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fit une seconde édition à Paris dans la même année; toutes les deux sont raris ; une troisième parut dans la même ville chez Galliot du Pré, 1555; in io!.; une autre chez Jean et Michel Lenoir, in - fol. sans date (1559), et une cinquième en 1540, sous ce titre Le bon Mesnaiger. Au présent volume des prouffits champestres et ruraulx, est traite du labour des champs, etc., par Pierre de Crescens. Audit livre est ajousté outre les précedentes impressions, la manière de enter, planter et nourrir tous ar. bres, selon le jugement de maistre Gorgole de Corne. Le petit traité de Gorcle de Corne que l'on a ajouté à la fin de l'ouvrage de Crescenzi, lui est très inferi ur sous différents rapports; il est plein des préjugés de l'astrologie. Linné a consacré à la mémoire de Crescenzi un genre de plantes de l'Amérique, auquel il a donné le nom de Crescentia.

D-P-s.

CRESCENZI (D. JEAN BAPTISTE), marquis de la Torre, né à Rome à la fin du 16. siècle, montra dès sa preère jeunesse des dispositions pour les beaux-arts. Son père lui fit apprendre la peinture sous Pomerancio, et forma dans sa propre maison une éole où, animé par l'exemple des jeuDes artistes, Crescenzi fit de très grinds progrès. Il était encore fort jeune, lorsqu'il peignit à l'huile, sur stuc, les enfants qui se voient dans Tagle de la coupole d'une chapelle de St.-André de la Valle à Rome. Le pape Paul V, qui avait admiré quelquesuns de ses ouvrages, le nomma inspecteur de la chapelle Pauline. It sut concilier la considération et l'amite de tous les artistes qu'il employa das la confection de ce monument

des arts. Le cardinai Zapata, qui ré

sidait alors à Rome, jugeant que ses talents seraient utiles à l'Espagne, le conduisit avec lui dans ce pays en 1617. Sa naissance et son habileté dans les beaux-arts attirèlent sur lui la bienveil lance de Philippe III. Ge monarque lui fit faire un tableau de fruits et de fleurs, qui mérita les éloges de tous les connaisseurs. Le roi, désirant de mettre à exécution le projet formé par son père, d'ériger dans le monastère de l'Escurial un panthéon pour déposer son corps et celui de ses successeurs, invita les plus habiles artistes du royaume à faire des dessins sur ce monument, et', ayant choisi, parmi tous ceux qui furent présentés. celui de Crescenzi, il le chargea de le faire exécuter; mais comme il n'existait en Espagne ancun artiste qui fût en état de faire les ornements en bronze qui devaient s'y trouver, il fit sentir au roi la nécessité de les tirer de Rome. Ce prince, qui désirait que ce monument fût exécuté avec toute la perfection possible, envoya Crescenzi à Rome pour choisir luimême les homines les plus h biles dans ce genre. Étant donc parti avec de bonnes recommandations du roi, il retourna bientôt à Madrid, accompagué de neuf habiles artistes qu'il avait choisis dans la capitale des beauxarts. Enfin, l'exécution de ce travail fut arrêtee par le roi, en 1620. Ce prince étant mort en 1621, Philippe IV, qui avait aussi ce projet, assigna 100 ducats de pension par mois à Crescenzi, porta peu après cette somme à 140 ducats. et lui ordonna de suivre 'exécution du monument, qui a cte érigé dans une chapelle souterraine de l'eglise de l'Escurial. Les amateurs pourront consulter la description très détaillée qu'en a faite le P. Francesco de los Santos dans son Histoire

du monastère de l'Escurial, impri

ce

mce à Madrid, in-fol., avec des gravures. Ce Panthéon, que l'auteur de cet article a visité il y a quelques années, surpasse, par la richesse des bronzes, des marbres, des porphyres et autres pierres de choix, par le caractère du dessin, et par la beauté de l'exécution, tout ce que l'Europe offre de plus remarquable dans ce genre. Le plan de ce panthéon royal est octogone, et a cent treize pieds de circonférence. Sa hauteur, à prendre du pavé au sommet de la voûte, est de trente-huit pieds. Les murailles sont entièrement revêtues de marbre et de porphyre. L'architecture est du genre corinthien; chaque côté de Poctogone est divisé par des pilastres posés sur des socles. On a placé dans six de ces divisions quatre urnes, qui donne en tout vingt-quatre urnes sépulcrales: l'une des autres divisions est occupée par l'autel, et l'autre sert d'entrée. Cette entrée est mal placée, et ne correspond pas à la magnificence du reste de l'ouvrage. Enfin, les divers ornements, tels que les bases, les chapiteaux, les moulures, les frises, les statues d'enfants, etc., etc., sont tous exécutés en bronze doré. Philippe IV récompensa l'intelligence et l'activité que Crescenzi avait apportées dans ce travail, ainsi que dans quelques autres dont il fut chargé en même temps, tels que ceux qu'il fit au palais de Buenretiro. Il lui accorda le titre de grand de Castille, sous le nom de marquis de la Torre, avec la croix de St.Ignace. Crescenzi fut aussi nommé, en 1650, surintendant de la junte de Obras y Bosques, et, en 1635, majordome de semaine. Il mourut en 1660, emportant avec lui les regrets et l'estime des artistes et du public. Sa maison était un musée de peintures, de dessins, de sculptures, et de ma

chines, où les professeurs et les élè ves trouvaient une instruction journa lière et tous les conseils dont ils avaient besoin. L-IE.

la

CRESCENZI, CRESCENZO; ou CRESCENZIO (NICOLAS), médecin napolitain, publia au commencement du 18. siècle deux ouvrages qui influèrent très avantageusement sur l'exercice de la médecine: I. Tracta tus physico-medicus, in quo morborum explicandorum, polissimum febrium, nova exponitur ratio: accessit de medicina et medico dialo gus, Naples, 1711, in-4°.; II. Raggionamenti intorno alla nuova medicina dell' acqua, coll' aggiunta d'un breve metodo di praticarsi l'acqua anche da coloro che non sono medici, Naples, 1727, in-4°. L'art de guérir était infecté par ridicule théorie chimique et la pratique incendiaire de van Helmont et de Sylvius de le Boë. Crescenzi démontra les dangers des remèdes échauf fants qu'on prodiguait de la manière la plus abusive dans le traitement des fièvres. Il leur substitua, avec le plus éclatant succès, l'emploi des rafrai chissants en général, et plus spécialement encore de l'eau froide et gla cée. Il indiqua les règles à suivre dans l'usage de ces moyens efficaces, etles précautions qu'ils exigent. Ses recherches ont éclairci plusieurs points de physiologie, et surtout le mouvement en quelque sorte peristaltique des vaisseaux sanguins artériels. On lui doit aussi une notice biographique sur Léonard de Capua, et quelques poesies estimées, parmi lesquelles se trouve une tragédie. CRESCENZI (François), médecin de Palerme, mourut au commencement du 17. siècle, laissant un Traité sur les maladies épidémiques qui avaient ravagé sa patrie. On l'a publié sous ce

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CRESCI (JEAN-FRANÇOIS), patricien milanais, fut un des plus habiles calligraphes du 16. siècle, et non du 17., comme l'ont cru quelques biographes induits en erreur par la date de quelques reimpressions de ses onvrages. Il porta au plus haut point de perfection le talent de l'écriture, et on le regarde même comme l'inventeur de celle qu'en Italie on appelle cancelleresca (de chancellerie). Appelé à Rome, il exerça son art pendant plusieurs années chez les princes et à la cour de Pie V. Ce pape le fit même officier de son palais, écrivain de la chapelle pontificale, et son commensal perpétuel. Pendant son séjour à Rome, Cresci publia en 1560 son traité: Il perfetto scrittore, qui, se trouvant plus parfait que celui qu'en 1540 y avait mis au jour un calligraphe napolitain nommé J.-B. Palatin, fit naître à celui-ci l'idée de retoucher et d'augmenter le sien, qu'il reprodaisit très complet en 1566, avec le secours du romain Cesar Moreggio, qui en grava les caractères. Cresci, ir rité par la prétention que Palatin avait eu de le surpasser, cut avec lui une querelle dans laquelle il appela sa nouvelle édition une figure à deux têtes et à quatre bras, faisant allusion aux services que Moreggio avait rendus à Palatin. A la mort de Pie V, Cresci revint à Milan, où le cardinal Frédéric Borromée le combla de marques d'estiune. On ignore l'année précise de sa mort, mais on sait qu'il parvint à une vieillesse fort avancée, que les éditions connues de son premier ou vrage ne sont que des réimpressions, et que les deux derniers ne furent

imprimés qu'après sa mort. Celui qui est intitulé Idea fut publié par son fils aîné, nommé comme lui JeanFrançois. Il en eut un autre appelé Jean-Baptiste, qui fut professeur d'éloquence à Milan, excellent orateur et calligraphe distingué. Les ouvrages du père sout: I. Il perfetto scrittore dove si veggono li veri caratter, e le naturali forme di tutte quelle sorti di lettere, che a vero scrittor s'appartengono, con alcune altre d'all' autore nuovamente ritrovate, ed i modi che deve tener il maestro per ben insegnare, Rome, 1560, et Venise sans date, in-4°.; c'est à tort que le Dizionario storico de Bassano a dit que cet ouvrage fut réimprimé à Milan sous le titre d'Idea; celui qui porte cc nom est un ouvrage different. II. Quattro libri di caratteri, ed esempj, dont l'auteur fit présent au cardinal Frederic Borromée, et qui paraissent n'avoir jamais été imprimés. III. Idea, con le circostanze naturali, che a quella si ricercano per possedere legittimamente l'arte maggiore, e minore dello scrivere di Gio.Francisco Cresci inventore di veri caratteri latini, formati, cavallereschi e cor: fivi, e maestro de'megliori scolari d'Italia, Milan, 1622, in-4°. Son fils, qui en fut l'éditeur après sa mort, dit que l'auteur avait écrit cet ouvrage dans son extrême vieillesse. IV. Caratteri, ed esempj del famoso scrittore Gio. Franc. Cresci, nobile milanese, con aggiunta d'alcune regole per ben scrivere, dati in luce da Gio. Batt. Bidelli, Milan, in-8°., 1658: on croit que cette édition ne fut qu'une reimpression.

G-N.

na

CRESCIMBENI (JEAN-MARIE), célèbre littérateur et poète italien, quit à Macerata, dans la marche d'Ancone, le 9 octobre 1663, d'une famille honnête et aisée, originaire de

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Bologne. Tenu sur les fonts par le prélat Jérôme Casanata, qui fut depuis cardinal, il cut de plus au baptême, non seulement le nom de Jérôme, mais ceux d'Ignace, Xavier, Joseph, et Antoine de tous ces noms, il ne conserva que les deux premiers; encore changea-t-il, comme l'usage s'en conservait encore parmi les savants, le nom de Maria (Marie), pour celui de Mario (Marius). Dès son enfance, il annonça du goût pour la poésie. Un exemplaire de l'Orlando furioso avec des gravures, étant tombé entre ses mains, il ne le quittait plus. I cherchait dans les vers les sujets des figures gravées, et les vers de l'Arioste se fixaient ainsi dans sa mémoire sans qu'il s'en aperçût. Il fit en plus grande partie, et avec la plus grande distinction, ses études à Macerata même, au college des jésuites. Dès l'âge de treize ans, il y écrivit une tragédie dans le genre de Séneque, sur la défaite de Darius, roi des Perses, et, bientôt après, il traduisit en vers les deux premiers livres de la Pharsale de Lucain. A quinze ans, il était membre d'une académie, et, s'étant appliqué à l'étude des lois, sous son père qui était professeur en droit dans l'université de sa patrie, fut reçu docteur à seize ans. En 1681, son père l'envoya à Rome auprès d'un oncle qui était jurisconsulte et auditeur en cette cour. En sc livrant, sous la direction de cet oncle, à la pratique des lois, le jeune Crescimbeni n'en suivit pas avec moins d'ardeur son goût pour la poésie et pour les belles-lettres. Ses premières compositions poétiques curent les défauts qui étaient alors à la mode, l'excessive affectation et l'enflure; mais en 1687, ayant lu quelques odes ou canzoni, que le poète florentin Filicaja venait de publier sur les victoi

res remportées contre les Turks, il fut frappé de la grandeur et du naturel de ce style, formé à l'école des anciens. Dirigé par les conseils, encouragé par l'exemple de Léonio de Spolete, qui avait entrepris dès-lors de ramener au bon goût les jeunes poètes (V.Vincent LÉONIO ), il quittà sa première manière, et ne voulut plus écrire que dans le genre dont les petes du bon siècle avaient laissé des modèles. Bientôt, il conçut le projet d'étendre aux autres la révolution qui s'était faite en lui-même. Il était de trois académies qui florissaient alors à Rome et qui se distinguaient comme à l'envi par l'excès du mauvais goû'. Il choisit dans chacune quelques poites d'un meilleur esprit, et leur communiqua son dessein. Leur reunion forma une nouvelle académie qui s'assemblait dans des jardins et dans des endroits champêtres, et qui prit, du lieu de ses réunions et de son goût pour le naturel et pour la simplicité, le nom d'Arcadie. Les nouveaux académicicus se donnèrent réciproquement des noms grecs, conformes à leurs idées pastorales. Leur première séance académique se tint le 5 octobre 1690, sur le mont Janicule, dans les jardins du couvent de St.-Pierre in Montorio. Le régime de cette société fut déclaré entièrement démocratique; elle n'eut pour chef qu'un gardien (custode), et le premier gardien ou custode fut Crescimbeni, à qui était échu le nom d'Alfesibeo Cario. Il fut confirmé dans cette dignité d'olympiade en olympiade, pendant toute sa vie ; et le nom du custode Alphésibée devint célèbre dans toutes les colonies arcadiennes de l'Italie, et même dans toute l'Europe. La rédaction des réglements de l'académie, les poesies qu'il lisait dans les séances, les sujets qu'i

proposait à traiter, et le soin de tout ce qui pouvait contribuer à la gloire de l'association naissante, et au rétablissement du bon goût dans la poésie italienne, l'occupèrent tout entier pendant les premières années. La réunion des Arcadiens, qu'en France Fusage a prévalu de nommer Arcades, devenue trop nombreuse pour que le petit jardin d'un couvent lui suffit, fut transportée en différents lieux, et s'arrêta enfin dans les beaux jardins du palais Farnèse; toutes les académies italieunes désirèrent d'y être affiliées, et plusieurs ambitionnèrent d'être changées en colonies arcadiennes. Crescimbeni, quoique fort occupé de ces accroissements, publia en peu d'années plusieurs compositions poétiques, une pastorale dramatique, un volume de rime ou de poesies lyriques, et enfin, en 1698, son Histoire de la poésie vulgaire, ouvrage sivant dont il amassait depuis plusieurs années les matériaux. Peu de temps après, il fit un voyage en Toscane, et tomba dangereusement malade à Sienne. Sa convalescence fut longue, et aurait été pénible pour lui, s'il n'eût été consolé par les entretiens des savants et des littérateurs toscans les plus distingués. Il fut reçu à Florence avec le même empressement, et admis dans les trois académies, Florentine, de la Crusca et des Apatisti. De retour à Rome, il publia un nouvel ouvrage sur les Beautés de la poésie vulgaire, qui était achevé depuis trois ans. Une seconde maladie qu'il eut peu de temps après fut encore plus dangereuse que la première. Le cardinal Ottoboni lui prodigua les soins les plus attentifs et les plus généreux, et l'envoya se rétablir à Albano, dans sa riche abbaye de St.-Paul, où il le fit soigner et servir par ses gens, comme si c'cût été

lui-même. Dès que Crescimbeni eut recouvré la santé, il reprit à Rome le cours de ses travaux, et ne tarda pas à publier le premier volume des Commentaires qu'il préparait depuis plusieurs années sur son Histoire de la poésie vulgaire. L'objet de ce commentaire était de corriger les erreurs qui pouvaient lui être échappées dans son histoire, et d'y ajouter un grand nombre de détails, d'anecdotes littérai res et d'articles nouveaux. Jusqu'alors il n'avait recueilli aucun fruit de ses études. Il avait hérité de son oncie une petite fortune indépendante, mais qui suffisait à peine à ses besoins. Enfin en 1705, Clément XI lui donna, de son propre mouvement, un canonicat de Ste.-Marie in Cosmedin, qui lui procura une honnête aisance. II n'en continua qu'avec plus d'applica tion et de zèle plusieurs travaux qu'il avait commencés, et il publia, en peu d'années, la Traduction des vies des poètes provençaux, écrite en vieux français, par Jean de Notre-Dame, ou Nostradamus, avec l'addition d'une seconde partie; les quatre volumes qui complétaient ses Commentaires sur la poésie vulgaire ; l'Histoire de l'Arcadie ou de l'académie arcadienne, les trois premières parties des Vies des Arcadiens illustres, sans compter un grand nom bre d'ouvrages de circonstance, soit en prose, soit en vers, et sans nuire aux occupations que lui donnaient sans cesse ses fouctions de custode, les déplacements de l'académie, les querelles qui s'élevaient dans son sein, et qu'il prenait toujours soin d'apaiser, la correspondance avec les colonies arcadiennes, dont le nombre augmentait sans cesse, enfin la célebration des fêtes olympiques de la grande société, dont les préparatifs et la composition même étaient une

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