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Londres, 1744, in-8°., fig.; en allemand, par C. E. Gellert, Stockholm, 1746, in-8°., fig.; Leipzig, 1766, in-8°., fig. Il a été refondu par JeanFrédéric-Auguste Goettling, dans ses Éléments de docimasie, en allemand, Leipzig, 1794, in-8°., fig. Le docteur Jacques-François de Villiers l'a traduit en français, Paris, 1755, 4 vol. in-12. II. Introduction à la manière d'exploiter les forets, avec une exposition détaillée de l'art de brúler le charbon, et d'utiliser les tourbières, Brunswick, 1766, in-fol., fig.; ibid., 1797, in-4°. (en allemand); III. Principes de Métallurgie, etc. (en allemand). Le premier volume de cet ouvrage fut publié à Blankenbourg, 1774, in-fol., fig.; le second en 1775; la première partie du troisième volume en 1777. Tous ceux qui s'intéressent aux progrès de la science métallurgique regrettent que ce beau travail soit resté incomplct.

C.

CRAMER (JEAN-ANDRÉ), littérateur allemand, né en 1723 à Josephstadt, en Saxe, sur les frontières de la Bohême, travailla d'abord à quelques traductions et à des ouvrages périodiques, en société avec Breitkopf, Gellert, Klopstock, Rabener et autres savants. Ayant exercé différentes fonctions dans l'église protestante en Saxe, il fut appelé à Copenhague par Frédéric V, en 1754, pour y occuper la place de prédicateur de la cour. En 1765, il fut nommé professeur de théologie à l'université de la même ville. Par suite des changements qui arrivèrent en Danemark après la mort de Frédéric, Cramer perdit ses emplois. Il vint en 1771 à Lubeck, pour occuper la place de surintendant; en 1774, ayant été rappelé en Danemark, Frédéric VI le nomma vice-chancelier, premier pro

fesseur en théologie, et en 1784, chancelier à l'université de Kiel. Cramer mourut le 12 juin 1788, âgé de soixante-six ans. Ses ouvrages sont tous en allemand; les principaux sont: I. Histoire universelle, de Bossuet, avec des notes et une continuation depuis l'an 800, 7 vol. in-8°., Hambourg et Leipzig, 1748-1786; II. Homélies de S. Jean Chrysostome, avec des notes, Leipzig, 17481751, 10 vol. in-8°.; III. Sermons, 10 vol. in-8., 1755-1760; IV, Nouvelle Collection de sermons, 12 vol. in-8°., 1763-1771; V. le Spectateur du Nord, 3 vol. in-8°., 1759-1770, ouvrage qui, travaillé sur le modèle du Spectateur anglais, eut beaucoup de succès; mais qui fut vivement attaqué, surtout par Lessing; VI. Psaumes de David, en vers, avec notes, 4 vol. in-8°., 1762et 1764; VII. Poésies, 3 vol. in-8°., 1782-1785. Les Allemands le comptent parmi leurs premiers poètes lyriques. « Cramer, dit Pölitz, ap

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partient à ces hommes du siècle pas» sé, qui nous ont rendu de grands » services, en épurant notre langue, » en nous apprenant à écrire cor>> rectement et à donner à l'expression » de nos pensées un développement » heureux, plein de force et d'har» monie. Il s'est surtout attaché à » établir les formes de notre poésie » lyrique. Nourri de la lecture des » poètes orientaux, il est riche en » images, il peint vivement, la facture » de ses vers est arrondie et mélo» dieuse; mais on reproche à ses » poésies certaines tournures qu'uœ » goût plus éclairé rejette aujour» d'hui. » — « L'immense étendue de » ses connaissances, dit Jördens, et » l'intérêt qu'il savait donner à ce » qu'il racontait, le firent rechercher » dans les premiers cercles de la cour

» et de la ville de Copenhague. On » est surpris, quand on voit ce qu'il » a écrit et ce qu'il a lu, au milieu >> des occupations de son état; sa » mémoire tenait du prodige; il tra» vaillait avec une grande facilité; il » corrigeait peu, on s'en aperçoit >> malheureusement à quelques-uns » de ses ouvrages. Lorsque l'on lit >> son travail sur Bossuet et sa con»tinuation de l'Histoire universelle, » on regrette qu'il ne se soit point » attaché exclusivemement à écrire >> l'histoire. Dans sa traduction des » Psaumes, il a atteint le coloris tout » particulier à la poésie orientale, » sans s'éloigner de la pureté du texte »sacré. Son Hymne à David est » un modèle, par la rapidité de la » marche et par la force des pensées; celle qu'il adressa à Luther peint » vivement les principaux traits du >> caractère de ce fameux réformateur; » la force du sentiment, les élans de » l'imagination et la facture des vers » sont dans une exacte proportion » avec la justesse des pensées. Dans » son ode à Melanchthon, c'est une » toute autre manière; il y prend ce »ton plein de douceur et d'insinua » tion, qui appartenait au disciple » de Luther, et qui le distinguait si » fortement de son maître. » G-Y. CRAMER (CHARLES-FRÉDÉRIC), naquit en 1748, à Kiel, où son père avait consacré toute sa vie à l'enseiguement public. Le jeune Cramer embrassa la même profession, et donna des leçons de langue grecque et de philosophie à l'université de Kiel, où il se fit un nom distingué. Appelé à Copenhague pour y professer la littérature ancienne, il y soutint la bonne opinion qu'on avait conçue de lui; mais les circonstances politiques le déterminèrent, au bout de quelques années, à quitter le royaume de Da

nemarck, et il vint à Paris, où il exerça l'état d'imprimeur, qu'il fut obligé d'abandonner peu de temps avant sa mort. Il se voua à la culture des lettres. Il a donné quelques ouvrages écrits en allemand, qui sont indiqués dans l'Allemagne littéraire de Meusel, et parmi lesquels on remarque une traduction d'Atala, des Monuments scythiques dans la Palestine, Kiel, 1777, in 8°., ouvrage fait pour compléter les travaux de Bochart et de Michaëlis, un Magasin musical, ouvrage périodique qu'il rédigea de 1785 à 1789, et une brochure de 66 pages, sur la Bibliothèque de l'université de Kiel, Altona, 1794, in-8°. Les ouvrages qu'il a traduits de l'allemand en français sont: I. Claire Duplessis et Clairant, ou Histoire de deux amans émigrés, traduit d'Auguste Lafontaine, 2 vol. in-8'., 1796-1797; II. le Comte de Donamar, traduit de Bouterweck, conjointement avec M. Monvel fils, 4 vol. in18, 1798. Cet ouvrage est le commencement d'une collection intitulée Bibliothèque germanique; mais qui n'a pas été continuée. III. La Bataille d'Hermann, bardit de Klopstock, traduit de l'allemand, 1 vol. grand in-8., 1799, réimprimé en 1805; IV. Voyage en Espagne, traduit de Chr. Fischer, 2 vol. in-8'., 1801; V. Anecdotes sur W. G. Mozart, 1 vol. in-8°., 1801; VI. Jeanne d'Arc, ou la Pucelle d'Orléans, traduit de F. Schiller, 1 vol. in-8°., 1802. M. L. S. Mercier en fut l'édi teur. VII. Manuel de littérature clas sique ancienne, traduit d'Eschenburg, avec des additions qui fourmillent de fautes, 2 vol. in-8"., 1802; VII. Description de Valence, ou Tableau de cette province, de ses habitants, de leurs mœurs, traduit de Chr. Fischer, Paris 1804, in-8°.; IX. Nou

Beau Dictionnaire portatif, français allemand et allemand français, Paris, 1805, 2 vol. in-16. C'est un des plus complets et des meilleurs que l'on connaisse, relativement à la commodité du format. Il était destiné à faire partie de la collection d'ouvrages élémentaire entreprit par l'auteur. On lui doit encore un Précis des règles du jeu de guerre, redigées d'après l'analyse de ce jeu par M. Helwig, Paris, 1804, in-12. Cramer avait conçu l'idée d'une encyclopédie portative de la langue, de la littérature, de l'histoire, de la géographie et de la statistique de treize nations civilisées, anciennes et modernes; mais il n'a pas exécuté ce vaste dessein. Il est mort à Paris en 1808, avec la réputation d'un homme fort savant, mais d'une érudition mal digérée et d'un caractère original et sujet à de singulières préventions. B-RS. CRAMMER (THOMAS). V. CRAN

MER.

CRAMOISY (SÉBASTIEN), imprimeur de Paris en 1585, fut échevin, administrateur des hôpitaux, et enfin le premier directeur de l'imprimerie qui venait d'être établie au Louvre par Louis XIII en 1640. Il dut les premières places à sa probité, et la dernière à ses talents, « quoique, dit Bail»let, ses éditions n'eussent ni l'exac»titude, ni la beauté de celles qui » étaient sorties des boutiques des » Étiennes, des Manuces, des Plan» tins, et des Froben. » Parmi les éditions sorties de ses presses avant qu'il fût directeur de l'imprimerie royale, on distingue: I. Nicephori Callisti historiæ ecclesiasticae libri XVIII, etc., 1630, 2 vol. in-fol., la seule édition estimée de cet auteur; II. les derniers volumes de l'édition des OEuvres de S. Jean Chrysostéme, grec et latin, de la traduction

α

Ga

de Fronton le Duc, 1609-1624, 6 vol. in-fol.: les premiers étaient sortis des presses de Claude Morel et d'Antoine Étienne; III. Historia Francorum scriptores de Duchesne, 1636 et suiv., 5 vol. in-fol., ete. (Voy. SIRMOND et PÉTAU.) Sébastien Cramoisy mourut en janvier 1669. On le considérait comme le chef de la société du GrandNavire, c'est-à-dire des libraires de Paris. « Le catalogue de ses éditions » a été imprimé plus d'une fois, dit » Baillet, tant par lui que par son » petit-fils, qui lui a succédé dans la » direction de l'imprimerie royale. >> Ce petit-fils de Sébastien, s'acquittant mal de son emploi, fut remplacé en 1701 (Voy. ANISSON). Claude CRAMOISY, frère de Sébastien, dirigea sous lui en second l'imprimerie royale. Il mourut en 1661. briel CRAMOISY, leur frère, fut aussi imprimeur. Le plus considérable des ouvrages sortis de ses presses est, dit Fontenay, le Traité des droits des libertés de l'Eglise gallicane, et des preuves des libertés de cette méme Église, 4 vol. in-fol. A l'oc casion de ce livre, quelques prélats s'assemblèrent à Ste.-Geneviève, et dressèrent un écrit contre l'imprimeur, mais ils étaient sans mission. Cependant Gabriel, pour se mettre à l'abri de tout reproche, réimprima les preuves à part, avec privilege du roi, 1651, 2 vol. in-4°. CRAMOISY (André), sans doute de la même famille, était imprimeur à Paris dès 1655. M. Née de la Rochelle le qualifie de traducteur et éditeur. C'est à lui que l'on doit la traduction de l'Harmonie ou Concorde évangélique contenant la Vie de J.-C., selon les quatre évangélistes, suivant la méthode et les notes de Nicolas Toinard, 1716, in-8". A. B―T. CRANACH, ou KRANACH (Lu

CAS DE), peintre allemand né en 1470
(1), et ainsi nommé, parce qu'il eut
pour patrie la ville de Cranach, près
de Bamberg. Son nom de famille était
Sunder (2). Attaché au service de la
cour de Saxe, où il reçut des lettres de
noblesse en 1508, il y travailla pen-
dant plus de soixante ans pour trois
électeurs. Les ouvrages de ce pein-
tre, et même son nom, étaient in-
connus en France jusqu'à ces derniers
temps. Le musée Napoléon possède,
depuis la guerre de 1807, douze de
ses tableaux. Les plus remarquables
sont la Prédication de S. Jean-Bap-
tiste dans le désert. Sous la figure
de S. Jean, le peintre a représenté
Melanchthon son ami. L'électeur de
Saxe (Jean-Frédéric, dit le Magna-
nime) et Luther sont au nombre des
spectateurs. Un tableau d'Hercule fi-
lant près d'Omphale, offre le portrait
du même électeur au milieu de ses maî-
tresses. Dans la Fontaine de Jouven-
ce, le peintre s'est livré à son imagi-
nation licencieuse. On y voit un grand
nombre de femmes à qui l'eau merveil-
leuse rend les agréments de la jeunes-
se. Près de là d'autres femmes sont à
table avec des hommes, parmi lesquels
on croit que l'artiste a encore eu in-
tention de placer l'électeur Jean-Fré-
déric. La petite proportion des figures
empêche qu'on ne puisse vérifier cette
conjecture. Dans des tableaux qui
retracent divers traits de la passion,
le peintre a voulu prouver sou aver-
sion contre le catholicisme, en re-
présentant sous un aspect grotesque
plusieurs cardinaux et ecclésiastiques
romains de son temps. Du reste,

les

(1) Et non en 14-4; c'est ce que prouve Christ

dans les Acta inedita et curiosa, tome 1., pages 338-355.

(2) Ses contemporains l'appelaient ordinairement Maitre Lucas, on Lucas Maler (le peintre). et c'est apparemment de ce dernier mot que quelques biographes ont formé le nom de Muller quis iui ont oppose.

A-s.

très

connu

tableaux de Cranach sont plus pi-
quants par la pensée que par l'exécu
tion. Le dessin en est mesquin, peu
correct, et d'une nature appauvrie.
L'exécution a toute la sécheresse des
peintures gothiques. Les draperies
scules annoncent un pinceau plus
exercé, et une meilleure méthode
d'imitation. Les carnations ne sont
pas sans vérité, mais l'artiste paraît
n'avoir que
la judicieu-
peu
se distribution des ombres et des lu-
mières. Cranach a aussi gravé, et
l'on croit qu'il apprit cet art sans
maître. On a un grand nombre de
tailles de bois, encore assez recher-
chées, faites d'après ses dessins, et
marquées pour la plupart de l'une de
ses initiales, mais il est peu vraisem-
blable qu'il les ait gravées lui-mê-
me (1). Les pièces qu'il a gravées sur
cuivre sont fort rares, et l'on n'en
connaît que six : ce sont les portraits
de Frédéric et de Jean, électeurs
de Saxe; de Christian 11, roi de
Danemark, de Martin Luther,
une grande composition représentant
Adam et Eve nus, et la Tentation
de Jésus dans le désert. On trouve,
dans le Catalogue raisonné du ca-
binet d'estampes de Brandes, l'in-
dication des différentes gravures de
Cranach. Cet artiste, après avoir
quitté les cours des princes, s'était
retiré auprès de son ami Luther, à
Wittemberg, où il fut fait bourg-
mestre. Les fonctions de sa place ne
l'empêchèrent pas de partager son sé-
jour entre cette ville et celle de Wei-
mar, où il termina sa carrière, le
16 octobre 1553. Il laissa un fils,
qui lui succéda dans la charge de
bourgmestré, et qui se distingua aussi

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CRANER (FRANÇOIS REGIS), né à Lucerne en 1728, y mourut eu 1806. Il appartenait à l'ordre des jésuites, et fut professeur à Dillingen. Depuis l'abolition de l'ordre, il fut professeur de littérature ancienne au gymnase de Lucerne, et, pendant plus de trente ans, il a contribué à conserver et à cultiver le goût d'une érudition solide, dans sa ville natale, où il a d'ailleurs mérité l'estime générale par ses vertus. Il a donné une traduction allemande de l'Eneide de Virgile, en 1783, plusieurs drames tirés de l'histoire suisse, et, peu de temps avant sa mort ( en 1803), un ouvrage élémentaire sur les époques principales de l'histoire suisse. U-. CRANMER (THOMAS), premier archevêque protestant de Cantorbéry, naquit le 2 juillet 1439, à Aslacton, dans le comté de Nottingham, d'une de ces familles normandes qui suivirent Guillaume-le-Conquérant en Angleterre. Pendant ses études à Cambridge, il s'y maria; mais sa femine étant morte de ses premières couches, il reprit son cours académique, et devint professeur de théologie au colJége de Christ. Fox, aumônier de Henri VIII, l'indiqua à ce monarque comme un des hommes les plus propres à le servir dans l'affaire du divorce. Ce prince, après une conférence avec lui, le plaça chez le comte de Wiltshire, père d'Anne de Bou

len, où l'on eut ordre de lui procucurer tous les secours nécessaires pour écrire sur cette grande affaire. L'ouvrage qu'il composa avait pour objet de prouver la nullite de la dispense de Jules II, en vertu de laquelle Henri avait épousé Catherine d'Arragon. Envoyé à Rome pour y soutenir les principes de son livre, il sut tellement déguiser son lathé ranisme (que, selon Burnet, il avait déjà dans le cœur), qu'il reçut de Clément VII la qualité de grand pénitentier du St.-Siège, en Angleterre. dans l'espoir qu'il travaillerait efficacement à calmer l'esprit de la nouvelle réforme, qui, à la faveur de la querelle du divorce, commençait déjà à s'y laisser apercevoir. Mais Cranmer, au lieu d'aller remplir sa commission, parcourut toute l'Allemagne, cherchant partout, et par ses écrits, et dans des disputes publiques, faire prévaloir la cause du divorce, à former des liaisons avec les principaux chefs du lutheranisme, à se nourrir de leurs principes, et il finit par épouser à Nuremberg, en secondes noces, la nièce d'Osiander. Après la mort de Warham, archevêque de Cantorbéry en 1552, Henri sentait qu'il lui fallait dans cette place importante un homme qui fût disposé à seconder les entreprises qu'il méditait, qui cût les talents et le caractère propre à les soutenir. Cranmer, dont il ignorait le second mariage et l'engagement dans le lutheranisme, fixa son choix. Celui-ci, inquiet sur l'issue que pourrait avoir l'affaire du divorce, et craignant d'être compromis dans le rôle auquel il était destiné, prolongea, sous divers prétextes, son séjour en Allemagne, au-delà du terme qui lui avait été accordé, pour laisser le temps au monarque d'en mettre un autre à sa place; mais enfin il fallut se rendre.

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