Abbildungen der Seite
PDF
EPUB
[blocks in formation]

COSSÉ (ARTUS DE) de Brissac, frère du précédent, fut connu d'abord sous le nom de Gonnor, jusqu'à sa promotion au grade de maréchal de France. Lieutenant de cent hommes d'armes, il se signala au siége de Lens en 1551, et en 1552, sous le duc de Guise, à la défense de Metz, dont il fut fait gouverneur. Il servit sous le duc d'Aumale en 1555, aux siéges de Volpian et de Moncalier, et reçut cette même année, le collier de l'ordre de St.-Michel. Charles IX le fit surintendant des finances en 1563, le nomma grand - panetier en 1564, érigea en 1566 sa terre de Secondigny en comté, et le créa maréchal de France en 1567. A la tête d'un corps de cavalerie, il se distingua, la même année, à la bataille de St.-Denis, et fut ensuite choisi pour commander l'armée contre les Calvinistes, sous le due d'Anjou. Il serait trop long d'entrer dans les détails des services importants qu'il rendit à l'état, des siéges qu'il soutint et fit lever à l'ennemi, des villes qu'il prit et des batailles qu'il gagna. On se bornera à dire, d'après tous les historiens du temps, « qu'il avait la tête aussi bonne que le >> bras. » Le 4 mai 1574, Catherine de Médicis le fit arrêter à Vincennes, et conduire à la Bastille, sur le soupçon d'appuyer un parti qui se formait en faveur du duc d'Alençon, aux approches de la mort de Charles IX: il y resta dix-sept mois. Henri III lui rendit sa liberté, et lui offrit des lettres-patentes qui le déclareraient innocent. « Trouvez bon, sire, que je » n'en veuille pas, répondit-il; un Cos

[blocks in formation]

COSSE (TIMOLÉON DE), comte de BRISSAC, fils de Charles, né en 1543, fut élevé enfant d'honneur auprès de Charles IX qui, parvenu à la couronne, le fit, en 1560, gentilhomme ordinaire de sa chambre, et lui donna, en 1561, la charge de colonel - général de l'infanterie française delà les monts. Il fit ses premières armes en 1562, au siége de Rouen, et servit, la même année, à la défense de Paris; il joignit ensuite l'armée du Lyonnais, commandée par le duc de Nemours, où il servit comme colonel de l'infanterie, à la tête des bandes de Piemont. Au siége de Lyon, en mars 1565, le comte de Brissac, ayant attaqué sans succès le faubourg St.- Just, arrêta les ennemis par sa fermeté, et se retira toujours en coinbattant. La paix fut signée le 15 du même mois. Charles IX créa Brissac chevalier de son ordre, capitaine de cinquante hommes d'armes, lui donna la charge de grand fauconnier, vacante par la mort de son père, le gouvernement de la ville et du château d'Angers, et la charge de premier panetier, en survivance du maréchal de Brissac, son oncle. Les Turks faisaient le siége de Malte en mars 1565; une nombreuse noblesse résolut de secourir cette place; Brissac fut de cette expédition. L'arrivée de ce secours étonna les Turks qui levèrent le siége; mais, bientôt, instruits du petit nombre d'hommes dont ce renfort était composé,

ils descendirent de nouveau dans l'île. Brissac décida les troupes chrétiennes à sortir de leurs retranchements: elles poussèrent jusque dans leurs vaisseaux les Turks, qui abandonnèrent leur entreprise, après avoir perdu trente mille hommes. Brissac revint en France. En 1567, la guerre recommença; on rangea toute l'infanterie française en six régiments, dont trois étaient sous les ordres du colonel-géral deçà les monts, et trois sous ceux de Brissac, colonel-général delà les monts. Il servit à la tête de ses trois régiments à la bataille de St.-Denis, au combat de Sarry, près de Châlons, à la bataille de Jarnac, en 1569, et au siége de Mucidan, en Périgord, où il fut tué le 28 avril 1569, à vingt-six ans. D. L. C.

COSSÉ (CHARLES II DE ), frère du précédent, après la mort duquel il fut nommé grand fauconnier, colonel de douze vieilles bandes d'infanterie, qui prirent le nom de Brissac, et à la tête desquelles il servit jusqu'à l'évacuation du Piémont, en 1574. En 1582, il monta sur la flotte commandée par Strozzi, qui portait six mille hommes destinés à secourir dom Antoine de Portugal, et à le conduire aux iles Açores, où celle de Tercère tenait encore pour lui. Les troupes descendirent dans l'île St.-Michel, défirent deux mille Espagnols, et s'emparèrent de Villefranche. La flotte espagnole parut bientôt après; on en vint à une action générale; Strozzi fut blessé à mort. Le vaisseau du comte de Brissac, criblé de coups de canons, coulait à fond; il se sauva dans sa chaloupe, remonta un autre vaisseau, et revint en France avec les débris de la flotte. Il obtint le gouvernement du château d'Angers, qu'il reprit sur les calvinistes en 1585. If suivit le duc de Guise en 1586, à la prise de Donzi,

de Rocroi, et aux combats de Vimori et d'Auneau. Le prince l'envoya à Paris en 1588, pour commander un des quartiers de cette capitale, que les seize avaient entrepris de soulever contre le roi. Il fut le premier à y former des retranchements connus sous le nom de barricades, et, secondé des habitants du faubourg St.Germain, il enferma si bien entre les ponts le brave Crillon, qu'il le mit hors d'état de faire aucun moùvement. Il arrêta ensuite le tumulte, garantit les Suisses que le peuple maltraitait, et les conduisit vers le Louvre. Il présida la chambre de la noblesse aux états de Blois, en 1588. Henri III le fit arrêter après la mort du duc de Guise, mais lui rendit bientôt après la liberté. Il se jeta alors dans le parti de la ligue, defendit Falaise, où le roi le fit prisonnier. Le duc de Mayenne le nomma gouverneur du Poitou, de la Rochelle, du pays d'Aunis et de l'île de Ré, pour la ligue. Il y commanda jusqu'en 1594. Mayenne l'avait créé, dès 1593, marechal pour la ligue, et l'établit, en janvier 1594, gouverneur de Paris qu'il remit, le 22 mars suivant, à Henri IV. Le brave de St.- Luc, qui avait épousé sa sœur, avait ménagé sa réconciliation avec le roi, et refusa le bâton de maréchal de France, qu'il demanda pour Brissac à qui le roi l'accorda, Chevalier des ordres du roi en 1595, il commanda l'armée du roi en Bretagne en 1596, défit en 1597 les troupes du duc de Mercœur, prit Dinan et sa citadelle. Duc et pair en 1611, il accompagna en 1615 Louis XIII, qui allait en Guyenne au-devant de la future reine Anne d'Autriche. En 1616, le 11 janvier, conjointement avec Villeroi, secrétaire d'état, il conclut une trève avec M. le prince, et la paix à Loudun le 3 mai suivant.

Il assista à l'assemblée des grands du royaume, tenue à Rouen en 1617, et se rendit à l'armée du roi en 1621; mais étant tombé malade au siége de St.-Jean-d'Angély, on le transporta au château de Brissac, où il mourut en juin 1621. D. L. C. COSSÉ (JEAN-PAUL-TIMOLÉON DE), maréchal duc de Brissac, l'un des descendants des précédents, né le 12 octobre 1698, d'abord chevalier de Malte, et garde de la marine en 1713, servit sur les galères de Malte en 1714, se trouva à différentes actions contre les Turks, et, en 1716, au siége de Corfou, défendu par le maréchal de Schulembourg, qui obligea les Turks à le lever. Le chevalier de Brissac quitta le service de mer et revint en France en 1717. Mestre de camp d'un régiment de cavalerie de son nom, il servit avec la plus grande distinction jusqu'en 1768, époque à laquelle sa valeur et son zèle furent récompensés par le bâton de maréchal de France. Son courage, sa politesse, tout, jusqu'à sa manière de s'exprianer, annonçait la loyauté, la franchise d'un brave chevalier français, et le modèle de nos anciens preux. I avait conservé le costume du siècle de Louis XIV, et porta long-temps l'écharpe et les deux queues. Le comte de Charolais le trouva un jour chez sa maîtresse et lui dit brusquement: ■ Sortez, monsieur.-Monseigneur,» répondit fièrement le duc de Brissac, « vos ancêtres auraient dit : Sortons.» Il est mort en 1784. —Son fils aîné, Louis-Joseph-Timoléon, titré duc DE Cossé, colonel d'un régiment de son nom, fut tué, en 1757, à la bataille de Rosbak, et ne laissa point d'enfants de son mariage avec mademoiselle Molé.

D. L. C.

[merged small][ocr errors]

CHARPENTIER DE), ingénieur, fut euvoyé, en 1731, à l'Ile-de-France, pour reconnaître le sol et examiner si la côte offrait un mouillage sûr. Les renseignements qu'il donna furent trouvés satisfaisants, et la compagnie des Indes se détermina à faire construire sur ses plans le Port-Louis, au N. O. de l'île, dans une position peu agréable, mais avantageuse pour le commerce. En 1759, il passa å Pondichéri, menacé par les Marates, et contribua par ses bonnes dispositions à les tenir éloignés de cette place. Il profita du loisir que lui laissait l'inaction des ennemis, pour visiter la province de Maduré, et s'arrêta à Trichirapali pour en lever le plan, qu'il fit graver à son retour en France en 1743. Nommé d'abord directeur des fortifications de la Franche-Comté, il fut ensuite employé dans la guerre d'Allemagne, et enfin envoyé une seconde fois à l'Ile-de-France, en 1754, avee le grade de maréchal de camp et le titre de commandant de l'artillerie et du génie. Rappelé en Europe, il retourna une troisième fois à l'Ile-deFrance, où il avait formé un établissement considérable et dont le climat convenait à sa santé. Il y mourut vers 1778, dans un âge avancé. Cossiguy était associé de l'académie des sciences de Paris, et membre de celle de Besançon. On trouve dans le recueil de la première de ces compagnies ses Observations sur la glacière naturelle de la Grace-Dieu (à quatre lieues S. E. de Besançon), et dans les registres de la seconde, sa Dissertation sur les eaux minérales de Luxeuil et de Plombières, et quelques autres mémoires. On a encore de lui: I. Lettre critique sur l'histoire des Indes, de l'abbé Guyon, Genève, 1744, in-12; II. Réplique à la réponse injurieuse de l'abbé Guyon, Francfort, même

anuéc, in-12. (Voy. GUYON.) Ces deux ouvrages contiennent des rcuseignements curieux sur Pondicheri et sur les événements qui s'y étaient passés pendant son séjour. III. Mémoire sur le moulin à poudre de l'Ile-deFrance, 1778, in-4°. W-s.

COSSIGNY DE PALMA (JOSEPHFRANÇOIS CHARPENTIER), fils du précédent, né à Palma dans l'Ile-deFrance en 1730, fit ses premières études à l'université de Besançon, et alla les terminer à Paris. En 1755, il s'embarqua sur un vaisseau français qui se rendait à Canton, et, après avoir visité Batavia et les principaux établissements des Européens dans l'Inde, revint à l'ile de France où il obtint le grade d'ingénieur militaire. Il avait agrandi le jardin botanique établi par son père, et en consacra une partie à des essais utiles: c'est ainsi qu'il parvint à introduire dans cette colonie la culture de la canne à sucre de Batavia et de l'arbre à vernis de la Chine. Il revint en France en 1775, fut nommé en 1789 député extraordinaire de l'Ile-de-France, et chargé en 1792 de solliciter du gouvernement les secours nécessaires pour mettre la colonie à l'abri d'une invasion. La guerre, qui survint, l'empêcha d'y retourner il se retira à la Madeleine, près d'Arpajon, et continua de s'y livrer à des travaux d'utilité publique. Envoyé de nouveau à l'Ile-de-France pour y annoncer les résultats de la journée du 18 brumaire, le chagrin qu'il éprouva d'y trouver ses habitations en partie ruinées le détermina à revenir à Paris, où il mourut le 29 mars 1809. Il était, dès 1773, membre de l'académie des sciences, et fut nommé correspondant de l'institut à l'organisation de ce corps savant: il était aussi de la société asiatique de Calcutta, de la

:

société littéraire de Batavia, et des sociétés d'agriculture de Paris, Besançon et Douai. Outre divers mémoires, adressés à la société d'agriculture de Paris, on a de lui: 1. Lettre à Lemonnier sur la culture du café, 1773. C'est le meilleur ouvrage qu'on eût sur ce sujet. Rozier en prit des extraits dans son Cours d'agriculture, sans nommer l'auteur, qui était anonyme. II. Lettre sur les arbres à épices fines avec une instruction sur leur culture et leur préparation, Paris, 1775, in-8°.; III. Essai sur la fabrication de l'indigo, imprimé à l'Ile-de-France en 1779, ouvrage estimé et le plus complet que l'on ait sur ce sujet, approuvé par l'académie des sciences, et imprimé aux frais du gouvernement, mais extrêmement rare en Europe. L'auteur y développe une grande connaissance de la chimie théorique et pratique. Il a été traduit en anglais, Calcutta, 1789, in4°., très rare. IV. Deux Mémoires sur la fabrication des eaux-de-vie de sucre, imprimés à l'Ile-de-France 1781 et 1782, in-4°.; V. Lettre à Sonnerat, 'Ile-de-France, 1784, in-4. Il y réfute quelques assertions de ce voyageur. VI. Voyage à Canton, suivi d'Observations sur le Voyage à la Chine de Macartney, et sur celui de van Braam, et d'une Esquisse des arts des Indiens et des Chinois, Paris, an vi (1798), in-8°.; VII. Voyage au Bengale, suivi de notes et d'observations sur celui de Stavorinus dans la même contrée, Paris, an vII (1799), 2 vol. in-8°., avec carte: ce voyage au Bengale, fait en 1789, et dont Cossiguy ne fut que l'éditeur, n'occupe que la moitié du premier volume. Ii est suivi d'une Notice sur le Japon et de plusieurs pièces, dont

>>

a plus importante est une description de la culture du riz dans l'Asie. VIII. Recherches physiques et chimiques sur la fabrication de la poudre à canon, Paris, 1866, 1 vol. in-8°. Cet ouvrage renferme des vues et des procédés nouveaux. L'auteur y fit un supplément, Paris, 1808, in -8°. IX. Mémoire sur l'indigo à retirer du pastel: il n'a pas été imprimé; on peut voir dans les Mémoires de l'Institut (sciences physiques, tome III), le rapport qu'en firent les commissaires, MM. Fourcroy et Guyton de Morveau. X. Un Mémoire à la société d'agriculture de Paris sur le sucre que l'on pourrait extraire de plusieurs végétaux, etc. Voici le rapport qu'en firent les commissaires de cette société, tome VI. « Le citoyen » Cossigny a lu un Mémoire sur les » moyens d'établir en France des su» creries, des indigoterics et des co» tonueries; d'après des essais déja » cités, il semblerait que ces deux der » niers objets réussiraient dans nos dé»partements méridionaux. L'auteur » pense que l'on pourrait obtenir du » sucre de nos fruits, qui contiennent >> en effet une très grande quantité de >> matière sucrée. » Tout le monde sait aujourd'hui que l'industrie nationale a réalisé ce que Cossigny indiquait, et ce que beaucoup de savants même regardaient alors comme des assertions hasardées. XI. Moyens d'amélioration pour les Colonies, etc., Paris, 1802, 3 vol. in-8. L'ouvrage donne plus de choses que le titre ne semble le promettre, et il mériterait mieux celui de mélanges; car on y trouve de tout: vues administratives, histoire naturelle, botanique, économie rurale et domestique, mé decine, arts et commerce; l'auteur y déploie une grande variété de conmaissances et de faits qu'il avait ob

servés dans ses voyages en France, dans le Bengale, à Batavia et à la Chine. XII. Observations sur le Manuel du commerce des Indes orientales et à la Chine (de Blancard), Paris, 1808, in-4". Il a aussi laissé plusieurs ouvrages manuscrits. Cossigny était vif, frauc et très communicatif, plein de zèle pour la prospérité de son pavs, et ami de l'humanité. Il fut lié d'amitié avec Poivre, Commerson, Ceré, Radermacher, savant de Batavia, le P. Amiot et l'abbé Raynal. Commerson i a dédié un genre d'arbres de l'Ile-deFrance, auquel il a donné le nom de cossignia, de la famille des sapiudacées. W-s et D-P-s.

COSSIN (LOUIS), graveur, naquit à Troyes vers 1633, fut nommé d'abord Coquin ou Cauquin, ensuite Cossin ou Cossinus. Il a gravé un grand nombre de portraits, mais tout porte à croire qu'il avait pratiqué la peinture avant de prendre le burin; il est certain du moins que celui de Louis XIII, qu'il a gravé de grandeur naturelle, est d'après le portrait qu'il avait peint du même prince. Quelques-unes des belles compositions de C. Lebrun, un beau morceau de J.-B. Champagne, l'École d'Athènes de Raphaël, ont tour à tour exercé son burin patient et laborieux; mais parmi les différents ouvrages de Cossin, les portraits qu'il a gravés sont la seule chose que les amateurs couservent encore dans leurs portefeuilles, les ouvrages de Lebrun, Champagne et Raphaël ayant été gravés depuis par des artistes plus habiles. Il mourut à Paris en 1682. A-s.

COSSON (DANIEL), naquit à Leyde, de parents qui exerçaient le commerce avec distinction. Il étudia sous Gronovius le père, et dut à ce maître habile un goût pour les lettres que rien

« ZurückWeiter »