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ce précieux héritage remplirent diguement les intentions du testateur en continuant ses leçons et composant des ouvrages utiles. Celui auquel Cruikshank doit principalement sa réputation parut à Londres en 1786, in-4., fig., sous ce titre : Anatomy of the absorbing vessels of the human body, ou Anatomie des vaisseaux absorbants du corps humain. Cette excellente monographie fut traduite en français par M. Philippe PetitRadel, Paris, 1787, in-8°., fig., et en allemand par Chrétien - Frédéric Ludwig, Leipzig, 1789, in-4°., fig., avec des notes. L'auteur, flatté de voir son ouvrage regardé comme classique, se livra à de nouvelles et importantes recherches, dont il publia le résultat dans une seconde édition, Londres, 1790, in-4°., fig. Les travaux de Cruikshank doivent être placés sur la même ligne que ceux de Mascagni, et personne ne conteste à ces deux anatomistes la gloire d'avoir consigné dans leurs écrits ce que nous connaissons de plus exact sur le systême lymphatique. Cruikshank s'est beaucoup occupé de la fièvre jaune ; il a examiné dans le plus grand détail l'origine, les symptômes et les différentes manières de traiter cette maladie, sur laquelle il a publié les ou vrages suivants: I. Memoirs on the yellow fever which appeared in Philadelphia and other parts of the united States of America in the summer and autumn of the present year, Philadelphie, 1798, in8°.; II. Observations on the causes and cure of remitting on bilious fe ver, to which is annexed an Appendix exhibiting facts and speculations relative to the synochus icteroides or yellow fever, Philadelphic, 1798, in-8°.; III. A sketch of the rise and progress of the yel

low fever, to which is added a collection of facts and observations respecting the origin of the yellow fever in this country, and a re view of the different modes of trea ting it; Philadelphie, 1800, in -8. Parmi les productions moins considérables de Cruikshank, toutes écrites en anglais, on distingue les suivantes: I. Expériences sur la transpiration insensible du corps humain, qui prouvent son analogie avec la respiration: cet ingénieux opuscule, dent la

première édition est de 1779, fut réimprimé avec de nombreuses aug. mentations en 1795, et traduit en allemand par Chrétien-Frederic Michaëlis en 1798; 11. Essais sur la propriété anti-siphilitique de divers acides, publiés isolément en 1797, et en outre à la suite du Traité de Jean Rollo sur le diabète sucré; tra duits en français par M. Pierre-Philip pe Alyon, avec des notes d'AntoineFrançois Fourcroy, et en allemand par Jean-Henri Jugler; III. des Réflexions critiques sur les fumiga tions nitriques de Carmichael Smith; IV. une Refutation de la doctrine de Joseph Priestley sur le phlogistique; V. une lettre à Pierre Clare sur les frictions mercurielles à l'intérieur des joues, recommandées par ce méde ciu; VI. des Expériences sur la nature du sucre, sur la reproduction des nerfs, sur le moyen de distin guer les maladies à l'inspection de l'urine, etc. Il est important d'obser ver que Cruikshank a constaté la propriété dont jouit le gaz muriatique de rendre inerte le virus variolique. Ce savant laboricux mourut à Londres le 27 juin 1800. C.

CRUMPE (SAMUEL), médecin an glais, né en 1766, exerça sa profes sion à Limerik en Irlande, et mourut dans cette ville le 27 janvier 1796,

après avoir publié deux ouvrages intéressants, écrits l'un et l'autre en anglais: I. Examen de la nature et des propriétés de l'opium, dans lequel on présente l'analyse de cette substance médicamenteuse, sa manière d'agir sur l'économie animale, son emploi dans les diverses maladies, etc., Londres, 1793, in-8°., traduit en allemand par Paul Scheel, Copenhague, 1796, in-8".; traduit une seconde fois dans la même langue, Leipzig, 1797, in-8°. Cette opiologie est, sans contredit, la plus complète qui existe. Elle contient plus encore que ne promet le titre, qui pourtant est fort détaillé. Grumpe enseigne la manière de cultiver la plante et d'en retirer le suc. Il prétend avoir extrait du coquelicot (papaver rhæas de Linné), qui croît en abondance au milieu de nos champs, un opium parfaitement semblable à celui du pavot somnifere de l'Égypte. On pourrait néanmoins reprocher à l'auteur quelques réflexions hasardées relativement à l'action de l'opium sur nos organes sains et malades. II. Essai sur les meilleurs moyens de procurer de l'emploi au peuple; couronné par l'académie royale d'Irlande, Dublin, 1793, in-8°.; 1795, in-8°.; traduit en allemand, sur la 2. édition, avec des notes supplémentaires, par Chr. Aug. Wichmann, Leipzig, 1796, in-8°. C. CRUQUIUS (JACQUES), en flamand DE CRUSQUE, né à Messines en Flandre, près d'Ypres, est un des bons humanistes du 16. siècle. Il eut pour maîtres, à Louvain, Conrad Goclénius et Pierre Nannius. Il voyagea au sortir du college. De retour dans sa patrie, il fut, en 1544, nommé professeur des langues grecque et la tine à Bruges. Il y a lieu de croire qu'il y fournit une carrière assez lon

gue; mais on ignore la date précise de sa mort, comme celle de sa naissance. C'est surtout d'Horace que Cruquius s'est occupé comme éditeur et comme commentateur. Il eut l'avantage de pouvoir consulter les manuscrits de l'abbaye de SaintPierre de Gand, qu'il nomma Blandiniens, du nom de la colline où cette abbaye était située. Ces manuscrits furent détruits quelques années après dans les guerres de religion qui désofèrent la Flandre. C'est de leur confrontation qu'il tira ce commentaire que l'on cite ordinairement sous le nom de Scholiaste de Cruquius, bien qu'il ne soit qu'une compilation où il est aisé de reconnaître des mains différentes. Nous empruntons ces détails de M. Vanderbourg dans sa nouvelle édition d'Horace, accompagnée d'une traduction en vers français (Paris, 2 vol. in-8°, 1812 et 1813); et ce savant apprécie encore très bien le travail de Cruquius sur Horace: « Il porta, dit-il, dans ce

D

travail, beaucoup de sagacité. Fort » instruit lui-même dans l'histoire et » la littérature anciennes, il est, je » crois, le premier qui ait employé » ces connaissances avec méthode à » l'explication d'Horace. Souvent, il » est vrai, il se livre trop à ses con»jectures; il a le défaut bien plus » grave de vouloir expliquer l'antiqui» té païenne par l'antiquité sacrée, de » chercher des étymologies grecques >> et latines dans le flamand et dans l'he» breu ; mais son travail n'en est pas » moins très précieux, et il est mê»> me indispensable à tout interprète » d'Horace qui veut connaître à fond » son auteur. Cruquius publia d'abord séparément quelques poésies d'Horace, Carminum liber quartus, Bruges, 1565, in 8°.; Epodón liber, Auvers, 1567, in-8';

Satyrarum, seu potiùs Eclogarum
libri duo, ibid., 1573. Tout l'Horace
parut chez Plantin en 1578, in 4°.,
et il a été réimprimé plusieurs fois.
L'édition de 1597 est la première qui
présente le scholiaste inédit. La plus
recherchée est celle de 1611; elle
n'est cependant (ainsi que
l'a cons-
taté M. Vanderbourg), qu'une copie
exacte de celle de 1597, laquelle a
même quelque avantage pour la beau-
té de l'exécution. Cruquins a encore
donné M. Tullii Ciceronis oratio
pro Milone, cum enarratione, An-
vers, Plantin, 1582, in-4% On lui
attribue un Encomium urbis Bru-
gensis, et diverses poésies latines;
mais il ne paraît pas qu'il ait brillé
dans ce dernier genre.

M-ON.

CRUSCIANUS. V. TORRIGIANO. CRUSIUS (MARTIN), né en 1526 dans la principauté de Bamberg, fut nommé en 1559 professeur de morale et de langue grecque à Tubingen, où il mourut le 25 février 1607, après avoir laissé un grand nombre d'ouvrages précieux pour l'histoire de son pays et pour la littérature grecque et latine. Il avait acquis une connaissance parfaite du grec vulgaire, qu'il a le premier enseigné en Allemagne. Ses principaux ouvrages sont: 1. Commentarius Sturmianus in Olynthicam Iam. Démosthenis, et Scholia in IIam.. Strasbourg, 1554, in-12; II. Scholia in Iam, Ilam et IIIam. Virgilii Eclogam Sturmiana, ibid., 1556, in-12; III. Grammatica græca cum latina congruens, Bâle, 2o. édition, 1563, in-8°.; IV. Poematum græcorum libri duo, addita versione latina, ib., 1567, in-4o. V. Orationum liber unus, 1567, in-4°.; VI. Majoris Syntaxeos græcæ Epitome, 1583, in-8.; VII. Civitas cœlestis, seu Catechetica conciones græco-latina,

1578, in-4°. : cet ouvrage comprend un recueil de sermons que Crusius écrivait en grec, à ce que l'on assure, à mesure qu'il les entend à' prononcer en allemand; VIII. Jac. Heerbrandi Compendium theologiæ, latinė et græcè versum, 1589, m-4°.; ¡X. Ethic

pica Heliodori histori e Estome, Francfort, 1584, in-8.; X. Narratio de periculis, quæ ipsins parentes tempore Smalcaldici belli experti sunt, græcè et latinè, vad, 158, in 12: ce petit ouvrage inté ressant a été réimprimé par Freher, dans ses Rerum Germanicarum Scriptores, 1611, tome !II, p. 425; XI. Turco Græciæ libri VI11, Bale, 1584, in-fol. rare: cet excellent recueil contient plusieurs petits ouvrages et des lettres qui nous donnent une idée exacte de l'état civil et religien de la Grèce dans les 14. 15. et 16. siècles. On y trouve d'abord, en gree ancien, l'Histoire politique et civile de Constantinople, depuis 159 jus qu'à 1578, avec une lettre où Theodose Zigomola décrit la prise de Constantinople par les Turks, et, en gree vulgaire, l'Histoire des patriarches de Constantinople (de 1474 à 1478 le reste comprend des lettres en gree auxquelles Crusius a ajouté, ainsi qu'aux trois premières pièces, la verSion latine. XII. Germano-Græcia libri VI, in quorum prioribus tribus Orationes, in reliquis carmina greca et latina continentur, Bâle, 1585, in-fol.; ce sont des lettres sur l'état de la religion en Turkic. XIII. Annales Suevici, Francfort, 1594 et 1596, 4 tomes en 2 volumes in-fol. Cet ouvrage est aussi estime qu'il est rare dans la librairie. L'auteur le divise en trois dodecades, daus la première desquelles il donne les antiquités et l'histoire de la nation souabe jusqu'à l'an Soo; dans les deux

dodecades suivantes, il continue cette histoire jusqu'en 1594. La quatrième partie, intitulée: Paralipomena, est que description topographique de la Souabe. Cette collection est précieuse pour l'ancienne géographie, pour l'histoire politique et littéraire de ce pays jusqu'à la fin du 16. siècle. Michel Halwachs, professeur à Tubingen, en avait annoncé en 1732 une seconde édition. Jean-Jacques Moser, qui a publié les Annales de Crusius en allemand (Francfort et Leipzig, 1738, in-fol. ), y a ajouté un supplément contenant les événements arrivés en Souabe jusqu'en 1733, la Vie de Crusius, et une notice des auteurs qui ont écrit sur l'histoire de Souabe. XIV. Corona anni, hoc est explicatio Evangeliorum et Epistolarum in diebus dominicis et festis, græcè et latinè, Wittemberg, 1603, 4 tom. in-fol., rare; XV. Scholia in poëmata et orationes suas, Bàle, 1567, in-4; XVI. Hodoeporicon, sive Itinerarium D. Salomonis Sweigheri Sultzensis, qui Constantinopoli in aulálegati imperatoris romani Ecclesiasta fuit, et è Thracia in Egypto, Palestina, Arabia, atque Syria peregrinatus est, 1586, sans désignation de lieu d'impression; XVII. Libri duo ad Frischlinum, Strasbourg, 1586, in-S.; XVIII. Quæstionum in Phil. Melanchtonis elementorum rhetorices libros duos Epitome, Tubingen, 1611, in-8.; XIX. Commentationes grammaticae, rhetorica, poëticæ, historice et philosophice in L. Ium Iliadis, inserto textu græco, Heidelberg, 1612, in-8°. Il avait achevé son commentaire sur tout Homère, mais il n'en a paru que ce premier vre. XX. Homelia hymnodice, LIV Cantica ecclesiæ lutherane bene disposita, Arustadt, 1705, in-8°. (Voy., sur cet homme savant, Moréri

et Dietrich dans sa Propagatio græcarum litterarum et poëseos per Germaniam à triumviris litterariis Martino Crusio, M. Neandro et L. Rhodomanno instituta, 1663, in-4°.) G-Y.

CRUSIUS (CHRISTIAN-AUGUSTE), professeur à Leipzig et à Meissen, né en 1715, mort le 18 février 1775, a publié: I. sur différents objets de philosophie et de théologie, un grand nombre de petits écrits en latin et en allemand dont on trouve la liste dans les biographes alemands; II. Guide pour parvenir à la certitude des connaissances humaines, en allemand, Leipzig, 1766, 3o. édition, in-8.; III. dans la même langue, Philosophie morale, Leipzig, 1767, 3. édition, in-8°. En écrivant sur l'Apocalypse et sur quelquesautres points de la théologie, Crusius s'est trop abandonné à une certaine exaltation dans les idées; les jeunes gens couraient en foule à ses leçons, mais les gens sages blâmaient sa manière. Ernesti, son grand antagoniste, était moins suivi, parce que son érudition, beaucoup plus profonde, se renfermait plus exactement dans la juste mesure de la raison. Les ouvrages de Crusius sur la philosophie sont plus estimés que ceux qu'il a faits sur la théologie. G-Y.

CRUSIUS(GOTTLIEB-LEBRECHT), né en 1730, près de Zwickau, vint étudier la gravure à Leipzig, où les jolies estampes qu'il faisait d'après ses propres compositions ne tardèrent pas à le faire rechercher par les libraires. Il vint en 1764 à Paris, où il resta deux ou trois ans: les ouvrages qu'il fit pendant son séjour dans cette ville sont aujourd'hui peu connus. De retour dans sa patrie, il continua à travailler dans le genre des ornements. Plusieurs almanachs sont enrichis de vignettes,

portraits et frontispices gravés par Crusius. Get artiste est mort dans un age peu avancé, laissant après lui Charles Lebrecht Crusius, son frère, qui, arrivé jeune à Leipzig, apprit le dessin d'Oeser. Il fut affligé de bonne heure d'une maladie douloureuse qui contractait tous ses membres, voué à des douleurs presque continuelles, épiant les moments de trève qu'elles lui donnaient pour se livrer au travail. C'est dans ces courts instants qu'il a gravé avec une grâce et un esprit infiuis un nombre considérable de petites estampes pour Ami des Enfants, par Weisse, pour les OEuvres de Wieland, de Frédéric II, etc. Cet artiste mourut à Leipzig, en 1769. A-s. CRUTTWELL (CLÉMENT), ecclé siastique anglais, né en 1743, à Wokingham, dans le comté de Berk, est auteur de plusieurs ouvrages savants et utiles, et dont un seul, par le travail qu'il exigeait, semblait devoir employer toute une vie. Il se fit connaître d'abord par une superbe édition de la Bible et des OEuvres de l'évéque Wilson, à laquelle il joignit une notice biographique sur ce prélat. Son ouvrage le plus considérable est sa Concordance des textes parallèles de l'Écriture, qu'il imprima et corrigea lui-même; la réputation de ce livre est faite en Angleterre. Cruttwell publia ensuite le Nouvelliste universel Universal gazetteer), qui avait occupe dix années de sa vie, et dont il venait de donner une seconde édition, comprenant trente mille articles nouveaux, lorsqu'il mourut, le 5 septembre 1808, âgé de soixante-cinq ans. X-s.

CRUZ (LA). Voy. LACRUZ. CRUZ (AGOSTINHO DA ) naquit en 1540 à Ponte da Barca, en Portugal. Son nom de famille était Pimen

ta, qu'il échangea pour celui de Cruz, en entrant chez les capucins. Il était frè re du célèbre poète Diogo Bernar des. Son père le plaça au service de don Edouard, petit-fils du roi Emmanuel. Ce prince ne tarda pas à distinguer ses connaissances et son goût pour la poésie. Tous les seigneurs de la cour, entre autres les dues d'Aveiro, et Torres novas, appréciant les qualités de son esprit, devinrent ses amis; mais ni la faveur, ni l'éclat des places auxquelles il pou vait prétendre, n'éblouirent le jeune Pimenta: un grand fond de piété l'appelait à l'état religieux, et il ob tint, non sans difficulté, de l'infante Isabelle, mère du prince son maitre, la permission de faire ses vœux dans le couvent de Liége, situé dans la montagne de Cintra, près de Lisbonne, le jour de l'invention de la Ste.-Croix en 1560. Il se livra depuis à la vie pénitente et contempla tive, refusant les places de son or dre, sans perdre pourtant le goût des lettres, surtout de la poésie qu'il cultiva jusqu'à ses derniers jours, au milieu des solitaires de la montagne d'Arrabida, près du cap d'Espichel, où l'on trouve un couvent de son or dre, d'une règle très austère. Le P. da Cruz, posséda toujours cette urba nité qu'on acquiert dans le grand monde, et il conserva dans la retraite les relations qu'il avait eues, à la cour, avec le duc d'Aveiro, dont la terre d'Azeitão était voisine de son couvent. Ce bon religieux mourut le 14 mars 1619. La collection de ses poésies fut publiée pour la première fois à Lisbonne en 1771, et finit le troisiè me volume des poésies de Bernar des, imprimées à la même époque Elles consistent en sonnets, églogues, élégies et odes, qui, pour la plupart, traitent de sujets pieux;

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