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Cousin fut un coloriste médiocre: son pinceau est extrêmement sec, et la correction de ses figures n'empêche pas qu'elles n'offrent encore quel ques traces du goût gothique, si répandu en France avant la restauration des arts; mais si l'on fait attention au temps où vécut ce peintre; si l'on songe qu'il ne vit point l'Italie, et qu'il n'eut sous les yeux que le petit noinbre de statues et de tableaux que le goût éclairé de François 1er. avait enlevés à grands frais à l'Italie, on ne pourra trop l'admirer. Jean Cousin fut paisible et considéré à l'époque la plus orageuse de notre histoire, puisqu'il vécut sous les règnes de Henri II, François II, Charles IX et Henri III. On a prétendu qu'il était protestant; il serait difficile d'éclaircir ce point, et il importe assez peu de l'examiner; ce qui est certain, c'est qu'il ent des vertus qui le firent généralement estimer. Il a composé divers ouvrages sur la perspective (Paris, 1563, in-fol.), et sur la géométrie son petit livre sur les proportions du corps humain, avec des planches gravées en bois, est devenu depuis long-temps un ouvrage classique. Pour mériter un rang parmi nos bons sculpteurs, Jean Cousin n'aurait eu besoin que d'exécuter un plus grand nombre de statues. C'est ce que prouve surtout son Tombeau de l'amiral Chabot, fait pour les célestins de Paris, et que l'on voit aujourd'hui dans le musée des Monuments français. On lui a attribué sans fondement un manuscrit composé de soixante dessins représentant les différentes situations de la vie humaine.

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D-T.

COUSIN (JEAN), chanoine de Tournai, sa patrie, mort vers 1621, est auteur de quelques ouvrages médiocres: I. De fundamentis religio

nis orationes tres, Douai, 1597, in8°.: ces trois discours, qu'il prononça à l'université de Louvain, traitent de la connaissance de Dieu, sans le secours de la révélation; de sa justice, et de l'immortalité de l'ame; 11. De prosperitate et exitio Salomonis, Douai,' 1599, in-8°.: le but de l'auteur est de prouver que Salomon reconnut ses égarements, et que Dieu les lui a pardonnés; III. Histoire de Tournai, ou IV livres de chroni ques, annales et démonstrations du christianisme de l'évéché de Tournai, Douai, 1619 et 1620, 2 vol. in-4°., histoire plus ecclésiastique que civile, d'ailleurs inexacte et remplie de contes populaires; IV. Histoire des Saints qui sont honorés d'un culte particulier dans la cathédrale de Tournai, Douai, 1621, in-8°. L'auteur s'y montre peu judicieux dans le choix des faits, et presque étranger aux premières notions de la saine critique. W-s.

COUSIN (LOUIS), président en la cour des monnaies, naquit à Paris le 12 août 1627. Destiné d'abord à l'état ecclésiastique, il étudia la théologie, et se fit recevoir bachelier. Il s'adonna ensuite à la jurisprudence, fut avocat, et se distingua dans cette carrière. En 1659, il acheta une charge de président à la cour des monnaies, fut nommé censeur, et, en 1697, obtint une place à l'académie française. C'était un homme d'une grande instruction, d'une probité et d'une douceur sans égales, d'une justesse d'esprit admirable. On a très souvent répété qu'en sa qualité de censeur, il ap prouva le Télémaque, comme fidelement traduit du grec : mais l'edition de ce livre, de 1699, n'a pas été achevée; elle n'a que deux cent huit pages, et point d'approbation du censeur. Taut que Louis XIV vécut, il

ne se fit en France aucune autre édition de ce livre avec approbation et privilége; dans la 1re, édition qu'on y en fit, l'approbation est signce De Sacy; enfin, cette édition est de 1717, et le président Cousin était mort le 26 février 1707. On a de lui: I. Histoire de Constantinople, depuis le règne de l'ancien Justin jusqu'à la fin de l'empire ( en 1462), 1672, 8 vol. in-4., ou 1684, 8 vol. in-12, dont les 6°. et 7. ont chacun deux parties. C'est une traduction des principaux auteurs de l'Histoire Byzantine, Procope, Agathias, Menandre, Théophylacte Simocatte, Nicéphore, Léon le Grammairien, Nicéphore Bryenne, Anne Comnène, Nicétas, Pachymère, Cantacuzène et Ducas. « Cette popu>> lace d'historiens, à l'exception d'un » très petit nombre, dit d'Alembert, >> manque non seulement de philoso»phie et de critique, mais de génie, de goût et de style. Il était cepen>> dant utile de faire connaître les insipides compilations de cette his » toire, qui offre un spectacle digne » de quelque attention, par le contraste de superstitions et de crimes, » d'atrocités et d'inepties qu'il pré» sente à chaque page. » II. Histoire de l'Eglise, 1675-76, 4 vol. in-4°., ou 1686, 5 vol. in-12: le 1er. est divisé en deux parties, dont la seconde contient la Vie de Constantin. C'est une traduction d'Eusèbe de Césarée, de Socrate, de Sozomène, de Théodoret, d'Évagre, de l'abrégé de Philostorge par Photius, de l'abregé de Theodore par Nicéphore Calliste. « Cette traduction, comine » les précédentes et les suivantes, » est, dit le P. Nicéron, nette, élé» gante et fidèle. » On a cependant reproché au traducteur d'avoir retranché plusieurs passages assez im ́portants. Daus de savantes préfaces,

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il examine les sentiments et le carac tère des historiens qu'il traduit, et ne dissimule pas leurs fautes. III. Histoire romaine, écrite par Xiphilin, par Zonare et par Zozime, 1678, in-4°., ou 1686, 2 vol. in-12. C'est une traduction de ces trois auteurs. IV. Histoire de l'empire d'Occident, 1683, 2 vol. in-12, rares. Il n'existe pas d'édition in-4°. Cousin se proposait de traduire les historiens de l'empire d'Occident. Les deux seuls volumes qu'il a publiés contiennent la Vie de Charlemagne par Éginard; les Annales d'Eginard; la Vie de Louis-le-Debonnaire, par Thégan; autre Vie du même, par l'Astronome; Histoire des différends des fils de Louis-le-Débonnaire, par Nitard; Annales de S. Bertin; Lettre de Louis II, empereur d'Occident, à Basile, empereur d'Orient, relative au titre d'empereur des Romains que prenaient ces deux prin. ces; l'Histoire de l'Empire, et des autres états de l'Europe, jusqu'en 964, par Luitprand; l'Ambassade du même à Constantinople; et l'Histoire de Saxe par Witikind. C'était dans un des volumes de l'Histoire de l'Empire d'Occident que devait entrer la traduction de l'ouvrage de Ch. Caraffa, intitulé: Commentaria de Germania sacrá restauratá. Cette traduction est restée manuscrite, V. Discours d'Eusèbe de Césaree, touchant les miracles attribues à Apollonius de Tyane, 1684, in-12 VI. Discours de Clement Alexandrin pour exhorter les païens à embrasser la religion chrétienne, 1684, in-12.; VII. les Principes et les règles de la vie chrétienne, traduit du latin du cardinal Bona, 1675, in-12. la 4. édition est de 1695; VIII. Histoire de plusieurs saints, de la maison de Tonnerre et de

Clermont, 1698, iu-12. ( Voy. Fr. de CLERMONT, évêque de Noyon). Ce ne sont pas, au reste, les seuls ouvrages de piété dont il se soit occupé. On a l'Exercice spirituel contenant la manière d'employer toutes les heures du jour au service de Dieu, par J. C. P., fait pour et de l'ordre de madame la chancelière Seguier, revu, corrigé et augmenté par MM. Cousin, Pélisson et autres, 1719, iu-32. L'abbé de la Roque ayant cessé, à la fin de 1686, le Journal des Savants, Cousin entreprit de le continuer après une iuterruption de plus de dix mois, et le continua en effet depuis le 19 novembre 1687 jusqu'à la fin de 1701. « Ja» mais, dit d'Alembert, il n'oublia » que, dans ses extraits, il était rap» porteur, et non juge. Il était plus >> attentif à déterrer dans le fumier » la perle qui s'y cachait, qu'à remuer » fastidieusement un monceau de dé>>combres pour en écraser le malheu»reux qui avait eu la sottise de les » rassembler. » Cependant l'amour propre de quelques écrivains et de leurs amis fut encore plus chatouilleux que le journaliste n'était modéré. On alla jusqu'à reprocher à Cousin de n'avoir pas le double talent de Tiraqueau, qui faisait tous les ans un livre et un enfant (Voy. TIRAQUEAU). Ménage aussi plaisanta Cousin sur son impuissance, par une épigramme qu'on trouve dans les dernières éditions du Ménagiana. Ces deux auteurs, qui avaient été amis, se brouillèrent; et, lorsque Ménage mourut, le président fit son éloge, pour toute réponse à ses invectives. L'éloge de d'Herbelot, qu'on trouve à la tête de la Bibliothèque orientale, et l'Eloge de Valois, à la tête du Valésiana, sont du président Cousin, et extraits du Journal des Sa

vants. Ce laborieux traducteur ne se contenta pas d'avoir été utile aux lettres pendant sa vie, il voulut l'être encore après sa mort. Il légua sa bibliothèque à l'abbaye de St.-Victor, avec un fonds de 20,000 livres pour l'augmenter, et fonda six bourses à l'université de Paris. On attribue au président Cousin la Morale de Confucius (tirée et traduite de ses écrits), Amsterdam (Paris), 1688, 2 vol. in-8., et Lettre sur la morale de Confucius, Paris, 1688. A. B--t.

en

COUSIN (HARDOUIN ), graveur, né à Aix, en Provence, non 1709, comme le dit Bazan, mais au plus tard vers l'an 1680, et formé dans l'école de gravure à laquelle la publication du cabinet de Boyer d'Aiguilles donna naissance, a gravé quelques portraits avec un talent assez mediocre, soit au burin, soit à la manière noire. Il a publié aussi quelques pièces d'après Rembraudt; mais il merite plus particulièrement une place dans l'histoire des arts, pour avoir gravé à l'eau forte quelques marines d'après le Puget. E-c D-D.

COUSIN (JACQUES-ANTOINE - JoSEPH), né à Paris le 29 janvier 1759, fut, en 1772, reçu à l'académie des sciences. Il était, depuis 1766, et fut pendant trente-deux ans, professeur coadjuteur de physique au college de France. En 1769, il avait été nommé professeur de mathématiques à l'école militaire, et il remplit cette place pendant vingt ans. Ses concitoyens l'élurent officier municipal en 1791, et l'administration des subsistances lui fut confiée. Emprisonné pendant huit mois et demi, sous le règne de la terreur, il était président de l'administration du département le 1er. prairial an III (1795), « et affronta la mort, » dit M. Lefevre-Gineau, pour com» primer les furieux qui voulaient re

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» lever la terreur. » Le directoire le nomma membre du bureau central en 1796; Cousin donna sa demission lors du 18 fructidor an v (1797), et fut l'année suivante élu membre du corps législatif. Il devint membre du sénat conservateur après le 18 brumaire (1799), et mourut le 29 decembre 1800. Il était membre de l'institut national, depuis la formation de cette société en 1795, et y fut rem placé par M. P. Lévêque. On a de lui: I. Leçons de calcul differentiel et de calcul intégral, 1777, 2 vol. in-8°.; réimprimées sous le titre de Traité du calcul différentiel et du calcul intégral, seconde édition, 1796, 2 vol. in-4°.; III. Introduction à l'étude de l'astronomie physique, 1787, in-4°.; III. Traité elé mentaire de physique, an 11, in-8., de 8 et 144 pages l'auteur l'avait composé en prison; IV. Traité élémentaire de l'analyse mathématique, 1797, iu-8°.; V. des mémoires dans les Acta academiæ electoralis Moguntinæ scientiarum quæ Erfurti est.

A. B-T.

COUSTANT (PIERRE), bénédictin né à Compiègne en 1654, fit ses premières études chez les jésuites de cette ville, entra dans la congrégation de St.-Maur, et, montrant les plus heureuses dispositions, il fut appelé à Paris, lorsqu'il eut reçu l'ordre de prêtrise, pour y être employé aux travaux par lesquels se distinguait cette savante congrégation. On préparait à St.-Germain-des-Prés l'édition de S. Augustin. Dom Coustant fut chargé de faire les tables du 3e. volume, et, bientôt après, de discerner dans les écrits de ce père de l'Église, les sermons qui lui appartenaient de ceux qui lui étaient faussement attribués. Il s'acquitta de cette tâche délicate avec une rare sagacité. Dom Mabillon

ayant déterminé les supérieurs de la congrégation à faire travailler à une nouvelle édition de S. Hilaire, on en chargea dom Coustaut. Il commença son travail en 1687, et le finit en 1693. L'édition allait être achevée, lorsque dom Coustant fut nommé prieur de Nogent-sous-Coucy. Il accepta cet emploi par obéissance; mais après son triennal, il supplia les supérieurs de le rendre à sa première destination. De retour à St.-Germaindes-Près, il y reprit ses occupations favorites, alliant une étude assidue à toutes les pratiques de la vie religieuse. Il trouvait d'autant plus aisément du temps pour tout, qu'il ne sortait point et ne recevait ni ne faisait jamais de visites. Il ne se chauf fait pas, même dans les hivers les plus rigoureux, et, quoique sa santé ne fût pas boune, il n'usait d'aucun relâchement dans les austérités qu'il s'était imposées. Toutes ses récréa tions consistaient dans quelques promenades qu'il faisait chaque année pendant quatre ou cinq jours, plutôt par remède que par amusement. Beaucoup d'ouvrages savants furent le fruit d'une vie si occupée. On a de dom Coustant: I. Appendix tomi quinti operum S. Augustini complectens sermones supposititios; II. Appendix tomi sexti operum S. Augustini continens subdititia opuscula. Dans ces deux écrits, dom Coustant soumet à une critique sage et éclairée les sermons et les traites attribués au saint docteur. Non seulement il fait connaître ceux qui ne sont pas de lui, mais encore il les restitue à leurs véritables auteurs, qu'avec une admirable industrie il parvient à découvrir. Il est résulté de son travail que trois cent dix-sept sermons avaient été supposés, un grand nombre appartenant à S.

Césaire d'Arles et à d'autres Pères. Les traités subirent le même examen et les interpolations qui étaient nombreuses en disparurent. III. S. Hilarii Pictavorum episcopi Opera, ad manuscriptos codices gallicanos, romanos, belgicos, necnon ad veteres editiones castigata, Paris, Muguet, 1695, in-folio. Dom Coustant a fait précéder cette belle edition d'une préface dans laquelle il fait connaître les sources où il a puisé, et justifie sur plusieurs points la doctrine de S. Hilaire. Deux vies de ce saint docteur accompagnent cette édition; l'une par dom Coustant, tirée des monuments les plus authentiques on croit que l'autre est de Fortunat, évêque de Poitiers. De savantes notes jointes à l'ouvrage et une critique toujours judicieuse ont fait regarder cette édition comme l'une des plus parfaites qui soient sorties de la plume des bénédictins. IV. Vindiciae manuscriptorum codicum à R. P. Bartholomeo Germon impugnatorum, cum appendice, etc., Paris, 1706, in-8°. V. Vindiciae manuscriptorum codicum confirmatæ, ibid., 1715, in-8°. Dans ces deux écrits, dom Coustant réfute le P. Germon, jésuite, qui avait attaqué la diplomatique de dom Mabillon et prétendu y trouver plusieurs diplômes faux. VI. Epistolæ romanorum pontificum et quæ ad eos scripte sunt, à sancto Clemente ad Innocentium III quotquot reperiri potuerunt, etc., tomus primus, ab anno 67 ad annum 440, Paris, 1721. L'ouvrage, précédé d'une longue et savante préface, est dédié au pape Innocent XIII, au nom de la congregation de St.-Maur. L'épître dedicatoire, écrite avec élégance et pureté, est de dom Mopinot. Un Appendix, qui termine ce tome, contient

il

les lettres faussement attribuées aux papes. Dom Coustant avait préparé et achevé, à peu de choses près, le 2°. et le 3. volume de cette collection; mais il n'eut pas le temps d'y mettre la dernière main. Il mourut le 18 octobre 1721. L-Y. COUSTARD (ANne-Pierre), ncà Léogane, dans l'île St.-Domingue, on 1741, entra au service dans les mousquetaires, obtint la croix de St.Louis, et devint lieutenant des maréchaux de France. Il vivait retiré à Nantes en 1789, et s'y montra, dès le commenceinent, favorable aux principes de la révolution, ce qui lui valut le commandement de la garde nationale de cette ville, et ensuite la nomination de député à l'assemblée législative. Ce fut lui qui, le 6 juin 1792, fit décréter une fédération à Paris, et la formation d'un camp près de la capitale. Le 10 août suivant, venait d'avoir un assez long entretien avec Louis XVI, lorsqu'il vota sa déchéance; et il lui dit que c'était pour lui sauver la vie. Réélu à la convention, il y vota le bannissement de ce prince, et s'y moutra, en genéral, du parti modéré. Accusé par Marat d'exciter les corps administratifs de son département à se déclarer contre la révolution du 31 mai 1795, il fut mis hors de la loi, et obligé de se réfugier en Bretagne, où il fut arrêté par Carrier, qui l'envoya à Paris. Le tribunal révolutionnaire le condamna à mort le 7 novembre 1793. 2. COUSTELIER (ANTOINE URBAIN, libraire à Paris en 1712, imprimeur en 1720, mort en 1724, a donné son nom à une collection en dix volumes petit in-8°. (et non in-12) de quelques ouvrages français qu'il a imprimés, et qui comprend: I. la Farce de maitre Pathelin, 1725;

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