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cès brillants, mais passagers, par son talent pour la chaire. Choisi en 1769 pour prononcer le panegyrique de S. Louis devant l'académie française, l'effet que produisit son discours fat si grand que, sans respect pour le lieu ni pour l'assembléc, on l'interrompit plusieurs fois par de vifs applaudissements. Les confrères de l'orateur furent scandalisés de la hardiesse avec laquelle il avait frondé les croisades; et, après lui avoir fait es suyer plusieurs mortifications au sujet de l'impression de son discours, l'archevêque (Christ. de Beaumont) lui interdit la chaire. Cette espèce de persécution releva le mérite de l'abbé Couturier aux yeux des personnes qui n'aimaient pas le prélat, et son interdiction momentanée rendit le public plus empressé à le suivre, lorsqu'il lui fut permis de reparaître. Il prêcha la même année, l'avent, dans l'église de la Charité, devant une affluence extraordinaire d'auditeurs; mais l'enthousiasme ne se soutint pas, et, après un instant de vogue, l'abbé Couturier se retrouva confondu dans la foule des prédicateurs, au-dessus desquels effectivement rien n'autorisait à le placer. Il est mort à Paris en 1778. On a de lui: I. deux Panégyriques de S. Louis, Paris, 1746 et 1769, in-4°.; II. Panegyrique de Ste. Elisabeth, 1754, in-12; III. la Calomnie, ode (présentée à l'académie des jeux floraux), 1764, in-12; IV. Discours prononcés en différentes solennités de piété, 1766 et1 779, in-12; V. Eloge du Dauphin, 1766, in-8".: il retravailla cet éloge pour répondre aux vœux d'une société de gens de lettres qui l'avaient mis au concours, et le présenta au roi en 1779; VI. Eloge funèbre de Mad. de Ligny, abbesse de Fervaques, 1767, in-4'.; VII. Vie d'É

lisabeth de France, sœur de S. Louis, 1772; VIII. Discours sur la révélation, 1775, in-12; IX. Recueil de discours, 1774, in-12; X Eloge de Marie-Thérèse, 1781, in-8". W-s.

COUVAY (JEAN), graveur, né à Arles en 1622, a gravé avec beaucoup de goût et de facilité: son style a de la ressemblance avec celui de Villamena. On trouve dans le recueil ! de Crozat le S. Jean-Baptiste dans le désert de Raphaël, gravé par Convay: c'est un des bons morceaux de cet habile maître; mais le Martyr de S. Barthelemi, d'après le Poussin, est son chef-d'œuvre. C'est là qu'il a mis dans tout leur jour les tailles fines et délicates de son burin. Couvay paraît avoir travaillé quelquefois pour les libraires. Le frontispice da poëme de Clovis (de Desmarets) a été gravé par lui, d'après un dessin de J. Bourdoni représente Louis XIV à cheval, précédé de la Renommée. L'œuvre de Jean Couvay est assez considérable; on y trouve quelques portraits; mais le talent avec lequel ils sont gravés est le seul motif qui puisse encore les faire rechercher. Couvay sut prendre avec une flexibilité remarquable le style du maître d'après lequel il travaillait; les ouvrages de Raphaël, du Guerchin, de Blanchard, de Lebrun, de Jacques Stella, de Vignon, Poussin et Huret ont tour à tour exercé son burin facile et varié; il gravait quelquefois d'après ses propres compositions.

L. COUVAY, probablement frère du précédent, était docteur en médecine, lorsqu'il publia en 1649 une Méthode nouvelle et très exacte pour enseigner et apprendre la première partie de Despautère, dans laquelle tout ce qui appartient aux genres des noms est si clairement expliqué par figures en taille-douce, que

les plus jeunes en peuvent retirer un merveilleux profit, Paris, in-8°., orné de dix-huit planches, y compris le portrait du duc d'Anjou, gravé par Jean Couvay. C'est à ce jeune prince que l'auteur dédia cet ouvrage curieux, qui a cessé d'être recherché depuis qu'on ne met plus les règles des genres dans les grammaires latines élémentaires à l'usage des écoles. J. Balesdens, grand admirateur de toutes les inventions qui tendent à faciliter l'enseignement, exalte beaucoup cette méthode, dans une longue lettre que l'auteur a mise à la tête de son ouvrage. Cinq ans après, Couvay dédia au même prince l'Honnete Maitresse ou le Pouvoir des Dames sur ceux qui les recherchent al honnétement en mariage, Paris, 1654, in-8°., ouvrage de morale et de galanterie, traité suivant les règles de la philosophie d'Aristote. Son premier ouvrage ayant eu quelques succès, L. Couvay en publia un autre du même genre: Les quantités, divisées par tables et par figures en taille-douce, Paris, 1672, in-3.

13.

A-s et C. M. P. COUVREUR (ADRIENNE LE). V. LECOUVREUR.

COVARRUVIAS (FRANÇOIS). Voy. VALLES (François.)

COVARRUVIAS, ou COVARRUBIAS Y LEYVA (DIEGO), surnommé le Bartole espagnol, naquit à Tolede en 1512. Son père Alphonse, architecte de la cathédrale, fut appelé Covarrubias, d'une ville de ce nom, où il était né dans le diocèse de Burgos. Diego étudia les langues sous Nic. Clénard et Ferd. Nonius, et la jurisprudence sous Azpilcueta. Bientôt il enseigna le droit canon à Salamanque, et, à l'âge de vingt-six ans, il fut reçu parmi les professeurs du college d'Oviedo. La bibliothèque de

cette ville, l'une des plus considérables de l'Espagne, ne contenait pas un seul volume qui ne fût chargé de notes de la main de Covarruvias. Il occupait une place distinguée dans la magistrature de Grenade, lorsque Charles-Quint le nomma en 1549 archevêque de St.-Domingue. Philippe II le fit évêque de Ciudad-Rodrigo en 1560. Chargé de réformer l'université de Salamanque, il dressa des statuts qui ont été suivis jusqu'à ces derniers temps. Ayant été envoyé au concile de Trente, il fut chargé, conjointement avec Hugues Buoncompagno (depuis pape sous le nom de Grégoire XIII), de dresser le décret de réformation, auquel il travailla tout seul, et, à son retour du concile, il fut placé en 1565 sur le siége de Ségovie. Philippe II lui donna en 1572 la présidence du conseil de Castille, et, deux ans après, celle du conseil d'état. Il mourut à Madrid le 27 septembre1577, âgé de soixante-cinq ans. Les Espagnols prétendent qu'il n'est rien de bon que Covarruvias n'ait compris dans ses livres. Les savants étrangers l'ont regardé comme un des premiers jurisconsultes de son temps. Le président Favre, Grotius, Menochius, Conring, Vict. Rossi, Boccalini et plusieurs autres le louent comme un homme qui montra dans le maniement des affaires une adresse égale à son intégrité. Ses ouvrages, où la la science du droit se trouve éclairée par celle des langues, de la théologie et des belles-lettres, ont été imprimés à Lyon, 1568, 1606 et 1661; à Anvers, par les soins de Jean Meursius, 1638, 2 vol. in-fol. La dernière et la meilleure édition est celle de Genève, avec les additions d'Ybannez de Faria, 1762, 5 vol. in-fol. On y trouve deux traités : I. De mutatione monetarum; II

Collatio nummorum veterum cum modernis: il avait été imprimé séparément en 1556, in-fol. Les autres ouvrages de Covarruvias traitent des testaments, du mariage, des contrats, de la possession et de la prescription, de la restitution, des règles du droit, des immunités des églises, etc. Ou distingue surtout les trois livres Variarum resolutionum ex pontificio, regio et cæsareo jure. Parini les manuscrits laissés par Covarruvias, les biographes espagnols citent des notes latines sur le concile de Trente, un traité De pœnis, et un recueil qui a pour titre: Catalogo de los reges de España, y de otras cosas. Fundacion de algunas ciudades de España. Advertencias para entender las inscriptiones. La ville de Tolède ayant donné naissance à quatre savants vertueux du nom de Covarravias, Blaise Lopez fit le distique sui

vant:

His non alta suos componat Roma Catones :
Toletum jactat quatuor, illa duos.
V-VE.

COVARRUVIAS (D. ANTOINE), frère du précédent, fut un savant très distingué. André Schott dit qu'il n'y avait point en Espagne de plus habile helleniste que lui; il l'appelle un homme Omni doctrinæ genere et juris scientia excellentem. Antoine professait le droit civil à Salamanque lorsqu'il fut envoyé, ainsi que son frère, au concile de Trente. Son mérite et son éloquence le firent ensuite nommer membre du conseil royal de Castille. Il devint sourd dans les dernières années de sa vie, et, ne pouvant plus siéger au conseil, il se retira à Tolède, avec la dignité de chanoine écolâtre, qui lui donnait la direction du college de cette ville. Il y mourut à la fin de décembre 1602, âgé de soixante-dix-huit ans. Juste-Lipse

l'appelle Hispaniæ magnum lumen. Il avait préparé un Commentaire sur les politiques d'Aristote, et laissa manuscrit un traité De jure regni Lusitanici, dans lequel il ctablissait les droits de Philippe II à la couronne de Portugal. 11 aida utilement son frère Diego dans la composition de ses Variæ resolutiones ; mais il ne fit imprimer aucun ouvrage, et n'en fut pas moins regardé, dit D. Navarre de Arroyta, comme l'oracle des savants espagnols de son temps.-COVARRUVIAS Y OROSCO (D. Sébastien) neveu des précédents, fut chapelain du roi, chanoine de Cuença, consulteur du saint-office, et cultiva les lettres grecques et latines. Il publia: Tesoro de la lengua castellana o española, Madrid, 1611, in-fol., ouvrage estimé, réimprimé plusieurs fois, et que G. Scioppius a jugé trop sévérement. Le P. Benito Remigio Noydens en a douné une édition estimée, Madrid, 1674, 2 tomes in-fol. Il y a joint le savant traité de Bernardo Alderete, intitulé : Del origen y principio de la lengua castellana o romance que oy se usa en españa. COVARRUVIAS Y OROZCO (D. Juan), frère de Sebastien, et neveu de Diego et d'Antoine, naquit à Tolède, fut chanoine de Seville, archidiacre de Cuellar, el évêque de Girgenti (Agrigente) en Sicile. Il établit une imprimerie dans sa ville épiscopale, et y fit paraître plusieurs ouvrages qui furent pour lui la source de beaucoup de chagrins. Dénoncé au pape par une partie de son clergé et par quelques seigneurs de son diocèse, il se rendit à Rome, où, après un long examen, il fut enfin justifie. Il obtint alors de Clément VIII et de Philippe II, qu'il ne retournerait point en Sicile, et fut nommé évêque en Espagne; mais il mourut trois ans

après, en 1608. On a de lui: I. De la verdadera y falsa profecia, Ségovie, 1588, in-4°.; II. Emblemas morarales, ibid., 1591, in-4°. Cet ouvra ge est divisé en trois livres, partie en prose et partie en vers; il fut traduit en latin par l'auteur lui-même, et imprimé dans les deux langues, sous le titre de Symbola sacra, Girgenti, 1601, in-8". III. Paradoxas christianas contra las falsas opiniones del mundo, Segovie, 1592; IV. Consuelo de Affligidos, Girgenti, 1605, in-8°.; V. Doctrina de principes, enseñada por el santo Job, Valladolid, 1665, in-4°. Enfin, ou a du même auteur un traité intitulé: Ori geny principio de las letras. V-VE. COVERTE (ROBERT), voyageur anglais, partit de Londres le 14 mars 1607, sur le navire l'Ascension, expédié par une compagnie qui s'était formée pour le commerce des grandes Indes. Après avoir abordé aux îles Comores, à Pemba, aux Amirantes, à Socotora, à Aden et à Moka, il fit nanfrage sur la côte de Cambaye. Coverte se sauva avec cinquante-quatre de ses compagnons. Accueillis par les habitants, ils partirent pour Surate, et de là pour Agra, où ils arrivèrent le 8 décembre 1609. Ils offrirent des présents au prince, et, le 18 janvier 1610, Coverte et deux de ses compagnons, profitèrent de sa permission pour retourner en Angleterre. Ils prirent leur route par le sud-ouest, traversèrent le pays des Hendouns et une contrée déserte, et entrèrent le 15 avril à Candahar, ville très commergante. Le 12 mai, ils traversèrent le Saaba, qui séparait les états du Moghol de ceux du roi de Perse, et arrivèrent par Griez, Bosta et Yezd, à Ispahan où ils étaient le 24 juillet. Ils quittèrent cette ville le 6 août, et, passant par Baghdad, Mossoù!, Orfa et Bir, arri

vèrent le 8 décembre à Alep. Coverte alla s'embarquer à Tripoli le 10 mars 1611. Il relacha à Malte, et, le dernier jour d'avril, mouilla aux dunes. Coverte publia en anglais sa relation sous le titre suivant: Relation véritable et presque incroyable d'un Anglais qui, naufragé dans le navire l'Ascension, sur la côte de Cambaye partie la plus reculée de l'Inde, a voyagé par terre par plusieurs royaumes inconnus et grandes villes. Et aussi une relation de leurs productions et manières de trafiquer, et les saisons de l'année dans lesquelles elles sont le plus en usage, avec la découverte d'un grand empereur appelé le Mogol, prince juqu'à présent inconnu aux Anglais, Londres, 1612, in-4°., caractères gothiques. Coverte note avec soin les distances des lieux, l'état des pays, les mœurs des peuples. Son itinéraire est d'autant plus intéressant qu'il a suivi une route parcourue par bien peu de voyageurs. On a quelquefois de la peine à reconnaître les lieux dont il parle, mais on voit qu'il est toujours véridique. Sa relation se trouve aussi traduite en latin, 11. partie des Petits Voyagès de de Bry, sous le titre de Vera atque inaudita angli cujusdam qui... in extremam India Orientalis oram Cambajam veclus... multa observavit. Elle a été insérée dans le tom.

r., pag. 517, etc., de l'Histoire des voyages par Prévost; mais il y manque la partie la plus curieuse, qui est le voyage par terre. E-s.

COVILHAM (PEDRO DE), naquit en Portugal, vers le milieu du 15. siècle, de parents distingués. C'était l'époque brillante des découvertes du prince Henri, et l'aurore du commerce portugais. A l'exemple des plus grands seigneurs, Covilham,qui, sous le règne d'Alphonse V, avait servi avec dis

tinction dans la guerre de Castille, et qui depuis avait fait un assez long séjour en Afrique, et y avait conclu, au nom de son souverain, des traités avantageux avec les rois maures, se livra aux entreprises commerciales, et s'y fit remarquer par ses connaissances et son activité. Le roi Jean, près duquel il était placé en qualité de gentilhomme, le choisit pour aller à la recherche d'Ogane ou du Prétre Jean, dont les Portugais, sur la foi des ambassadeurs du roi du Benin, plaçaient l'empire en Abyssinie. Covilham avait ordre de s'informer encore si, du cap de Bonne-Espérance, que Diaz venait de découvrir, la navigation était possible aux Indes. On lui donna pour compagnon Alphonse de Payva, et tous deux, munis d'une carte tirée de la mappemonde de Calsadilla, évêque de Viseu, et suivant laquelle on pouvait faire le tour de l'Afrique, partirent de Lisbonne au mois de mai 1487. Ils prirent leur route par l'Égypte. Covilham, qui entendait parfaitement l'arabe, se réunit avec son compagnon, à une caravane de Maures de Fcz et de Trémisen, qui les conduisit à Tor, au pied du mont Sinaï, dans l'Arabie Petrée, où ils reçurent de précieux renseignements sur le commerce de Calicut. Les deux voyageurs se séparèrent à Aden. Payva prit la route de l'Abyssinie, et Covilham suivit celle des Indes, où il voulait s'assurer de la vérité de ce que les Arabes lui avaient appris. C'est alors que les mers d'Orient virent, pour la première fois, un Portugais chercher la fortune en les traversant. Covilham visita Calicut, Cananor et Goa; il se rendit ensuite sur la Côte d'Afrique à Sofala, où il s'arrêta quelque temps, pour examiner les mines d'or de cette contrée. C'est

là qu'il obtint les premières notions sur l'ile de la Lune, nommée depuis ile de St.-Laurent ou Madagascar ; il acquit sur le commerce d'Inde en Inde, et sur la possibilité de la navigation autour de la pointe méridionale de l'Afrique, les renseignements les plus étendus. Riche de ce trésor de découvertes, il se proposait de retourner en Portugal, lorsqu'il reçut au Caire la nouvelle de la mort de Payva: deux juifs dépêchés par le roi la lui avaient apportée. Il résolut alors d'aller à la recherche du Prétre Jean. Dans ce dessein, il renvoya un des juifs en Portugal, avec des notes et l'itinéraire de son voyage; il y joignit une carte qu'un Maure lui avait donnée, ct, se faisant accompaguer par l'autre, qu'il renvoya peu de temps après, il prit la route de l'Abyssinie; il y arriva après avoir visite une partie des côtes de la mer Rouge. Covilham reçut du Négus l'accueil le plus honorable, et il lui devint tellement nécessaire que ce prince l'obligea, soit par force, soit par adresse, à fiuir ses jours dans ses états. Covilham, qui s'était marié en Abyssinie, et qui y jouissait d'une grande fortune, occupant des charges importantes, revit neanmoins ses compatriotes avec une grande joie en 1525, lors de l'ambassade de D. Rodrigue de Lima. Alvarez, l'historien de cet ambassade, assure que ce voyageur pleura de joie à l'aspect des Portugais et au souvenir de sa patrie, qu'il ne devait plus revoir à cause de son grand âge et des engagements qu'il avait pris. Il était dans ce pays depuis trente-trois ans. Il fut très utile à Alvarez et à ses compagnons, qui sollicitèrent vainement la permission de l'emmener avec eux. Il finit ses jours dans cette terre étrangère. On trouve le

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