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une autre Vie d'Olivier Cromwell, Paris, 1797, 2 vol. in-18. Jean Nickols fit imprimer à Londres, en 1743, in-fol., en anglais, les Lettres originales et papiers d'état adressés à Cromwell, par les personnes les plus distinguées, depuis 1649 jusqu'en 1658, trouvés dans les recueils politiques de Jean Milton. On peut voir aussi le Recueil de lettres originales publié par Thomas Carte, Londres, 1756, in-fol. S-D. CROMWELL (RICHARD), fils du précédent, né à Hutiugdon en 1626, montra dès sa jeunesse de l'éloignement pour les agitations et les périls de la carrière militaire et politique que son père parcourait avec tant de succès. Doué d'un cœur bon et sensible, il se jeta aux pieds d'Olivier Cromwell pour obtenir la vie du roi Charles I. Il épousa la fille de Richard, major de Hursley, dans le comté de Hant, et se retira à la campagne, y jouissant des plaisirs d'un propriétaire que sa fortune met à l'abri des inquiétudes pour l'avenir, et auquel la pureté de sa conscience et la modération de ses désirs permettent de jouir du présent. Son père qui voulait fui transmettre après lui son rang et son autorité, le fit siéger dans le parlement et dans le conseil du commerce, se le donna pour successeur dans la charge de chancelier de l'université d'Oxford, et le mit ensuite à la tête de la nouvelle chambre des pairs qui venait d'être créée. C'est ainsi qu'il lui apprit à se considérer comme l'héritier du pouvoir souverain. Tous les partis comprimés, mais non anéantis par Olivier Cromwell, et qui ourdissaient de secrets complots pour le renverser, concurent à sa mort (en 1658) l'espérance de voir renverser le gouvernement qu'il avait établi. Le caractère modéré et même indolent de Richard

fortifiait encore ces espérances. On
observa que les vertus privées qu'il
possédait étaient dans sa situation au-
tant de vices. Cependant l'attente des
partis et l'opinion publique furent d'a-
bord déçues. Le conseil reconnut Ri-
chard comme successeur de son père.
Fleetwood, son beau-frère, en faveur
duquel on croyait qu'Olivier avait fait
un testament, résigna en sa faveur
toutes ses prétentions. Henri, autre
fils d'Olivier, qui commandait en Ir-
lande et y était chéri, l'assura de l'o-
beissance de ce royaume, ainsi que de
la sienne. Monk, en apparence fort atta-
ché à la famille de Cromwell, dont l'au-
torité était bien affermie en Ecosse,
proclama Richard protecteur; il fut
reconnu comme tel par les armées de
terre et de mer; plus de quatre-vingt-
dix adresses des comtés et des prin-
cipales corporations de l'état l'assu-
rèrent de leur obéissance dans les ter-
mes les plus formels. Enfin, les am-
bassadeurs des diverses puissances de
l'Europe lui firent les compliments
d'usage, de sorte que Richard, qui
n'aurait jamais fait aucun effort pour
obtenir le rang suprême, accepta sans
répugnance ce riche héritage qu'on
semblait lui conférer d'un consente-
ment universel. Mais bientôt cet ho-
rizon si pur fut troublé par des nua-
ges. Le parti républicain s'agita le pre-
mier. De fortes oppositions se mani-
festèrent dans le parlement. Les offi-
ciers les plus considérables de l'armée,
qui tenaient à ce parti, se rassemble-
rent fréquemment dans la maison de
Fleetwood, qui, quoique beau-frère,
du protecteur, n'avait pas dépouillé ce
fanatisme qui l'attachait aux idées ré-
publicaines. On forma ouvertement
des ligues pour faire triompher ce
qu'on appelait la bonne vieille cause.
Le parlement, justement alarmé de ces
cabales, vota pour qu'il ne fût pas

permis aux officiers de s'assembler sans le consentement et sans les ordres du protecteur. Ce vote produisit une crise qui amena le dénoûment. Les officiers se transportèrent chez Richard et demandèrent la dissolution du parlement. Un d'eux, nommé Desboron, le menaça même brutalement, s'il ne consentait point à leur demande. Richard manquait d'énergie pour refuser, et d'habileté pour résister le parlement fut dissous. Par cet acte de faiblesse, Richard fut universellement considéré comme détrône, et en effet, peu de jours après, le 22 avril 1659, il signa sa démission en forme. Sou frère Henri eut, dit-on, un instant le projet de se faire proclamer roi; mais ayant été menacé par sir Hardress Waller, le colonel John Jones et d'autres officiers, il remit son commandement et se retira tranquillement en Angleterre. Ainsi la fortune, par une faveur singulière, en précipitant soudainement de l'immense hauteur où elle l'avait portée, la famille de Cromwell, la replaça sans secousse dans les rangs des particuliers. Richard ne prit aucune part aux troubles qui suivirent. Ses biens se trouvaient obérés par les dettes contractées pour les funérailles de son père. Après le rétablissement du roi Charles II, il se retira sur le continent, et y vécut tellement oublié, que son nom ne fut pas même une seule fois mentionné dans le parlement. Lord Clarendon assure qu'il avait quitté l'Angleterre, plutôt par crainte de ses créanciers que par crainte du roi. Il résida pendant plusieurs aunées à Paris, incoguito et dans une grande obscurité. La crainte d'une querre entre l'Angleterre et la France l'engagea à se rendre à Genève ; ce fut dans ce voyage qu'étant allé, sous un nom supposé, présenter ses hom

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mages au prince de Conti, gouver neur de la province, alors à Pézenas, celui-ci l'entretint des dernières affaires d'Angleterre, et après avoir loué le courage et la capacité d'Olivier Cromwell, il dit : « Quant à son fils » Richard, c'est un poltron et un » sot. Qu'est-il devenu? — Ila, ré»pondit tranquillement Richard, été » trahi par tous ceux dans qui il avait le plus de confiance et dont son » père avait été le bienfaiteur ». Deux jours après, le prince de Conti sut que la personne à laquelle il avait parlé était le fils même de Cromwell. Richard retourna en Angleterre vers 1680, et fixa sa résidence à Cheshunt, dans le comté d'Hertford, où il passa tranquillement sa vie sous le nom de Clark, connu seulement d'un petit nombre d'amis. Un procès qu'il eut avec ses filles, au sujet de la succes sion de son fils unique, le força cependant de se rendre à Londres, et de comparaître devant des juges; ceux-ci se rappelant son aucienne grandeur, le traiterent avec beaucoup d'égards, et rendirent une ordonnance pour lui permettre de comparaître assis et couvert. Il eat alors la curiosité d'assister à une séance de la chambre des pairs, et quelqu'un qui ne le connaissait pas, lui demandant s'il avait jamais rien va ou entendu de semblable: « Jamais, » répondit-il en montrant le trône, » depuis que j'ai cessé de m'asseoir » dans ce fauteuil ». Peu de temps après, il se réconcilia avec ses filles, et il leur dit: « Que l'amour soit dans » vos cœurs; quant à moi, je vais » bientôt me réfugier dans le sein de >> celui qui est tout amour ». Richard Cromwell, doué d'une constitution for te, a toujours joui d'une santé inal térable, fruit de sa tempérance et de sa modération. Il mourut en 1712, à

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l'âge de quatre-vingt-six ans. Ses vertus sociales, dit Hume,préférables aux plus grands talents, obtinrent une récom pense plus précieuse que la célébrité, le contentement et la tranquillité. CROMWEL (Heuri), fils puîné d'Olivier, fut envoyé par le protecteur, en 1654, pour gouverner l'Irlande; il montra tant d'intelligence et de douceur, que jamais cette île n'avait joui de plus de tranquillité, et n'avait eu un commerce si florissant. La chute de son frère amena la sienne, et de puis cette époque l'histoire ne dit plus rien de lui.

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W -R.

CRONACA (SIMON POLLAÏOLO, surnominé IL), naquit à Florence, en 1454. Des étourderies de jeunesse l'ayant obligé de chercher un asyle à Rome, auprès d'Antoine Pollaiolo, son parent, qui sculptait le tombeau de Sixte IV et celui d'Innocent VIII, que ce pape faisait exécuter de son vivant, il se livra à l'étude de l'architecture, et mesura avec beaucoup de soin un grand nombre de monuments antiques. Lorsqu'il fut de retour a Florence, l'enthousiasme avec lequel il parlait de l'architecture ancienne le fit surnommer Cronaca, ou l'Antiquaire. Acette époque, Philippe Strozi, dit le Vieux, faisait construire son palais, et Benedetto da Mayano qui Pavait élevé jusqu'au premier étage, yant quitté Florence, le Cronaca, fut chargé de le continuer. Ce maître plaça sur la construction en bossages, à pointe de diamants, formant be rez-de-chaussée, un mur à bossages, perçé de deux rangs de feuêtres à deux cintres, ornées chacane de trois colonnes d'ordre toscan; I couronna le faîte et masqua le toit par une corniche corinthienne, imitée T'une ruine antique qu'on voit à Rome près de l'eglise de S. Maria in Campo Carleo, dont il agrandit les

proportions, et qu'il adapta avec beau-
coup d'art au caractère du monument;
il entoura la cour d'un portique à
deux étages, le premier d'ordre do-
rique, le second d'ordre corinthien,
et fit admirer dans toutes les parties
de l'édifice une parfaite connaissance
des principes de son art, de grandes
idées et un goût très élevé. Vasari et
les autres écrivains italiens qui out
parlé du plais Strozzi ne se lassent
point de célébrer entre autres la beauté
de la corniche, et de louer le Cronaca
de l'habileté avec laquelle il sut créer
en imitant. On voit au dehors de cet
édifice, dans les bossages, de grands
anneaux de fer, qui servaient à sou-
tenir des lampes aussi de fer, exécutés
par un serrurier dont le nom a été
jugé digne d'être conservé, nommé
Nicolo Grosso Caparra. Ce palais
offre un des plus beaux modèles do
cette architecture rustique, mâle, no-
ble, ou pourrait dire terrible, con-
venable aux moeurs du temps, que
les architectes florentins, justement
recommandables à toutes les époques,
perfectionnèrent dans le 15. siècle,
et qu'on retrouve dans les palais Pitti,
Ricardi, Salviati, etc. Il ne faut pas
le confondre avec trois autres palais
qui portent aussi le nom de la maison
Strozzi, et qui ont été construits par
Brunelleschi, Scamozzi, Buontalenti,
l'Ammanato, le Cigoli, et d'autres
maîtres. Après avoir appartenu suc-
cessivement à Pierre et à Philippe
Strozzi, tous deux maréchaux de
France, il forme encore aujourd'hui
l'habitation de M. le duc Strozzi, leur
descendant. On peut en voir une gra-
vure dans l'ouvrage d'Andréa Gerini,
intitule: Scelta di XXIV vedute delle
principale contrade, chiese, e pa-
Lazzi di Firenze. Le Cronaca, que
ce monument a immortalisé, s'est
aussi rendu illustre par la construction

de l'église de St.-François, båtie sur le mont Miniate, que Michel-Ange appelait la Belle Villageoise, et par la sacristie de l'église du St.- Esprit ( à Florence), bâtie sur un plan octogone, et dont on loue les proportions et l'élégance. On reproche à cet artiste de s'être rangé parmi les sectateurs de Savonarole, contraire aux Médicis. Il mourut en 1500. Un seigneur de la famille Strozzi, nommé JeanBaptiste, composa l'épitaphe qui fut gravée sur son tombeau. E-c D-D. CRONANDER (JACOB), jurisconsulte suédois, du 17. siècle, employé d'abord en Pomeranie, devint ensuite juge à l'île de Gotland et président de la ville de Wisby. On a de lui: I. Descriptio Westrogothic, 1646, in-4°.; II. Fasciculus juridicus in digestu cum collatione juris suecani, 1651. Il composa aussi une comédie en suédois, qui parut en 1647, et qui est une des premières qui ait été faite en Suède. Ĉ-AU.

CRONEGK (JEAN-FREDERIC, baron DE), poète allemand, né à Anspach, en 1731, voyagea en Italie, en Allemagne et en France. Il se lia à Paris avec plusieurs gens de lettres, et particulièrement avec Mme. de Graffigny, et mourut le 31 décembre 1758. Ses ouvrages en allemand, publiés en 2 vol. in-8°., à Leipzig, 1760, 1761, et à Anspach, 1773, 1775, contiennent: I. la Comédie persécutée, drame allégorique, qui a paru sur le théâtre avec succès; II. le Méfiant, comédie en cinq actes, tombée, après avoir paru une seule fois à Hambourg; III. Codrus, tragédie en cinq actes. L'auteur y avait déjà travaillé, lorsque Nicolaï proposa un prix pour la meil Icure tragédie en allemand; Cronegk mit la dernière main à son ouvrage, et l'envoya, sans se nommer, et en

priant les juges de vouloir bien, dans le cas où le prix lui serait adjugé, le réserver pour l'année suivante, en proposant de nouveau le même sujet, Sa pièce fut couronnée, et méritait le prix, si on la juge relativement à l'état où se trouvait alors le théâtre en Allemagne. Cronegk en fit lui-même une critique qui se trouve dans la collection de ses œuvres, et il ne put être témoin du succès momentané de son ouvrage, étant mort avant la dé cision qui lui adjugea le prix. Codrus a été traduit en français, par N. Bielefeld. IV. Olinde et Sophonie,tr gédie. L'auteur n'a fait que les quatre premiers actes; M. Koschman fit le cinquième en 1764, lorsque la piece parut sur le théâtre de Vienne. Cronegk introduisit dans cette pièce les choeurs des Grecs, mais on ne crut point devoir les conserver à la re présentation. En 1767, on ouvrit le théâtre à Hambourg en donnant cette pièce, que Lessing attaqua vivement. Elle a paru, traduite en français, par M. Mercier, Paris, 1771, in-8. V. Les Plaintes, drame en trois actes; VI. l'Honnéte Homme qui a hon te de le paraître, en vers iambiques; VII. la Postérité, en un acte; VIL deux pièces dans le genre espagnol, que l'auteur avait étudié dans les sources; IX. la Solitude, élégies qui ont été traduites plusieurs fois en français; X. des odes, des poésies philosophiques, et des chants sacres, dont plusieurs ont été adoptés dans l'église protestante. Cronegk posse dait presque toutes les langues vantes de l'Europe; doué d'une im gination vive, il écrivait avec une grande facilité; sa mort prématurée fut une grande perte pour les lettres allemandes. Sa diction a de la force, de l'énergie, la marche de ses vers est sonore et mélodieuse. Dans ses

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poésies philosophiques, on retrouve trop souvent un certain ton de mé lancolie qui lui a fait donner le nom d'Young allemand; les sentences dont ses poésies sont parsemées frappent, parce qu'elles présentent sous un jour nouveau, et en peu de mots, quelque grande vérité. Il n'a point réussi dans le genre lyrique; mais pour pouvoir le bien juger, il faudrait se rapprocher du moment où il écrivait et de l'état où se trouvait alors la poésie en Allemagne. Vers la fin de sa carrière, il s'était attaché exclusivement à la poésie dramatique. Pendant qu'il étudiait notre théâtre à Paris, il fit en français les Défauts copiés, en un acte, pièce qui ne méritait que par sa singularité, la place qu'on lui a donnée dans la collection de ses ouvrages. G-Y.

CRONENBURG. V. DESSENIUS. CRONSTEDT (AXEL - FRÉDÉRIC DE), minéralogiste suédois, membre de l'académie des sciences de Stockholm, était né en 1722, dans la province de Sudermanie. Son père, qui était lieutenant - général, et directeur des fortifications, lui fit faire de bonnes études, et il se distingua bientôt par ses progrès dans les sciences physiques et mathématiques. Entré au département des mines, il donna des avis utiles sur l'exploitation et la fonte des métaux. De 1751 à 1754, il fit des recherches sur la substance connue de son temps sous le nom de Kupfernickel, et prouva que cette substance contenait un metal particulier, ayant des propriétés distinctes et caractéristiques, et il le nomma Nickel. En 1758, il publia à Stockholm Son Essai de minéralogie, ou d'une classification du règne mineral. Cet vrage répandit des idées nouvelles sur la manière de classer les minéraux après leurs principes constituants, et

il a été traduit en plusieurs langues. La meilleure traduction allemande est celle du célèbre minéralogiste Werner, Leipzig, 1780, in-8". La traduction française, par Dreux, a paru sous ce titre: Essai d'une nouvelle minéralogie, traduite du suédois, et de l'allemand de M. Viedmann, Paris, 1771, in-8°. La traduction allemande de Wiedmann avoir paru en 1760 ; Beyser, ecclésiastique protestant, ré duisit le même ouvrage en tableaux synoptiques et en forme de carte géographique, et le publia sous ce titre : Tables, collections et arbres métallurgiques, Augsbourg, 1771. Il en existe aussi une traduction italienne, par l'abbé Talier, Venise, 1777, in-8°. En prenant sa place dans l'académie des sciences de Stockholm, Cronstedt lut un Discours sur les moyens de perfectionner la minéralogie, et il fit insérer ensuite dans les Mémoires de l'académie un grand nombre d'observations importantes. Il découvrit une espèce de minéral, qu'il nomma zeolithe, sur lequel il fit une dissertation dans les Mémoires de l ́académie de Stockholm (1756). Les minéralogistes français placent cette substance dans les mésotypes. Une mort prématurée enleva ce savant le 19 août 1765. C-AU.

CRONSTROEM (ISAAC, baron DE), général au service de Hollande. Né en Suède l'année 1661, il entreprit, en 1679, des voyages qui lui firent connaître la plupart des pays de l'Europe; il s'arrêta en France, pour y entrer au service militaire. Ses talents et son zèle le firent nommer commandant de Piguerol. Les rapports politiques entro la Suède et la France ayant changé, Cronstroem passa au service de Hollande, et se fixa dans ce pays, qu'il ne quitta plus que pour faire un voyage à Stockholm. Il avait pris une part

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