal. La guerre éclata entre l'Angleterre et la Hollande; Dampier se retira d'abord chez son frère, mas bientôt, fatigué du repos, il s'enga gea en 1673, à bord d'un vaisseau de l'état, se trouva à deux combats. tomba malade, fut mis sur un biti

tenu de

ment-hôpital, ensuite conduit à Har wich, et alla se rétablir chez son frère. Le retour de la santé fit renaître en lui son goût pour les voyages. La guerre avait cessé; il accepta l'offre qu'on lui fit de régir une habitation à la Jamaïque. Cependant, au bout de six mois, il renonça à ce genre de vie si opposé à son incliuation, et, en 1675, s'embarqua sur un bâtiment qui naviguait le long des côtes de la Jamaïque. Il trouva à Kingstown un navire qui allait à la baie de Campêche; il prit parti avec les coupeurs de bois, et resta trois ans avec eux. Malgré les fatigues continuelles qu'il eat à soutenir dans ce métier, Dampier tint un journal exact de ses opérations, et y joignit une excellente description de la baie. Il revint à Londres en 1678, et repartit dès le commencement de 1679, dans l'intention de retourner à la baie de Campêche; mais ayant rencontré à la Jamaïque des flibustiers, tout l'équipage de son navire les suivit, et il fit comme les autres. Dampier traversa avec ses nouveaux compagnous l'isthme de Darieu, et s'aventura dans le grand Océan sur de petites embarcations du pays. Plusieurs entreprises pour piller les villes de la côte du Pérou furent tentées sans succès importants; la discorde se mit parmi les flibustiers. Dampier traversa une seconde fois l'isthine de Darien, fit plusieurs courses dans le golfe du Mexique, et arriva en Virginie en 1682. Il en partit le 25 août 1683 (Voy. CowLEY et WAFER), avec le capitaine John Cook, et entra dans le grand Ocean, en doublant le cap Horn. Les flibustiers tentèrent encore, sans succès, plusieures entreprises hasardeuses le long des cotes espagnoles, mais ils se procurèrent des vivres par la prise de plusieurs bâtiments

et le pillage de divers cantons fertiles. En 1685, Dampier quitta le capitaine Davis qui avait succédé à Cook, et passa sur le navire du capitaine Swan. Celui-ci croisa près de la Californie, dans l'espoir de prendre le galion de Manille. Ce riche butin échappa aux flibustiers. Ils partirent du cap Corrientes pour aller tenter fortune aux Philippines, eurent beaucoup à souffrir dans cette longue traversée, et arrivèrent mourants de faim à l'ile de Guam. De là ils gagnèrent Mindanao, où de grands troubles divisèrent l'equipage. Le capitaine Swan et une partie de son monde furent laissés à terre. Dampier, après avoir croisé devant Manille et dans les parages voisins, fut contraint par les vents d'aborder à la Chine. En quittant ce pays, il découvrit en 1687 les iles Ba-Schi, alors inconnues, et dont il a donné une description complète. Les tempêtes continuelles firent perdre à l'équipage l'envie de retourner croiser devant Manille. Le navire parcourut les Moluques et toucha à la Nouvelle-Hollande. Là, Dainpier, ne pouvant plus supporter les excès de ses compagnons, résolut de les quitter aussitôt que l'occasion s'en présenterait, et il effectua ce projet à l'une des îles Nicobar, au mois de mai 1688; puis se hasarda en pleine mer dans une pirogue, pour gagner la ville d'Achem. Accompagné de sept personnes, il courut des dangers incroyables, fut jeté par un ouragan sur la côte de Sumatra, et arriva mourant à Achem. Il fit ensuite, pour rétablir ses affaires, des voyages au Tonquin, à Malacca, à Madras, et vint à Bencoulen où il fut maître canonnier pendant cinq mois. Il s'en échappa parce qu'on voulait l'y retenir malgré lui, et s'embarqua pour l'Angleterre, où il arriva le 16 sep

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