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de peine à lui faire entendre que son salut n'était pas attaché à cette humiliation, mais à son repentir; et que ce serait une flétrissure pour la mai son de Montmorency, et pour ses enfants, bien que ce genre de supplice eût été demandé volontairement (Voy. BOUTEVILLE). Ménage rapporte que Cospéan ayant dédié au cardinal de Richelieu un livre latin, ce ministre se contenta de lui répondre: Accepi, legi, probavi, et il trouve que ces trois mots valaient un long éloge. On lit dans les Mémoires de Montchal et dans l'Histoire de Louis XIII, par le P. Griffet, que Cospéan, arrivant aux derniers moments du cardinal de Richelieu, et scandalisé de la tranquillité, de la voix ferme, et du visage serein de ce ministre, dit à un de ses amis: Profectò nimiùm me terret magna illa securitas. Cospéan fut nommé évêque de Lisieux en 1636, et mourut en 1646, âgé de soixante-dix-huit ans. On a de lui: I. Oraison funèbre prononcée en l'église de Paris, aux obsèques de Henri-le-Grand, Paris, 1610, in-8.; II. Remontrance du clergé de France au roi, prononcée le 18 juillet 1617. Cospéan y parle fortement contre les duels, contre le bas âge de ceux qu'on nommait aux bénéfices, contre les pensions laïques, et finit par remercier le roi de la main-levée des biens ecclésiastiques du Béaru. II. Pro patre Berullio epistola apologetica, Paris, 1622, in 8. Cette épitre parut aussi, la même année, en français; elle est dédiée au cardinal de Bentivoglio, et dirigée contre les carmes qui, offensés de ce que Bérulle s'était chargé de la direction des carmélites, avaient fait une critique violente d'une prière composée par ce vénérable instituteur de Poratoire. L'année même de la mort

de Cospćan, un cordelier, nommé le Mée, publia sa Vie à Saumur, in 4"; et le P. David-de-la-Vigne, de l'ordre des frères mineurs, qui avait assisté Cospéan à la mort, fit imprimer à Paris, la même année, in-4®., le Miroir de la bonne mort, Méthode de bien mourir, tirée des dernières paroles de l'évéque de Li sieux, en forme d'oraison funèbre. Le prélat est nommé, dans ce discours, Philippe de Cospeau. V-- VE.

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COSPI (ANGE-Barthélemi), në à Bologne dans le 15%. siècle, d'une famille patricienne, professa les humanités, la rhétorique et la philosophie dans sa patrie. Jules 11 l'envoya à Vienne avec le titre de son legat. Léon X, pour le récompenser des services qu'il avait rendus an Saint-Siége, le nomma sénateur. li fut ensuite secrétaire de l'empereur Maximilien, et mourut le 2 novem bre 1516. Il était très versé dans l littérature grecque et latine. Il a traduit en latin le 16o. et le 17°. livre de l'Histoire de Diodore, et la Fie d'Alexandre, extraite des Annales de Zonare. On a réuni ces différentes traductions à celle que le Poggio avait donnée des autres livres de Diodore, Bâle, Henri-Pierre, 1531, 1548 et 1559, in-fol. La Vie d'Alexandre a été insérée dans plusieurs éditions de Quinte-Curce. La première où on la trouve est celle de Bâle, 1545, in8°. On lui attribue encore une traduction latine de Paléphate, imprimée en 1514.-Antoine-Marie COSPI, secrétaire du grand-duc de Toscane. a

publié Il giudice criminalista, Florence, 1643, et un Traité sur l'art de déchiffrer, traduit en français en 1641(V. J. F. NICERON.) W

COSROES. Voy. KHOSROU. COSSA. V.ALEXANDRE V et JEAN XXIII, papes.

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COSSART (GABRIEL), jésuite, né à Pontoise, en 1615, mort à Paris le 16 septembre 1674, professa pendant sept années la rhétorique au collége de Louis le Grand. Cette place le mit dans la nécessité de parler plusieurs fois en public, et les discours qu'il prononça ajoutèrent à sa réputation. Il avait fait son étude unique des écrivains de l'antiquité; mais il réusissait mieux à en expliquer les beautés qu'à les faire passer dans ses ouvrages. Sa latinité est pure sans être exempte des néologisines et des constructions modernes. Sans être poète, il avait composé une assez grande quantité de vers; mais il se contentait de les lire à ses amis, et jamais il ne voulut permettre qu'on les imprimât. Les deux épitres dans lesquelles il s'est proposé d'imiter Horace, sont les seules pièces que distinguent dans son recueil et que relisent encore les amateurs de la poésie latine. Le P. Larue, son confrère et son ami, a recueilli ses discours et ses vers et en a publié à Paris en 1675, in-12, une édition précédée d'une préface, dans laquelle apprécie le talent de Cossart comme orateur et comme poète. Ce recueil a été réimprimé en 1725, in 12. Santeul a fait, en vers latins, le Tumulus P. Cossartii, attaqué par Boileau et défendu par son auteur. Cossart a coopéré à l'édition des Conciles, entreprise par le P. Labbe (Voy. LABEE), et, après la mort de son collaborateur, en a publié scul les huit derniers volumes, depuis le 11. jusqu'au 18. Le P. Cossait avait établi, à l'entrée du faubourg St.-Jacques, une maison, qui subsistait encore en 1720, pour recevoir et entretenir gratuitement de pauvres écoliers qui étaient connus sous le nom de Cossartins. W-s.

COSSÉ (CHARLES DE), comte de Brissac, névers 1505, de René Cossé, seigneur de Brissac en Anjou, grand fauconnier, et de Charlotte de Gouffier, était d'une complexion delicate. I suppléa aux forces qui lui manquaient, par l'adresse qu'il acquit dans ses exercices; il l'emportait souvent sur les plus robustes, par son habileté à manier une lance et une épéc. Enfant d'honneur de François, dauphin, fils aîné de François I., ce jeune prince le fit son premier écuyer. Envoyé au siége de Naples, en 1528, il fut attaqué par les Espagnols à la descente des galères; ses troupes reculerent jusqu'au bord de la mer: seul, à pied, sans casque, sans cuirasse, sa seule épée à la main, il se défendit contre un cavalier armé de toutes pièces et le fit prisonnier.

commandait cent chevau- légers à la prise de Veillane et à celle du château de Suze en 1537. Grand fauconnier de France en 1540, il fut nommé, en 1542, colonel-général des gens de guerre français, à pied, de là les monts. Au siege de Perpi gnan, sons le dauphin (depuis Henri I), tandis que la jeune noblesse de l'armée, livrée au plaisir et au jeu sous les tentes du prince, veillait peu aux mouvements des assiégés, ceux_ ci firent une sortie, comblèrent les tranchées et se portèrent sur le parc de l'artillerie; Brissac, lui douzième, s'avança une pique à la main, reçut tout le feu des ennemis, et, malgré une blessure à la cuisse, entretint le combat jusqu'à l'arrivée de l'infanterie qui le dégagea. Le dauphin lui. dit en l'embrassant « qu'il voudrait » être Brissac, s'il n'était pas dau»phin. » Il commanda en 1543. toute la cavalerie légère en Piémont, suivit la même année le roi en Flandre, battit un corps consieerable

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des impériaux, et leur fit six cents prisonniers. L'alarme se répandit dans le reste de l'armée ennemie; elle abandonna l'attaque de Bohain, le siége de Guise, et se retira en désordre sur le Quesnoi. Brissac attaqua son arrièregarde, en défit une partie, et prit François d'Este, frère du duc de Ferrare et général de la cavalerie impériale. L'armée française se retira: Brissac, pour faciliter la marche du roi et assurer sa retraite, se chargea de l'arrière-garde, et y courut les plus grands dangers. Investi avec douze cavaliers qui l'accompagnaient, il fit de prodigieux efforts pour se dégager; quelques Français accoururent à son secours: on lui avait arraché ses brassarts, son hausse-col; ses habits étaient en pièces; un Allemand fort et vigoureux l'enlevait de dessus sou cheval; Brissac se débattait encore avec le tronçon de son épée; enfin les gens d'armes attaches à sa personne l'arrachèrent aux ennemis. Il saute sur un cheval frais, et regagne le gros de l'armée. Il y arrive couvert de sang et de poussière. L'armée lui devait son salut; le roi lui présenta à boire dans sa coupe, l'embrassa, et le fit chevalier de son ordre. L'empereur apprit alors que Landrecies, dont il voulait faire le siége, était pourvue de munitions et de vivres, et que l'armée française s'était retirée auprès du Cateau-Cambresis; il poursuivit l'arrière-garde commandée par Brissac qui le repoussa. En 1544, il fut envoyé avec sa cavalerie légère et deux mille fantassins à Vitry en Perthois; de là il harcelait l'armée impériale, enlevait ses fourageurs, coupait ses convois l'empereur détacha sur lui quatorze mille hommes avec un train d'artillerie; la partie était trop inégale; Brissac l'abandonna, et se retira vers Châlons. Dans une vive escar

mouche, il fut pris deux fois et deux fois délivré par ses troupes. La paix se fit en septembre avec l'empereur. En 1545, il défit deux mille Anglais sur la terre d'Oye, en Boulonais; la paix se conclut avec l'Angleterre en 1546. On ôta la charge de grand maître de l'artillerie à Jean de Taix, qui s'était permis quelques discours imprudents, et elle fut donnée en 1547 à Brissac, « le seigneur de la »cour le plus aimable, dit Mézerai, » et aussi le plus aimé de Diane de » Poitiers. » On l'appelait communement le beau Brissac. il eut la même année la charge de grand panetier. Maréchal de France en 1550, il se rendit en Piémout, dont le roi lui donna le gouvernement général; cette province devint alors une école mililitaire où la garde régulière des places, les fréquents exercices dans les plaines, et de petits combats aguerrirent le soldat et tirèrent l'officier de l'inaction où il était mollement plonge. Ce qui fait le plus d'honneur au maréchal de Brissac, c'est qu'il rétablit dans son armée une si exacte discipline, que le soldat, même en pays de conquête, n'osait rien prendre que de gré à gré. Il avait fait régler les rançons de part et d'autre, selon la fonction et la charge de ceux qui étaient faits prisonniers. On ne faisait point la guerre aux villageois ni aux marchands, mais seulement à ceux qui portaient les armes, et le paysan labourait sans crainte entre les deux camps. Pour réprimer la fureur des duels, qui était portée à l'excès, il imagina de les permettre, mais d'une façon si perilleuse qu'il en ôta bientôt le désir; il ordonna que ceux qui auraient désormais querelle la decideraient sur un pont entre quatre piques, et que le vaincu serait jeté dans la rivière, sans qu'il fut permis

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au vainqueur de lui donner la vie. Brissac, en 1551, se rendit maître de Quiers et de plusieurs autres villes eu Piémont ces succès obligèrent Gonzague à lever le siége de Parme. En 1555, il prit, par escalade, Verceil, et la livra au pillage. Les meubles précieux, les pierreries et le trésor du duc de Savoie furent enlevés: ce prince les avait fait transporter dans cette place qu'il regardait comme imprenable. Brissac n'avait point assez de canon pour forcer la citadelle; il se retira, toujours suivi par les ennemis, et ne perdit rien du butin qu'il emportait. Gonzague, redoutant les entreprises de Brissac, doubla toutes ses garnisons et affaiblit son armée. C'était ce que désirait le maréchal. Presque toujours sans argent, il n'était point en état de tenir la campagne; le peu de troupes qui lui restait depuis qu'il avait envoyé des détacheinents en France, n'était point payé et ne se soutenait que par son attachement pour son général. En 1554, il prit tout le pays des Langhes, et finit la campagne par la conquête d'Ivrée, qui ouvrait un passage aux troupes auxiliaires des Suisses, et facilitait les courses dans le Milanais et sur les terres de Pavie. En 1555, par un coup aussi heureux que hardi, il surprit Casal. Toute la noblesse de l'armée impériale, qui s'y était rendue pour assister à un tournoi, le gouverneur et ses soldats, n'eurent que le temps de se jeter dans la citadelle, la plupart saus habits, et presque tous sans armes. Brissac entre dans la ville, interdit le pillage, attaque la citadelle, défendue par un bou fossé et quatre bastions, et se dispose un assaut général. Les ennemis capitulent, promettent de se rendre si, dans vingt-quatre heures, ils ne sont point secourus. La capitulation était à

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peine signée qu'on eut avis que Pescaire marchait avec trois mille hommes pour se jeter dans la citadelle; le maréchal tint ses troupes toute la nuit sous les armes; on avança les horloges, et la citadelle se rendit. II y trouva, comme dans la ville, une artillerie nombreuse, tira de la rançon de cette noblesse allemande, rassemblée pour le tournoi, cent mille écus qui réjouirent fort le soldat, mal payé jusque-là de ce qui lui était dû. Heuri II accorda au maréchal une faveur bien glorieuse; il lui fit présent de l'épée qu'il portait à la guerre. Ce présent, dont aucun de nos rois n'avait encore honoré un de ses sujets, fut accompagné d'une lettre où sa valeur, sa diligence, son zèle étalent peints avec les plus vives couleurs. Ce prince finissait par ce trait flatteur «L'idée que j'ai de votre » mérite a passé jusque chez nos en» nemis, et dernièrement l'empereur » avouait qu'il se ferait le monarque » du monde, s'il avait un Brissac pour » seconder ses armes et ses desseins. >> Le roi lui ordonna de lever un impôt sur le clergé, la noblesse et le peuple du Piémont; il se comprit le premier dans cette taxe, et donna 10,000 écus de son bien. Les maladies qui se répandirent dans son armée, par la mauvaise nourriture, ne l'empêchèrent pas de soumettre encore quelques places qu'il fit raser. Le maréchal avait reçu un renfort de la France, suivi de plusieurs princes et d'un grand nombre de seigneurs volontaires. Il marcha au secours de Santhià, assiégée par le duc d'Albe, qui avait remplacé Gonzague, le força de se retirer et de laisser dans son camp quatre cents malades, ses vivres et une bonne partie de son artillerie. L'armée française forma be siege de Volpian; Brissac était resté

malade à Turin; ses lieutenants ne surent point se faire obéir; les jeunes volontaires montèrent témérairement à l'assaut; le gouverneur déclara qu'il ne capitulerait qu'avec le maréchal; Brissac se fit porter à l'armée; la ville se rendit; il en ordonna la démolition. A la prise de Vignal, les assiégés se défendaient depuis quelques jours; un bâtard de la maison de Roissy, âgé de vingt ans, quitte sa troupe, paraît sur la brêche, tire un coup d'arquebuse, met l'épée à la main, insulte l'enneini; ses camarades volent à son secours et combat tent avec valeur; le maréchal est forcé de les soutenir; on se bat long-temps, les Français emportent la brêche et la ville qui fut rasée. Le maréchal n'estimait point les conquêtes faites au mépris de la discipline; il n'aurait point laissé au siége de Volpian l'indocilité des troupes impunie, si les premiers coupables n'eussent été des princes du sang: il mit Roissy au conseil de guerre et le fit conduire à Turin. On procéda à son jugement; le maréchal prononça qu'ayant défendu qu'on quittât son rang avant le signal, Roissy avait violé cet ordre, et que sa désobéissance méritait la mort: le conseil opina comme le maréchal. On lut à Roissy sa sentence, et l'on se disposait à le conduire au supplice; Brissac ordonna à ses troupes de se retirer: « Approchez, dit-il à Roissy; j'ai pitié de votre jeunesse; »j'estimerai un jour votre valeur » quand elle sera dirigée par l'obeis»sance je vous rends aux vœux et » aux prières de l'armée. Portez, pour >> l'amour de moi, cette chaîne d'or que » je vous donne, recevez des mains de » mon écuyer un cheval et des armes » avec lesquelles désormais vous com» battrez auprès de moi. »Il avait puni auparavant dans toute la rigueur des

lois militaires un officier qui, malgré son ordre, avait quitté l'armée sans congé. Le conseil de guerre le déclara « privé d'armes, d'honneur, >> de condition, sujet à la taille, et ses » enfants roturiers. » Le roi approuva d'abord cet acte de justice; mais, sur les instances des dames de la cour, il fit grâce à l'officier, ce qui ne contribua pas peu à nourrir l'esprit d'indiscipline dans les troupes. Brissac battait partout les ennemis lorsqu'il apprit la défaite des Français à S.Quentin, reçut l'ordre de taire partir cinq mille Suisses, quatre compagnies de gendarmerie, autant de cavalerie légère, et de se tenir en Piémont sur la défensive. Le roi le nomma, en 1559, gouverneur et lieutenant géné ral de Picardie, sur la démission de l'amiral de Coligny. Investi tout à coup par ses propres soldats, qui fui demandaient, les armes à la main, de quoi payer leurs dettes, il serait devenu leur victime, s'il n'avait trouvé dans la générosité des Suisses un remède au mal qu'il ne pouvait guérir seul. Il vendit ce qui lui restait d'argenterie et de bijoux, en joignit le prix à la somme que lui prêtèrent les Suisses, et distribua le tout aux soldats. Pendant les troubles suscités par les calvinistes, Charles IX le nomma, en 1562, commandant à Paris, où il réussit à entretenir le calme. I commanda en 1563 en Normandie, d'où il alla se mettre à la tête de l'armée devant Orleans, après l'assassinat du duc de Guise. La cour, en paix avec les calvinistes, entreprit de chasser les Anglais de la Normandie; le maréchal de Brissac commanda sous le roi et le connétable au siége du Havre, qui capitula au bout de huit jours: ce fut sa dernière expédition. Il mourut à Paris an mois de décembre suivant,

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