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1712, 2 vol. in-fol. L'éditeur avait promis un troisième volume qui n'a point paru; il devait contenir les écrits faussement attribués. L'édition du P. Lequien a été réimprimée à Vérone, en 1748, avec des améliorations. On a la Vie de S. Jean Damascène en grec, par Jean IV, patriarche de Jérusalem, Rome, 1553, in8°.; mais ce que le biographe dit du saint avant que celui-ci eût embrassé l'état religieux paraît puisé dans des mémoires peu certains. V-VE. DAMASCÈNE (JEAN), médecin arabe, vivait, suivant certains biographes, dans le 9. siècle; selon d'autres, dans le 11.: ceux-ci le regardent comme fils de Mésué le jeune ; ceux-là lui donnent pour père Mésué l'ancien quelques-uns veulent que ce soit le même que ce dernier. Fabricius distingue plusieurs Jean Damascène, les uns moines, les autres médecins, et parmi ceux-ci il nomme Jean Mésué Damascène, qui écrivait en arabe en 1200, et un autre qui était fils de Serapion. L'obscurité répandue sur la vie et les ouvrages de ce médecin tient sans donte au nom qu'il porte, et qui en effet est celui de plusieurs hommes illustres nés à Damas. Heusler a pourtant levé cette difficulté historique en démontrant que Serapion l'ancien ( Jahiah Ebn), et Jean Damascène, sont réellement le même personnage, et le savant Sprengel partage cette opinion. Voici, du reste, les ouvrages qu'on lui at tribue, et qui ont été traduits de l'arabe en latin par Gérard de Crémone (et non de Carmona en Espagne): 1. Aphorismorum liber, Bologne, 1489, in-4°.; Venise, 1497, in-fol., avec les Aphorismes de Rabbi Moyses et de Rhazès; Bale, 1679, in-8°.: ces aphorismes méritent d'être lus; 11. Medicina therapeuticæ libri

VII, Bâle, 1543, in-fol. Cette production, corrigée et augmentée par Albanus Torinus, est, suivant Haller et Sprengel, absolument la même que ce qui nous reste de Serapion : composition, maladies, medicaments, citations, tout y est identique, ce qui confirme la décision de Heusler. On reconnaît dans les œuvres de ce médecin unc prudence peu commune, de sages conseils à ceux qui veukat s'élever à la dignité de l'art, et une grande vénération pour Aristote et Galien. R-D-N.

DAMASCIUS, l'un des derniers philosophes éclectiques, prit naissance à Damas en Syrie. Il étudia d'abord à Alexandrie sous Théon et Ammenius, fils d'Hermias; il alla ensuite à Athènes, dont l'école jouissait alors de la plus grande réputation, et il y prit des leçons de Zénodore, de Marin et d'Isidore. L'empereur Justi nien ayant, vers le commencement de son regne, défendu aux païens d'enseigner la philosophie, et cette défense ayant été suivie de quelques persécutions, Damascius, Isidore, Simplicius et les autres philosophes allèrent chercher la tranquillité dans la Perse auprès de Chosroès, qui les reçut très bien, et leur retour, avec la liberté de professer leur religion, fut une des conditions de la paix que ce prince fit avec Justinien l'an 535 de notre ère; mais les écoles de plilosophie restèrent fermées, et noas ignorons absolument le reste de la vie de Damascius. Zélé pour la reiigion païenne, telle qu'on la professat dans la secte à laquelle il était attaché, il n'avait pas osé en prendre ouvertement la défense; mais il avait écrit une histoire des principaux chefs de sa secte, dans laquelle il leur attribuait toutes les vertus des premiers chrétiens, et même le don des mura

cles. Cette histoire n'était peut-être autre chose que la vie d'Isidore, son maître, qui était, suivant Photius, un ouvrage très étendu, et divisé en soixante chapitres. On voit en effet, par le long extrait que Photius nous en a donné (cod. 242) et les fragments nombreux que Suidas en cite, qu'il y faisait de fréquentes digressions sur les autres philosophes de cette école. Il serait à souhaiter que quelque savant prît la peine de rassembler ces fragments et de les mettre en ordre, ce qui ne serait pas très difficile, en saivant l'extrait de Photius. Il nous reste de Damascius un traité très volumineux sur les premiers principes epi ay, dont il existe un manuscrit à la Bibliothèque impériale. Il n'a jamais été imprimé; mais puisque l'inintelligible Plotin vient de trouver en Allemagne un editeur, il faut espérer qu'on exhumera l'ouvrage de Damascius pour en faire jouir les partisans de cette philosophie obscure. On en trouve quelques extraits dans le 3. volume des Anecdota de J. Ch. Wolff, et dans le Systema intellectuale de Cudworth.

C-R.

DAMASE (S.), élu pape le 1. octobre 366, succéda à Libere. Espagnol de naissance, et fils d'un écrivain, il avait reçu une éducation soignée dans les lettres et dans la pieté. Admis fort jeune dans le cler gé, il édifia tous les chrétiens par sa conduite et surtout par sa continence, suivant le témoignage de S. Jérôme lui-même. Il était diacre de l'église romaine, en 555, lorsque Libère, son prédécesseur, fut chassé de son siege par l'empereur Constance. Il eut la générosité de suivre l'exilé à Bérée en Thrace, et demeura toujours fidelement attaché à sa communion. Après la mort de ce pape, Damase fut

élu unanimement par la plus grande partie du clergé et du peuple romaiu; mais un compétiteur, nommé Ursin ou Urcisin, aussi diacre de l'église, se fit nommer par une troupe de séditieux, et sacrer par l'évêque de Tivoli, au mépris de la tradition générale, qui exige que l'ordination episcopale se fasse par trois évêques. Ce nouveau schisme fut appuyé par une fâcheuse sedition, où il y eut beaucoup de sang repandu de part et d'autre; mais le parti de Damase demeura le plus fort, et Ursin fut chassé de Rome. Ce fut après ces premiers troubles que l'empereur Valentinien ordonna que l'évêque de Rome jugerait les autres évêques conjointement avec ses collegues. Cependant l'anti-pape Ursin entretenait toujours dans Rome des partisans qui ne cessaient d'importuner l'empereur Valentinien Ier. pour demander son retour. Le prince l'accorda, avec ordre au préfci de le punir sévèrement, ainsi que ses aflidés, s'ils recommençaient à brouiller. Ursin revint à Rome avec deux de ses diacres, et s'y comporta si mal qu'au bout de deux mois, il se fit chasser de nouveau. Cependant les schismatiques demeurèrent encore pendant quelque temps en possession d'une église que l'autorité de l'empereur leur fit rendre, mais à main armée. Damasc, qui ne respirait que la paix, fit des voeux aux SS. Martyrs pour le retour des schismatiques; il fut exaucé à l'égard du clergé, qui se réunit enfin à lui. Quelques ecclésiastiques étaient mécontents de Damase, à cause de la sévérité qu'il maintenait dans la discipline. Il fit publier une loi de l'empereur Valentinien, rendue en 370, qui faisait défense aux membres du clergé, aux cenobites, et à tous séculiers qui menaient la vie ascétique, d'aller dans les maisons des veuves et dans celles des filles qui

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demeuraient seules, et elle permettait à leurs proches ou à leurs alliés de les dénoncer. Elle ordonnait de plus qu'ils ne pourraient rien recevoir de la femme à laquelle ils se seraient particulièrement attachés, sous prétexte de direction spirituelle, ou de quelque autre motif de religion, ni par testament, ni par quelque autre sorte de donation que ce pût être, ni même par une personne interposée, à moins qu'ils ne fussent les héritiers naturels de ces femmes par droit de proximité. Cette loi est un monument des mœurs du temps. Damase eut à combattre l'Arianisme que l'empereur d'Orient protégeait, et au sujet duquel il persécutait S. Athanase, évêque d'Alexandrie. Dans un concile qui se tint à Rome, Ursace et Valens, deux évêques d'Illyrie, furent condammés pour ces erreurs. S. Athanase écrivit au pape pour le remercier de son zèle. S. Basile, évêque de Césarée en Cappadoce, l'exhortait en même temps à travailler à la réunion des églises d'Orient et d'Occident. Le pape assembla à Rome un autre concile composé de quatre-vingt-treize évêques. Auxence, usurpateur du siége de Milan, et ses adhérents y furent condamnés, et la foi de Nicée confirmée. D'autres schismatiques, les lucifériens, excitèrent aussi le zèle et l'animadversion de Damase, qui fit envoyer en exil un évêque et un prêtre de cette secte. Les douatistes avaient aussi, sous ce même pape, un évêque qui résidait dans Rome, et que l'on envoyait d'Afrique, où était toujours le centre du schisme. Deux héresiarques, Apollinaire et Timothée son disciple, qui n'admettaient point d'entendement humain en J.-C., mais seulement la substance corporelle, furent condamnés aussi dans un concile tenu en 376. Cependant, la vertu

de S. Damase lui-même fut attaquer. C'était Ursin et son parti qui favorisaient ces accusations. Valens étant mort, Gratien lui avait succédé, et eleva bientôt le jeune Théodose à l'empire. Ce fut dans ces circonstances que se tint le concile d'Aquilée en Occident. Là furent examinées les imputations dont on chargeait la conduite de S. Damase. Ne pouvant attaquer sa foi, on avait essayé de rendre ses mœurs suspectes; mais la calomnie fut confondue, et le pape sortit de cette lutte plus pur et plus respecté que jamais. S. Damase se vit en butte aux priscillianistes. Il refusa de voir Priscillien, leur chef, qui se présenta devant lui pour se justifier. Les païens regar daient Damase comme un redoutable adversaire; car il s'opposa fortement au rétablissement de l'autel de la Victoire au milieu du sénat. Il se chargea dans cette occasion de la requête des sénateurs chrétiens contre celle des sé nateurs païens; il l'adressa à S. Ambroise, qui sut la faire valoir auprès de Gratien et de Valentinien le jeune, et sa demande eut un heureux succès. Au courage apostolique, Damase joignait une charité bienfaisante, et il n'y avait personne qui n'eût part à 53 bienveillance. Au concile qui se tint à Rome pour prononcer sur la légitimie de l'évêque d'Antioche, on remarqua S. Ambroise, S. Valérien, S. Ascole et S. Jérôme. Celui-ci continua de demeurer avec Damase, lui servit de secrétaire, et l'aida de ses conseils et de sa plume éloquente dans tous ses travaux apostoliques. Entre autres ouvrages célèbres et utiles, ce fut alors que S. Jérôme travailla à corriger la version latine du Nouveau Testament, et qu'il composa le dialogue contre les Lucifériens. S. Damase. après avoir gouverné l'église pendant dix-huit ans et quelques mois, mou

rut âgé de quatre-vingts ans, le 11 décembre 384, et eut pour successeur St.-Sirice. On assure qu'il se fit plusieurs miracles sur son tombeau. S. Jérôme l'appele le docteur vierge de l'Eglise vierge, et Theodoret ne lui a pas donné de moindres éloges. II reste de S. Damase sept à huit lettres, dont deux se trouvent dans les euvres de S. Jérôme. Toutes les autres qui lui ont été attribuées sont supposées, ainsi que les décrets mis sous son nom dans la collection de Gratien; il avait composé un Poëme de la virginité qui est perdu. Les épigrammes et les épitaphes que Baronius et Gruter rapportent, en les lui attribuant, sont, du moins pour la plupart, d'un poète espagnol nommé Damase. Les véritables ouvrages du pape Damase ont été imprimés à Paris, en 1672, in-8°. Cette édition est précédée de la Vie de ce pontife qu'on trouve aussi dans la Bibliothèque des Pères, et dans les Epist. Rom. Pontif. de D. Coustant, in-fol. Il y a quelques vers latins de Damase dans le Corpus poëtarum de Maittaire. On prétend, mais sans preuves bien évidentes, qu'il fit chanter les psaumes suivant la correction des Septante, et qu'il introduisit la coutume de chanter l'Alleluia pendant le temps de Pâques.

D-s.

DAMASE II, élu pape en 1048, succéda à Clément II. Il s'appelait Papon, était évêque de Brixen, et fut choisi et envoyé à Rome par l'empereur Henri-le-Noir. Il fut couronné le 17 juillet, le jour même où Benoît IX se démit en faisant pénitence de ses désordres. Damase II ne survécut que vingt-trois jours à son élection, et mourut à Palestrine en 1048. Platina prétend que son élection avait été irrégulière, par le défaut de consentement du clergé et du peu

ple romain. Il l'accuse d'ambition, et dit que sa mort inopinée en fut le juste châtiment. Son commentateur, Oùшfre Panvini, est d'un sentiment contraire. Il venge la mémoire de Damase par des éloges qui paraissent mérités. Quant à la régularité de l'élection, il est très probable que les Romains confirmèrent par acclamation le choix d'un empereur à qui ils avaient de grandes obligations, et qui devait être respecté par ses vertus. D-s. DAMBOURNEY (L. A.), secrétaire de l'académie des sciences et belles-lettres de Rouen, et intendant da jardin de botanique, né en 1722, en cette ville, où il est mort le 2 juin 1795. Il se destina au commerce, qu'il suivit pendant quelque temps, ce qui ne l'empêcha pas de cultiver les sciences et les arts. Sa probité et ses lumières lui méritèrent la confiance et l'estime de tous ses concitoyens. L'académie de Rouen l'ayant choisi, en 1761, pour être son secrétaire, et nommé directeur du jardin de botanique, il s'occupa dès-lors de recherches sur l'emploi des végétaux dans l'économie domestique et les arts, et principalement pour celui de la teinture. Lié particulièrement avec son compatriote, L. Follie, membre de la même académie, et qui s'occupait spécialement de la chimie, il profita des connaissances que son ami avait acquises dans cette science, pour faire de nombreuses expériences sur les principes colorans des végétaux, et il en obtint des résultats heureux. Il fit quelques découvertes importantes, celle surtout d'un vert primitif très solide, qu'il tirait des baies de la Bourdaine ou Bourgène. Dambourney a publié ses observations et le détail de ses utiles travaux dans plusieurs mémoires des sociétés savantes et dans les ouvrages suivants dont il est l'au

teur. I. Recueil de procédés et d'ex-
périences sur les teintures solides
que nos végétaux indigènes commu-
niquent aux laines, Paris, 1786, in-
4°., de 407 pages. Le gouvernement
ayant apprécié l'importance de cet ou-
vrage pour les manufactures et le com-
merce, le fit réimprimer à ses frais, à
l'imprimerie royale, Paris, 1789,
in-4°. Il en parut une nouvelle édition
dans la même ville, en 1793, avec
un supplément considérable. Dans cet
ouvrage, Dambourney passe en revue
un très grand nombre de plantes dont
il a retiré des couleurs solides, ou du
moins qu'il rendait telles, en les fixant
par le moyen d'un mordant parti-
culier, que son ami Follie avait dé-
convert. 11. Instruction sur la cul-
ture de la garance et la manière
d'en préparer les racines pour la tein-
ture, Paris, à l'imprimerie royale, in-
4°. L'auteur assure que par ses pro-
cedés, celle qu'il a cultivée en France
élait supérieure à celle de Hollande,
et égale en qualité à celle de Smyrne.
Dambourney s'était aussi occupé des
moyens de perfectionner la manière
de faire le cidre, et il a publié sur ce
sujet plusieurs mémoires en 1773,
daus le 3. volume du recueil de
la société d'agriculture de Rouen. Il
a donné quatre mémoires à la société
d'agriculture de Paris, dans les années
1786, 1787 et 1788. Il a proposé
d'extraire par la fermentation, le bleu
du pastel, à la manière de l'indigo.
Cette proposition n'eut pas de suites
alors, mais depuis, les événements
ayant rendu l'indigo excessivement
cher, on a repris en France la culture
du pastel, autrefois florissante, et,
en perfectionnant sa fabrication, on
tire de cette plante un parti très avan-
tageux,
D-P-s

DAMERVAL. V. AMERVAL.
DAMHOUDER, ou DAMHAU-

DER (JOSSE DE), jurisconsulte flamand, né à Bruges en 1597, fat très habile dans la pratique civile et criminelle. Charles-Quint et Philippe II distinguèrent son mérite, et l'eleverent aux premières charges de judicature des Pays-Bas. On a de lui une pratique civile sous ce titre : Praxis rerum civilium ( Anvers, 1596, in4°.), et une pratique criminelle sous le titre d'Enchiridion rerum crimi nalium, Anvers, 1562, 1601 et 1616, in-4., fig., traduite en allemand et en flamand; ce dernier ouvrage fut mis à l'index des livres défendus à Rome jusqu'à ce que l'auteur l'eût corrigé. Ces deux ouvra ges ont été réimprimés dans un seul volume, Anvers, 1617 et 1646. On a encore du même : Patrocinium, pupillorum, minorum et prodigorum, Bruges, 1544; Anvers, 1546, infol. Nicolas Tulden fit des notes sur la première. Damhouder traduisit luimême en français sa pratique criminelle imprimée à Bruxelles en 1571, in-fol., avec fig. Il mourut à Amiers le 22 janvier 1581. B-1.

DAMIEN (PIERRE ), cardinalévêque d'Ostie, né à Ravenne vers l'au 988, d'une famille honnê te, mais pauvre, fat rejeté de sa mère, qui refusa de le nourrir. Il était encore enfant lorsqu'il devint orphelin. Un de ses frères se chargea de lui, le traita comme un esclave, le laissa marcher nu-pieds, couvert de haillons, et l'envoya garder les pourceaux. Mais, quelques années après, une autre frère nommé Damien, qui était archidiacre de Ravenne, se chargea de son éducation, lui servit de père, et par reconuaissance Pierre prit le nom de Damien. H fit ses études à Faenza et à Parme. Ses progrès furent si rapides, qu'en peu de temps, devenu capable d'en

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