une suite de seize portraits qui sont recherchés. Bernard CURTI, son parent et son contemporain, a gravé dans le même goût : il est connu par quelques portraits, entre autres par celui de Louis Carrache. A-s. CURTI (PIERRE), né à Rome en 1711, entra fort jeune dans la société de Jésus, où il s'adonna particulièrement à l'étude de la langue hebraique, dont il devint professeur dans le collége romain. Il publia sur divers points de l'écriture sainte, les plus difficiles à comprendre, de lumineuses dissertations qui supposent la plus parfaite intelligence de l'hébreu. La plus curiense de toutes paraît être celle qui a pour objet cette rétrogradation du soleil, dont il est fait mention au verset 8, du ch. XXXVIII d'Isaïe, où il est dit que, pour confirmer la vérité de la promesse faite par le prophète à Ezéchias, le soleil retrograda de dix degrés sur le cadran d'Ach z. La conclusion de l'auteur est que le miracle conSista en ce que ce jour fut plus long qu'il ne devait être, mais seulement de trois heures environ, et que cette rétrogradation du soleil eut lieu à trois heures après midi. Curti se fit d'ailleurs connaître pour un des plus subtils et des plus profonds métaphysiciens de son temps. Il al'iait à ses talents la plus édifiante piété, et Ja pratique de toutes les vertus. I mourut dans le college où il était professeur, le 4 avril 1762. Ses principales dissertations sont: 1. Christus sacerdos, Rome, 1751; I. Sol stans dissert. ad Josue cap. X, Rome, 1754; III. Sol retrogradus: dissert. ad v. 8, cap. XXXVIII, Isaie, Rome, 1756. G-N. CURTIS (GUILLAUME), botaniste et pharmacien de Londres, mort à Brompton, le 7 juillet 1799, a puBié un grand nombre d'ouvrages sur diverses parties de la botanique et de P'histoire naturelle des insectes. Les principaux sont: I. Instructions jur collecting et preserving insects ( ou Instructions pour recueillir et conserver les insectes), Londres, 1771, in-8'., avec une planche; II. Flora Londinensis, or Plates and descrip tions of such plants as grew wild in the environs of London. Getle Flore des environs de Londres, pu blice successivement en 70 fascicules, dans cette ville, l'année 1777 et suvantes, forme deux volumes in-fol, qui contiennent 420 planches, tres bien coloriées, et autant de feuilles de texte. L'ouvrage n'est pas terminé. III. Explanation, etc., où Exposition de la fructification des mousses, avec une planche, insérée dans ses Lecons de botanique, Londres, 1776: IV. Catalogue of the british medicinal, culinary, and agricultural plants, Londres, 1785, in-8. C'est le catalogue de toutes les plantes médicinales, potagères et économiques qu'il avait cultivées dans son jardin de botanique, à Lambeth Marsh, et ensuite à Bromp ton. V. Enumeratio of the british grases, Londres, 1787, in-fol. C'est la liste des graminées qui naissent spoutanément dans la Grande-Bretagne. I augmenta depuis cet ouvra, ge, et le refondit sous le titre d'Observations pratiques sur les graminées de la Grande-Bretagne, 1790, in-8.; 3. édition, 1798, in-8. VI. The botanical Magasine, Londres, 1787-1798, 12 vol. in-8., avec 45m planches. Get ouvrage periodique tenferme un grand nombre de Lutse des observations intéres-ates. Lectures of botany, vol. gr. tanique), Lond. 100 le grand in-8., figs ouvr5, ne peut être as, mar nombre armi les ulanistes qui ont comp DO fait faire des progrès à la science; cependant, il a le mérite d'avoir exposé les principes avec clarté et methode dans sa langue; d'avoir contribué à répandre l'instruction parmi ses compatriotes, en rassemblant des faits et des observations utiles pour l'économie rurale et domestique, et d'avoir publié des figures exactes pour le dessin et bien enluminées, qu'il donnait à très bas prix. On a donné en son honneur le nom de Curtisia à un nouveau genre formé d'un arbre du cap de Bonne-Espérance. D-P-s. CURTIUS (MÉTIUS), Sabin, qui donna des preuves d'un grand courage, lors des combats que ses compatriotes, commandés par Tatius, livrèrent aux soldats de Romulus pour recouvrer les Sabines qui avaient été enlevées. Dans un moment où les Romains avaient l'avantage, il se porta jusqu'au centre de leur armée, et les mit en désordre; mais il fut blessé, et Romulus lui-même étant venu l'attaquer à la tête de quelques soldats, Metins Curtius se jeta dans un marais formé par le débordement du Tibre. Le marais était profond, et Romulus abandonna son ennemi qui cependant parvint à s'en dégager. Ce lieu, quoique desséché, et faisant partie du forum, fut toujours appelé dans la suite Lacus Curtius. D'autres historiens veulent que ce lieu ait dû son nom à Marcus Curtius. Métius Curtius fut un des trois Sabins qui vinrent s'établir à Rome avec leurs falles, lorsque la paix fut conclue entre les deux peuples. CURTIUS (Marcus), jeune Romain d'une famile patricienne. L'an 592 de Rome (362 avant J.-C.), un gouffre très profond s'ouvrit au milieu de la place publique, à l'endroit même auquel Metius Curtius avait donné son nom, et, ajoutent les historiens qui ont raconté cet événement merveilleux, on ne put le combler, quoiqu'on y jetât une grande quantité de terre. Les aruspices consultés déclarèrent qu'on devait y jeter ce qui faisait la principale force de Rome, si l'on voulait que sa durée fût éternelle. M. Curtius, qui s'était distingué par de belles actions, avait demandé plusieurs fois si la principale force des Romains n'était pas la valeur et les armes, et il avait toujours reçu une réponse affirmative. Soudain il paraît armé de toutes pièces, et monté sur un cheval magnifiquement équipé. Il se dévoue aux dieux Mâncs, et s'élance dans l'abîme. Le peuple jeta des fleurs et des fruits dans le gouffre, qui, dit-on, se referma aussitôt. Les auteurs les plus judicieux avouent cependant qu'on le combla avec des décombres. Le dévouement de Curtius n'en produisit pas moins l'effet d'encourager le penple et d'exalter ses espérances. Telle est cette action que Tite-Live a rapportée, parce qu'elle était célèbre et en quelque sorte consacrée par la tradition. Rome devait regretter le jeune enthousiaste qui lui avait donné cette preuve de dévouement. Non seulement elle honora la mémoire de Curtius, mais les beaux-arts retracèrent cet événement. Il existe au casin de la villa Borghese, aux portes de Rome, un beau bas-relief antique, où Curtius est représenté au moment où il se précipite. L'artiste a eu l'heureuse idée de faire contraster l'attitude animée du jeune guerrier qui étend ses bras vers le ciel, avec la sensation purement animale de son cheval, qui ne paraît tomber dans le gouffre qu'avec peine, et parce qu'il lui faut céder à une force supérieure. D-T. CURTIUS (LANCINUS), poète latin, né à Milan, dans le 15. siècle, mort en 1511, fut disciple de George Merula, et acquit sous cet habile maître une profonde connaissance des langues grecque et latine. L'étude des chefs-d'œuvre de l'antiquité ne put cependant suppléer au goût et à la justesse d'esprit que la nature lui avait refusés. Son style est lourd, obscur, et l'habitude qu'il avait de composer des vers rétrogrades (Anguinei), acrostiches, et autres rhythmes bizarres donne un air de contrainte à tout ce qu'il a écrit. Ses poésies ont été recueillies en deux volumes. Sylvarum libri X et Epigrammatum decades duce, Milan, 1521, in-fol., rare. Lamonnoye a fait à ce recueil l'application de ce vers: Nulla in tam magno corpore mica salis. Cependant, il faut convenir que, dans le nombre de ses Epigrammes, il en est quelques-unes qui ne manquent pas d'un sel même assez piquant. Il a laissé en manuscrit une traduction latine des hymnes de Callimaque, conservée à Milan dans la bibliothèque Visconti, et d'autres épigrammes dans la bibliothèque Ambrosienne. On lui doit encore un poëme sur la passion de J.-C., intitulé: Meditatio in hebdomadam olivarum ( Milan, Alex. Minutiano), 1508, in-4°., dont Lampo Birago fut l'éditeur. La versification en est en général plus dure que celle de ses épigrammes. Dans l'avis au lecteur, Curtiusse vante d'avoir composé plus de soixante mille vers, sur toutes sortes de mètres. Paul Jove a fait l'éloge de Lancinus Cur tius. W-s. CURTIUS. Voy. CORTE, CORTI, CURSIUS, CURTZ et QUINTE-CURCE. CURTIUS. Il y a eu plusieurs jurisconsultes de ce nom qui étaient issus d'une famille très noble de Milan; mais un de leurs devanciers avait été banni de cette ville à la suite des trou bles qui l'agitèrent dans le 15°. siècle. -CURTIUS (François), ou l'ancien, fut le concurrent de Jason. 11 professa à Pavie, où il mourut en 1495. Il avait écrit des Conseils et plusieurs Traités. CURTIUS (François, le jeune), neveu par sa mère et fils adoptif du précédent, professa à Pavie et à Mautoue. François Ier. l'admit dans ses conseils pendant qu'il était maître du duché de Milan, Après la bataille de Pavie, Curtias fut fait prisonnier et très maltraité par les impériaux. Il ne se tira de leurs mains qu'en promettant de leur payer pour sa rançon une année du traitement considérable que les Vénitiens lui offraient pour aller professer à Padoue. Il mourut en 1533, après avoir enseigné quarante ans. Il a fait un traité De feudis et des Conseils fort estimés. Dumoulin lui accordait un esprit très pénétrant et un jugement très solide. — Un autre CURTIUS (Jacques), de Bruges, vivait dans le 16. siècle. Il avait étudié à Orléans, et occupé en Flandre des emplois honorables, vers l'an 1550. Il traduisit en latin la paraphrase grecque de Théophile sur les institutes de Justinien. Ses six livres Conjecturalium et variarum juris civilis quæstionum ont été insérés dans le Thesaur. jur. civ. d'Otton. B-I. CURTIUS (MICHEL-CONRAD), historien du pays de Hesse, professeur d'histoire à l'université de Marbourg, né dans le duché de Meklenbourg, en 1724, est mort le 22 août 1802. Outre les recherches qu'il a faites sur l'histoire du landgraviat de Hesse, il nous a laissé une traduction de Columelle, dont il avait comparé les principes avec ceux de l'agriculture moderne, par des essais faits en grand. Ce qu'il a publié sur le sénat de Rome, sous les empereurs, est considéré comme un des meilleurs livres class siques que nous ayons sur cette matière. Ses principaux ouvrages sont: 1. De veterum Cattorum rebus gestis, Marbourg, 1768-1769, in-8°.; II. De' principis et landgravii honoribus Hassorum dominis ante Adolphi et Caroli Augustorum tempora propriis, ibid., 1770; III. Memoria quatuor sæculorum confraternitatis Hassie et Saxoniæ, ibid., 1773; IV. De existimatione et autorit. principum Hassic, ibid., 1777; V. Fasti rectorum et prorectorum Marb., ibid., 1777; VI. De episcoporum et ducum Germaniæ medii ævi loco et ordine, ibid., 1785; VII. De Poloniæ, Livoniæ, Hun. gariæ et Prussiæ habitu ad Germaniam, ibid., 1786; VIII. De Germanorum prisci et medii ævi urbibus et oppidis, ibid., 1796; IX. Commentarii de senatu romano, sub imperatoribus, post tempora everse reipublicæ, Halle, 1768, in-8°.; Hambourg et Brême, 1769, in-8".; Genève, 1769, in-4°. Les ouvrages suivants sont en allemand: X. Poetique d'Aristote, avec des notes, Hanovre, 1755, in-8°.; XI. Des lois de succession en vigueur en Russie, ibid., 1779; XII. Histoire et Statistique de Hesse, Marbourg, 1795, in-8". G-Y. CURTZ (ALBERT), en latin Curtius, jésuite, né à Munich en 1600, et mort dans la même ville en 1671, enseigna les mathématiques et la philosophie dans différentes maisons de son ordre, en Baviere. Il traduisit de l'allemand, par ordre de l'empereur Ferdinand II, la Conjuration d'Albert, duc de Friedland, qui parut sans son nom à Vienne, 1655. Un anonyme prit la défense d'Albert, et, nommant Curtz, il lui reprocha vi vement l'ingratitude avec laquelle il avait attaqué un prince, que l'ordre des jésuites honorait comme un de ses premiers bienfaiteurs. Curtz fit arrêter les exemplaires de son écrit, qui n'avaient pas encore été distribués, et les fit brûler. Cet ouvrage est extrêmement rare, ainsi que l'Apologie de l'anonyme. Parmi les autres ouvrages du P. Curtz, les principaux sont: 1. Novum cæli systema, Dillingen, 1626, in-4°.; II. Problema austriacum, Munich, 1655; III. Amussis Ferdinandea sis Ferdinandea, sive problema architecture militaris, Munich, 1651, in-fol.; IV. Sylloge Ferdinandea, sive collectanea historic cœlestis è commentariis Tychonis Brahe ab anno 1582 - 1601, Vienne, 1657, et Augsbourg, 1666, 2 vol. in-fol. Ce livre, qui parut sous le nom de Lucii Barretti, anagramme d'Alberti Curtii, est un précieux et immense recueil d'observations de plus de mille pages in-fol. Il a été publié, sous différents frontispices, à Vienne, 1668, Ratisbonne, 1672, Dillingen, 1675, et ailleurs. Curtz, qui l'avait dédié à l'empereur Léopold, y avait ajouté un supplément contenant des observations faites en Hesse, à Wittemberg et ailleurs. En citant l'édition d'Augsbourg, 1666, Lalande dit, dans sa Bibliographie astronomique, pag. 266: « Dans le » Journal étranger, mai 1755, on » voit que le protocole de Tycho est » encore à Copenhague, et qu'il a été » sauvé de l'incendie arrivé le 20 » octobre 1728. Louis Kepler, mé>> decin à Dantzig, l'avait eu long» temps; il le remit au roi de Da» nemaik. Bartholin en fit faire » une copie, qui fut rédigée par an» nées et par planètes. Picard appor»ta le tout à Paris, en 1672. On » avait commencé à l'imprimer, lors >> que Colbert mourut: il y en a soixan»te-huit pages in-fol. J'en ai les » feuilles, mais les planches furent » rompues. La Hire renvoya le pro» tocole en Danemark, mais la co» pie de Bartholin nous est restée, » et il y en a une collationnée au dépôt. On y trouve les observations » des comètes, l'année entière 1593, >> qui manque dans l'imprimé, et ce >> qui précède 1682, dans l'édition » d'Augsbourg. » Erasme Bartholin avait relevé dans un ouvrage publié à Copenhague, 1668, in-4°., les erreurs qui avaient échappé à Curtz, dans son édition des Observations de Tycho Brahe. G―y. CUSA (NICOLAS DE ), cardinal, ainsi appelé d'un village du diocèse de Treves, sur la Moselle, où il vit le jour en 1401. Son père était un pauvre pêcheur, nommé Jean Crebs. Le comte de Manderscheid l'ayant pris à son service, lui reconnut d'heurcuses dispositions pour les sciences, et l'envoya faire ses etudes à Deventer. Après avoir parcouru son cours académique de la manière la plus brillante, le jeune Cusa voulut visiter les principales universités d'Allemague, d'où il alla recevoir le bonnet de docteur en droit canon à Padoue. Avide de connaissances en tout genre, il se rendit habile dans l'hé breu et le grec, dans la philosophie et la théologie, sans s'asservir à la rontine des écoles, et dans plusieurs autres sciences, alors peu cultivées. Les ans en ont fait un dominicain, les autres un chanoine régulier. Ce qu'il ya de plus certain, c'est qu'il fut c'est qu'il fut d'abord doyen de St.-Florin de Coblentz, puis archidiacre de Liége. C'est en cette dernière qualité qu'il assista au concile de Bâle, en 1431. Ce fut pendant la tenue de ce concile qu'il publia son traité De concordia catholicá, où il soutint, avec autant de force que de modération, la supériorité du concile sur le pape. Il y prouve que, quoique ce soit régulièremett au pape, dans l'état présent des choses, à convoquer les conciles genéraux et à présider ces grandes assemblées, la validité de leurs decisions, lorsqu'elles ont d'ailleurs les qualités requises, ne dépend point de ces deux conditions; que, dans l'Église universelle, réside exclusivement l'infaillibilité; que les canons du concile n'obligent les églises particulières qu'après leur acceptation; que la puissance des princes temporels est indépendante de celle du pape ; qu'ils peu vent assister aux conciles pour y maintenir l'ordre, et en faire exécuter les décreis. Cusa renouvela depuis les mê mes principes, dans sa lettre adressée, en 1441, à Roderic, ambassadeur de Castille à la diète de Francfort, et il y persista après être passé du côté d'Eugène IV. Cela n'empêcha pas ce pape de lui confier plusieurs légations importantes, à Constantinople, où il disposa les Grecs à la réunion, et détermina l'empereur à se rendre au concile de Florence avec soixante-dix de ses évêques; à Nuremberg et en d'autres parties d'Allemagne, où il engagea les princes assembles à garder la neutralité entre les deux papes Eugène et Félix. En 1448, Nicolas V l'eleva à la pourpre iomaine, le fit évêque de Brixen, et l'envoya de nouveau auprès des princes d'Alemague, pour les porter à suspendre leurs querelles et à se liguer contre Mahomet II, qui, après s'être empare de Constantinople, menaçait toute la chrétienté. Ce fut à cette occasion qu'il composa son traité De pace fidei, pour faire sentir aux puissances réunies par la profession d'une même tot, combien elles étaient intéressées à faire |