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par l'irrégularité de ses opérations; la voix publique s'étant déclarée en sa faveur, Charles-Quint, sans égard pour les prétentions de Velasquez, le nomma gouverneur et capitainegénéral du Mexique. Ce monarque lui fit en outre présent de la vallée de Guaxaca, qui fut érigée en marquisat, avec un revenu de 150,000 livres. Dès que le conquérant du Mexique vit son pouvoir consacré par l'autorité royale, il s'occupa avec plus d'ardeur encore à affermir sa conquête. Il organisa la colonie, fonda plusieurs villes, fit sortir Mexico de ses ruines, et le rebâtit dans le goût des capitales de l'Europe. Ce ne fut pas sans peine qu'il parvint à consolider dans tout le Mexique la puissance espagnole. Réduits au désespoir, les Indiens prirent les armes pour secouer le joug des Espagnols; mais partout ils se virent contraints de céder à la valeur et à la discipline européenne. Le malheureux Guatimozin et un grand nombre de caciques accusés d'avoir conspiré contre les vainqueurs, furent exécutés publiquement par ordre de Cortez. Cependant la cour de Madrid, qui craiuait l'ambition et la popularité de ce conquérant, avait envoyé des commissaires royaux pour surveiller sa conduite et pour contrarier ses opérations. Tandis qu'il achevait la réduction de la Nouvelle-Espagne, ses biens étaient saisis par le procureur fiscal du conseil des Indes; la plupart de ses créatures étaient emprisonnées et mises aux fers. Indigné de l'ingratitude de son souverain, Cortez conserva cependant assez d'empire sur lui-même pour rejeter les conseils de ses amis qui l'excitaient à la révolte. Il ne voulut avoir recours qu'à la justice de l'empereur, et se rendit en personne à la cour d'Es

pagne, où il parut avec éclat. L'empereur, ne craignant plus ses desseins, le reçut avec de grandes marques d'estime, et le décora de l'ordre de St.-Jacques. Cortez revint au Mexique avec de nouveaux titres, mais avec moins d'autorité. Un vice-roi fut chargé de la direction des affaires civiles, et l'on ne laissa à Cortez que le département militaire et la liberté de pousser ses découvertes. Cette division des pouvoirs devint une source de dissensions qui remplirent d'amertume la vie de ce grand homme, et firent échouer ses dernières entreprises. Il en avait formé plusieurs qui devaient faire encore éclater son génie, et dont il confia l'exécution à ses officiers. Lui-même équipa une nouvelle flotte, dont il prit le commandement. Après des dangers et des fatigues incroyables, il découvrit en 1536 la grande péninsule de la Californie, et reconnut une partie du golfe qui la sépare de la NouvelleEspagne; mais cette découverte ne pouvait rien ajouter à sa gloire. Rebuté, las de lutter contre des adversaires indignes de lui, et que la cour envoyait à dessein, il retourna en Espagne, espérant y confondre ses ennemis. Charles-Quint le reçut froidement. Cortez dissimula, redoubla d'assiduité auprès de l'empereur, le suivit dans son expédition d'Alger en 1541, combattit comme volontaire > et eut un cheval tué sous lui ce fut sa dernière action militaire. Négligé depuis, traité avec peu de considération, à peine put-il obtenir audience. Un jour on le vit fendre la presse qui entourait la voiture du monarque, et monter sur l'étrier de la portière; Charles-Quint étonné lui demande: «Qui êtes-vous ?-Je suis un » homme,» lui répond fièrement le vainqueur des Indes, « qui vous

» donné plus de provinces que vos » pères ne vous ont laisse de villes. » Cette noble fierté devait déplaire à un prince cuivre des faveurs de la fortune. Cortez, abreuvé de dégoûts dans sa patrie, passa le reste de ses jours dans la solitude, et mournt le 2 décembre 1554, près de Séville, dans la 65. année de son âge, envié par ses compatriotes et abandonné par son souverain. On a, sur les conquêtes de Cortez, trois lettres (1) écrites par lui-même à Charles-Quint, et traduites par M. de Flavigny (1778, in-12). Une quatrième lettre, datée du 16 juillet 1519, qui doit avoir été la première, n'a jamais été traduite en français, M. de Flavigny n'ayant pu s'en procurer une copie. La noble simplicité qui caractérise les récits de Cortez en atteste la vérité. L'historien Antonio de Solis a décrit avec une pompeuse élégance, et Bernard Diaz del Castillo avec plus de vérité, les conquêtes de Cortez (V. CASTILLO, CITRY DE LA GUETTE et SoLIS). On peut voir encore la préface qui est à la tête de Fernand Cortez, tragédie de Piron.(Voy. aussi les articles VELASQUEZ, NARVAEZ, MONTEZUMA, GUATIMOZIN, FONSECA, MARINA, don Pedro ALVARADO). B-P. CORTI (MATHIEU), en latin Curtius, medecin, né à Pavie en 1475, obtint en 1497, à l'université de cette ville, une chaire qu'il occupa pendant dix-huit ans. Il ne la quitta que pour aller remplir celle qu'on lui of frit à Pise en 1515. Il y professa neuf années, et se rendit en 1524, avec le même titre, à l'université de Padoue. La réputation qu'il s'était acquise

(1) La meilleure édition est celle qu'a donnée dun Fr. Ant. Lorenzana, archevêque de Mexico, sous ce titre : Historia de Nueva-Espanna es

crita por su esclarecido conquistator Hernan

Cortes, aumentada con otros documientos y Motas, Mexico, 1770, in-4°.

détermina le pape Clément VII à le choisir pour son archiâtre. Corti accompagna ce pontife à Marseille, lorsqu'il y conduisit sa uièce (Cathe rine de Medicis), pour épouser le dauphin de France. Après la mort du pape, Corti fut nommé professeur de medecine théorique et de poésie à Bologne. En 1541, il devint médecin du grand-duc de Toscane, Cosme I, qui lui donna une chaire à Pise, en 1545, pour anginenter l'éclat de cette université. C'est là que Corti mourut l'année suivante, laissant divers petits ouvrages, dont quelques-uns sont encore consultés: 1. Quæstio de phlebotomia in pleuresi, ex Hippocratis et Galeni sententia, contrà communem medendi modum, etc., Venise, 1534, in-8°. Corti se perd en raisonnements vagues et ridicules, pour démontrer qu'il faut saigner du côté malade. Il a traité de nouveau ce sujet, mais d'une manière beaucoup plus étendue, sous ce titre : De venæ sectione cùm in aliis affectibus, tùm vel maximè in pleuritide, liber, Lyon, 1558, in-8°., opuscule souvent réimprimé. II. De curandis febribus ars medica, Venise, 1561, in-8°. Ce mince écrit avait déjà été publié en 1521, avec d'autres sur la même matière, de Guido Guidi et de Louis Mercati. III. Dosandi methodus, Padoue, 1536, in-8°. Ou a joint à cet opuscule ceux de Barthélenni Montagnana, de Benoît Vittori et de Guillaume Rondelet. IV. De prandii ac cœnæ modo libellus, Rome, 1562, in-4°. Corti a publié, en outre, des Commentaires sur l'Anatomie de Mondini, et des Préceptes sur l'Art de consulter. C.

CORTI (VALÈRE), peintre, né à Venise en 1550, était originaire d'une famille noble de Pavie. Titien, qui reconnut en lui d'heureuses disposi

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tions, lui prodiguta les soins les plus tendres, et lui dévoila tous les secrets de son art. Corti répondit aux leçous de ce grand maître par des progrès rapides, et devint en peu de temps un bon peintre de portraits. Ceux qu'il fit à Venise étendirent sa réputation jusqu'à Gènes, où il fut appelé pour peindre plusieurs personnes. Ses portraits historiques sont encore estimes; mais il doit sa plus grande illustration à Marc-Antoine, son fils, qui fut un excellent dessinateur, et à César Corti, son autre fils, qui fut très célèbre en Toscane, en France et en Angleterre. Comme ingénieur militaire, comme peintre et comme savant, il s'acquit aussi une haute considération à 'Gènes. Valère Corti mourut à Gènes vers 1 580.A—s. CORTICELLI (P. D. SALVATOR), naquit à Bologne en 169o. Il fit ses premières études à Rome, au college des jésuites, et retourna les achever dans sa patrie. Il s'appliqua particulièrement à écrire élégaminent et purement. La réputation qu'il s'acquit bientôt dans ce genre le fit nommer professeur de belles lettres à l'université de Padoue; mais il refusa cet emploi, et entra, en 1718, dans la congrégation de St.-Paul, dite des Barabites, ayant à peine vingt-huit ans. En s'adonnant aux exercices de piété, ne négligea point l'étude des lettres. Trappé de l'imperfection des ouvrages estinés à l'enseignement de la langue oscane, il composa sa célèbre gramaire pour l'usage du séminaire de ologne: c'est la meilleure qui existe ans sa langue; le suffrage unanime e l'Italie instruite, et des éditions ultipliées en ont confirmé le succès. eux ans après, en 1747, l'acamie de la Crusca reçut de son proe mouvement Corticelli au nome de ses membres. Ce fut à la

demande de ses confrères qu'il écrivit et publia ses Cento Discorsi sopra la toscana eloquenza, dans lesquels il appuie les règles de la rhétorique par des exemples tirés de Boccace et des autres premiers écrivains. Ces travaux et plusieurs autres, entrepris pour l'instruction de la jeunesse, ne le détournèrent jamais de remplir tous les devoirs de son état. Pendant plus de vingt ans, il fut pénitencier de l'église métropolitaine de Bologne. Enfin, après avoir langui pendant l'espace de deux ans, il mourut le 5 janvier 1758, emportant aver lui l'estime de ses concitoyens et les regrets des gens de lettres. Ses principaux ouvrages sout: I. Regole, ed osservazioni della lingua toscana, ridotte a metodo per uso del seminario di Bologna, Bologne, 1745; II. il Decamerone di messer Giovanni Boccacio, da tutte le cose al buon costume nocive con somma diligenza purgato, alla sua vera lezione ridotto, et con varie note dilucidato, etc., Bologne, 1751; III. Della toscana eloquenza discorsi cento, etc., Bologne, 1752. Il avait commencé un grand ouvrage théologique intitulé: Della cristiana perfezione nell' idea, e nella pratica; la longue maladie dont il mourut ne lui permit pas de l'achever. R. G. CORTIUS (THEOPHILE). Voyez KORTTE.

CORTONE (PIETRE DE ), peintre toscan, dont le nom de famille était Berrettini, naquit à Cortone en 1609. Son enfance fut loin de promettre les rares talents qui devaient un jour Pillustrer; Pietre montrait une telle maladresse que ses compagnons d'étude le nommaient téte d'ane. Il était venu de bonne heure à Rome étudier sous un peintre florentin, et quoique l'antique, Raphaël et le Caravage

fussent les modèles constants qu'il s'était proposé d'imiter, il ne sut point devenir un dessinateur savant; mais il sut au moins réussir à charmer les yeux. Jeune encore, il étonna par l'Enlèvement des Sabines; une Bataille d'Alexandre qu'il peignit peu de temps après, le fit connaître du pape Urbain VIII, qui le choisit pour peindre une chapelle dans l'église de Ste.-Bibienne. Le succès de cet ouvrage lui procura le plafond du grand salon du palais Barberini. C'est peutêtre la plus grande machine qui ait été entreprise par aucun peintre. La richesse de la composition, la belle entente du clair obscur, et l'union des couleurs, en font le morceau le plus parfait qu'on puisse voir en ce genre. Cortone, après avoir mis la dernière main à cette immense composition, voyagea dans la Lombardie, dans l'état de Venise, et revint à Florence où il peignit les plafonds du palais Pitti mais, poursuivi par les calomnies des artistes jaloux, il quitta cette ville, laissant même quelques ouvrages imparfaits. Il continua d'être chargé à Rome de grandes machines, et y fit quelques tableaux de chevalet, quand la goutte, dont il était tourmenté, ne lui permettait pas de monter sur les échafauds. Ces sortes de tableaux sont rares, parce qu'il n'en a jamais fait que lorsqu'il était retenu par son infirmité. Le Cortone était d'un naturel doux et d'une société agréable. I mourut en 1669; plusieurs édifices ont été bâtis à Rome sur ses dessins. On y reconnaît ce goût capricieux que le Borromini a porté jusqu'à l'extravagance. Cochin, qui est très favorable à ce peintre, lui accorde le mérite d'avoir excellé dans le mouvement, la composition et l'enchaînement des groupes. Il admire en lui la grâce et la souplesse de

la composition; mais il condamne l'a fectation de ces draperies volantes, qu'on ne doit jamais se permettre, à moins qu'elles ne soient autorisées par la vivacité des mouvements. Il convient que ses têtes de femmes sont trop semblables eutre elles, et semblent toutes appartenir à une même famille. Mengs pensait à peu près de même sur Piètre de Cortone. Il le blâme de s'être moins appliqué à trouver et à bien exprimer ce que le sujet rend nécessaire, que ce qui peut être agréable à la vue, et d'avoir seulement songé à charger ses tableaux d'un grand nombre de figures bien groupées. Cochin accuse Caylus et les amateurs rigoristes d'avoir cherche à établir l'opinion que Piètre de Cortone a perdu la peinture; mais Mengs, qu'on ne peut refuser de reconnaître pour un artiste très distingué, dit que le Cortone a renversé toutes les idées de l'art en Italie, en négligeant l'étude des grands principes fondes sur la raison, et en se bornant à composer pour séduire les yeux des spectateurs. On avouera d'ailleurs que ce peintre avait une manière large et facile. Dans tous les sujets qu'il a traités, le Cortone a toujours employé la même manière; il n'a jamais donné aux différents penples, aux différents personnages, le caractère qui leur est propre. Quoique ses tableaux de chevalet et ceux de moyenne grandeur soient, avec raison, bien moins estimés que ses plafonds, il en a fait cependant de très beaux, et qui, sans avoir aucune partie de la peinture à un dégré supe rieur, ont un mérite très séduisant. Le tableau de la Nativité de la Vierge, conservé au musée Napoléon, est, dans ce genre, une de ses plus piquantes productions. Mais la célébrité de Pietre de Cortone vient particulièremen

de ses grands ouvrages; elle a été augmentée encore par la faiblesse de ceux qui, après lui, ont suivi la même carrière; et peut-être pourrait-on le nommer, sans injustice, le premier des peintres décorateurs. Le musée Napoléon possède cinq tableaux de ce maître, celui qui représente la Vierge, l'Enfant-Jésus et Ste. Catherine, a été gravé par Rousselet. Corneille Bloemaert a gravé, d'après les peintures du palais Pitti, Vulcain dans sa forge, et Minerve présidant à la culture des orangers. Spierre a aussi gravé quelques tableaux de chevalet de Piètre de Cortone. A-s. CORTUSI (JACQUES-ANTOINE ), botaniste italien du 16. siècle. Distingué par sa naissance, il chercha une autre illustration dans la culture des sciences, et s'adonna surtout à l'étude des plantes. Il parcourut les diverses contrées de l'Italie, pour connaître celles qui y croissent naturellement, et fit ensuite un voyage dans les îles de l'Archipel et en Syrie. Partout il s'appliqua à observer les plantes, et à reconnaître celles dont les anciens ont parlé, sur les lieux mêmes qu'ils ont indiqués. Il recueillit beaucoup de plantes vivantes et de graines, qu'il envoyait généreusement à ses amis. Il fut en relation avec tous les savants de son temps, et surtout avec Mathiole, auquel if communiqua les plantes rares et nouvelles qu'il trouvait. Ce célèbre botaniste lui en témoigna publiquement sa reconnaissance, en donnant le nom de Cortusa à une belle plante jusqu'alors inconnue, qui croît sur les montagnes du midi de l'Europe, et que Cortusi avait découverte en Italie. C'est le premier exemple que l'on trouve chez les modernes, du nom d'un homme donné à un végétal. Linné, en nommant cette plante Cortusa Mathioli,

a eu l'intention que ces deux noms, désormais inséparables, rappelassent à la fois l'inventeur et le dénominateur. Le sénat de Venise choisit Cortusi, en 1590, pour succéder à Melchior Guilandin, dans ses fonctions de directeur du jardin de Padoue. L'année suivante, il publia le catalogue des végétaux qui y étaient cultivés, avec une très courte description de chacun, sous ce titre : l'Horto di i simplici di Padova, ove si vede la forma di tutta la pianta, con le sue misure, et indi i suoi partimenti, Venise, 1591, in-12. Ce livre fut réimprimé à Francfort en 1608, in-8"., par les soins de Jean-George Schencke, qui y a réuni les Conjectanea synonymica plantarum, de Guilandin. Cortusi mourut à Padoue en 1593.-CORTUSI ( Louis), professeur de droit à Padoue, où il mourut le 17 juillet 1418, se distinguáit par l'originalité de son caractère. Il ordonna par son testament que sa bière serait portée à la sépulture par douze jeunes filles, aux sons d'une musique joyeuse, et défendit à ses héritiers d'y pleurer, sous peine d'une grosse amende pécuniaire. Guillaume CORTUSI, magistrat de Padoue en 1336, écrivit une chronique intitulée : De novitatibus Padua et Lombardiæ, commençant à l'an 1256; son cousin, Albrighetto CORTUSI, la continua jusqu'à l'an 1564; on la trouve dans le tome VI du Thesaurus Italiæ de P. Burmann, et plus complète encore dans le tome XII de l'édition de Milan.

D-P-s.

CORUNGANIUS (TITUS), senateur romain, vivait au temps des Curius et des Fabricius, et fut leur émule de vertu. Consul l'an de Rome 472, il fit la guerre aux Etrusques, et parvint à lier la nation entière par de nouveaux traités : cependant en le

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