Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

CRÉQUI (N., marquis DE), grand' croix de l'ordre militaire de St-Louis, et lieutenant-général, mort en 1771, a composé une Vie de Nicolas Catinat, impriméc à Amsterdam en 1772. On y trouve, dit M. Barbier (Dictionnaire des Anonymes), des passages que l'auteur n'eût pas osé soumettre aux censeurs de Paris, et qui manquent dans la seconde édition du même ouvrage, qui parut à Paris en 1775, in-12, sous le titre de Memoires pour servir à l'histoire de Nicolas de Catinat. On a encore du marquis de Créqui, les Principes philosophiques des SS. solitaires d'Egypte, extraits des Conférences de S. Cassien, Madrid, de l'imprimerie royale, 1799, in-18 de 154 pages, CRÉQUI (Anne-Lefevre d'Auxy, marquise de), épouse du précédent, inérite d'être comptée parmi les femmes célèbres du 18. siècle. Elle aimait les lettres vivement, les cultivait, et mourut à Paris en 1805, dans un âge très avancé. Elle avait légué sa bibliothèque, qui était considérable, à l'abbé Ricard et à M. Pougens; mais le traducteur de Plutarque étant mort avant son illustre amie, tout le legs appartint à M. Pongens. Mme. de Créqui a laissé plusieurs manuscrits, entre autres des Pensées et des Reflexions sur différents sujets,

V-VE.

CRESCENTIUS, romain qui, vers la fin du 10". siècle, s'efforça de rendre à sa patrie sa liberté et son antique gloire. Le pouvoir des empereurs d'Orient avait entièrement cessé dans Rome. Dès le 8. siècle, celui des empereurs d'Occident, suspendu par de longs interrègnes, y avait à peine été rétabli pendant peu de mois par le couronnement d'Othon Ier. et celui d'Othon II. Rome était alors une république turbulente, dans la

quelle les nobles fondaires du voisinage, les bourgeois et le pape avec son clergé se disputaient l'autorité. Crescentius, qui paraît être sorti de la famille des comtes de Tusculum, fut mis à la tête de ce gouvernement anarchique, vers l'an 980, avec le titre de consul. Il eut à disputer son autorité à Boniface Francon, fils de Ferruccio, meurtrier de deux papes dont il emporta les trésors à Constantinople, et qui fut pape luimême sous le nom de Boniface VII. Ce pontife s'était souillé par les crimes les plus honteux, et comme son autorité n'était encore fondée sur aucun titre, la noblesse et le peuple secondèrent Crescentius, lorsqu'il brisa un joug odieux. Boniface mourut en 985, et son corps fut pendu par le peuple au cheval de la statue de MarcAurèle. Jean XV, qui lui succéda, fut retenu par Crescentius, dans l'exil loin de Rome, jusqu'à ce qu'il eût reconnu la souveraineté du peuple. A son retour, il ne chercha point à troubler le gouvernement, et, autant qu'on en peut juger au travers de l'obscurité des temps, la république romaine, administrée jusqu'en 996 par le consul Crescentius, jouit d'une assez grande paix, d'un ordre et d'une sûreté qu'on n'y connaissait plus depuis long-temps. Jean XV mourut l'année où Othon III vint d'Allemagne en Italie pour prendre la couronne de l'empire. Ce jeune monarque fit élire à sa place Grégoire V, son parent. Aucun des droits, aucun des priviléges de Rome n'était connu de ce prince allemand, qui, long-temps accontumé à regarder les papes comme des dieux sur la terre, devenu pape lui-même, ne concevait pas une résistance à sa volonté. Crescentius ne voulut pas reconnaître un pontife dont l'élection et la conduite étaient

également répréhensibles. Il lui opposa un autre pape, grec de naissance, qui prit le nom de Jean XVI, et il deinanda des troupes à l'empereur de Constantinople, pour soutenir son, élection; mais avant que ces troupes fussent venues à son secours, Othon III rentra dans Rome avec une armée, au mois de mars 898. Il condamna Jean XVI à un horrible supplice; il assiégea Crescentius dans le château St.-Ange, et, comme il ne put s'en rendre maître, il lui offrit une capitulation honorable. Cependant, il ne l'eut pas plutôt entre ses mains qu'il Je fit périr. Stephanie sa femme fut abaudonnée à la brutalité des soldats allemands. Après cet outrage, ne songeant plus qu'à sa vengeance, elle cherchait à tout prix à s'approcher d'Othon. Cet empereur était revenu malade d'un pèlerinage au Mont Gargan, où ses remords l'avaient conduit. Stephanie lui fit parler de son habileté dans la médecine : elle l'éblouit par ses charmes, et, gagnant sa confiance, comme sa maîtresse ou comme son médecin, elle lui administra un poison qui le conduisit à une mort douloureuse, trois ans après la mort de Crescentius.

S. S-1. CRESCENZI (PIERRE), en latin de Crescentiis, est considéré comme le restaurateur de l'agriculture dans le 15. siecle. Né à Bologne en 1250, il reçut une éducation très soignée, et il étudia la philosophie et les sciences à l'université de cette ville, déjà célèbre à cette époque. Il suivit le barreau sous le fameux Azon, et exerça pendant quelque temps les fonctions d'avocat et celles d'assesseur du podestat; mais les troubles qui agitèrent sa patrie l'obligerent à s'en éloigner. Il voyagea en diverses contrées de l'Italie, fit beaucoup d'observations, et recucillit un

grand nombre de faits d'une utilité générale. Les troubles s'étant apaisés, il revint à Bologue après trente ans d'absence, et y fut nommé sénateur, à l'âge d'environ soixante-dix ans. Il s'était beaucoup occupé de ce qui concerne l'agriculture, et il continua ses expériences en cultivant un domaine qu'il possédait an village de St.-Nicolas, près de sa ville natale, dont le terroir fertile lui a fait donner le surnom de Bologne la Grasse. Il y jouit encore quelques années de la considération et de l'estime générale qu'inspiraient ses lumières et la sagesse de son esprit. Ce fut sur l'invitation de Charles II, roi de Sicile, mort en 1309, qu'il composa son Traité d'économie rurale, dans lequel il réunit à une théorie lumineuse les résultats certains d'une longue pratique, exempte de beaucoup de préjugés qui étaient encore en faveur plus de trois cents aus après. L'auteur est bien supérieur à son siècle. Il cite les anciens agriculteurs latins, Caton, Varron, Pallade, et même Columelle, quoiqu'on ait assuré positivement que cet auteur p'avait été retrouvé que depuis (1); mais il ne les copie pas seulement. Tous les savants de l'université de Bologne, ainsi que plusieurs religieux, lui communiquèrent leurs connaissances. Crescenzi, dans sa préface, les remercie d'avoir approuvé et corrigé son livre, et les engage à l'améliorer encore. Cet ouvrage, exécuté avec tant de soins, examiné et revu par plusieurs savants, est un monument remarquable dans l'histoire de l'agriculture et celle de l'esprit humain. Il fut composé en latin, sous ce titre: Opus ruralium commo

(1) Crescenzi cite expressément Columelle dans le livre IV, chap. 10, 11 et 13, et il est à remarquer qu'il snit à peu près la même marche que lui, en divissut son ouvrage en donze livres, et le teriniaant comme lui par un calendrier agronomique.

dorum, libri XII Dès qu'il parut, il fit une grande sensation, et fut bientôt répondu dans toute l'Europe. On le traduisit en italien, et ensuite en plusieurs autres langues modernes. Charles V, roi de France, le fit traduire en français en 1573, avec d'autres livres relatifs à l'économie rurale (Voyez Jehan de BRIE et CORBICHON.) Le manuscrit de la traduction faite pour ce prince existe encore : il est orné de trois jolies viguettes, et très bien conservé. Il a pour titre; Rustican du labour des champs, translaté du latin de Pierre de Crescens en français, par l'ordre de Charles, roi de France, en 173. Le traducteur n'y est pas nommé. Lors de la découverte de l'imprimerie, ce ivre fut l'un des premiers que l'on mit à l'impression. La plus ancienne edi

[ocr errors]

tion latine est intitulée: Petri de Crescentiis, civis Bononiensis opus ruralium commodorum, Augsbourg, 1471, in-fol., extrêmement rare, ainsi qu'une autre faite à Strasbourg dans la même année. Beughem et Ovide Montalban (Bumaldo) n'out pas connu ces éditions, et disent que la première est de 1475. L'une des plus anciennes et la plus belle est celle de Louvain, donnée par Jean de Westphalic en 1474, in fol; le caractère en est bean; ce n'est point l'ancien gothique, mais le gothique reforme, qui approche beaucoup du caractère romain usité depuis. L'éditeur dit effectivement que c'est par un procédé nouveau. C'est le premier ouvrage qui soit sorti des presses de Louvain. Il y en cut ensuite un grand nombre d'éditions avec date et sans date, et même sans indication de lieu; Strasbourg, 1486, in-fol.; Vicence, 1490 -fol.; Bale, Henri Pierre, 1558. in-4., 1548, in-fol.; Gracovie, 1571, in-fol., etc. Gessner

l'a inséré dans ses Rei rusticæ scrip tores, Leipzig, 1755, 2 vol. in-4°. Dans quelques-unes des anciennes éditions, il y a de mauvaises figures de plantes qui sont copiées de l'Hortus sanitatis de Jean Cuba. L'ouvrage de Crescenzi fut traduit en italien dès le 14°. siècle, et cette traduction, qui fait autorité dans la langue, fut imprimée à Florence, 1478, in - fol. Les Juntes en donnèrent une bonne édition en 1605, in-4°.; la meilleure était celle de Naples, 1724, 2 vol. in 8., avant l'édition récente de Milan, 1805, in-8, dans la Coliection des auteurs classiques. Des écrivains accrédités, tels qu'Adrien Politi, le Bembo et le Redi avaient cruque cette traduction était de Crescenzi lui-même, ou plutôt que cet autour avait écrit originairement en italien;

mais il est universel cinent reconnu aujourd'hui que le texte latin est l'ouvrage original, et que la traduction italienne est d'un auteur du même siècle qui ne s'est point fait connaître. Coppi l'attribue à Lorenzo Benvenuti, de San-Geminiano en Toscane. La traduction de Sansovino, revue par B. de Rossi, Fiorence, 1605, in-4, est plus estimée pour son exactitude; elle a reparu sous ce titre : Trattato della agricoltura, Bologne, 1784, in-4°. M. Filipo Re, professeur d'agriculture à Bologne, a public en 1807, un essai historique sur Crescenzi et son ouvrage. La première edition française, faite sur le manuscrit du roi Charles V, est intitulée : Prouffits champestres et ruraulx, touchant le labour des champs, vignes et jardins, etc., composé en latin par Pierre Crescens, et translate depuis en langage françois, à la requéte de Charles V,roy de Fran ce, en 1375, Paris, 1 1486. par Jean Bonhomme, in - fol. Ant. Vérard CR

fit une seconde édition à Paris dans la même année; toutes les deux sont rares; une troisième parut dans la même ville chez Galliot du Pré, 15335; info!.; une autre chez Jean et Michel Lenoir, in - fol., sans date (1559), et une cinquième en 1540, sous ce titre Le bon Mesnaiger. Au présent volume des prouffits champestres et ruraulx, est traité du labour des champs, etc., par Pierre de Crescens. Audit livre est ajousté outre les précedentes impressions, la manière de enter, planter et nourrir tous ar bres, selon le jugement de maistre Gorgole de Corne. Le peut traité de Gorgole de Corne, que l'on a ajouté à la fin de l'ouvrage de Crescenzi, lui est très inféri, ur sous différents rapports; il est plein des préjugés de l'astrologie. Linné a consacré à la mémoire de Crescenzi un genre de plantes de l'Amérique, auquel il a donné le nom de Crescentia.

D-P-s.

CRESCENZI (D. JEAN-BAPTISTE), marquis de la Torre, né à Rome à la fin du 16. siècle, montra dès sa première jeunesse des dispositions pour les beaux-arts. Son père lui fit apprendre la peinture sous Pomerancio, et forma dans sa propre maison une école où, animé par l'exemple des jeunes artistes, Crescenzi fit de très grands progrès. Il était encore fort jeune, lorsqu'il peignit à l'huile, sur stuc, les enfants qui se voient dans l'angle de la coupole d'une chapelle de St.-Andre de la Valle à Rome. Le pape Paul V, qui avait admiré quelquesuns de ses ouvrages, le nomma inspecteur de la chapelle Pauline. It sut se concilier la considération et l'amitie de tous les artistes qu'il employa dans la confection de ce monument des arts. Le cardinai Zapata, qui ré

sidait alors à Rome, jugeant que ses talents seraient utiles à l'Espagne, le condusit avec lui dans ce pays en 1617. Sa naissance et son habileté dans les beaux-arts attirèlent sur lui la bienveillance de Philippe III. Ge monarque lui fit faire un tableau de fruits et de fleurs, qui mérita les éloges de tous les connaisseurs. Le roi, desiraut de mettre à exécution le projet formé par son père, d'ériger dans le monastère de l'Escurial un panthéon pour déposer son corps et celui de ses successeurs, invita les plus habiles artistes du royaume à faire des dessins sur ce monument, et', ayant choisi, parmi tous ceux qui furent présentés. celui de Grescenzi, il le chargea de le faire exécuter; mais comme il n'existait en Espagne aucun artiste qui fût en état de faire les ornements en bronze qui devaient s'y trouver, il fit sentir au roi la nécessité de les tirer de Rome. Ce prince, qui désirait que ce monument fût exécuté avec toute la perfection possible, envoya Crescenzi à Rome pour choisir luimême les homines les plus h biles dans ce genre. Étant donc parti avec de bonnes recommandations du roi, il retourna bientôt à Madrid, accompagné de neuf habiles artistes qu'il avait choisis dans la capitale des beauxarts. Enfin, l'exécution de ce travail fut arrêtce par le roi, en 1620. Ce prince étant mort en 1621, Philippe IV, qui avait aussi ce projet, assigna 100 ducats de pension par mois à Crescenzi, porta peu après cette somme à 140 ducats. et lui ordonna de suivre 'exécution du monument, qui a cte érigé dans une chapelle souterraine de l'église de l'Escurial. Les amateurs pourront consulter la description très détaillée qu'en a faite le P. Francesco de los Santos dans son Histoire du monastère de l'Escurial, impri

[ocr errors]

dorum, libri XII Dès qu'il parut, il fit une grande sensation, et fut bientôt répandu dans toute l'Europe. On le traduisit en italien, et ensuite en plusieurs autres langues modernes. Charles V, roi de France, le fit traduire en français en 1373, avec d'autres livres relatifs à l'économie rurale (Voyez Jehan de BRIE et CORBICHON.) Le manuscrit de la traduction faite pour ce prince existe encore : il est orné de trois jolies vignettes, et très bien conservé. Il a pour titre; Rustican du labour des champs, translaté du latin de Pierre de Crescens en français,par l'ordre de Charles V, roi de France, en 1773. Le traducteur n'y est pas nommé. Lors de la découverte de l'imprimerie, ce ivre fut l'un des premiers que l'on mit à l'impression. La plus ancienne édition latine est intitulée: Petri de Crescentiis, civis Bononiensis opus ruralium commodorum, Augsbourg, 1471, in-fol., extrêmement rare, ainsi qu'une autre faite à Strasbourg dans la même année. Beughem et Ovide Montalban ( Bumaldo ) n'out pas connu ces éditions, et disent que Îa première est de 1473. L'une des plus anciennes et la plus belle est celle de Louvain, donnée par Jean de Westphalie en 1474, in fol; le caractère en est beau; ce n'est point l'ancien gothique, mais le gothique reforme, qui approche beaucoup du caractère romain usité depuis. L'éditeur dit effectivement que c'est par un procédé nouveau. C'est le premier ouvrage qui soit sorti des presses de Louvain. Il y en eut ensuite un grand nombre d'éditions avec date et sans date, et même sans indication de lieu; Strasbourg, 1486, in-fol.; Vicence, 1490 in-fol.; Bale, Henri Pierre, 1558. in-4, 1548, in-fol.; Cracovie, 1971, in-fol., etc. Gessner

l'a inséré dans ses Rei rustica scriptores, Leipzig, 1755, 2 vol. in-4°. Dans quelques-unes des anciennes éditions, il y a de mauvaises figures de plantes qui sont copiées de l'Hortus sanitatis de Jean Cuba. L'ouvrage de Crescenzi fut traduit en italien dès le 14°. siècle, et cette traduction, qui fait autorité dans la langue, fut imprimée à Florence, 1478, in- fol. Les Juntes en donnèrent une bouce édition en 1605, in-4°.; la meilleure était celle de Naples, 1724, 2 vol. in 8., avant l'édition récente de Milan, 1805, in-8, dans la Colection des auteurs classiques. Des ecrivains accrédités, tels qu'Adrien Politi, le Bembo etle Redi avaient cru que cette traduction était de Crescenzi lui-même, ou plutôt que cet autour avait écrit originairement en italien; mais il est universel ement reconnu aujourd'hui que le texte latin est l'ou vrage original, et que la traduction italienne est d'un auteur du même siècle qui ne s'est point fait connaitre Coppi l'attribue à Lorenzo Benvenuti, de San-Geminiano en Toscane. La traduction de Sansovino, revue par B. de Rossi, Florence, 1605,in-4, est plus estimée pour son exactitude; elle a reparu sous ce titre : Trattato della agricoltura, Bologne, 1784, in-4°. M. Fuipo Re, professeur d'agriculture à Bulegne, a publie en 1807, un essai historique sur Cres cenzi et son ouvrage. La première edition française, faite sur le manuscrit du roi Charles V, est intitulée : Prouffits champestres et ruraulx, touchant le labour des champs, vignes et jardins, etc., compose en laun par Pierre Crescens, et translate depuis en langage françois, à la requete de Charles V,ro de Fran ce, en 1375, Paris, 1486, par J. an Bonhomme, in - fol. Ant. Véraid en

« ZurückWeiter »