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LIVRES FRANÇAIS.

Sciences physiques et naturelles.

251. Encyclopédie populaire, ou les Sciences, les Arts et les Métiers mis à la portée de tout le monde. Paris, 1827-1828; AUDOT, éditeur. Cette collection se compose de volumes in-18, qui se vendent séparément au prix de i fr. (Voy. Rev. Enc., tome xxxvi, novembre 1827, page 717, la première annonce de cette grande entreprise bibliographique.)

M. Audot va beaucoup plus vite que nos annonces : tandis que nous dissertons sur ce que doivent être les ouvrages populaires, il multiplie les livraisons, tantôt en faisant traduire. les meilleurs traités publiés à Londres par la Société pour la propagation des connaissances usuelles, et dont la collection porte le titre de Bibliothèque ; tantôt en demandant à des écrivains français des ouvrages composés dans les mêmes vues, et pour le mème objet, compositions que l'on ne fait pas moins bien en France qu'en Angleterre. Nous avons donc laissé les livraisons s'accumuler au point que nous serons dans la nécessité d'être très-courts sur chacune; au reste, c'est une obligation dont aucun des collaborateurs de la Revue Encyclopé dique ne peut être dispensé. Commençons par la nombreuse nomenclature des livraisons qui nous sont connues.

M. BOQUILLON a traduit les ouvrages suivans, par lesquels la Bibliothèque des connaissances usuelles avait débuté. (Voyez, sur cette Bibliothèque, notre cahier de février 1828, tome xxxvii, page 364.)

1. Discours sur le but, les avantages et les plaisirs de la science, par M. BROUGHAM, président de la Société pour la propagation. des connaissances usuelles.

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Le laborieux M. PELOUZE, auteur de l'Art du maître de forges, a traduit ou composé les ouvrages suivans:

5. Le Fumiste, art de construire les cheminées, de corriger les anciennes, et de se garantir de la fumée.

6. Art de fabriquer, en pierre très-dure et susceptible de recevoir le poli, des bassins, conduits d'eau, dalles, enduits pour les murs humides, caisses d'orangers, tubles à compartimens, mosaïques, etc.; de jeter en moule des vases, colonnes, statues, etc. 7. Art du chauffage domestique et de la cuisson économique des alimens.

8. Art de fabriquer les couleurs et vernis, de préparer les huiles, les colles, etc., pour tous les genres de peinture; a vol. 9. Récréations tirées de l'art de la vitrification.

10. La Machine à vapeur : leçons sur sa construction et la manie e de la faire fonctionner; 4 vol.

11. Traité du calorique, ou De la nature, des causes et de l'action de la chaleur, ouvrage dont la traduction a été revue par M. DESMAREST, ancien élève de l'École polytechnique;

3 volumes.

12. Art du menuisier en bâtimens et en meubles, suivi de l'Art de l'ébéniste, ouvrage contenant des Élémens de Géométrie appliquée au trait du menuisier; par M. A. PAULIN Desormeaux, auteur de l'Art du Tourneur. (Nous n'avons encore que la première partie, composée de 3 livraisons du texte et d'une livraison de planches.)

13. Petite Pharmacie domestique à l'usage des personnes bienfaisantes, par M. BLANCHARD, pharmacien; 2 volumes. 14. Manuel pour l'éducation des vers à soie et la culture du múrier, par J.-M.-M. RÉDARÈS, du Gard.

15. Art de la réglure des registres et des papiers de musique, méthode simple et facile pour apprendre à régler, contenant la fabrication et le montage des outils fixes et mobiles, la préparation des encres et différens modèles de réglure, suivi de İ'Art de relier les registres, ouvrage utile aux papetiers, imprimeurs, relieurs, etc.; par A.-B.. MEGUIN, régleur et typographe; 2 volumes.

16. Art de prévenir et d'arréter les incendies, par M. ***, revu et augmenté par M. ÉVERAT, ex-officier de sapeurs-pompiers. 17. Manuel du marchand papetier, dans la préparation des plumes à écrire, des encres noire, de couleur, de la Chine, de l'encre propre à marquer le linge, etc., des cires et pains à cacheter, des colles à bouche et autres, des crayons, de la sandaraque, des sables de couleur, du papier-glace et des différens papiers à calquer, des papiers glacés, huilés, à dérouiller, etc.; suivi d'un tableau de tous les formats de papiers, avec leurs mesures. 2 volumes.

Quelque besoin que nous ayons d'être très-courts, nous ne pouvons nous dispenser de revenir sur l'Introduction, c'est-àdire sur le discours de M. Brougham, qui forme la première livraison. Quoique la Revue Encyclopédique en ait déjà fait mention (avril 1827, page 140; février 1828, page 371), il reste à faire encore d'importantes observations sur cet écrit, sur l'excellence des vues philosophiques de l'auteur et sur quelques erreurs qu'il n'a point évitées. Remarquons d'abord que l'heu

reuse association d'un profond savoir en législation, en politique et dans plusieurs divisions des connaissances humaines, n'est pas aussi rare qu'on pourrait l'imaginer. Sans sortir de notre patrie, nous citerons l'illustre FERMAT, magistrat éclairé, et l'émule de Descartes dans les sciences mathématiques; DIONIS DUSÉJOUR, conseiller au parlement, membre de l'Académie des sciences, le plus instruit des astronomes de son tems; le président SARON, etc. On sait aussi que l'auteur de l'Esprit des Lois possédait plus de connaissances mathématiques et physiques que n'en ont ordinairement les hommes qui n'ambitionnent point le titre de savant. Mais plus le nom de M. Brougham donne de poids à ses opinions, plus on doit se tenir en garde contre les erreurs qu'il pourrait accréditer; et en général, dans un livre populaire, il faut que tout soit rigou

reusement exact.

La division des sciences admise par M. Brougham n'a point ce caractère: on peut en contester la justesse. « On peut diviser les sciences en trois grandes classes, savoir: celles qui s'occupent des nombres et des quantités; celles qui traitent de la matière, et celles qui embrassent les propriétés de l'intelligence ou de l'esprit. Les sciences de la première prennent le nom de mathématiques ;.... celles qui appartiennent à la seconde sont désignées sous le nom de physique ou de philosophie naturelle;.... enfin, celles de la troisième classe appartiennent à la philosophie morale et intellectuelle.... » (Traduction de M. BoQUILLON). NEWTON n'a point admis la distinction des deux premières classes lorsqu'il a publié son immortel ouvrage : Philosophiæ naturalis principia mathematica. C'est de la matière que nous tenons les notions de quantité, de nombre, d'étendue; et, si l'univers matériel n'avait pas instruit nos sens, est impossible de dire quelles idées nous aurions, et même si nous en aurions. Chacune des propriétés de la matière peut être l'objet d'une science particulière, tant que cette propriété sera considérée abstractivement, mais n'est réellement que l'une des divisions de la science de la matière, ou philosophie naturelle.

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il

Lorsque l'observation nous a révélé l'existence de certains faits, nous pouvons leur appliquer le raisonnement mathématique, et ce raisonnement acquiert la certitude mathématique. » (Traduction.) Nous ne savons que trop, dans les sciences naturelles, qu'une multitude de faits bien constatés échappent à nos mesures, et par conséquent au raisonnement mathématique... En général, on trouve dans ce discours un grand nombre d'assertions dont la sévérité logique n'est point satisfaite. Mais les

hautes pensées, les nobles sentimens, les vues profondes y abondent tellement, que l'attention se détourne des taches legères qu'elle n'a fait qu'entrevoir. Citons, au hasard, une de ces pages auxquelles le lecteur se complaît et s'arrète..... M. Brougham vient de parler des deux êtres distincts qui composent l'homme, et des besoins qu'ils éprouvent : « Ces choses ont été mille fois répétées, mais elles n'en sont pas moins dignes d'une profonde attention. Essayons d'en indiquer l'application à toutes les classes de la société, en commençant par les plus intéressantes, parce qu'elles en forment la masse, c'est-à-dire les classes ouvrières, quel que soit leur genre de profession, dans les arts, le commerce, les manufactures ou l'agriculture. L'objet principal pour un homme dont l'existence dépend de son travail est de pourvoir à ses besoins journaliers : c'est là sa plus importante affaire, celle qui exige sa plus grande attention, et qui tient à l'accomplissement de ses principaux devoirs envers lui-même, envers sa famille, envers son pays; et bien qu'en agissant ainsi, il soit seulement influencé par son propre intéret, ou par la nécessité, il n'en est pas moins le bienfaiteur actif de la société à laquelle il appartient. Tous ses efforts doivent tendre d'abord à ce but, et il ne doit même point s'occuper d'autre chose, jusqu'à ce qu'il l'ait atteint. Les heures consacrées à son instruction ne sont bien placées qu'après celles du travail. Son indépendance, sans laquelle il serait indigne du titre d'homme, exige qu'il s'assure une existence convenable pour lui-même et pour ceux qui l'attendent de lui, avant qu'il ait acquis le droit d'accorder quelque jouissance à ses sens et à son esprit. Plus il étudiera, plus il fera de progrès dans les sciences, plus il estimera cette indépendance, et attachera de prix à l'industrie, aux habitudes du travail régulier qui lui procurera toutes ces jouis

sances. >>

Le Traité d'hydrostatique est à la seconde édition, et par conséquent le public l'a jugé et adopté. Le Taité d'hydraulique ne doit point être regardé comme complet : il y manque assez de matières pour composer un second volume dont le besoin se fera sentir si l'on essaie de faire une table de ce que les mécaniciens y chercheront inutilement. Les méthodes de M. PoNCELET pour la construction des roues hydrauliques auraient dù se trouver dans un ouvrage publié en France pour les mécam ciens français; plusieurs machines très-bonnes pour élever les eaux ne s'y trouvent pas non plus; rien sur les machines mues par le vent, et rien n'annonce que cette omission soit réparée dans quelque autre traité. En un mot, il faut un second volume,

et c'est en France que l'on trouvera tous les matériaux de cette importante addition.

Le Traité de pneumatique a deux volumes, quoique la matière n'y abonde pas plus que dans le précédent : et cependant on demandera s'il n'eût pas été à propos d'indiquer les différens usages de l'air dans les arts, d'établir la théorie des machines soufflantes, etc. Quant à ce qui est contenu dans ce Traité, les lecteurs seront satisfaits de l'ordre et de la clarté que le rédacteur y a mis.

Le Fumiste. Nous allons nous entretenir longuement avec M. Pelouze voyons d'abord son Art de construire les cheminées, et plus généralement sa caminologie. Pourquoi cet art est-il distinct de celui de l'architecte? N'est-ce pas à l'homme chargé de la construction des édifices qu'il est prescrit de faire de bonnes cheminées, de n'en élever aucune qui chauffe mal, qui inonde les appartemens de fumée et rende les maisons si incommodes? Si beaucoup d'architectes prétendent continuer à se dispenser de toute instruction en physique, en chimie, en mécanique, que la censure publique exprime hautement un blame très-mérité; qu'elle les contraigne enfin à savoir ce qu'il ne leur est plus permis d'ignorer, et en particulier qu'elle leur impose l'obligation de rendre inutile la profession de fumiste.

Nous n'avons point trouvé dans ce petit ouvrage la construction de la cheminée suédoise, qui semble réunir au plus haut degré les avantages de l'économie et de la salubrité. En indiquant ainsi des omissions dans cette collection de petits volumes, nous manifestons le désir d'en voir augmenter le nombre par des supplémens que l'industrie s'empressera de mettre à profit. Un volume, ajouté à l'Art de construire les che minées, n'exigera des fumistes, des architectes, qu'une dépense d'un franc de plus, et leur apprendra peut-être beaucoup de choses qu'ils n'ignoraient pas impunément.

L'art de fabriquer en pierre factice est encore un démembrement de l'architecture, trop disposée à laisser morceler ses domaines, dont il semble que l'exploitation la fatiguerait. Il est évident que la théorie des mortiers fait partie de l'art traité dans ce volume; mais M. Pelouze s'est borné à ce que le titre aunonce. Les exemples de conduites d'eau en pierre factice dont il fait mention encourageront sans doute cette intéressante innovation.

Chanffage économique, etc. Ce n'est plus sculement aux constructeurs que M. Pelonze s'adresse, mais à tout le monde. Ici nous demanderons eucore un nouveau travail; un supplément

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