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grette beaucoup la perte de ce dernier Ouvrage. Nous ignorons si c'est au même auteur ou à Cosmas de Jérusalem, qualifié de hiero-monachus, qu'appartient un traité écrit en grec, De auri conficiendi ratione, qui se trouve manuscrit à la bibliothèque impériale.

Z.

COSME, dit de Prague, parce qu'il fut doyen de l'église cathédrale de cette ville, né en 1045, est le plus ancien historien de Bohême dont le travail soit parvenu jusqu'à nous. Il étudia à Liége, sous maître Frankon, =écolatre de l'église collégiale de St.Lambert, qui y enseignait la grammaire et la dialectique avec réputation (Voy. FRANKON). De retour à Prague, il se maria, cut un fils, et, à la mort de son éponse, il embrassa, en 1099, l'état ecclésiastique. Il avait été secrétaire de l'empereur Henri IV, pour lequel il prit parti contre le pape Grégoire VII. A la recommandation de ce prince, il fut nommé chanoine, ensuite doyen de l'église de St.-Vite, qui est aujourd'hui l'église métropolitaine de Prague. Les dues de Bohême et les évêques de Prague lui confièrent des missions importantes. Nous avons de lui Chronicon Bohemorum, libri III. Dans le premier livre, suivant des traditions qu'il avoue luimême n'être pas bien avérées, il parle des anciens temps de la monarchie bohemienne jusqu'en 894, époque à laquelle Borziwoy, premier duc chrétien des Bohémiens, se fit baptiser; depuis cette année, il cite exactement les dates, s'attachant, ditil, à l'Epilogue de Moravic et de Bohéme, ainsi qu'au Trépied de S. Wenceslas, ouvrages que nous ne connaissons plus: il conduit son histoire jusqu'à l'an 1038. En commençant le 2o. livre, il dit qu'il Le racontera que ce qu'il a vu lui

même, ou entendu de témoins dignes de foi. Il finit son ouvrage en 1125, étant, comme il dit, âgé de quatrevingts ans. Il mourut l'année d'après. On garde, à ce que l'on assure, dans

les archives de l'église métropolitaine de Prague, le manuscruit autographe de cette histoire, qui a été publiée par Fréher dans sa Collection des auteurs bohémiens, Hanau, 1602, in-fol., et par Menkenius, dans sou Recueil des écrivains germaniques, Leipzig, 1728, tome jer. La 1. de ces éditions est fautive; la dernière est la meilleure. On a aussi attribué à Cosme S. Adalberti Pragen sis episcopi, Bohemorum, Polonorum, Prussorumque apostoli, vita et martyrium, qui a paru avec sa Chronique. Dobner a fait voir que cette Vie a été écrite par un moine romain qui avait connu S. Adalbert, lorsque ce prélat, chassé de Bohême, était venu à Rome. G-Y.

COSME. Voy. MÉDICIS. COSME DE VILLIERS. Voyez VILLIERS.

COSME (JEAN BASEILHAC, dit le Frère), né le 5 avril 1703 à PouyAstruc, diocèse de Tarbes, était fils et petit-fils de Thomas et Simon Baseilhac, maîtres en chirurgie. Il apprit cet art presque à son enfance, dans la maison paternelle, et à peine sut-il en apprécier l'importance, que le désir de s'instruire sur un plus grand théâtre le conduisit, en 1722, chez son oncle, qui jouissait déjà à Lyon de la plus haute considération, comme chirurgien. Celui-ci, secondant l'ardeur de son pupille, le fit recevoir à l'Hôtel-Dieu, où il exerça comme élève jusqu'en 1724, qu'il vint à Paris pour y perfectionner ses connaissances. Le jeune Baseilhac y partagea son temps entre l'étude et la pratique, tant chez ses maîtres qu'en

fréquentant les grands hôpitaux. Il fut bientôt admis à l'Hôtel-Dieu. Ses supérieurs admirèrent l'assiduité et Je zèle qu'il mettait à remplir ses devoirs, qualités que relevait une pureté de mœurs toujours appréciée des personnes même les plus déréglées. L'évêque de Bayeux, PierreFrançois-Armand de Lorraine, édifié de la bonne conduite du jeune homme, le prit chez lui comine son chirurgien ordinaire, et lui fournit tous les moyens d'augmenter ses connaissances. Ba eilhac le suivit dans son évêché, où il ne cessa pas de donner des preuves du zèle qu'il a toujours témoigné pour les pauvres. La mort lui enleva en 1728 ce protecteur, qui Jui légua une somme plus que suffisante pour satisfaire aux frais de la maîtrise, et un assortiment complet d'instruments de chirurgie. La vive affliction que lui causa cette perte, et son goût pour la piété, le déterminèrent à embrasser la vie monastique à son retour à Paris. Il préféra l'ordre des feuillants, où il fut reçu en 1729 en qualité de frère, sous le nom de Jean de St.-Côme. Il fut long-temps à se lier par des vœux, dans la crainte d'être gêné pour l'exercice d'un état qu'il aimait et qui lui fournissait tant d'occasions d'être utile à l'humanité. L'assurance que ses supérieurs lui donnèrent de conserver sa liberté, le détermina à faire profession en 1740. Dans ce nou· veau genre de vic, le trère Cosme secourut un grand nombre de pauvres, et ses succès lui en attirerent de la ville, des campagnes, et même des provinces éloignées. Parmi ces malleureux, il s'en trouva un grand nombre affectes d'infimités que laissait après elle la taille pratiquée par le grand appareil. Des meditations et des observations suivies l'avaient convaincu de l'excellence de la taille latérale; mais

les accidents auxquels expose un instrument sans appui ni mesure fixe dans son emploi l'avaient détourné de la mettre en pratique. Enfin, après un temps suffisant pour mûrir son dessein, il imagina le lithotome caché qui devait le mettre à l'abri de tous les inconvénients; de nombreuses tentatives sur les cadavres lui firent porter l'instrument à toute la perfection qu'il voulait lui donner. L'essai en fut fait à Melun, en 1748, sur un sexagenaire d'une complexion délicate, et al fut couronné du plus heureux succès. Le Journal de Verdun, de la même année, et celui des Savants le publièrent aussitôt, et si dès lors l'instrument n'eut pas la réputation que le temps devait lui procurer, les critiques amères des chirurgiens de la capitale et même des provinces n'y contribuèrent pas peu. Le frère Cosme répon dit aux objections par de nouvelles cures et il profita de quelquesunes pour corriger son instrument et varier son procédé, de maniere que ses ennemis, loin de lui nuire, ne firent qu'assurer ses succès. La taille était l'opération à laquelle le frère Cosme avait plus particulièrement donné ses soins; les occasions fréquentes de la pratiquer, que lui procurait la célébrité de son instrument, lui donnèrent une telle dextérité, qu'il était réputé un des premiers lithoto mistes de la France. Les riches, qui admiraient son désintéressement, le récompensaient encore plus généreu semeut. Ce fut du produit de leur reconnaissance qu'il établit, en 1755, un hospice où les pauvres étaient admis gratuitement pour être opérés et servis jusqu'à leur convalescence, etablissement qu'il soutint jusqu'à sa mort. Le frère Cosme avait le genie vraiment chirurgical, comme on le peut voir d'après l'ouvrage qui parut

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ba le 8 juillet 1781, regretté de tous ceux qui l'avaient connu, et surtout des pauvres, dont il était depuis longtemps le père. Ce praticien a publié: I. Recueil de pièces importantes concernant la taille par le lithotome cache, 2 vol. in-12, fig.; II. Nouvelle Méthode d'extraire la pierre par dessus le pubis, Paris, 1779, fig. Le seul portrait qu'on ait de lui fut peint après sa mort; il fait partie de la collection qui est à la Faculté de Paris: on le doit à Notte; il fut gravé par Godefroi. Cambon a publié un Eloge historique de J.Baseilhac, frère Cosme, feuillant, avec des détails sur les instruments qu'il a inventes ou perfectionnés, 1781, in-8". P-R-L.

sous son nom, où il expose sa méthode du haut appareil. Il a inventé plus de vingt instruments, et en a perfectionné beaucoup d'autres. C'est à lui qu'on doit le trois-quart courbe pour faire la ponction au-dessus du pubis, dans les cas de rétention d'urine tous ses trois-quarts étaient munis d'une crénelure pour donner issue au fluide. Il s'était également voué au traitement des maladies des yeux, et opérait la cataracte par la méthode de l'extraction, bien long-temps avant que Daviel, oculiste, n'eût publié la sienne. Cependant, il faut l'avouer, ses lumières étaient bornées sur cette partie; la routine, et souvent l'empirisme, le guidaient dans cette branche de la chirurgie, où il est si facile COSNAC (DANIEL DE), naquit vers d'abuser le public. Le désir de con- l'an 1626, de François, baron de naître tout ce dont l'humanité pou- Cosuac, et d'Éléonore de Taleyrand vait tirer avantage dans la pratique de Chalais. « Né saus biens, dit le portait à faire l'acquisition des se» l'abbé de Choisy, et ayant reçu peu crets qu'on lui vantait comme spé» d'éducation de la part de ses pacifiques de grande vertu. Sa théorie » rents, il sortit de bonne heure de était courte, aussi était-il très entre- » la maison paternelle pour chercher prenant, défaut de tous ceux qui,» ailleurs ce que sa famille ne pouayant beaucoup vu et peu lu, ne dou-» vait lui fournir. » Il n'était pas tent de rien. Le frère Cosme, au milieu d'une vie fort exercée, ne perdit jam is de vue l'esprit de sa règle; il fut réellement pieux jusque dans les derniers temps de sa vie. Il n'avait de délassement que celui qu'il trouvait dans la culture d'un petit jardin attenant à son laboratoire, où il passait, tous les jours, après un dîner frugal, une heure à manier la Lèche. Ce philanthrope, rude au premier abord, spirituel dans la repartie, eut des amis parmi les savants les plus distingués, au nombre desquels on peut citer Duverney, Moraud, Guérin, Grandelas, médecin de sa inaison, et Lapeyronie. Fatigué d'une affection catharrale qui le tourmentait aux approches de l'hiver, il y succom

d'une figure avantageuse; mais, aidé de son nom, doué de beaucoup d'esprit et du taleat de l'intrigue, il vint à Paris, arbora le petit collet, qui ne demandait pas une grande dépense, et fit si bien qu'il se procura une entree familière dans la maison d'Armand de Bourbon, prince de Conti, alors destiné à l'état ecclésiastique. L'abhe de Cosnac ne tarda point à devenir une sorte de favori et à occuper dans la maison du prince la charge de premier gentilhomme de sa chambre; mais cette cour était trop rétrécie pour un génie tel que le sien. Il se jeta dans les affaires et les négociations, et fit, à l'âge de vingt-deux ans, la paix de Bordeaux que la cour désirait beaucoup, et dont il dressa

lui-même les articles. Ce succès le fit connaître du cardinal Mazarin, à qui il eut bientôt après l'occasion de rendre un service important, en ménageant le mariage d'une des nièces de cette éminence avec le prince de Conti. L'abbé de Cosnac, courtisan ct négociateur, trouvait encore assez de temps pour composer des sermons qu'il prêchait à la cour avec assez d'applaudissements. Ces services divers, les bonnes grâces de la princesse de Conti, nièce du cardinal, et surtout l'habileté gascone avec la quelle il sut la déterminer à en presser la demande, lui valurent l'évêché de Valence, dont le cardinal Mazarin lui annonça la nomination après un sermon prêché devant la reine, en lui disant: « Monsieur, être nom» mé évêque au sortir d'un aussi >> beau sermon, c'est recevoir le bâ» ton de maréchal de France sur la >> brèche. » L'abbé de Choisy raconte qu'après sa nomination le nouvel évêque alla en faire part à l'archevêque de Paris, en le priant de vouloir bien Jui donner la prêtrise; à quoi le prélat ayant consenti, l'abbé de Cosnac lui dit « Monseigneur, ce n'est pas » tout, je vous demanderai aussi le » diaconat.» L'archevêque le lui ayant promis encore, il lui demanda le sous-diaconat; sur quoi le prélat lui répondit brusquement: « Dépêchez» vous de m'assurer que vous êtes » tonsuré, de peur que, dans cette di>> sette de sacrements, vous ne remon» tiez jusqu'à la nécessité du baptême. » L'évêque de Valence ayant, quelque temps après, quitté le service du prince de Conti, entra dans la maison de Monsieur, frère de Louis XIV, en qualité de premier aumônier, et s'attacha particulièrement à Madame (Henriette d'Angleterre ), à qui il donna de grandes marques de dé

vouement. Il en devint moins agréa ble à Monsieur, livré au chevalier de Lorraine, qu'on accusait d'entretenir la division entre les deux époux. L'évêque de Valence sentit la nécessité de se retirer, et demanda son congé à Monsieur, qui le prit au mot assez durement. L'évêque n'était pas homme à souffrir patiemment d'être maltraité. Il s'ensuivit quelques alterca tions, où il n'épargna pas les mots piquants. Monsieur s'en plaignit au roi, et l'évêque fut exilé dans son diocèse. Il entretenait toujours une correspondance avec Madame. Cette princesse désirant le consulter au sujet d'un voyage en Angleterre, dont l'objet secret était une négociation importante, lui fit écrire de venir la trouver. L'évêque de Valence, toujours exilé, sentit le danger d'une pareille démarche, et s'y refusa tant qu'il put; mais de nouveau pressé par la princesse, il demanda et obtint un congé pour aller en Limosin, et prit secrètement la route de Paris; mais il tomba malade en chemin, et eut beaucoup de peine à gagner cette ville, où il se procura un logement fort retiré dans un quartier obscur. Il y était à peine établi, que, soit ha sard, soit que le gouvernement et été informé de sa démarche, il fut ar rêté comme faux monnayeur, et, malgré toutes ses réclamations, conduit au Châtelet et écroué en cette quilité. Il fallut qu'il écrivit au roi, qui le fit relâcher, et l'exila à l'ile Jourdain, où il demeura quatorze ans. Revenu dans son diocèse, l'évêque de Valence fut nommé, eu 1687, à l'archevêché d'Aix ; mais les différends que la cour de France avait alors avec celle de Rome ne permirent pas qu't obtint de bulles. Il ne fut préconise qu'en 1695, et ne prêta son serment que le 11 juin 1695. En 1701,

I

lui donna l'abbaye de St.-Riquier. Il eut des démêlés avec le clergé réguelier de son diocèse, notamment avec le couvent de St.-Barthélemi d'Aix, sur lequel il prétendait le droit de vi-site. Ni Rome, ni le conseil du roi n'accueillirent ses prétentions. Il mourut à Aix le 22 janvier 1708. On trouva dans sa cassette onze mille louis d'or au coin de Louis XIII, qu'il aurait pu changer avantageusement à la monnaie, et qu'il avait gardés à cause de la beauté de la gra vure, qui était du célèbre Varin. On lui fit cette épitaphe: Requiescat ut requievit. « C'était, dit l'abbé de Choisy, » un homme d'une vivacité surprenante, d'une éloquence qui ne laisse » pas la liberté de douter de ses pa» roles, bien qu'à la quantité qu'il en >> dit il ne soit pas possible qu'elles » soient toutes vraies. » Il avait la répartie prompte, fine, mordante même, et s'abandonnait aisément à cette humeur, même avec les personnes dont le rang exigeait plus de respect.

L-Y.

COSPEAN, ou COSPEAU (ParLIPPE DE), né d'une famille noble, mais pauvre, en Hainaut, l'an 1568, fut quelque temps disciple de JusteLipse, et vint continuer ses études à Paris. Il se vit réduit, pour vivre, à se faire valet d'un régent du col lege de Navarre. Charles de Montchal, alors précepteur de l'abbé d'Espernon, depuis cardinal de la Valette, distingua le jeune Cospéan, et le chargea de suivre son élève en classe. Cospéan était chargé de porter le portefeuille, les livres et l'écritoire de l'abbé d'Espernon c'est à cette fonction servile qu'il dut sa fortune. Il écrivait aussi pour l'élève les leçons que dictaient les professeurs. Le duc d'Espernon eut occasion de voir Cospean; charmé de son esprit, il le fit

recevoir docteur de Sorbonne, et nommer évêque d'Aire en 1607. Cos péan était déjà un des meilleurs prédicateurs de son temps; on doit remarquer qu'il fut un des premiers à substituer dans les sermons, aux citations ridicules d'Homère, de Cicéron et d'Ovide, celles de l'Écriture et des Pères. Il fut nommé aumônier et conseiller de la reine Marguerite. En 1603, il avait fait l'oraison funèbre de la maréchale de Retz; en 1610, il fut chargé de prononcer celle de Henri IV, dans l'église de Notre-Dame, pendant la cérémonie des obsèques de ce monarque. L'Etoile remarque qu'il loua le roi et les jésuites, « et » prêcha el poco en espagnol.» En 1621, Cospéan fut élevé sur le siége de Nantes. Il eut bientôt occasion de reconnaître ce que le duc d'Espernon avait fait pour lui. Ce seigneur violent et impérieux était tombé dans la disgrâce du cardinal de Richelieu, pour avoir frappé de sa canne l'archevêque de Bordeaux, de la maison de Sourdis. Le duc offrait vainement de réparer sa faute. Cospéan osa dire au ministre irrité: « Monseigneur, si le >> diable était capable de faire à Dieu » les satisfactions que M. le duc d'Es» pernon offre à M. l'archevêque de » Bordeaux, Dieu lui ferait iniséri» corde. » Le cardinal, qui aimait Cospéan, se rendit à cette saillic, et le differend entre le duc et l'archevêque fut bientôt accommodé (Voy. ESPERNON.) Quelques jours avant l'exécution de François de Montmorenci, comte de Bouteville (1627), on lui envoya l'évêque de Nantes pour le préparer à la mort. Bouteville fut si touché des exhortations du prélat, que, n'étant pas encore condamné, il youlait demander à ses juges, comme une grâce, d'être pendu et traîné sur la claie au gibet. Cospean cut beaucoup

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