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de revoir. Ces mémoires, au reste, ne commencent qu'en 1642. ( et non 1624.) Pendant sa détention à la Bastille, Courtilz avait fait connaissance avec le duc de Tirconnel, qui lui raconta tout ce qu'il savait de ce qui s'était passé sous le règne de Charles I. et l'usurpation de Gromwel. Courtilz ne manqua pas de composer les Mémoires de Tirconnel, qui sont restés manuscrits, ainsi que les Anecdotes d'Angleterre, composées aussi à la Bastille. Le P. Lelong dit qu'il avait fait des Mémoires d'un homme de guerre où sont mêlées quantité de choses curieuses, arrivées pendant qu'il était dans le service, et porte à 40 volumes in-12 le nombre des manuscrits délaissés par Courtilz. Bayle, mort cinq ans avant Courtilz, ne lui a pas consacré d'article dans sou Dictionnaire; mais il s'est beaucoup occupé de ses ouvrages dans les Nouvelles de la République des Lettres, dans la Réponse aux questions d'un Provincial, article XXVII, et dans ses lettres: tout en qualifiant ses ouvrages de romanesques, il ne laisse pas de louer l'auteur sous certains rapports: « Il a, dit-il, du vif » et de la clarté dans le style. » Folard regarde comme un chef d'œuvre son Histoire de la guerre de Hollande.

A. B-T.

COURTIN DE CISSÉ (JACQUES), gentilhomme, né dans le Perche en 1560, aurait mérité une place dans la liste des enfants célèbres de Baillet. A vingt ans, il était déjà connu de tous les poètes de son temps, et il publia en 1581 ses OEuvres poétiques, contenant les amours de Rosine en deux livres; diverses Odes, et les Hymnes de Synese, évéque de Ptolemaïde, traduites du grec en vers français, Paris, in-12. Ce recueil, devenu assez

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rare,

n'est pas fort recherché. Lacroix du Maine fait un grand éloge de la traduction des hymnes de Synèse, qui est encore la scule que nous ayons en français. L'abbé Goujet lone aussi Courtin d'avoir entrepris la traduction d'un auteur chrétien à un âge où l'on s'occupe moins de ses devoirs que de ses plaisirs. Suivant ce critique, cette traduction approche trop de la paraphrase; mais l'auteur donnait de grandes espérances. It mourut le 18 mars 1584, dans sa 24°. année. Il a laissé des poésies manuscrites, entre autres une Bergerie, dans le goût de celles de Sannazar; c'est un des poètes qui ont célébré la puce de Mme. Desroches. W-s.

COURTIN (GERMAIN), médecin, né à Paris, reçut le doctorat dans cette ville en 1576. Nommé professeur deux ans après, il enseigna la chirurgie jusqu'en 1587. Les traités qu'il dicta pendant cet espace de temps furent recueillis par ses disciples. Jacques Guillemeau avoue que le livre De la génération et celui Des plaies de téte, qui se trouvent dans ses œuvres ont été puisés dans les leçons de Courtin. Étienne Binet, chirurgien-juré de Paris, publia en 1612, en un volume in folio, les Leçons anatomiques et chirurgicales de feu M. Courtin...., recueillies, colligées et corrigées. Get ouvrage fut réimprimé sous le titre d'OEuvres anatomiques et chirurgicales de Germain Courtin, Rouen, 1656, in- fol. Riolan fait le plus bel éloge de ce médecin; il le regarde comme un très grand anatomiste, et assure que c'est lui qui a formé les premiers chirurgiens de son temps. On lui doit encore une dissertation, aujourd'hui peu importante: Adversùs Paracelsi de tribus principiis, auro potabili, tota

que pyrotechnia portentosas opiniones, Paris, 1579, in-4°. C. COURTIN (ANTOINE), naquit à Riom en 1622, du greffier en chef du bureau des finances de la généralité d'Auvergne. Pierre Chanut, président du même burcau, et intime ami de son père, étant devenu résident, puis ambassadeur en Suède, y attira le jeune Courtin en 1645. La reine Christine le goûta beaucoup, et en 1651 cette princesse le fit secretaire de ses commandements et noble suédois, en y ajoutant une terre à la quelle elle fit porter le nom de Courtin. Le changement des affaires qui survint quelque temps après en Suède engagea Courtin à revenir en France; mais après l'abdication de Christine, Charles Gustave, devenu roi, le rappela auprès de lui. Il accompagna ce priuce dans ses expéditions en Pologne. Charles eut tant de confianee en lui, qu'il l'envoya ensuite en France en qualité d'envoyé extraordinaire. Ce prince étant mort en 1660, Courtin fut nommé par Louis XIV son résident général vers les princes et états du Nord. Ce fut lui qui, se trouvant en Angleterre, fut chargé de la negociation avec cette puissance pour la restitution de Dunkerque en 1662). Après s'être acquitté avec honneur de toutes les fonctions de ce ministère, il revint à Paris, où il se livra à la piété et à la composition de divers ouvrages. Il y mourut sans enfants en 1685. On a de lui I. un Traité sur la jalousie, Paris, 1674, in-12; 11. un autre sur le point d'honneur, Paris, 1675, in-12; III. un 3. de la Paresse, Amsterdam, 1674, in-12, dont on a une 4. édition publiée avec la Vie de l'auteur, par l'abbé Goujet, Paris, 1743, in-12; cet ouvrage est assez bien écrit, en forme de dialo

:

gue, ce qui le rend prolixe et rempl de divagations; on y trouve une critique un peu sévère des ouvrages et du style du P. Bouhours, et des idées curieuses et très développées sur la meilleure manière de former le catalogue d'une bibliothèque; IV. un Traité de la Civilité, Paris, 1762, in- 12: l'édition de 1695 était déjà la 8.; V. une traduction du Traité du droit de la guerre et de la paix de Grotius, Paris, 1687, 2 vol. in-8°.; la Haye, 1703, 3 vol. in - 12, entièrement effacée par celle de Barbeyrac ; VI. l'Esprit du saint Sacrifice de l'Autel, Paris, 1688, in-12. C. T―Y.

COURTIN (NICOLAS), professeur d'humanités à l'université de Paris, mort à la fin du 17. siècle, cultiva la poésie française, mais sans aucun succès. Son poëme de Charlemagne, ou le Rétablissement de l'Empire romain, Paris, 1666, in12, est au-dessous du médiocre. Il avait le projet de donner une suite à cet ouvrage; un motif de dévotion l'en empêcha. Toujours passionné pour son héros, au lieu de célébrer ses conquêtes, il crut plus utile de le montrer dans sa pénitence. Il divisa ce nouveau poëme en cinq chants, et la raison qu'il en donne dans sa préface est le rapport de ce nombre aux « cinq plaies mortelles du Sauveur. » Charlemagne pénitent fut imprime à Paris en 1687, in- 12, avec deux autres poëmes chrétiens du même auteur, les Quatre Fins de l'homme et la Chute d'Adam. On a encore de lui un Poëme sur la nouvelle conquéte de la Franche-Comté, Paris, 1674, in-4°. Courtin, sans talent pour la poésie, était aussi savant que laborieux; il fut désigné par Huet c le duc de Montausier pour travailler à la collection des auteurs classiques

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renonça

COURTIVRON (GASPARD LE COM PASSEUR DE CRÉQUI-MONTFORT, marquis DE), mestre-de-camp de cavalerie, et pensionnaire vétéran de l'académie des sciences, naquit en 1715, au château de Courtivron en Bourgne, et mourut le 4 octobre 1785. Blessé dans la campagne de Bavière, en tirant du péril le plus éminent le fameux comte de Saxe, il dès-lors au métier des armes, pour se livrer sans réserve à la culture des sciences. Ses travaux en embrassèrent un grand nombre. La géométrie, l'optique, l'astronomie, la mécanique, l'art de forger le fer, furent les sujets de ses méditations. On trouve de lui, sur ces diverses matières, plusieurs Mémoires dans la Collection de l'académie des sciences. Un des principaux est celui par lequel il donna (1744), pour la résolution des équations numériques, une Méthode d'approximation plus commode que toutes celles que l'on connais sait alors, et qui abrége beaucoup les substitutions successives qu'exige celle de Newton pour arriver à des résultats de plus en plus exacts. Ce n'est qu'assez long-temps après, que Lagrange a donné des méthodes plus commodes encore et plus complètes. Courtivron fut l'un des premiers qui fixa l'attention publique sur ces maladies contagieuses des bestiaux que souvent la guerre entraîne à sa suite. Il fit plusieurs mémoires sur une épizootie qui

désolait la Bourgogne. On a en ou tre: 1. Traité d'optique, où l'on donne la théorie de la lumière dans le systéme neutonien, avec de nouvelles solutions des principaux problémes de dioptrique et de catoptrique, Paris, 1752, in-4°.; II. l'Art des forges et fourneaux à fer, en société avec Bouchu, 1761, in-fol., deux sections. Duhamel y en ajouta deux autres en 1762. C'était l'ouvrage le plus complet qu'on cût sur cette matière avant la Sydérotechnie de M. Hassenfratz, publiée en 1812. III. Observations sur les couvertures en lave, dans l'Art du couvreur. Z.

COURTOIS (HILAIRE), né à Evreux au commencement du 16o. siècle, fut d'abord avocat au présidial de Mantes, et ensuite au châtelet de Paris. Il faisait, en latin et en français, des vers qui eurent quelque réputation, tant qu'il se contenta de les montrer à ses amis, et qui tombèrent dans le mépris aussitôt qu'il eut cédé à la vanité de les faire imprimer. On a de lui: I. un recueil d'épigrammes latines, sous le titre de Volantille (pièces volantes), Paris, 1535, in-8'.: ce titre lui valut l'épigramme suivante :

Rite volantillas nuper sua carmina quidam
Inscripsit vates, haud rationis inops;
Quod propria sublata queant levitate volare,
Per medium, veluti pappus inane, volat.
II. un ouvrage en rime française,
intitulé: La publication de l'état
de chancelier, faite par Mercure,
avec quelques dialogues, Paris
1545, in 8°. C'est l'éloge de Fran-
çois Olivier, alors chancelier; III. des
Epitaphes sur la mort de l'amiral
Claude d'Annebaut, Paris, 1553,
in-8°, et IV. enfin, des Distiques la-
tins, tirés des sentences des philo-
sophes rapportées par Diogène Laërce.
Paris, 1541.

W-s.

COURTOIS (JACQUES), peintre de batailles, plus connu sous le nom

de Bourguignon, était né en 1621, à St.-Hyppolite, en Franche-Comté. Son père, qui faisait son état de la peinture, lui en montra les principes, nais il s'aperçut bientôt que les dispositions de son fils exigeaient un autre maître, et il consentit à le laisser partir pour l'Italie. Le jeune Courtois visita les écoles les plus célèbres de Milan, de Venise, de Bologne et de Rome. Il se lia d'une étroite amitié avec le Guide et l'Albane, et sut mettre à profit leurs conseils et leurs leçons. Ayant résolu de peindre des batailles, il se mit pendant trois ans à la suite d'une armée, dessinant les marches, les campements, les sicges et les combats dont il était le témoin. Aussi, ses tableaux de ce genre sontils remarquables par la vérité, la disposition des figures, leur mouvement, leur variété, et par une certaine chaleur, fruit d'une imagination brillante et long-temps nourrie de la vue des objets. Michel-Ange, surnommé des batailles à raison de sa supériorité dans ce genre, ayant vu des tableaux de Courtois, représentant des chocs de cavalerie, fut le premier à en avouer le mérite. Bourguignon se maria, mais il ne fut point heureux dans son choix. Sa femme, qui lui donnait de fréquents sujets de jalousie, étant morte presque subitement, Courtois, âgé de trentesept ans, entra chez les jésuites comme frère lai. Ses ennemis répandirent le bruit que sa femme avait été empoisonnée, et que c'était pour se soustraire à la vengeance de ses parents et au châtiment que ce crime aurait mérité qu'il s'était fait religieux. Ilorna d'un grand nombre de tableaux la maison de son ordre, à Rome, où il mourut en 1676. Il a gravé à l'eauforte quelques morceaux fort estimés. Quoique le Fourguignon ait peint le portrait et l'histoire, c'est surtout à

ses tableaux de batailles qu'il doit sa réputat n, et il réussissait moins bien en grand qu'en petit. Dans le grand, il se montre trop faible dessinateur, finit trop peu, et tombe dans le rouge; dans le petit, sa touche est admirable, son pinceau facile, sa couleur chaude et de la plus grande force. Beaucoup de ses tableaux sont noircis par le temps. Il fut maître de Parrocel. On voit au musée Napoléon deux tableaux du Bourguignon peints sur bois; la Bataille d'Arbelles, et Moïse en prières pendant le combat des Amalecites. Il a gravé à la pointe quelques batailles, dans lesquelles on remarque le même esprit que dans ses tableaux. On attribue encore à ce maître les Batailles qu'on trouve dans la 1. edition de l'Histoire des querres de Flandre, par Fam. Strada, Rome, in-4°. Parmi les graveurs qui ont travaillé d'après les tableaux de Courtois, on cite L. Vorsterman, G. Audran, A. Clouvet et Châtelin. — COURTOIS (Guillaume), frère du précédent, montra comme lui, de bonne heure, des dispositions pour la peinture, et le suivit en Italie, où il entra dans l'école de Piètre de Cortone. La rapidité de ses progrès lui attira des envieux, auxquels il ne répondit que par de nouveaux efforts. Quelques connaisseurs prétendent qu'il avait plus de correction dans le dessin que son maître; mais il ne l'égale pas sous le rapport de la composition et de l'ordonnance; son coloris n'a pas non plus, même dans ses meilleurs morceaux, toute la vigueur desirable. Les différents musées d'Italie renferment un grand nombre de ses tableaux. On a cité souvent celui dans lequel il a représenté le Miracle de Josué arrétant le soleil, et qui se trouve au musée Napoléon. Il l'avait composé pour le pape Alexandre VII, qui es

orna la galerie de Montefalcone. Ce pontife Ini en témoigna sa satisfaction par le don de son portrait, avec une chaîne d'or. Guillaume Courtois. né en 1628, mourut à Rome en 1679, âgé de cinquante-un ans. On a de lui quelques gravures à l'eau-forte, estimées, surtout celle de Tobie ensevelissant les morts. Il a beaucoup aidé son frère dans ses principaux ouvrages. Ces deux peintres, n'ayant travaillé qu'en Italie, n'appartiennent à l'école française que par leur naisA-s et W-s.

sance.

COURTOIS (JEAN - LOUIS), je suite, né à Charleville le 6 janvier 1712, professa pendant plusieurs années la rhétorique au college de Dijon, où il forma une étroite liaison avec le P. Oudin, alors occupé d'une nouvelle édition de la Bibliothèque des écrivains de la société. Ce dernier, fort avancé en âge, et voyant qu'il ne pouvait terminer ce travail, jugea que personne n'était plus propre à le continuer que le P. Courtois. Celui-ci se rendit à Rome pour recueillir les matériaux qui lui devenaient nécessaires; mais l'activité qu'il mit dans ses recherches altéra sa santé, et il fut obligé de revenir en France en 1759. Depuis ce moment, il ne fit plus que languir, et mourut en 1768, sans avoir eu la satisfaction de mettre en état de paraître un ouvrage qui lui avait coûté des soins infinis et des fatigues qui abrégèrent sa vie. A une érudition peu commune, le P. Courtois joignait des talents pour l'éloquence et pour la poésie. Il remporta deux prix à l'académie française; en 1752, par un discours sur ce sujet : « L'amour » des lettres inspire l'amour de la » vertu », et en 1754 par un discours sur cet autre sujet : « La crainte » du ridicule étouffe plus de talents » et de vertus qu'elle ne corrige de

» vices et de défauts ». Ils sont imprimés dans le recueil de l'académie. On trouve parmi les Poëmata didascalica (1. II, p. 272-296), une pièce du P. Courtois, intitulée : Aqua picata (l'eau de goudron). W-s.

COURTONNE (JEAN), architecte, né à Paris vers 1670, a fait exécuter peu de travaux à Paris; on peut néanmoins citer avec avantage deux hôtels. Le premier est celui de Noirmoutier, rue de Grenelle, faubourg St.-Germain, construit en

1720. Son étendue, la commodité de sa distribution et la richesse de sa décoration intérieure le font distinguer d'un grand nombre d'autres du même temps; l'autre est l'hôtel de Matignon, rue de Varennes, qui montre aussi du talent et du goût. Courtonne a publié un Traité de la perspective pratique, avec des remarques sur l'architecture, suivies de quelques édifices considérables mis en perspective, et de l'invention de l'auteur, Paris, 1725, in - fol., ouvrage estimé. Il fut professeur de l'académie d'architecture, et cut le titre d'architecte du roi. Il mourut à Paris en 1738.

7.

COURVEE (JEAN-CLAUDE DE LA), né à Vesoul vers 1615, étudia la médecine à Paris, et se retira au bourg d'Argenteni! pour y exercer son état. La hardiesse avec laquelle il s'éleva contre l'usage trop fréquent de la saignée, en commençant sa réputation, lui fit des ennemis de la plupart de ses confrères. Guy Patin, homme d'esprit, mais systématique et trop entêté des préngés de l'école, lui répondit avec aigreur. Il reproche peut-être avec raison à la Courvée d'adopter trop facilement les opinions nouvelles; mais lui-même était beaucoup trop attaché aux anciennes. L'emetique, dont Patin voulait pros

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