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II. OEuvres de Fr. Villon, avec des remarques par E. de Laurières, 1723; III. OEuvres de J. Marot, 1723 on trouve à la suite les œuvres de Michel Marot; IV. Poésies de Guillaume Crétin, 1723; V.Poe sies de G. Coquillart, 1723; VI. Légende de maître Pierre Faifeu, 1723 (Voy. BOURDIGNE); VII. Poe sies de Martial de Paris, dit d'Auvergne, 1724, 2 vol.; VIII. OEuvres de Racan, 1724, 2 vol., qui sont les plus rares de la collection. AntoineUrbain COUSTELIER, son fils, reçu libraire à Paris en 1741, mort le 24 août 1763, a composé quelques romans: 1.l'Heureuse Faiblesse, 1756, in-12; II. Lettre d'une demoiselle entretenue à son amant, 1749, in-12; III. la Rapsodie galante, 1750, in-12; IV. les Petites Nouvelles parisiennes, 1750, in-12; V. Lettres de la Fillon, 1751, in-18; VI. Lettre d'un Français à un Anglais, 1755, in-12; VII. Histoire d'un homme monstrueux, in-12; VIII. le Petit Parisien, almanach, 1757; IX. Lettres de Montmartre, 1750, in-12, publiées sous le nom de Jeannot Georgin. Ces opuscules ne le recommandent pas à la postérité; mais c'est lui qui a donné les dix-sept premiers volumes de la collection d'auteurs latins connue sous le nom de Barbou (V. BARBOU). C'est aussi lui qui a fait imprimer élégamment le Recueil de romans historiques dont Lenglet-Dufresnoy fut éditeur, Londres (Paris), 1746, 8 vol. petit in-12.

2.

COUSTOU ( NICOLAS ), habile statuaire, né à Lyon le 9 janvier 1658, apprit les premiers principes de son art sous son père, qui était sculpteur en bois, et vint à Paris à l'âge de dix-huit ans, recevoir des leçons plus savantes de Coysevox,

son oncle. Il remporta le grand prix de l'académie à l'âge de vingt-trois ans, et fit le voyage de Rome avec la pension du roi. Il s'appliqua principalement, dans cette ville, à étudier les ouvrages de Michel-Ange et de l'Algarde, et il y fit la copie de l'Hercule- Commode que l'on voit dans les jardins de Versailles. Comme l'original porte quelques-uns des carac tères qui décèlent déjà l'époque de la décadence de l'art, Couston se crut permis de ne s'y pas attacher servifement. Après trois ans d'absence, il revint à Paris, et vit son talent recherché. En 1693, l'académie le reçut dans son sein. Un bas-relief de marbre représentant la joie des Français lors du rétablissement de la santé de Louis XIV, fut son morceau de réception. L'ouvrage le plus important de Coustou fut alors le groupe qui représente la jonction de la Seine avec la Marne. Ces deux figures ont neuf pieds de propor tion, et sont accompagnées de figures d'enfants qui tiennent les attributs de ces rivières. Ce morceau capital, d'abord destiné aux jardins de Marly, est à présent aux Tuileries. On voit encore, dans le même jardin, quatre ouvrages de cet artiste, deux retours de chasse, figurés par des nymphes, dont chacune est groupée avec un enfant, la statue de Jules César, et surtout le Berger chasseur. On estime moins les deux chasseurs qu'il avait faits pour le jardin de Marly; l'un vient de terrasser un sanglier et est prêt à lui donner la mort l'animal est une belle imitation du sanglier antique de Florence; l'autre tient un cerf par le bois, et va lui plonger le couteau dans la gorge. On blame le costume de ces deux figures; on y retrouve un goût français trop opposé au goût pur de l'antique; mais on retrouve tout le talent de Cous

tou dans le groupe de Tritons qui décore la cascade rustique de Versailles; on l'admire encore plus dans la descente de croix, qu'on appelle le vœu de Louis XIII, et qui était lacée au fond du choeur de NotreDame, à Paris. C'est, suivant Dandré-Bardon, un chef d'oeuvre qui renferme tout ce que le grand caractère de dessin et le majestueux pathétique de l'expression ont d'intéressant. On voyait aussi du même artiste, dans cette église, un S. Denis en marbre, et le crucifix élevé au-dessus de la grille du choeur. C'est de lui qu'est le tombeau du prince de Conti qu'on voyait autrefois dans le choeur de l'église de St.-André-des-Arcs, et celui du maréchal de Créqui, aux Jacobins de la rue St.-Honoré. Il fit pour la ville de Lyon la figure en bronze de la Saône, de dix pieds de proportion, qui ornait le piedestal de la statue de Louis XIV. Cet artiste a travaillé jusqu'à l'âge de soixanteseize ans, et le dernier de ses ouvrages, que la mort ne lui a pas permis de terminer, est l'un des plus estimés. C'est un bas-relief en médaillon, représentant le Passage du Rhin; on le voyait autrefois à Versailles, dans le salon de la Guerre: il est maintenant au musée des Monuments français, ainsi que plusieurs autres de ses ouvrages. Coustou a fini sa carrière laborieuse le 1er. mai 1733. Il s'est distingué par l'esprit de ses conceptious et l'agrément de son exécation. Ses formes ont de la pureté; mais on ne trouve pas dans ses ou vrages le caractère sage de l'antique; on pourrait lui reprocher de s'être trop pénétré du goût français, et d'avoir eu plus d'agrément que de grandeur. Cousin de Contamine, de Grenoble, a publié son Eloge historique, Paris, 1737, in-12. La 2 partie

renferme la description raisonnée de ses ouvrages. Plusieurs de ses basreliefs sont gravés dans la Description des Invalides, et Cochin a gravé trois statues d'après lui. A-s.

COUSTOU (GUILLAUME), frère de Nicolas, naquit à Lyon en 1678, fut élève de Coysevox, et surpassa son frère. Parti pour Rome avec la pension du roi, des tracasseries l'empéchèrent d'en jouir. Avec un talent encore naissant, il fut obligé de travailler pour vivre dans cette capitale des arts, où les talents les plus distingués avaient de la peine à fixer l'attention. Les dernières ressources lui manquaient; il se disposait à partir pour Constantinople, lorsqu'il fut recueilli par Le Gros, et il travailla, sur le modèle et sous les yeux de ce grand maître, au bas-relief de S. Louis de Gonzague. De retour à Paris, il donna, pour sa réception à l'académie royale, Hercule sur le búcher, et fit, quelques années après, pour les jardins de Marly, les figures de Daphné et d'Hippomene. La Daphné, légèrement drapées finement dessinée, artistement exécutée, paraît être une imitation de l'Atalante antique. C'est aussi à Marly, sur la terrasse, à la tête de l'abreuvoir, que se voyaient les derniers, et peut-être les plus beaux de ses ouvrages. Ce sont deux groupes, dont chacun est composé d'un cheval qui se cabre et d'un écuyer qui le retient. Ces deux groupes sont actuellement à l'entrée des Champs-Élysées. Le même artiste, quelques années auparavant, avait fait le groupe en marbre de l'Océan et de la Méditerranée, qui décorait le tapis vert des jardins de Marly. On peut regarder comme un ouvrage capital la figure en bronze du Rhône, de dix pieds de proportion, qui décore actuellement le vestibule de l'hôtel

sou

de ville de Lyon. On voit de Guillaume Coustou, à Versailles, un Bacchus, dans une allée du théâtre d'eau, et un bas-relief placé sur l'une des portes de la tribune où le roi se plaçait. Il représente Jésus-Christ dans le temple au milieu des docteurs. C'est Guil laume qui a terminé le Passage du Rhin commencé par son frère, et qui était placé dans le salon de la Guerre. Le fort Tholus, désigné par une tour embrasée, se dessine légèrement sur le fond; un génie, portant le casque du monarque, paraît d'un côté; de l'autre, la Victoire couronne le héros. Ces deux objets, traités dans une progression raisonnée de relief, tiennent le saillant de la figure principale, tandis que celle du fleuve, placée sur le site le plus avancé, soutient elle-même le groupe où le roi domine, et s'accorde en même temps avec le champ'du bas-relief, où elle parvient par la médiation des accessoires qui l'environnent. Si, dans cet ouvrage, les talents de Guillaume sont associés à ceux de François, il a fait seul le beau as-relief qui décore la porte des Invalides. Louis XIV, à cheval, est accompagné de deux Vertus assises aux angles du piedestal; les saillies, d'un relief léger, sont en contraste avec des parties entièrement isolées. C'est par la magie des oppositions que le ciseau a judicieusement contrebalancé cette unité de plans qui jette de la monotonie et de l'ennui dans certains bas-reliefs. La noble simplicité de celui-ci, débarassée des détails minutieux qui appauvrissent les effets en les multipliant, dévoile que l'auteur, ami de l'antique et de la nature, a perfectionné, par l'inspiration de celle-ci, les principes puisés dans l'autre. On estime, dans cet hôtel, les figures en pierre de Mars et de Minerve, ouvrages

du même statuaire, ainsi que les figures d'Hercule et de Pallas à la principale porte de l'hôtel de Soubise. Entre les morceaux qui assurent à Guillaume Coustou un rang distingue, on place encore le fronton du château d'eau vis-à-vis le Palais-Royal; il y a représenté la Seine et la fontaine d'Arcueil; il a aussi décoré la grande chambre du palais de Justice d'un bas-relief où l'on voit Louis XV entre la Justice et la Férité. On voit de lui, au Musée des monuments français, les statues en marbre blanc de Louis XIII et du cardinal Dubois. Ce laborieux statuaire est mort à Paris le 22 février 1746. A-s.

COUSTOU (GUILLAUME), fils du précédent, né à Paris en 1716, fit le voyage de Rome avec la pension que le roi accordait aux clères qui remportaient les premiers prix. A son retour, il aida son père dans l'exécution des groupes de chevaux. Il fut reçu à l'académie en 1742, et son morceau de réception fut un Vulcain attendant les ordres de Vénus pour forger les armes d'Enée. Cette compagnie le nomma profes-. seur en 1746, puis recteur et enfin trésorier. Le roi lui confia ensuite la garde des sculptures déposées au Louvie. Il entreprit en marbre, pour les jésuites de Bordeaux, l'Apothéose de S. Francois-Xavier, au même pris qu'ils offraient pour la faire exécuter en simple pierre de Tonnerre. Il resta long-temps sans occupation, jusqu'à ce que le roi de Prusse l'eût chargé des statues de Mars et de Vénus. La mort du dauphin, père de Louis XVI, Ini procura l'occasion d'exercer ses ta lents à l'érection du tombeau de ce prince. On a encore de cet artiste un bas-relief en bronze de la Visitation dans la chapelle de Versailles; la figure de S. Roch dans l'église de

ce nom, etc. Couston fut pen la borieux. On ne lui conteste pas l'iuvention de ses ouvrages; mais on sait qu'au moins pour l'exécution, il se reposait sur des sculpteurs habiles que le défaut de fortune obligeait à lui vendre leurs talents. Un nommé Dupré, qui est mort obscur, a eu beaucoup de part aux derniers Ouvrages de Coustou; c'est lui qui a sculpté entièrement le fronton de Ste.-Geneviève. Au moment où une maladie grave ne laissait aux amis de Coustou aucun espoir, M. d'Angevillier obtiut pour lui le cordon de St.Michel, et il le lui porta lui-même au moment où l'empereur Joseph II lui avait fait l'honneur de venir le voir. Cette faveur parut lui rendre la santé; mais enfin il succomba le 13 juillet

777

A-s.

COUSTUREAU (NICOLAS), sieur de la Taille, président en la chambre des comptes de Bretagne, intendant général de la maison de Montpensier, mort en 1596, avait laissé en manuscrit la Vie de Louis de Bourbon, surnommé le Bon, premier duc de Montpensier, depuis 1536 jusqu'en 1579. Jean du Bouchet la finit et la publia. (V. BOUCHET). A. B―T. COUSTURIER (PIERRE ), plus connu sous le nom de Sutor qu'il a pris dans tous ses ouvrages, fut docteur de Sorbonne et ensuite chartreux. Il était né à Chemiré-le-Roi, dans le Maine, on ignore en quelle année. Il fit ses études à Paris, dans l'université, prit ses degrés en théologie, fut prieur de la maison de Sorboune pendant sa licence, et enseigna la philosophie au college de Ste.-Barbe. Il aimait beaucoup l'étude, et passait pour un homme habile et versé dans les sciences. A ces qualités, il joignait une vie régulière, de la piété et du zèle. Parvenu à un âge

mir, il entra dans l'ordre des ehartreux, où il devint prieur de plusieurs chartreuses, notamment de celle de Notre-Dame-du-Parc au Maine, puis visiteur pour la province de France. 11 mourut le 18 juin 1537. On a de lui: 1. Petri Sutoris docto ris theologi, professione Carthusiani, de vita Carthusiana libri duo Paris, Jean Petit, 1522, in-4°.; Louvain 1572 in-8".; Cologne, in-8°., 1609. L'auteur y réfute quelques détracteurs de la vie monastique, et particulièrement de celle des chartreux. Dans le rer, livre, il fait l'apologie de son ordre; dans le 2., il parle des oceupations des chartreux et de l'excellence de leurs exercices spirituels. Il consacre un chapitre aux écrivains de cet ordre. Il soutient la vérité de l'histoire du chanoine de Paris. (V. S. BRUNO), et traite des voeux me nastiques et de la manière de les observer. II. De triplici divæ Annæ connubio, Paris, 1523. Dom Cousturier y soutient, contre Jacques Lefevre d'Etaples, que Ste. Anne a été mariée trois fois, opinion qui ne lui est pas particulière. III. De translatione Biblia et novarum interpretationum reprobatione, Paris, typis Petri Vidovari, 1525, in-fol. Dans cet ouvrage, dom Cousturier a surtout en vue la traduction du NouveauTestament par Erasme. Il y défend la fidelité et l'exactitude de la Vulgate; il appuie sur son authenticité, et montre le danger qu'il y aurait de lui substituer toute autre version. Ce livre donna lieu à une apologie de la part d'Erasme. Le chartreux publia en réplique: Adversus insa nam Erasmi apologiam, Petri Sutoris Ant-apologia, Paris, 1526, in-4°. Erasme trouva ce dernier écrit si violent qu'il n'y répondit point, ce qui vraisemblablement donna lieu à

ce vers d'une épigramme du temps, mise à la tête de la version de la Bibie que dom Cousturier publia à Paris en 1525:

Sutorem, Erasmi qui suit ora, vides.

IV. Apologeticum in novos anticomaritas, præclaris beatæ Virginis Mariæ laudibus detrahentes, Paris, 1526, in-4°.; V. Apologia Petri Sutoris in damnatam Lutheri hæresim de votis monasticis, Paris, 1551, in-8°. Cet ouvrage passe pour un des plus solides et des micux écrits du savant chartreux. VI. Petri Sutoris Carthusiani, de potestate ecclesiæ in occultis, Paris, 1534, in-8". Dom Cousturier ne voulut point que ce livre, où il traitait d'une matière difficile, parût avant de l'avoir sou mis à l'examen de personnes habiles. On a peut-être à reprocher à ce savant religieux trop de véhémence à l'égard de ses adversaires; mais on ne peut lui refuser beaucoup de connaissances pour son temps, un grand zèle pour la saine doctrine et un véritable amour de son état. (Voy., sur les ouvrages de ce chartreux, le tome III des Singularités historiques et littéraires de dom Liron.) L-Y. COUTEL (ANTOINE), né à Paris en 1622, mort à Blois en 1693, fit imprimer dans cette dernière ville un volume in-8"., intitulé Promenades. C'est un recueil de petites pièces de vers, parmi lesquelles on en distingue à peine une ou deux qui soient audessus du médiocre. On a cependant prétendu que M. Deshoulières avait pris dans ce recu il, non seulement l'idée de a charmante Idylle des moutons, mais encore la plupart des vers de cette pièce. Le recul de Coutel est sans date; on a conjecturé qu'il avait paru en 1649; mais cette conjecture est fausse, puisqu'on y trouve une épitaphe de 1661. A

cette époque, Mme. Deshoulières était âgée de vingt trois ans, et depuis long-temps elle cultivait la poésie, pour laquelle elle avait annoncé dès son enfance des dispositions très heureuses. Elle pouvait donc avoir composé l'Idylle des moutons, l'avoir lue dans ses sociétés, et même en avoir laissé prendre des copies. Une de ces copies peut étre tombée entre les mains de Coutel, et celui-ci l'avoir insérée dans son recueil, sans aucun scrupule. Me. Deshoulières, mécontente de sa première esquisse, l'a retouchée dans la suite, et l'a fait imprimer avec ses autres ouvrages, dans l'état où on l'y trouve maintenant. De plus, il est sûr que jamais on n'a accusé M. Deshoulières d'un autre plagiat, et qu'il est prouvé, au contraire, que Coutel a mis à contribution, sans les nommer, Bertaut et d'autres poètes antérieurs. W-s.

COUTHON (GEORGE) naquit en 1756, à Orsay, près de Clermont en Auvergne. Il était avocat à Clermont avaut la révolution ; il en embrassa la cause avec chaleur, fut d'abord nommé président du tribunal du district de cette ville, et bientôt après député à l'assemb ée nationale législative. Il était d'une complexion faible, et avait une infirmité qu'il dut à des dispositions assez ordinairement étrangères aux grandes passions politiques. Voulant un jour aller présenter ses hommages, à quelques lieues de son domicile, à une jeune personne dont il était épris, et arriver près d'elle de grand matin, il partit pendant la nuit, s'égara et se trouva sur un terrain mouvant, où il enfonça jusqu'au milieu du corps; ce ne fut qu'avec la plus grande peine qu'il parvint à se tirer de cette fange. Cet accident lui fit perdre presqu'entièrement l'usage de ses jambes, qu'il ne recouvra jamais, et c'est en cet

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