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forme moins commode, la cachait soigneusement. Ainsi, dans la discussion qui s'est élevée sur le véritable inventeur du calcul des infiniments petits, et dont il sera parlé à l'article LEIBNITZ, c'est une circonstance digne de remarque, que ce calcul ait été apporté du continent en Angleterre, où l'amour-propre national en a réclamné la propriété exclusive. Craig écrivit ensuite avec la notation de Newton, et d'après ses idées, un traité du Calcul des fluentes, ouvrage assez faible, et qui fut vivement critiqué par Jean Bernoulli. Dans un second traité sur la quadrature des courbes, et les lieux géométriques, publié en 1694, il avait fait quelques remar ques utiles sur la construction des sections coniques. Peu après, il imagina d'appliquer le calcul algébrique à la theologie, en recherchant quel devait être l'affaiblissement des preuves his toriques, suivant la distance des lieux et l'intervalle des temps. Il trouva, par ses formules, que la force des témoignages sur lesquels est appuyée la vérité de la religion chrétienne ne pouvait subsister que quatorze cents cinquante-quatre ans, à partir de 1699, et il concluait de là qu'il y aura un secoud avènement de J.-C., ou une seconde révélation, pour la rétablir dans toute sa force. De pareilles assertions ne pouvaient manquer d'enflammer le zèle des théologiens: Ditton et Houtteville réfutèrent en forme l'écrit de Craig. C'est un très beau sujet que l'application du calcul des probabilités à la vérité des témoignages, mais Craig n'en connaissait pas les véritables principes; son ouvrage n'est plus cité que par le contraste du sujet et de la méthode, et les réfutations n'ont pas un plus grand nombre de lecteurs. Craig a donné des mémoires dans les Transactions

philosophiques, les Acta eruditorum, et a publié les ouvrages suivants: I. Methodus figurarum lineis rectis et curvis comprehensarum, quadraturas determinandi, Londres, 1685, in -4°.; II. Tractatus mathematicus, de figurarum curvilinearum quadraturis et locis geometricis, Londres, 1693, in-4°.; III. Theologiæ christianæ principia mathematica, Londres, 1699, in-4° .de 36 pag. J. Daniel Titius en donna une nouvelle édition, in-4°., en 1755, à Leipzig; et y joignit une Refutation de l'ouvrage et une Notice sur l'auteur. IV. De calculo fluentium libri duo, quibus subjunguntur libri duo de optica analytica, Londres, 1718, in-4". L-X.

CRAIG (JACQUES), théologien écossais, né en 1682, à Gifford dans le Lothian oriental, fut successivement ministre d'Yester, d'Haddington et d'Edimbourg, où ses sermons furent très suivis, et où il mourut en 1744.On a de lui un volume de Poésies sacrées (divine poems), fort estimées et qui ont eu deux éditions, et 3 vol. in-8°. de sermons devenus assez rares.- CRAIG (Guillaume), théologien, né à Glascow en 1709, également recommandable par sa piété et ses talents, et mort en 1784, a laissé des sermons estimés, un Essai sur la Vie de Jésus-Christ, Glascow, 1767, réimprimé depuis dans la même ville, et dont on a une traduction en français, et Vingt discours sur divers sujets, Londres 1775. X—s.

CRAKANTHORP (RICHARD), theologien anglais, mort en 1624, à Blacknotley, paroisse du comté d'Essex, dont il était recteur, passait pour un excellent prédicateur, un grand controversiste, et jouissait de beaucoup de crédit parmi les puritains. Il avait été nommé en 1603 l'un des chapelains de l'ambassade envoyée par Jacques I".

» fut renfermé à la Bastille pour » avoir averti le roi, quand S. M. » fut en Lorraine, que sa personne » n'était pas en sûreté, parce que » l'armée des Lorrains était plus for» te que la sienne, ce qui fut rap» porté par Chavigni au cardinal » de Richelieu, qui punit le comte de >> Cramail de prison pour avoir donné » de l'appréhension au roi, quoiqu'elle >> fut juste et raisonnable. C'était un

à l'empereur d'Allemagne. Ses ouvrages sont: I. l'Empereur Justinien défendu contre le cardinal Baronius; II. Introductio in metaphysicam, lib. IV; III. Apologie de Constantin, avec un traité de la monarchie temporelle du pape; IV. Defensio ecclesiæ anglicane contra M. Anton. de Dominis, archiepisc. Spalatensis, injurias, Londres, 1625, in-4°.; V. Vigile endormi, ou Traité du cinquième concile général tenu à Cons->fort honnête homme, très sage, qui tantinople l'an 553; VI. Logica libri quinque, etc. X-s.

» avait si bien acquis l'estime de la » reine, que j'ai ouï-dire à S. M., longCRAMAIL (ADRIEN de Montluc, » temps auparavant, que si elle avait comte DE), prince de Chabanais, petit->> des enfants dont elle fût la maîtresse, fils du fameux maréchal de Montluc, était né en 1568. Il parut avec honneur à la cour de Louis XIII, fut fait maréchal de camp et gouverneur du comté de Foix; mais son attachement au prince de Condé lui devint funeste. Il se trouva mêlé dans les intrigues employées pour forcer le roi au renvoi de Richelieu; l'habile ministre sut les déjouer, et, à la suite de la journée qu'on a nommée des dupes, Cramail fut mis à la Bastille. Il n'en sortit que douze ans après, en 1642. La longueur de sa détention et les mauvais traitements avaient affaibli sa santé; il ne fit plus que languir, et mourut le 22 janvier 1646. Il laissa une fille mariée dans la maison d'Escoubleau. L'abbé de Marolles, qui avait connu Cramail, dit dans ses némoires : « Je » n'ai jamais vu un plus galant homme >> ni un plus homme d'honneur; il » conversait le plus agréablement du » monde, savait mille belles choses, » et nous a laissé en certaines pièces » imprimées quelqu'idée de son beau >> naturel et des gentillesses de son es>> prit, qui était capable de tout ce » qu'il voulait.» Laporte, dans ses Mémoires, parle aussi du comte de Cramail de la manière suivante: «

»il en serait le gouverneur. » On a de Cramail: I. la Comédie des Proverbes en trois actes et en prose, Paris, 1616, 1634, in-8°.; la Hayc, 1655, in-12, et Paris, 1698, in-12. L'édition de la Haye est la plus recherchée : c'est une farce très gaie; l'intrigue en est simple, les scènes plaisantes et le plan soutenu jusqu'à la fin. Telle est l'idée que Parfait donne de cette pièce dans son Histoire du Théatre français, où il en a inséré un bon extrait (tome III, pag. 215-236.) II. Les Jeux de l'Inconnu, sous le nom de Devaux, Paris, 1650; Rouen, 1637, Lyon, 1648, in-8°. Ce livret est dans le goût de l'Histoire du Camouflet et de la Lettre à la Comtesse-tation (Voy. BIÈVRE). On ne pourrait maintenant soutenir la lecture de ce recueil de quolibets, dans le nombre desquels il en est peu de plaisants. III. Les Pensées du Solitaire. Marolles lui attribue encore d'autres ouvrages manuscrits. Regnier, dans ses satires, parle de Cramail sous le nom de GaW-s.

ramain.

CRAMER (DANIEL), théologien protestant, né le 20 janvier 1568, à Reetz, dans la nouvelle Marche de

Brandebourg, professeur à Wittemberg et à Stetin, mort le 5 octobre 1637, a laissé: I. De Aretino et Eugenio, fabula comicè descripta, Giessen, 1606, in-8°.; II. Schola prophetica, articulorum Symboli Apostolici è prophetis excerptorum de J. C. incarnatione, etc., Hambourg, 1606-12, 6 part. in-8°.; III. Emblemata Sacra, Francfort, 1623, in-8°.; IV. Arbor hæretica consanguinitatis, Strasbourg, 1623, in-4°.; V. plusieurs ouvrages polémiques, en latin, contre les catholiques et contre les calvinistes, entre autres : Oratio, quale animal sit papista? VI. des Oraisons funèbres; VII. l'Histoire ecclésiastique de Poméranie, en quatre livres, en allemand, Stetin, 1628, in-fol.

G-Y.

CRAMER (ANDRÉ), seigneur de Hoyerswort, en Pomeranie, servit dans l'armée Suédoise, pendant la guerre de trente ans. Ayant été dangereusement blessé à la bataille de Leipzig, il entra au service des dues de Holstein-Gottorp, qui le nommèrent leur consciller intime. Ce fut lui qui composa en grande partie les mémoires que le roi de Danemark et la maison de Holstein-Gottorp firent paraître depuis 1667 jusqu'à 1673, sur les differends qui s'étaient élevés entre cux au sujet des comtés d'Oldenbourg et de Delmenhorst.

G-Y. CRAMER (JEAN-JACQUES), naquit près de Zurich le 24 janvier 1675, et y mourut le 9 février 1702. Il avait fait de très bonnes études dans sa ville natale, à Altorf, à Utrecht et à Leyde. Il voyagea ensuite en Allemagne, en France, en Hollande et en Augleterre. Nommé professeur de langue hebraïque à Zurich, il obtint la permission d'accepter la chaire de théologie à Herborn. Sa mauvaise santé le fit revenir en 1702 dans sa patrie.

Outre des dissertations, dont une très curieuse, De ard exteriore templi secundi, 1697, in-4°., il a donné la Theologia Israelis, 2 vol. in-4°., Francfort, 1705; Commentarius posthumus in Codicem Puccah,Utrecht, 1720, in-4°. Son frère, Jean-Rodolphe CRAMER, né près de Zurich en 1678, y mourut le 14 juillet 1757. Il étudia la théologie et les langues orientales en Hollande, et devint le successeur de son frère au gymnase de Zurich, où la chaire de theologie lui fut conférée quelque temps après. Il a traduit en latin le Biscurim de Moïse Maimonide, Leyde, 1702, in-4°., et publié divers traites de théologie, dont on trouve le détail dans le Moreri de 1759. Étant professeur de philosophie, il publia en 1731, sur le mirte, une Dissertation philologico-theologique, dans laquelle on trouve des recherches curieuses sur cet arbuste. — Son fils, Jean-Jacques CRAMER, mort en 1769, fut de même professeur en théologie à Zurich: il n'a publié que des dissertations. U-I.

CRAMER (GABRIEL), médecin, né à Genève, le 24 mars 1641. Son père, Jean-Ulric, originaire de Strasbourg, l'envoya à l'université de cette ville, faire ses études médicales, et il y obtint le doctorat en 1664. II revint exercer sa profession à Genève, où il mourut le 15 juin 1724, doyen du college de médecine. Il est étonnant que Cramer, qui a pratiqué pendant soixante ans l'art de guérir avec distinction, n'ait publié aucun ouvrage; il ne reste de lui que ses dissertations inaugurales: I. Theses anatomicæ, totam anatomiæ epitomen complec tentes, Strasbourg, 1665, in-4-; II. De obstructione jecoris, Strasbourg, 1664, in-4°. Son fils, Jean-Isaac CRAMER, reçu docteur en

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CRAMER (JEAN-Frédéric), jurisconsulte allemand, professa le droit à Duisbourg, devint conseiller et ensuite résident du roi de Prusse à Amsterdam. Il avait une connaissance fort étendue de la langue latine, et s'était aussi attaché à l'étude des médailles. Il jouissait de l'estime des savants de France et de Hollande, et le roi de Prusse l'avait nommé précepteur de son fils. La mort du roi lui fit perdre ses emplois. Il tomba dans la misère, et mourut de chagrin à la Haye le 17 mars 1715. On a de Cramer plusieurs ouvrages, parmi lesquels on distingue: I. Vindiciæ nominis germanici contrà quosdam obtrectatores gallos, Berlin, 1694, in-fol.; réimprimé la même année en Hollande, in-12. C'est une dissertation en forme de lettre à Ben. Carpzov, contre le P. Bouhours, qui, dans les Entretiens d'Ariste et d'Eugène, avait mis en question si un Allemand peut être bel esprit. L'ouvrage de Cramer est écrit avec beaucoup de vivacité et d'agrément. II. L'Introduction à l'Histoire, par Puffendorf, traduite en latin, Utrecht, 1702, et Francfort, 1704, in-8°. Ila laissé en manuscrit une Histoire de Frédéric Jer, roi de Prusse, par les médailles. W-s.

CRAMER (GABRIEL), géomètre dissingué, naquit à Genève, le 31 juil

let 1704. Après avoir donné des preuves de sa capacité par des thèses qu'il soutint sur le son, il disputa avec honneur dans un concours, à l'âge de vingt ans, la chaire de philosophic de Genève. Calandrini l'emporta; mais sans que ce triomphe affaiblit l'amitié qui les unissait, et le Conseil de la république ayant établi une chaire de mathématiques, en 1724, ils en firent les leçons tour à tour. En 1727, Cramer voyaga pour connaître les hommes célèbres de son temps. Il obtint à Bâle les leçons et l'amitié de Jean et de Nicolas Bernoulli. Son zèle pour acquérir des connaissances et son excellent caractère ne se firent pas moins remarquer en Angleterre et en France. De retour à Genève, en 1729, il cultiva presque toutes les sciences s'occupa des arts, et devint membre de tous les corps de l'état. Sa réputation le fit nommer sans concours, en 1750, à la place de professeur de philosophie; mais il n'en jouit pas long-temps, car il mourut en 1752 à Bagnols, où il était allé pour rétablir sa santé que ses travaux avaient altérée. Sénebier, dans son Histoire littéraire de Genève, donne une liste assez ample des écrits de Cramer. Tous ceux qui sont versés dans les sciences mathématiques ont au moins quelque idée de l'Introduction à l'analyse des lignes courbes algébriques, Genève, 175 in-4°. Ce traité parut deux ans après l'Introductio in analy sin infinitorum d'Euler. Ces ouvrages, les premiers où la théorie des courbes soit présentée dans tous ses détails, en ont, pour ainsi dire, fixé le terme, en détournant les géomètres de recherches plus curieuses qu'utiles qu'on ne pouvait jamais épuiser, et dans lesquelles il suffisait d'avoir un fil pour se conduire. Quoique sur un même sujet, les méthodes des deux géomètres different

assez pour que Cramer ait fait preuve d'originalité dans les siennes. Son livre bien plus volumineux que la par tie qu'Euler a consacrée aux courbes dans le sien, est encore remarquable par des exemples nombreux et bien choisis, et ce que l'appendice contient sur l'élimination, est important pour l'histoire de la science. On ne parlera point ici de quelques mémoires de Cramer, insérés parmi ceux des académies de Berlin et de Pétersbourg; mais nous ne croyons pas devoir pas ser sous silence les soins qu'il donna aux éditions des œuvres de Jean Bernoulli, de Jacques Bernoulli et au Commercium epistolicum Leibnitzii et Bernoullii, recueils si précieux pour suivre les progrès de l'esprit humain dans les sciences mathematiques. Parmi les harangues académniques prononcées par Cramer, il y en a plusieurs dont le titre paraît assez curieux, mais il ne semble pas qu'elles aient excité beaucoup d'intérêt hors de la patrie de l'auteur. Il fut de l'académie de Berlin, de la société royale de Londres, de l'institut de Bologne, et obtint en 1751, le pre. mier accessit du prix proposé par l'académie des sciences de Paris sur la cause de l'inclinaison des orbites des planètes. Jean Bernoulli, qui fut couronné, avouait né devoir son succès « qu'aux ménagements qu'il avait » gardés pour les tourbillons de Des

» cartes. >>>

CRAMER (JEAN-ANDRÉ), né à Quedlinbourg le 14 décembre 1710, cultiva la minéralogie avec beaucoup de succès, et fit les applications les plus utiles de l'histoire naturelle. Revêtu du titre de conseiller de la chambre, à Blankenbourg, il était fréquemment consulté par le gouvernement, pour la recherche des mines et leur exploitation. Ce fut dans un de ces voya

ges qu'il mourut, à Berggiessübel, près Dresde, le 6 décembre 1777. Cramer avait un extérieur prodigieusement négligé, et offrait plusieurs traits de ressemblance avec le cynique Diogène. Uu seigneur qui désirait se l'attacher, d'après sa réputation, le prit pour un mendiant lorsqu'il se présenta à lui. Il n'était pas rare de le voir assis à la table du ministre, avec un habit doré, tandis que ses mains et sa figure étaient noires de charbon et de fumée. Il portait dans ses expressions la franchise jusqu'à la rudesse: conduit par le ministre à la monnaie, où personne ne le connaissait, il blâma les procédés qu'on employait pour traiter les métaux. L'essayeur en chef ayant répondu qu'on suiyait exactement les règles prescrites par le célèbre Cramer, celui-ci répliqua vivement : « Si Cramer » a enseigné cette méthode, il est un » sot; s'il en a indiqué une différente,

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que vous n'ayez pas comprise, vous >> êtes un ignorant. » La même incurie, la même singularité régnaient dans son logement, dans sa nourriture; quant à ses ouvrages, ils se distinguent par des descriptions exactes, des faits importants, des découvertes précieuses; l'Allemagne leur est, en partie, redevable de la grande reputation qu'elle s'est acquise dans l'art de la métallurgie. I. Elementa artis docimasticæ duobus tomis comprehensa, quorum prior theoriam, posterior praxin, ex verá fossilium indole deductas, atque indubitatá experimentorum summá cum accuratione institutorum fide firmatas, ordine naturali et doctrina apertissima exhibet, Leyde, 1759, in-8°., fig. La seconde édition, corrigée et notablement augmentée, est de 1744. Cet excellent livre a été traduit en anglais, avec des notes,

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