Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

tesse Mathilde, que le pape Urbain II accorda en 1092 la dignité d'archevêque à Dambert, quoique Pise, siége de ce prélat, ne fût point encore élevée au rang de métropole. Le pape lui donna aussi la souveraineté de l'île de Corse, à la charge de payer tous les ans au palais de Latran cinquante livres monnaie de Lucques. Daimbert assista au concile de Clermont, où le pape Urbain prêcha la première croisade; il prit la croix, mais il n'arriva dans la Palestine qu'après la conquête de Jérusalem. Il commandait l'armée et la flotte des Pisans et des Génois, et remplissait la fonction de legat du pape auprès des croisés. Arrivé à Jérusalem, il fut nommé patriarche latin de la ville sainte. Godefroi, roi de Jérusalem, fut obligé d'abandonner au nouveau patriarche la souveraineté du quart de la ville de Jaffi, et du quartier de Jérusalem où était bâtie l'église de la Résurection. A la mort de Godefroi, Daimbert voulut lui succéder au nom du Saint-Siége, et disputa le royaume de Jérusalem à Baudouin 1er. Il échoua dans son ambition, et fut obligé de couronner lui-même le nouveau roi il s'éleva dans la suite plusieurs contestations entre Baudouin et le patriarche; Daimbert recourut au SaintSiége. Expulsé de son église et réfugié à Rome, il obtint de Pascal II une sentence favorable, et il retournait à Jerusalem, lorsqu'il mourut en Sicile au mois de juin 1107. S. S-I.

DAIN (OLIVIER le). V. Ledain. DAIRE (LOUIS-FRANÇOIS), né à Amiens le 6 juillet 1713, entra à dix-neuf aus dans l'ordre des célestins. Après avoir professé la philosophie et la théologie à Paris pendant trois ans, il alla en 1740 à Rouen, où il s'adonna à la littérature, revint dans sa patrie, fut successive

:

ment sous-prieur à Rouen, Lyon, Amiens et Paris, puis prieur d'Esclimont en Beauce. Il était prieur de Metz, lorsqu'en 1768, il fut nommé député du clergé régulier. On lui confia ensuite la bibliothèque des celestins de Paris, et le soin de remettre dans la bibliothèque du roi les objets intéressants que pouvaient posséder les maisons de sa congrégation. Rendu à l'état séculier par la dissolation de son ordre, il se retira à Amiens, puis à Chartres, où il est mort le 18 mars 1793. On a de lui: I. Relation d'un voyage de Paris à Rouen, imprimé à Rouen en 1740, in-12; II. Almanach de Picardie, pendant plusieurs anuées; III. Histoire civile et ecclésiastique de la ville d'Amiens, 1757, 2 vol. in-4". Cette histoire vient jusqu'à l'année 1752. Le Journal des Savants de novembre 1757 relève quelques erreurs du P. Daire. IV. Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville et du doyenné de Montdidier, 1765, in - 12; V. Tableau historique des sciences, des belleslettres et des arts dans la province de Picardie, depuis les premiers temps, jusqu'aujourd'hui, 1769. in-12; VI. Dictionnaire des ep thètes françaises, Lyon, 1758, in12; VII. Vie de Gresset, 1779. non 1778), in-12; VIII. Histoire littéraire de la ville d'Amiens, 1782, in-4°., ouvrage dans lequel on trouvera le détail des premiers opuscules de l'auteur et de ses manuscrits: parmi ces derniers, on remarquat beaucoup de mémoires sur les hommes célèbres de toute la province de Picardie; IX. Histoire civile, ecclesiastique et littéraire de la ville et du doyenné de Doullens, 1784, in-12. On y trouve, page 157, uce notice sur Michel Fresnoy, ne

Amiens, mais sur lequel Daire n'avait eu aucun mémoire en 1782. Quelques bibliographes donnent par erreur trois volumes à cet ouvrage : il est vrai qu'ils en alongent le titre et y annoncent l'histoire d'Encre, aujourdhui Albert, et du bourg de Grainvilliers. Le P. Daire a, en effet, écrit l'histoire de ces deux villes; mais elles forment chacune un petit vol. in-12, et n'ont rien de commun avec celle de Doullens. X. Vie de Joseph Vallart, insérée dans le Magasin encyclopédique de juillet 1812. Le P. Daire était laborieux et instruit, et ses ouvrages se lisent avec plus de fruit que d'intérêt. 2.

DAIRVAL (DE). V. BAUDELOT. DAIX (FRANÇOIs), né à Marseille vers 1580, fit imprimer à Lyon, en 1605, in-12, le recueil de ses vers français et latins, sous le titre de Prémices. La plupart des pièces renfermées dans ce volume roulent sur des sujets galants; ce sont des joies et des regrets, des serments et des plaintes, exprimés d'une manière assez commune. Il écrivait mieux en latin que dans sa propre langue, et les dix élégies qu'il a intitulées, Caste Cupidinis flammæ sont très supérieures à ses vers français, dont il annonçait une suite qui n'a point paru. - Un autre François DAIX, de la même famille, a fait imprimer les Statuts et anciennes coutumes de Marseille, 1656, in-4°.

[ocr errors]

W-s.

DAKE, ou DACKE (NICOLAS ), paysan suédois, né dans la province de Smolande. Les habitants de cette province, et surtout les laboureurs, s'étant soulevés contre Gustave Wasa, pour obtenir le rétablissement de l'ancienne religion, et la diminution des impôts, Dake se mit à leur tête et les conduisit contre les troupes du

roi. Les succès qu'il obtint dans plusieurs rencontres lui donnèrent de l'importance. Il entra en négociation avec Swante Sture, avec quelques princes d'Allemagne, et même, à ce qu'on prétend, avec l'empereur. Gustave lui ayant fait proposer une entrevue, il refusa et continua de combattre. Le roi parvint enfin à diminuer le nombre de ses partisans, en gagnant les uns et en effrayant les autres. Dake se vit peu à peu abandonné, et fut réduit à errer dans les bois, où quelques soldats le rencontrèrent et le tuèrent à coups de fusils en 1543. Sou corps, transporté à Calmar, fut écartelé et la tête placée sur la roue, avec une couronne de cuivre. On a conservé long-tems en Smolande le bâton qu'il portait quand il fut tué, et qui était le seul moyen de défense qui lui restât. C-AU.

DALAYRAC (NICOLAS), compositeur célèbre, mort à cinquante six ans, a mis en musique cinquante-six opéras. Il naquit à Muret, en Cominge, le 15 juin 1753. Son père, subdélégué de la province, le destinait au barreau, et ce ne fut qu'avec difficulté que le jeune homme obtint, un maître de violon, qui lui fit bientôt négliger Cujas et Barthole. Le père se facha, retira le maître, et Dalayrac, pour pouvoir étudier sans être entendu de ses parents, montait tous les soirs sur le toit de sa maison. Les religieuses d'un couvent voisin, attirées par ses accords, vendirent son secret; et le père, vaincu par sa persévérance, le laissa libre de suivre son penchant. Bientôt même, désespérant d'en faire un jurisconsulte, il le plaça parmi les gardes du comte d'Artois, et l'envoya à Paris en 1774. Dalayrac ne tarda pas à se lier avec Gretry, SaintGeorges, et surtout avec Langlé, duquel il apprit les éléments de la com

position. Ses premiers essais dans la carrière furent des quatuors de violon, écrits avec autant de facilité que d'élégance, et qu'il publiait sous le nom d'un maître italien. Eu 1778, il composa la musique de la fête que donnèrent à Franklin les membres de la loge des Neuf-Sœurs ; enfin, en 1781, il hasarda deux actes d'opéra, le Petit Souper et le Chevalier à la mode, qui obtinrent à la cour le succès le plus brillant. Dalayrac travailla pendant vingt-huit ans pour le théâtre de F'Opéra-Comique, et compta presque autant de succès que de compositions. Doué d'une imagination féconde et presque intarissable, abondant en chants heureux, naturels, analogues aux expressions qu'il voulait peindre, il a su, plus qu'aucun autre, réussir également dans les genres les plus opposés. Quoi de plus romantique que le style de sa Primerose; de plus frais, de plus virginal que celui d'Azemia; de plus naïf, de plus chantant que la musique des Deux Petits Sa voyards! Que de beautés dans Camille, de mélancolie dans Roméo et Juliette! Quelle légèreté, quelle élégance dans Maison à vendre! Mais la pièce dans laquelle Dalayrac a montré le plus de génie est, sans contredit, sa Nina. Avec quel art il a su saisir les intonations incertaines et peu liées du délire! Sa romance, par un chant simple et vrai, peint l'espoir déçu d'une amante, et nous fait partager sa douleur. Cette musette si champêtre, qui rappelle à la raison la malheureuse Nina, et dont les cordes principales se retrouvent dans un chant bachique, est une des plus fortes preuves de la puissance du rhythme sur la mélodie. Deux des opéras de Dalayrac ont été remis en musique par des compositeurs italiens, et il faut avouer que ces derniers sont

[ocr errors]

restés bien au-dessous des intentions de l'auteur primitif. En 1798, Da layrac reçut, sans l'avoir sollicité, un diplôme de membre de l'académie de Stockholm. Huit ans auparavant, il avait annullé lui-même le testament de son père, qui l'instituait unique héritier, au préjudice d'un frère cadet, et cela, dans un moment où il venait de perdre, par la faillite de Savalette de Lange, le fruit de dix ans de travaux. Cet artiste, aussi recommandable par ses qualités personnelies que par ses talents, mourut à Paris le 27 novembre 1809, avant d'avoir pu mettre en scène une pièce dont i attendait beaucoup, le Poète et le Musicien (1). Ses derniers moments furent un délire continuel. Il croyait composer, et dictait des chants à ceux qui l'entouraient. Il fut inbumé dans son propre jardin, à Fontenay-surBois. Son buste, exécuté par Cartel lier, a été placé dans le foyer de l'Opéra-Comique. Les principales compositions de Dalayrac sont: l'Eclipse totale (1782), le Corsaire (1785. la Dot (1785), Nina ou la Folle par amour (1786), Azémia ou les Sallvages, Renaud d'Ast (1787), Sargines (1788), les Deux Petits Sa voyards, Raoul sire de Crequ (1789), la Soirée orageuse (1790, Camille ou le Souterrain, Philippe et Georgette (1791), Ambroise, Roméo et Juliette (1795), Adèle et Dorsan (1795), Gulnare (1797) Alexis, le Chateau de Montenero (1798), Adolphe et Clara (1799), Maison à vendre (1800), Picaros et Diego (1805), la jeune Prude (1804), Gulistan (1805), Lina (1807), Les auteurs qui ont le plas travaillé pour lui sont : M. Marsollier,

(1) Cette pièce, dont les paroles sont de M Dpaty, a été imprimée; elle est précédée d'un pro logue à l'honneur de Dalarae.

Monvel et M. Lachabeaussière. La Vie de Dalayrac, par R. C. G. P. (Réné-Charles Guilbert Pixérécourt), a été publiée à Paris, 1810, in-12.

D. L.

DALBERG (JEAN GAMERER DE ), en latin Dalburgius, évêque de Worms, et l'un de ceux qui ont le plus contribué au rétablissement des bonnes études en Allemagne, naquit à Oppenheim en 1445 (1). En 1476, il fit un voyage en ItaHe et se fixa pour quelques années à Ferrare, où il se lia d'une étroite amitié avec Rodolphe Agricola, Dietr. de Pleningen, Sixte Tucher et autres savants. Le comte Palatin du Rhin, Philippe-l'Ingénu, grand protecteur des sciences, l'ayant appelé à sa cour, le fit son conseiller intime, et son chancelier. Nommé à l'évêché de Worms en 1482, Dalberg continua d'être appelé au conseil du prince, qui l'envoya en ambassade auprès du pape Innocent VIII en 1485 le discours qu'il prononça en cette occasion fut imprimé à Rome. De retour en Allemagne, il continua de protéger les savants et donna un asyle au fameux Reuchlin, persécuté pour ses opinions et dont il se glorifiait d'être le disciple. Celui-ci, par reconnaissance, fit jouer en son honneur, par ses écoliers, en février 1498, la première représentation dramatique de ce genre qu'on ait vue en Allemagne, sous le nom de Scenica progymnasmata. Dalberg fut le principal fondateur et le premier prési

(1) La famille Dalberg, une des plus anciennes de l'Allemagne, s'est éteinte dans les males au commencement du 14e. siecle. L'héritière de ce

dent de la plus ancienne académie de l'Allemagne, fondée à Heidelberg en 1480, sous le nom de Societas litteraria Rhenana, qui comptait parmi ses membres Conrad Celtes, J. Trithème, Pirckheimer, Pollich, etc. Cette académie s'occupait de latin, de grec, d'hébreu, d'astronomie, de musique, de poésie, de jurisprudence même. Les associés se délassaient quelquefois de ces études abstraites par des jeux, des bals et des festins où on les voyait, More germanorum inveterato strenuè potare, dit Jugler. (Voy. Wiener, De societate Rhenana programma, Worms, 1766, in-4°.) Dalberg s'attachait particulièrement à rechercher les étymologies de la langue allemande, et il avait fait un recueil de quelques milliers de mots qui ont le même sens en grec et en allemaud. II s'était formé une très riche bibliothèque, qu'il fit transporter à Ladenburg, où il se retira avec son chapitre lorsque les troubles politiques l'obligèrent de quitter sa ville épiscopale en 1499. Ce trésor littéraire fut peu de temps après réuni à la magnifique bibliothèque de Heidelberg, à la formation de laquelle Dalberg avait lui-même puissamment contribué, et qui, prise par les impériaux pendant la guerre de trente ans, a vu ses manuscrits les plus précieux transportés au Vatican, pour venir de nos jours à Paris, enrichir la bibliothè que impériale. L'évêque de Worms survécut peu à son exil, et mourut le 23 juillet 1505. M. Zapf a public en allemand une Notice sur Jean de

som en porta les droits dans l'ancienne maison Dalberg, Augsbourg, 1796, in-8°.,

des Cammerer de Worms. En 1452, Wolf Cammerer de Dalberg, ayant accompagné à Rome fempereur Frédéric III, y fut créé premier chevalier de l'empire, et depuis cette époque le premier acte de chaque empereur, aprés son conFinnement et avant de sortir de l'église, était de creer premier chevalier l'atué de la maison Dalberg.

avec un Supplement, Zurich, 1798, in-8°. C. M. P. DALBERG (WOLFGANG HERIBERT, baron DE), poète allemand, était un frère cadet de Charles Théo

dore, qui est aujourd'hui prince primat de la confédération du Rhin. Né en 1750, il est mort le 27 septembre 1806 à Manheim. Les arts et les sciences en Allemague ont perdu en lui un de leurs plus zélés protecteurs; le théâtre de Manheim, dont il était premier intendant, lui doit son existence, et il avait réussi à l'élever au premier rang parmi ceux d'Allemagne. Il y appela les m illeurs sujets, forma entre eux une association pour exercer les acteurs à la déclamation; et les artistes les plus distingués en ce genre que l'Allemague ait possédés vers la fin du 18. siècle sont sortis de cette école. Il est auteur des pièces dramatiques suivantes, qui ont paru en allemand: I. Walwais et Adelaide, Manheim, 1778, in8.; II, Cora, drame, avec chants, ibid., 1780, in-8.; III. Montesquieu, ou le Bienfait caché, en trois actes, Manheim, 1787, in-8., et plusieurs autres, la plupart traduites ou imitées de Shakespeare ou de Gumberland. Son frère, Jean-Frédéric-Hugue de DALBERG, chanoine de Worms, mort à Aschaffenbourg en 1812, a écrit plusieurs ouvrages sur la musique, art dans lequel il excellait, et sur la littérature des Hindous. Il est l'auteur d'un ouvrage estimé sur les religions de l'Orient, auquel il a donné le cadre d'un roman et le titre d'Histoire d'une famille druse. Cette ingénieuse production qui, sous une teinte religieuse, renferme une foule de détails instructifs, a été traduite en français sous le titre de Mehaled et Zedli, Paris, 1811, 2 vol. in-12. François Henri de DALBERG, père des deux précédents, né en 1716, mort en 1776, avait le titre de burgrave de Friedberg. Ce fut en sa faveur que l'empereur Joseph II fonda en 1768

l'ordre de St.-Joseph, dont il se déclara grand-maître, et chaque burgrave grand-prieur. C―y et S―L.

DALE (SAMUEL), né en 1650, mert en 1739, fut pharmacien à Braintrée, dans le comte d'Essex, et ensuite médecin à Bocking. Il a publié plusieurs ouvrages sur l'histoire naturelle, la bo tanique, la médecine et les antiquités: les plus importants sont : 1.un Traite de matiere médicale, Londres,1693, in-12, Brême, 1696, in 8°. Il ta parut à Londres n Supplement ea 1705, in-12; on l'inséra dans les éditions suivantes : Brême, 1707, 1 , in-12; 1713, in-8°.; Londres, 1710, in-8; 1757, in-4,; Leyde, 1739, in-4 L'auteur décrit les plantes d'une ma nière très méthodique, avec la designation des caractères, de leurs genres, de leur espèce, et doune les synonymes, en suivant la méthode de Rai. Voisin et ami de ce célèbre naturaliste, il se livra sous sa direction a l'étude des végétaux, et plus d'une fais, comme celui-ci le témoigne, il hu procura des plantes rares qui n'avaient point encore été observées en Angle terre. Il s'occupa aussi de la culture des plantes exotiques, et on lui do l'introduction en Angleterre, et pr suite en Europe, de plusieurs vege taux curieux: la plupart venaient de la Caroline, et lui avaient été cnvoyés par Catesby. II. Dale a donné les des criptions de quelques quadrupedes mammiferes de la Virginie et Nouvelle-Angleterre ( Transact. phi losophiques, vol. XXXIX); III. TM autre mémoire à la société royale, sur la génération des anguilles (Transact. philosoph., vol. XXIV. Lettre sur les petrifications de Har wich (ibid., vol. XXIV);V. Appendix et additions sur l'Histoire naturele de Harwich (comté d'Essex), côtes voisines, à la suite de l'Histoir

[ocr errors]

de la

et des

« ZurückWeiter »