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de ses grands ouvrages; elle a été augmentée encore par la faiblesse de ceux qui, après lui, ont suivi la même carrière; et peut-être pourrait-on le nommer, sans injustice, le premier des peintres décorateurs. Le musée Napoléon possède cinq tableaux de ce maître, celui qui représente la Vierge, l'Enfant-Jésus et Ste. Catherine, a été gravé par Rousselet. Corneille Bloemaert a gravé, d'après les peintures du palais Pitti, Vulcain dans sa forge, et Minerve présidant à la culture des orangers. Spierre a aussi gravé quelques tableaux de chevalet de Piètre de Cortone. A-s. CORTUSI (JACQUES-ANTOINE ), botaniste italien du 16. siècle. Distingué par sa naissance, il chercha une autre illustration dans la culture des sciences, et s'adonna surtout à l'étude des plantes. Il parcourut les diverses contrées de l'Italie, pour connaître celles qui y croissent naturellement, et fit ensuite un voyage les îles de l'Archipel et en Syrie. Partout il s'appliqua à observer les plantes, et à reconnaître celles dont les anciens ont parlé, sur les lieux mêmes qu'ils ont indiqués. Il recueillit beaucoup de plantes vivantes et de graines, qu'il envoyait généreusement à ses amis. Il fut en relation avec tous les savants de son temps, et surtout avec Mathiole, auquel if communiqua les plantes rares et nouvelles qu'il trouvait. Ce célèbre botaniste lui en témoigna publiquement sa reconnaissance, en donnant le nom de Cortusa à une belle plante jusqu'alors inconnue, qui croît sur les montagnes du midi de l'Europe, et que Cortusi avait découverte en Italie. C'est le premier exemple que l'on trouve chez les modernes, du nom d'un homme donné à un végétal. Linné, en nommant cette plante Cortusa Mathioli,

dans

a eu l'intention que ces deux noms, désormais inséparables, rappelassent à la fois l'inventeur et le dénominateur. Le sénat de Venise choisit Cortusi, en 1590, pour succéder à Melchior Guilandin, dans ses fonctions de directeur du jardin de Padoue. L'année suivante, il publia le catalogue des végétaux qui y étaient cultivés, avec une très courte description de chacun, sous ce titre : l'Horto di i simplici di Padova, ove si vede la forma di tutta la pianta, con le sue misure, et indi i suoi partimenti, Venise, 1591, in-12. Ce livre fut réimprimé à Francfort en 1608, in-8°., par les soins de Jean-George Schencke, qui y a réuni les Conjectanea synonymica plantarum, de Guilandin. Cortusi mourut à Padoue en 1593.- CORTUSI (Louis), professeur de droit à Padoue, où il mourut le 17 juillet 1418, se distinguáit par l'originalité de son caractère. Il ordonna par son testament que sa bière se rait portée à la sépulture par douze jeunes filles, aux sons d'une musique joyeuse, et défendit à ses héritiers d'y pleurer, sous peine d'une grosse amende pécuniaire. -Guillaume CORTUSI, magistrat de Padoue en 1336, écrivit une chronique intitulée : De novitatibus Padua et Lombardia, commençant à l'an 1256; son cousin, Albrighetto CORTUSI, la continua jusqu'à l'an 1364; on la trouve dans le tome VI du Thesaurus Italiæ de P. Burmann, et plus complète encore dans le tome XII de l'édition de Milan.

D-P-s.

CORUNCANIUS (TITUS), senateur romain, vivait au temps des Curius et des Fabricius, et fut leur émule de vertu. Consul l'an de Rome 472, il fit la guerre aux Etrusques, et parvint à lier la nation entière par de nouveaux traités: cependant en le

voit, cette même année, triompher des Vulsiniens et des Vulsiens, peuples de l'Étrurie. Vers l'an 500, Coruncanius fut créé grand pontife. Il fut le premier de l'ordre des plebeïeus qui obtint cette dignité. Cicéron dit qu'il se distingua par des travaux et des écrits analogues à ses fonctions. Voilà tout ce que l'histoire nous donne sur Titus Coruncanius; car il n'est pas vraisemblable que ce soit le mêine Coruncanius qui, étant ambassadeur en Illyrie, l'an 522, périt victime de la perfidie de Teuta, reine de cette contrée, ainsi que le dit Pline l'ancien. Par le rapprochement des dates, Titus Coruncanius aurait eu alors plus de quatre-vingt-dix ans. Ce fut plutôt, comme le marque Polybe, un Lucius Coruucanius. Q-R—Y. CORVI (GUILLAUME), en latın de Corvis, connu sous le nom de Guillaume de Brescia, l'un des plus célèbres médecins du 13o. siècle, et sur lequel Mazzucchelli n'a pu dire qu'un mot, faute de renseignements, naquit vers 1250, dans le territoire de Caneto, qui faisait alors partie du Bressan. Son père le fit entrer dans l'etat ecclésiastique, et, après ses études faites avec un brillant succès, il devint, à vingt trois ans, professeur à l'université de Padone, qui brillait alors d'un très grand éclat. L'abbé Engelbert dit qu'il y fut pendant cinq ans le disciple de Corvi, qui professait la logique et la philosophie, et il le nomme vir magnæ reputationis; mais bientôt, entrainé par son goût particulier, Corvi laissa sa chaire, et vint étudier à Bologne la physique et la médecine. Déjà, en 1286, il avait obtenu le degré de magister in fixica, et, en 1298, le pape Boniface VIIIl'appela à Rome comme archiatro pontifizio; et, suivant l'usage où les pontifes étaient alors, de récompenser, par des

bénéfices ecclésiastiques, les servic de ceux qu'ils affectionnaient, il le nes ma chanoine de Paris. Il lui confr de plus un canonicat vacant à Lecoln en Angleterre, en le dispensat de la résidence. Lorsque Clément \| transporta le saint-siége à Avignon Corvi, qui avait conservé ses emplo de médecin pontifical, l'y suivit, ete pape le combla de bienfaits. Il k donna le fief de la Catena, dans k Ferrarais, le fit archidiacre et cha noine de l'insigne collégiale de Cons tance, puis archidiacre de Bologne Le pape Jean XXII, sous lequel i conserva aussi ses dignités, l'éleva en core à celle de chapelain de la cour de Rome. Au milieu de tant de biens et d'honneurs, Corvi ne négligea peitt l'étude, et se ressouvint de sa patrie, où il fonda et dota largement ur prebende canoniale dans l'église c2thedrale. A sa mort, arrivée dans le mois de mai 1526, lorsqu'il était à Paris, il ordonna que ses revenus fus sent employés à fonder un college pour les pauvres étudiants de Bres cia, dans une maison que lui-même y avait achetée pour cet usage. Ce college subsista jusqu'au règne de pape Eugène IV, qui le supprima, en donnant ses revenus au college Grégori. Les ouvrages de cet heureux savant furent imprimés sous le titre d'Excellentissimi medici Gulielmi Brixiensis aggregatoris dictorum illustrium medicorum ad unamquamque ægritudinem à capite ad pedes practica; de febribus tractatus of timus; de peste; de consilio observando tempore pestilentiæ, etiam de cura pestis, tractatus per spicuus, 1 vol. in-fol., Venise, 1568. Matthieu Mattioli de Pérouse, dans son traité De memoriá, cité par le cardinal Quirini, fait mention d'un manuscrit de Guillaume Corvi, sur la

ac

mémoire artificielle. Mazzucchelli en
cite un autre du même auteur, inti-
tulé, Consilii medici, dans le vol. II,
part. IV, de ses Scrittori ital. G—N.
CORVIN (MATTHIAS), roi de Hon-
grie, né en 1443, à Clausembourg,
en Transylvanie, était fils de Jean Hun-
niade. A l'âge de treize ans, il se vit,
par la mort de son père, exposé à
la fureur de ses ennemis; Ladislas,
son frère aîné, fut décapité, et lui-
même fut conduit à Prague, où il était
détenu, lorsqu'en 1458 la nation
Hongroise le choisit pour son roi.
Le fils du grand Hunniade, dont la
mémoire était si chère à ce peuple,
fut reçu à la frontière avec des dé-
monstrations de joie extraordinaires.
Le règne de ce prince entreprenant
n'offre qu'une suite de guerres avec
l'empereur Ferdinand III, avec les
rois de Bohême Podiébrad et Wladis-
las, avec Casimir IV, roi de Pologne,
avec les woywodes de Transylvanie,
de Moldavie et de Walachie, et avec les
Sulthans Mohammed II et Bajazet II.
Dans les intervalles de paix qu'il pou-
vait saisir, on le voit occupé à former
des établissements pour les sciences et
les arts, et à donner des lois à la na-
tion hongroise. Obéissant aux impul-
sions de quelques mécontents, Fer-
dinand avait pris le titre de roi de
Hongrie, sous prétexte qu'il tenait
entre ses mains la couronne royale,
qui lui avait été remise en gage pour
une somme d'argent prêtée aux der-
niers princes hongrois. Matthias s'a-
vance jusque sous les murs de Vienne;
la paix se fait; Ferdinand se désiste
de ses vaines prétentions et rend la
couronne. C'est alors (1464), que
Corvin se fit couronner à Albe-royale.
Ferdinand, ce prince faible et ava-
re, renouvela plusieurs fois cette lutte,
en attaquant les Hongrois, lorsqu'il
les voyait engagés avec les Turks

ou avec leurs autres voisins: Corvin l'en fit répentir à chaque provocation. En 1485, il s'empara de toute l'Autriche; il se fit rendre hommage par les états du pays, dans la ville de Vienne, et, à sa mort, il était encore en possession de cette belle conquête. Ses armes obtinrent en Bohême des succès également glorieux. Le roi Podiebrad, dont il avait épousé la fille, était attaché à la secte des hussites; sur les instances du clergé catholique de Bohême, et à la prière du pape, Corvin déclara la guerre à ce prince; il s'empara de la Moravie, de la Silé sie, de la Lusace, et se fit elire roi de Bohême par les états catholiques assemblés à Olmutz, le 3 mai 1469. Podiebrad étant mort en 1471, Corvin se mit sur les rangs, afin d'être reconnu légalement par les états du royaume; on donna la préférence à Wladislas, fils aîné de Casimir IV, roi de Pologne. Cependant, voyant leur roi sans cesse occupé hors de ses frontières, à des guerres étrangères aux intérêts de la nation, les Hongrois ne cachaient point leur mécontentement; plus des trois quarts des comtés du royaume avaient formé un parti, dans lequel se jeta, avec le haut clergé, le savant Jean Witcz, qui avait élevé et instruit le roi dans sa jeunesse, et qui depuis était devenu archevêque de Gran. On offrit la couronne à Casimir, frère cadet de Wladislas, roi de Bohême; ce prince entra en Hongrie à la tête d'une armée, qui se fortifiait tous les jours par l'arrivée des mécontents. Matthias accourut à la tête de ses vieilles bandes; les factieux, déconcertés par la rapidité de sa marche, abandonnèrent l'armée polonaise, qui sortit avec précipitation du territoire hongrois. Peu après, Corvin se vit, avec six mille homines, cerne dans Breslau par les rois de

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Pologne et de Bohême, qui étaient dix fois plus forts que lui; les ayant éloignés par la sagesse de ses mcsures, il reprit la Silésie et la Lusace. La paix se fit enfin cu 1478, à des conditions très glorieuses pour Matthias, qui, en conservant le titre de roi de Bohême, ainsi que Wladislas, gardait pour lui les provinces de Moravie, de Silésie et de Lusace. Les woywodes de Transylvanie, de Walachie et de Moldavie cherchaient à se rendre indépendants; ils profitaient de toutes les circonstances favorables pour attaquer Corvin; chaque fois, ce prince les fit rentrer dans le devoir. Après avoir pris la Servie et la Bosnie, Mohammed II menaçait en même temps l'Allemagne et l'Italic; les papes, pour arrêter cet ennemi formidable de la chrétienté, avaient jeté les yeux sur Corvin, que l'on regardait comme un des premiers généraux de son temps; malheureusement ce prince était trop occupé d'autres projets; ses guerres avec les Turks furent mêlées de succès et de revers; il entra souvent sur leur territoire, et eux pénétrèrent plus d'une fois au-delà des frontières de la Hongrie; Bajazet, successeur de Mohammed, rechercha l'amitié de Matthias, espérant que, par le moyen de ce prince, il parviendrait à retirer son frère Zizime des mains des chevaliers de Rhodes; mais ses propositions furent toujours rejetées. Corvin mourut le 5 avril 1490, dans sa 47. année, d'une attaque d'apoplexic, qui l'emporta en trois jours. C'est à ce prince que l'armée hongroise doit son organisation. Avant lui, elle ne consistait qu'eu cavalerie levée à la hâte; chaque soldat s'armait et s'équipait comme il voulait. Corvin se forma un corps d'infanterie, qu'il appela la garde noire; c'est au mi

lieu de ces vieilles bandes qu'il affrorta tous les dangers à Breslau, à Barnia et dans d'autres circonstances périlleuses; en fin c'est cette infanterie qui lui assura partout la victoire. Il lui donnait l'exemple d'une intrépidhte dont l'histoire nous a conservé un grand nombre de traits; nous n'e rapporterons qu'un seul. Pendant qu'i faisait le siége de Neustadt, en Astriche, un envoyé du sulthan Bajazet vint le trouver; Matthias lui dit de le suivre et de lui exposer le sujet de sa mission. On se trouvait tellement exposé au feu des assiégés, que l'ambassadeur effrayé balbutiait, ne pouvant se rappeler ce que son maitre l'avait chargé de dire. Corvin le rassurait en riant; il s'arrêta et donna tranquillement sa réponse au milieu du feu le plus vif. L'envoyé turk, qui ne se rappelait ni ce qu'il avait dit, ni ce qu'on lui avait répondu, demanda une seconde audience; Matthias le congédia

en se moquant

de sa pusillanimité. Ce prince montra souvent la plus sévère loyauté envers ses ennemis. Les deux fils de Podiébrad étant venus, à son invitation, le voir à Olmutz, le légat du pape lui fit observer qu'il n'avait donné à ces deux princes aucune assurance par écrit, et qu'il était le maître de les faire arrêter. « A qui tenez-vous un » tel discours, lui dit Corvin? Sachez » qu'un signe de ma part est sacré; >> il vaut mieux que les paroles écrites » que donnent les lâches qui vous >> ressemblent. » Un autre trait que l'on cite de lui marque l'homme grand, mais soumis aux faiblesses de l'humanité. Un émissaire s'était engagé à faire périr Podiébrad par le fer, si on voulait lui donner cinq cents ducats. Le roi avait promis la récompense. Ce malheureux, après avoir cherché inutilement l'occasion d'exc

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cuter le coup qu'il méditait, vient dire à Corvin qu'il avait un moyen sûr de donner du poison à Podiébrad. « Retirez-vous, lui dit ce prince; con» tre mes ennemis, je n'emploie que l'épée;» il fit avertir Podiébrad de ne manger qu'après avoir fait goûter les mets à celui qui les aurait préparés. Jean de Cisinge, neveu du savant Witez (Voy. CISINGE), étant mort dans la disgrâce du roi, les chanoines de sa cathédrale avaient laissé son corps sans sépulture; le roi, lorsqu'il l'apprit, leur en marqua son indignation. «Ne savez-vous donc pas » encore, leur écrivit-il, que je ne fais » la guerre qu'aux vivants et jamais aux » morts? » Corvin, dans sa jeunesse, avait été parfaitement instruit dans les sciences; il parlait la plupart des langues vivantes, et s'exprimait avec une grande facilité en latin; il connaissait les auteurs de l'antiquité, sur tout ceux qui ont rapport à la science militaire. Il aimait à s'entretenir à table avec des hommes instruits; il protégeait les sciences; la nation hongroise lui doit des établissements très utiles. Avant lui, quelques écoles avaient été établies par Louis 1er.; Mathias conçut, en 1465, le dessein d'ériger une université; le pape Pauly autorisa par un bref adressé à Witcz, qui le secondait dans ses grands desseins. Le prince avait le projet de bâtir une ville savante qui pût contenir quarante mille étudiants avec leurs maitres, médecins, chirurgiens, et autres personnes nécessaires à leur service; il avait lui-mêine dressé le plan de cette ville, qu'il faisait exécuter sur les bords du Danube, audessous de Bude les fondements sortaient déjà de terrre; mais les guerres qu'il ent à soutenir l'arrêtèrent dans l'exécution de ce beau projet; il établit dans Bude même l'u

niversité pour laquelle il fit venir des savants d'Allemagne, d'Italie et de France. Il profita de la dispersion des bibliothèques grecques, après la prise de Coustantinople, pour enrichir celle de son université: il avait à Florence quatre calligraphes, sans cesse occupés à transcrire les manuscrits qu'il n'avait pu faire acheter; il en avait aussi à Rome et dans d'autres villes. Matthias Belius porte à trente le nombre de ces copistes, travaillant sous la direction de Félix de Raguse, artiste aussi habile dans la miniature, que savant dans les langues grecque, arabe et chaldaïque. A la mort de Corvin, sa bibliothèque de Bude était la plus belle de l'Europe; elle contenait cinquante mille volumes, presque tous manuscrits, magnifiquement reliés: on y voyait aussi trois cents statues antiques, un grand globe et d'autres objets d'arts. L'observatoire, qu'il avait fait bâtir pour son uni versité, est le premier que l'on eût vu en Hongrie il était bien fourni d'instruments. Ce prince avait fait venir d'Italié un artiste nommé Hess, qui imprima, en 1475, une chronique latine, le premier livre que la typographic ait exécuté en Hongrie. Les gens de lettres que Matthias avait attirés dans son royaume fondèrent deux sociétés savantes, l'une pour les Hongrois, l'autre pour les Transylvains. On reproche à Corvin des traits d'ingratitude et de cruauté, Il devait son élévation sur le trône à son oncle Szilagyi; il le fit arrêter et enfer mer, parce qu'il ne pouvait plus souffrir la sagesse de ses remontrances. Par de vains motifs d'ambition, couverts du voile de la religion, il déclara la guerre à Podiebrad, beau-père, auquel il avait les plus grandes obligations. Il fit ignominieusement charger de chaines, et int

son

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