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CRESPIN (JEAN), né à Arras, vint étudier le droit à Paris, sous Dumoulin, auquel il fut attaché pendant quelques années, en qualité de secrétaire; il fut reçu avocat au parlement, et plaida pendant quelque temps. Ayant adopte les opinions de la réforme, il se retira à Genève, en 1548, avec Theodore de Bèze, et il y établit une imprimerie, dont il est sorti plusieurs éditions également estimées pour leur beauté et pour leur correction. Crespin était savant dans les langues grecque et latine, et il rendit de grands services à Rob. Constantin, pour la composition de son Lexicon græco-latinum, qu'il imprima en 1562, in-fol. Des biographes ont attribué cet ouvrage à Crespin lui-même, et cette erreur a été copiée, suivant l'usage. Crespin mournt de la peste, à Genève, en 1572. Eustache Vignon, son gendre, lui succéda dans son imprimerie. On a de Crespin les ouvrages suivants : I. le Marchand converti, tragédie nouvelle, en laquelle la vraie et la fausse Religion, au parangon l'une de l'autre, sont au vif représentées, Genève, 1558, in-8°., première édition, très rare; 1561, in-12; avec la comédie du Pape malade (de Bèze), Geneve, 1591, in-16, édition la plus rare et la plus recherchée. Cette pièce, écrite en vers de huit syllabes, est une traduction du latin de Th. Naogeorgus (Voy. NAOGEORGUS). II. Histoire des martyrs persécutés et mis à mort pour la vérité de l'Evangile, depuis le temps des apôtres jusqu'à présent, à laquelle est jointe l'Histoire des martyrs de Béarn, de l'année 1569, Genève, 1570, in-fol. La première edition avait paru sous ce titre : Le livre des martyrs, depuis Jean Hus jus

qu'en 1554, Genève, 1554, in-8°. Pour le rendre utile aux autres nations, Crespin engagea Claude Baduel à le mettre en latin, et il le publia sous ce titre Acta martyrum qui sæculo XVI in Gallia, Germania, Anglia, Flandria, Italiá, constans dederunt nomen evangelio, idque sanguine suo obsignarunt, 1556, in-8., id., 1560, in-4°. Un troisième recueil parut en français en 1559, et un quatrième en 1561. L'édition de 1570, qui fut imprimée sous plusieurs titres différents, est divisée en huit livres. Simon Goulard l'augmenta de deux livres en 1597. L'édition de Genève, 1619, in-fol., divisée en douze livres, est continuée jusqu'à la mort de Henri IV. C'est la plus complète. Ce martyrologe des protestants a été mis àl'index; c'est moins une histoire qu'un panégyrique. On doit en conséquence le lire avec précaution, ainsi que le survant: III.Etat de l'Eglise dès le temps des apôtres jusqu'à 1560, avec un Recueil des troubles advenus sous les rois François II et Charles IX, 1564, in-8°., réimprimé plusieurs fois, et notamment à Berg-op-Zoom, en 1605, in-4°., avec des additions de Jean Taffin, ministre de l'église française de Flessingue. Sénebier, dans son Histoire littéraire de Genève, attribue encore à Crespin : Bibliotheca studii theologici ex patribus collecta, 1581, in-fol., et un Commentaire latin sur les Institutes de Justinien, Francfort, 1591, in-8'. Cette édition n'est sans doute pas la première, et peut-être n'est-ce que l'ouvrage intitulé: Juris civilis romani initia et progressus, Genève, 1568, in-8°. Crespin a laissé des notes sur Théocrite et sur quelques autres auteurs anciens; mais c'est à tort qu'un bibliographe, d'ailleurs fort exact, lui a attribué l'édition des anciens auteurs bucoliques

et gnomiques, imprimée par Eustache Vignon, en 1584, 5 vol. in-16. Il n'a pu y avoir aucune part, puisqu'il était mort dès 1572. Il n'a pu également donner une édition des œuvres de Casaubon, comme on l'avance dans un autre dictionnaire, Casaubon étant né en 1559, et n'ayant guère que quatorze ans à l'époque de la mort de Crespin. On lui a aussi attribué les notes sur les fragments d'Ulpien, Lyon, 1589, in-8°. W-s.

CRESPIN, ou CRISPIN (DANIEL), descendant du précédent, habitait Lausanne, et peut-être y était-il né, mais il ne prend que le titre d'Helvétius à la tête de ses ouvrages. Il professa les humanités avec une telle distinction, que le savant Huet le jugea en état de revoir quelques-uns des classiques qui s'imprimaient alors pour le dauphin. Sa modestie ne le mit point à l'abri des envieux; on l'accusa de socinianisme, et il fut obligé de se justifier dans le temple en présence de tout le peuple. Il se plaint avec amertume des ennuis qu'il avait éprouvés à ce sujet dans ses notes sur la 5me. élégie du livre rer. des Tristes. On ignore l'époque de sa mort. Les auteurs sur lesquels Crispin a travaillé, sont: I. Salluste, Paris, 1674, in-4°., réimprimé en 1726. Le texte qu'il avait adopté a été suivi dans les éditions de Londres, 1697 et 1715, in-8°., et on y trouve également ses notes sur les endroits qui lui avaient paru mériter des éclaircissements. II. Ovide, Lyon, 1689, 4 vol. in-4°.: le 4e contient un Index très copieux, mais que Crénius ne trouve pas fait avec assez de soin. On a corrigé les principales fautes dans l'édition de Venise, 1731, in-4°. Freind a inséré ses notes sur les Métamorphoses dans l'édition d'Oxford, 1696, in-8. W-s.

CRESSEY, ou CRESSY (HUGUES

PAULIN OU SERENUS), né en 1605 à Wakefield, dans le comté d'York, d'une famille de ministres anglicans, fut élevé à Oxford. Il fut ensuite chapelain du vicomte de Falkland, puis doyen de Laughlin en Irlande; mais les troubles ne lui permirent point de jouir de ce bénéfice. Lord Falkland ayant été tué à la bataille de Newbury (1645), Cressy, dénué de toute ressource, accepta la proposition d'accompagner dans ses voyages sur le continent le jeune Charles Bertie, depuis comte de Falmouth. Ce fut dans ces voyages que son aversion pour le fanatisme puritain, qui désolait alors son pays, le conduisit au catholicisme; il abjura à Rome en 1646, et vint ensuite à Paris, où il publia son Exomologesis, ou Fidèle exposition de l'occasion et des motifs de sa conversion à l'unité catholique, 1647 et 1655, in-8°. Ce livre est regardé comme une des meilleures refutations qui aient été faites des écrits en faveur de la religion protestante, et particulièrement des ouvrages du docteur Chillingworth. Cressy envoya un exemplaire de son ouvrage au docteur Hammond, son ami, qui répondit à sa confiance en l'engageant à revenir en Angleterre, où il lui promettait entière liberté de conscience. Cressy refusa cette offre. Naturellement porté à une dévotion exaltée, il avait formé le projet d'entrer aux chartreux anglais de Nieuport en Flandre; ses amis catholiques, craignant l'impression que pourrait faire sur un nouveau converti la sévérité de cet ordre, parvinrent à l'en détourner; mais, déterminé à la vie monastique, ayant reçu de la reine Marie d'Angleterre, qui le protégeait, cent écus, somme bien considerable alors pour cette infortunée princesse, il se rendit à Douai, où il entra dans le monastère des bé

nédictins anglais, et changea ses noms de Hugues Paulin en celui de Serenus. Envoyé en mission en Augleterre à l'époque de la restauration, il devint chapelain de la reine Catherine d'Espagne, femme de Charles II, donna sa démission au bout de deux ans, et passi la plus grande partie du reste de sa vie à Londres, où il composa son Histoire de l'Eglise d'Angleterre, depuis le commencement du christianisme jusqu'à la conquéte des Normands, Rouen, 1668, infol., ouvrage rempli d'érudition et de recherches curieuses, parmi lesquelles on accuse l'auteur d'avoir mêlé trop de traditions fabuleuses de la légende anglaise; mais ce reproche semble mal fondé, puisque l'auteur, en annonçant qu'il ne se regarde pas comme obligé de croire tout ce qu'il rapporte, prévient lui-même contre la crédulité dont il transmet les monuments. Cressy avait poussé son histoire jusqu'au rè gne de Henri VIII; mais la deuxiè me partie est demeurée manuscrite chez les bénédictins anglais de Douai. Il mourut le 10 août 1674, dans la maison de Richard Caryll, riche gentilhomme du comté de Sussex, chez le quel il s'était retiré sur la fin de ses jours. Il a laissé, en faveur de la religion catholique, un grand nombre d'ouvrages. On remarque dans quelques-uns son penchant au mysticisme, notamment dans sa Sancta Sophia, ou Directions pour les prières de la contemplation, Douai, 1657, 2 vol. in-8°., et dans son Recueil de seize révélations d'amour divin, accordées à une dévote servante de N. S., nommée mère Julienne, anachorète de Norwich, et qui vivait sous Edouard; 1670, in-8°. C'était, à ce qu'il paraît, un homme de mœurs exemplaires, et d'une modération, d'une sincérité admirables.

X-s.

CREST (la bergère DU). Voyez Isabeau VINcent.

CRESTIN (GUILLAUME), poète français du commencement du 16o. siècle. Il nous apprend lui-même que son véritable nom était Dubois, et que celui de Crestin lui fut donné par ses amis. Ménage, dans son Dictionnaire étymologique de la langue française, dit que Crestin est un vieux mot qui signifie petit panier. Crestin était parisien, selon l'opinion commune, suivie par l'abbé Goujet. MM. Lallemant, dans leur Bibliothèque des Thereuticographes, cherchent à prouver qu'il était plus vraisemblablement de Lyon, et

que

Crétin était son vrai nom: c'est aussi l'opinion adoptée dans la Bibliographie agronomique. Il fut d'abord trésorier de la Ste.-Chapelle de Vincennes, et ensuite chantre de celle de Paris. Il vécut sous les rois Charles VIII, Louis XII et François Ier., et fut chargé par ce dernier d'écrire l'histoire de France. Son travail, consistant en Douze livres de chroniques, en vers français, se trouve en 5 vol. in-fol. dans la collection des manuscrits de la bibliothèque impériale. Cette histoire commence à la prise de Troie, et s'étend jusqu'à la fin de la 2. race; mais Crestin est moins connu par cette histoire que par ses poésies, qui lui méritèrent des éloges de la plupart de ses contemporains. Marot lui a composé une épitaphe dans les termes les plus honorables. Jean Lemaire lui dédia le troisième livre de ses Illustrations des Gaules, et Geoffroy Thory ne balance pas à le mettre au- dessus d'Homère, de Virgile et du Dante. Rabelais, écrivain très supérieur à son siècle, et qui avait une manière de penser indépendante, ne se laissa point entraîner par tant d'éloges; il

désigne Crestin sous le nom de Rominagrobis, et le railla avec autant de finesse que de raison sur son goût pour les jeux de mots, les pointes et les équivoques : il est certain que ces défauts déparent ses meilleures pièces. Crestin mourut vers l'an 1525. Ses Chants royaulx, Oraisons, et autres petits traictes, recueillis par François Charbonnier, son ami, furent imprimés à Paris, 1527, in-8°. goth., rare; Paris, Coustelier, 1723, in-8. On ne trouve pas, dans ces deux éditions, la traduction en vers français de l'Epitre de Fauste Andrelin, en laquelle Anne, reine de France, exhorte Louis XII à revenir en France après sa victoire sur les Vénitiens, in-16, sans date, goth. Cette traduction porte cependant le nom de Crestin. On lui attribue le Loyer des folles amours, petit poëme, réimprimé à la suite des Quinze joies du mariage, dans l'édition donnée par le Duchat, la Haye, 1726 et 1734, in-12. W-s. CRESUS, fils d'Alyatte, roi de Lydie, naquit vers l'an 591 avant J.-C. Quelques auteurs disent qu'Alyatte eut d'une seconde femme un fils nommné Pantaleon, et que cette femme voulut empoisonner Crésus pour assurer le royaume à son fils;, mais cela paraît douteux. Alyatte étant mort vers l'an 560 av. J.-C., Crésus prit la couronne, et entreprit bientôt après de soumettre à son empire les peuples grecs de l'Asie mineure, qui formaient trois grandes divisions, les Ioniens, les Eoliens et les Doriens. Comme, loin de s'entendre, ces peuples étaient toujours en guerre, non seulement de peuple à peuple, mais encore de ville å ville, il ne lui fut pas difficile de les subjuguer, et il se contenta de leur imposer un tribut, sans changer la forme de leur gouvernement. Il avait

envie de construire des vaisseaux pour aller attaquer les îles, mais Bion Pen détourna, en lui faisant sentir combien il aurait de désavantage sur la mer, contre des gens dont elle était, pour ainsi dire, l'élément. Il tourna donc ses armes contre les autres peuples de l'Asie mineure, et les soumit tous, à l'exception des Lyciens et des Cilicieus. Il s'appliqua alors à faire fleurir à sa cour les sciences et les lettres, et y attira de toutes parts les poètes et les philosophes; il est cependant impossible qu'il ait en avec Solon l'entrevue dont parle Hérodote, et on peut voir à ce sujet l'Histoire des premiers temps de la Grèce, tome II, page 324. Il eut le malheur, quelque temps après, de perdre Atys, son fils, prince de la plus belle espérance, qui fut tué involontairement, dans une partie de chasse, par Adraste, fils de Gordius, roi de Phrygie, à qui Crésus avait donné l'hospitalité. Il fut bientôt arraché à son chagrin par les inquiétudes que lui inspira l'ambition de Cyrus. Vou lant s'assurer contre lui l'alliance des Grecs de l'Europe, il s'adressa aux Lacédémoniens, qui étaient alors très puissants, et dont les rois descendaient d'Hercule, comme ceux de la Lydie. Il consulta aussi l'oracle de Delphes, et, pour se rendre le dieu favorable, il lui fit des offrandes d'une telle magnificence, qu'on serait tenté de soupçonner Herodote d'exagération, si beaucoup d'autres écrivains n'appuyaient pas son récit. Elles montaient, en effet, à plus de vingt millions, suivant l'estimation de l'abbé Barthélemi. Il en fit également à d'autres oracles, mais moins considérables. Encouragé par les réponses qu'il avait reçues de tous, il entreprit d'attaquer Cyrus, et ayant rassemblé une armée nombreuse, il traversa l'Ha

lys pour aller porter la guerre dans ses états. Cyrus vint à sa rencontre, et il se livra dans la Ptérie un combat qui n'eut rien de décisif. Crésus, pensant qu'il n'avait pas assez de troupes, retourna à Sardes, dans l'intention de demander des secours aux Égyptiens, aux Babyloniens et aux Lacédémoniens, pour revenir l'année suivante attaquer les Perses; mais Cyrus ne lui en donna pas le temps. Prévoyant bien que Crésus, à son arrivée, licencierait son armée, il le suivit de près, et, étant arrivé devant Sardes, il trouva cette ville presque sans défense. Crésus livra cependant un combat; mais avant été vaincu, il s'enferma dans la ville qui fut prise peu de temps après, l'an 545 av. J.-C. Cyrus ayant fait Crésus prisonnier, le traita avec beaucoup de générosité; car il ne faut pas croire le conte que fait Herodote : Crésus, de son côté, s'attacha à Cyrus, et lui fut plus d'une fois utile par ses conseils. Ce prince, en mourant, lui recommanda Cambyse, son fils, et le pria de lui continuer ses bons avis. Crésus s'acquitta de ce devoir avec beaucoup de fidélité, et il s'en fallut de peu que cela ne lui coûtât la vie; ayant entrepris de lui faire quelques représentations sur sa précipitation à faire périr des gens innocents, Cambvse s'en offensa, et ordonna qu'on le fit mourir. Heureusement que ceux qu'il avait chargés de cette exécution ne lui obéirent pas, et Cambyse ayant paru regretter Crésus quelque temps après, on le lui ramena. On ne sait pas ce qu'il devint par la suite; mais comme il était très àgé, il ne dut pas survivre long-temps à Cambyse.

C-R.

dans le dessein d'étudier la chirurgie. La peste désolait alors cette ville. Cretenet se dévoua, avec beaucoup de courage, au soulagement des malheureux attaqués de cette maladie, et en reconnaissance, les magistrats lui accordèrent la maîtrise en chirurgie, avec dispense de tous droits. Quelque temps après, il épousa une veuve qui lui apporta en mariage une fortune assez considérable. Dès ce moment, il se consacra entièrement à servir les pauvres, employant à les soulager le produit de son état, et la presque totalité de ses revenus. Pour perpétuer cette bonne œuvre, il songea à instituer une congrégation de prêtres missionnaires, dans la vue de procurer aux habitants des campagnes les instructions religieuses dont ils étaient souvent privés, et aux ecclésiastiques peu aisés une retraite honorable. Il fut aidé dans ce pieux dessein par le prince de Conti, le marquis de Coligny, etc., qui firent une partie des frais de l'établissement. La congrégation naissante n'en fut pas moins persécutée, et son fondateur fut même excommunié par l'archevêque de Lyon. Ce prélat, mieux informe, rendit dans la suite son estime à Cretenet, qui termina une vie remplie de bonnes œuvres, à Montluel, le 1. septembre 1656. I revenait de Belley, où il avait été ordonné prêtre. Sa femme n'était morte qu'en 1665. On a une Vie de Jacques Cretenet, composéée par N. Orame, l'un de ses disciples, Lyon, 1680, in-12. W-s.

CRETENET (JACQUES), fondateur de l'ordre des josephistes, était né, en 1604, à Champlitte, petite ville de Franche-Comté. Il se rendit à Lyon,

CRÉTI (DONATO), peintre, né à Crémone, en 1671, fut écolier du Pasinelli, et étudia le Cantarini. De la manière de ces deux artistes, il cherchà à s'en faire une plus délicate et plus savante. Ayant peu travaillé dans sa jeunesse, il eut à s'en repentir toute sa vie. Sa couleur fut

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